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85. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Marc Girardin. Né en 1801. » pp. 534-541

Croyez-vous qu’en ce moment j’exprime tout ce que je veux ? […] Les romans ont le mérite de nous représenter un peu ce monde idéal et charmant qui n’existe nulle part sur la terre, mais dont l’image, que nous avons vue je ne sais où, est restée imprimée dans notre cerveau ; nous ne croyons pas à ces récits magnifiques, mais nous les aimons, car il n’y a de beau que ce qui n’est pas. […] C’est là un peu mon histoire ; seulement je n’ai jamais cru que ma maison fût faite parce que j’en avais amassé les pierres. […] Nous lisons dans Diderot (Salons) : « Je crois que nous avons plus d’idées que de mots. […] Il dit finement ailleurs : « J’ai la vanité de croire que tout cela ne vaut pas l’ouvrage que je voulais faire, et qui me paraît d’autant meilleur que je l’ai toujours imaginé sans l’avoir jamais fait. » 4.

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