Ce qu’on appelle union dans un corps politique est une chose très-équivoque ; la vraie est une union d’harmonie, qui fait que toutes les parties, quelque opposées qu’elles nous paraissent, concourent au bien général de la société, comme des dissonances dans la musique concourent à l’accord total. […] Le laboureur, l’homme de guerre, le négociant, le magistrat, le noble, ne sont joints que parce que les uns oppriment les autres sans résistance ; et si l’on y voit de l’union, ce ne sont pas des citoyens qui sont unis, mais des corps morts ensevelis les uns auprès des autres. […] Ce que je dis est confirmé par le corps entier de l’histoire, et très-conforme à la nature des choses. […] Et latum sub pectore possidet æquor « Elle couvre de son corps une vaste étendue de mer. » 2.