J’arrive, et frappe en vain ; le gardien du foyer, Son chien même, à mes coups ne vient pas aboyer ; Je presse le loquet d’un doigt lourd et rapide2, Et j’entre dans la cour, aussi muette et vide. […] A ce bruit, tout à coup reprenant nos esprits, Et comme des voleurs craignant d’être surpris, Emportant dans mes bras ma mère évanouie, Dont cette émotion venait d’user la vie, Dérobés aux regards par le mur de jasmin, Je regagnai tremblant la porte du chemin, Soutenant sur mon cœur ma mère à demi morte ; Et, dans le moment même où la secrète porte Se fermait doucement sous la main de ma sœur, J’entendis les enfants du nouveau possesseur, Sortant de la maison en joyeuse volée, Courir de haie en haie et d’allée en allée, Et leurs cris de bonheur monter et retentir Sur les pas de la mort, qui venait d’en sortir2. […] A chaque blessure que recevait un lutteur, le peuple criait en battant des mains : Hoc habet, et lorsque la victime, étendue sur l’arène, et percée de coups, demandait quartier, son adversaire s’arrêtait, et regardait le peuple, qui souvent lui ordonnait d’achever, d’ôter la vie au malheureux vaincu.