Je n’espérai jamais qu’un jour elle eût envie De finir de mes maux le pitoyable cours ; Mais je l’aimais plus que ma vie, Et je la voyais tous les jours. […] Ces ruisseaux trouvent dans leur cours Un roc affreux qui les sépare. […] Rousseau, invitant, en 1715, les princes chrétiens à se réunir pour défendre Venise menacée par les Turcs, rappelle qu’au temps des croisades les chrétiens vinrent à bout des infidèles ; il le fait au moyen de cette comparaison : Comme un torrent fougueux qui, du haut des montagnes, Précipitant ses eaux, traîne dans les campagnes Arbres, rochers, troupeaux par son cours emportés : Ainsi de Godefroi, les légions guerrières, Forcèrent les barrières Que l’Asie opposait à leurs bras indomptés. […] Tel qu’à vagues épandues Marche un fleuve impétueux De qui les neiges fondues Rendent le cours furieux : Rien n’est sûr en son rivage ; Ce qu’il trouve, il le ravage : Et traînant comme buissons Les chênes et leurs racines, Ôte aux campagnes voisines L’espérance des moissons. […] mon vaisseau dans son cours ; Moins de vents orageux tourmentent le Bosphore Que la mer terrible où je cours.