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52. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Chateaubriand 1768-1848 » pp. 222-233

Comparez ces beaux vers de Lamartine sur la chute du Rhin : De rochers en rochers et d’abîme en abîme Il tombe, il rebondit, il retombe, il s’abîme ; Les débris mugissants roulent de toutes parts ; Le Rhin sur tous ses bords sème ses flots épars ; De leur choc redoublé le roc gémit et fume ; Le flot pulvérisé roule en flocons d’écume, Remonte, court, serpente ; aux noirs flancs du rocher Semble avec ses cent bras chercher à s’accrocher, Sur les bords de l’abîme accourt, hésite encore ; Puis dans le gouffre ouvert, qui hurle et le dévore, Réunissant enfin tous ses flots à la fois, D’un bond majestueux tombe de tout son poids ; L’abîme en retentit, l’air siffle, le sol gronde ; Le gouffre, en bouillonnant, s’enfle et revomit l’onde, Le fleuve, épouvanté, dans ses fougueux transports, Retombe sur lui-même et déchire ses bords, Et semble, en prolongeant un lugubre murmure, De ses flots mutilés étaler la torture, Et d’un cours insensé s’enfuyant au hasard, En cent torrents brisés roule de toute part. […] Comparez ces beaux vers de Lamartine sur la chute du Rhin : De rochers en rochers et d’abîme en abîme Il tombe, il rebondit, il retombe, il s’abîme ; Les débris mugissants roulent de toutes parts ; Le Rhin sur tous ses bords sème ses flots épars ; De leur choc redoublé le roc gémit et fume ; Le flot pulvérisé roule en flocons d’écume, Remonte, court, serpente ; aux noirs flancs du rocher Semble avec ses cent bras chercher à s’accrocher, Sur les bords de l’abîme accourt, hésite encore ; Puis dans le gouffre ouvert, qui hurle et le dévore, Réunissant enfin tous ses flots à la fois, D’un bond majestueux tombe de tout son poids ; L’abîme en retentit, l’air siffle, le sol gronde ; Le gouffre, en bouillonnant, s’enfle et revomit l’onde, Le fleuve, épouvanté, dans ses fougueux transports, Retombe sur lui-même et déchire ses bords, Et semble, en prolongeant un lugubre murmure, De ses flots mutilés étaler la torture, Et d’un cours insensé s’enfuyant au hasard, En cent torrents brisés roule de toute part.

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