Doué d’un jugement sûr et profond, il comprit d’abord que le génie de notre langue était éminemment analytique, que nos expressions devaient suivre fidèlement l’ordre de la génération de nos idées, et que toutes ces transpositions forcées, ces constructions insolites que Ronsard avait mises à la mode ne convenaient point à un peuple dont l’esprit se distingue surtout par la justesse et la clarté dans toutes ses opérations. […] Enfin, pour donner au style une clarté plus grande, il établit la nécessité des articles et des pronoms. […] Ses continuateurs lui durent, comme on doit à son père le bien dont on en hérite, leur amour pour la pureté de la langue et leur passion pour « cet inimitable tour de vers » d’une clarté et d’une vivacité si merveilleuses ! […] À la clarté il joint la noblesse, et surtout cette noblesse qui consiste à relever par l’expression des choses ou communes ou viles d’elles-mêmes. […] La mort déployant ses ailes, Couvrait d’ombres éternelles La clarté dont je jouis ; Et dans cette nuit funeste Je cherchais en vain le reste De mes jours évanouis.