Il aimait la gloire beaucoup plus que la morale ne le permet1 ; mais il faut avouer qu’il n’abusait qu’à proportion de son mérite de la dispense qu’avait prise sur ce point l’excès de son ambition ; il n’avait ni l’esprit ni le cœur au-dessus des périls, il n’avait ni l’un ni l’autre au-dessous, et l’on peut dire qu’il en prévint davantage par sa sagacité qu’il n’en surmonta par sa fermeté. […] La nature lui avait fait l’esprit aussi grand que le cœur. […] Ce défaut a fait qu’avec l’âme du monde la moins méchante il a commis des injustices ; qu’avec le cœur d’Alexandre il n’a pas été exempt non plus que lui de faiblesse ; qu’avec un esprit merveilleux il est tombé dans des imprudences ; qu’ayant toutes les qualités de François de Guise il n’a pas servi l’État en de certaines occasions aussi bien qu’il le devait, et qu’ayant toutes celles de Henri du même nom il n’a pas poussé la faction où il le pouvait.