Ainsi, quand on dit que le mensonge prend les couleurs de la vérité, le mot couleurs n’est plus dans son sens propre ; car le mensonge n’a pas plus de couleurs que la vérité : couleurs veut donc dire ici apparences, mais l’esprit saisit sur-le-champ le rapport qui existe entre les couleurs et les apparences, et la figure est claire. […] Les élèves doivent surtout remarquer que l’épithète est faite pour relever le mérite d’une idée, en lui donnant plus de force, plus de grâce, plus de noblesse, plus d’élévation, ou quelque chose de plus fin, de plus délicat, de plus touchant, ou quelque singularité piquante, ou une couleur plus riante et plus vive, ou quelque trait de caractère plus sensible aux yeux de l’esprit.