Que comprend la forme de la poésie ? […] Or, cette partie de la poétique comprend deux choses : la langue ou le style poétique, et la versification. […] Il est facile de comprendre pourquoi les figures sont plus nombreuses et plus hardies dans la poésie que dans la prose : on sait, en effet, que sous l’influence d’une émotion forte, les objets ne paraissent pas tels qu’ils sont, mais tels que la passion les représente ; on les grossit, on les exagère, on veut intéresser les autres à l’objet de sa passion ; on compare les plus petites choses aux plus grandes, on parle aux absents comme s’ils étaient présents, on s’adresse même aux choses inanimées : ces divers mouvements de l’âme suggèrent ces tours hardis que nous appelons figures. […] Nous parlerons successivement de la mesure des vers, de la rencontre des voyelles ou de l’hiatus et de l’élision, et du repos, ce qui comprend tout ce qui concerne la structure du vers ; nous traiterons ensuite de la rime, de la disposition des rimes et des vers ; enfin, des licences poétiques.