. — Nous n’avons pas entendu tout ce qu’il a dit dans le conseil. — Ah ! […] — Non, il n’est pas bon que plusieurs gouvernent. — Il faut qu’il n’y ait qu’un seul chef, un seul roi, celui à qui Jupiter a confié le sceptre et la justice pour commander aux hommes. » Les Grecs reviennent au conseil « avec un murmure pareil au bruit que fait la mer, quand elle brise contre le vaste rivage ses vagues mugissantes ». […] A cette vue, les Grecs, quoique bien affligés, se prennent à rire de bon cœur, et se penchant les uns vers les autres, ils se disent entre eux : « — Certes, Ulysse a fait mille grandes choses soit dans le conseil, soit à la tête des armées, mais le plus bel exploit qu’il ait accompli parmi les Grecs, c’est de fermer la bouche à ce dangereux bavard. […] Tel autre, au contraire, a la beauté des immortels, mais la grâce n’environne pas ses discours. » C’est assis dans le conseil qu’il faut observer Ulysse, pour remarquer déjà la puissance du génie empreinte sur son visage. […] Ne se rappellera-t-il pas les derniers conseils que Pélée, son père, lui adressait au moment de son départ pour l’armée ?