Les peuples, à grands flots, se précipitent sous leurs bannières ; l’avarice y conduit les prêtres des idoles ; l’orgueil y amène les sages, et la politique, les empereurs. […] S’il y a des astronomes à la fin des temps, je ne crois pas qu’il fût sage à eux de se tuer de chagrin parce que les planètes iront de travers, c’est-à-dire autrement qu’elles n’étaient allées jusque-là ; ceci dérangera, j’en conviens, la régularité de la science, mais ne dérangera point l’univers, que ne cessera pas de conduire une Intelligence pourvue d’autres règles de gouvernement que celles que nous nous faisons avec tant de travail et un travail si vain. […] Ainsi donc se dénouent les plus doux liens de la terre, et nous nous en allons mouillant de nos larmes le chemin qui conduit à cette autre vie, la seule réelle, la seule désirable, qui nous est proposée comme but, et promise comme récompense ; et voilà pourquoi il est écrit : Pleurez peu sur le mort, parce qu’il repose ; et encore : Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur !