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54. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre IV. Genre dramatique. »

De là sont nées tout naturellement les unités de temps et de lieu ; la scène ne pouvait pas changer, et l’action ne durait guère que l’espace de temps employé à la représentation : l’illusion était aussi complète que possible, La tragédie moderne n’a pas imité le chœur antique, sauf dans quelques pièces, telles que l’Esther et l’Athalie de Racine, le Paria de Casimir Delavigne. […] L’esprit ne se sent point plus vivement frappé Que, lorsqu’en un sujet, d’intrigue enveloppé, D’un secret tout à coup la vérité connue Change tout, donne à tout une face imprévue. […] Cette exagération monstrueuse de l’effet tragique est un grave défaut ; elle change l’émotion en dégoût, et s’adresse aux sens plutôt qu’à l’esprit ; elle recherche, non plus les passions simples et naturelles, mais les passions bizarres, exceptionnelles, extravagantes : c’est la dégradation de l’art dramatique.

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