C’est surtout en parlant de la première qu’on a pu dire qu’il y a toujours dans le cœur du satirique un germe de cruauté qui se couvre de l’intérêt de la vertu, pour avoir le plaisir de déchirer au moins le vice95. […] Cette sorte de poésie est donc consacrée aux mouvements du cœur ; mais elle se borne aux sentiments doux, soit de tristesse, soit de joie. […] Il est aisé de juger que pour réussir dans le genre de l’élégie, il faut bien sentir et peindre le sentiment avec des couleurs vraies et naturelles : Il faut que le cœur seul parle dans l’élégie. […] Ce n’est pas que le cœur puisse, sans le talent, produire une bonne élégie. […] Le cœur fournit les sentiments, l’imagination les met en œuvre, et leur prête son coloris et ses grâces.