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30. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

Ainsi encore l’orgueil national est commun à toutes les races, mais bien plus puissant chez les races barbares, parce qu’il n’est combattu par aucun sentiment contraire. […] Si Troie succombe, il lui permettra de puiser à pleines mains l’or et l’argent dans le butin commun, et d’en charger ses vaisseaux ; il le laissera libre de choisir vingt captives Phrygiennes parmi les plus belles. […] Un orateur veut rallier à la cause commune un chef dissident, et, au lieu de lui faire entendre le langage sévère de l’honneur et du devoir, il ne lui parle que des récompenses qui l’attendent ; ce n’est pas à sa conscience qu’il s’adresse ; c’est à son orgueil, à son ambition, à sa convoitise. […] Obligé, d’un autre côté, de tenir en échec la faction aristocratique, il favorisa le parti populaire, et pour parler comme le bon Amyot, gratifia à la commune 8. […] Ce qu’un citoyen peut faire pour le salut commun, il le fit, sans hésitation, sans peur, sans arrière-pensée.

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