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71. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

Car, comme il eut aperçu que dans ce mélange infini de sectes, qui n’avaient plus de règles certaines, le plaisir de dogmatiser sans être repris ni contraint par aucune autorité ecclésiastique ni séculière était le charme qui possédait les esprits, il sut si bien les concilier par là, qu’il fit un corps redoutable de cet assemblage monstrueux. […] La cour ne vit jamais rien de plus engageant ; et sans parler de sa pénétration, ni de la fertilité infinie de ses expédients203, tout cédait au charme secret de ses entretiens. […] Où il est mauvais, il passe bien loin au-delà du pire, c’est le charme de la canaille ; où il est bon, il va jusqu’à l’exquis et à l’excellent, il peut être le mets des plus délicats. […] On sent chez lui, ce qui est un grand charme, l’homme dans l’écrivain ; on reconnaît, dans les pages qu’il a laissées, l’accent d’une belle âme, qui souffre de manquer d’espace et de carrière, qui, faute de pouvoir éclater par l’action, s’est répandue sur le papier. […] Encor s’il commençait un heureux repentir, Que, tout forcé qu’il est, j’y trouverais de charmes !

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