La plupart des hommes meurent sans le savoir, et il n’y en a qu’un petit nombre qui conservent de la connaissance jusqu’au dernier soupir. […] Voltaire dit que l’on consultait un jour un homme qui avait quelque connaissance du cœur humain sur une tragédie qu’on devait représenter : il répondit qu’il y avait tant d’esprit dans cette pièce qu’il doutait de son succès. […] On pourrait donner le même conseil relativement à la conversation : elle est en général moins utile que la lecture, et ne peut guère fournir que des connaissances incomplètes et superficielles. […] Ces connaissances générales, que Cicéron exigeait de l’orateur, seraient utiles même à ceux qui ne parlent point en public : elles donneraient de l’intérêt et de la gravité à leur langage habituel. […] Si l’on peut, sans les distraire de leurs études, les initier aux principes des arts, ou du moins leur en faire admirer les merveilles, cette nouvelle source de connaissances et de plaisirs adoucira leur humeur et animera leur imagination.