Voilà les maîtres vers lesquels il faut sans cesse porter ses regards, quand on a quelques sentiments de l’art véritable, et qu’on aime cette admirable langue française, fidèle image de l’esprit et du caractère national, qui ne peut se soutenir et durer que par le perpétuel renouvellement des causes qui l’ont formée et élevée, à savoir les grands sentiments et les grandes pensées, ces foyers immortels du génie des écrivains et des artistes, aussi bien que de la puissance des nations. […] Ce principe est aussi absolu que celui qui rapporte tout événement à une cause. […] Les causes de toute sorte qui ont amené peu à peu, dans la langue et la littérature française, ce grand changement, si manifeste dans le Discours de la Methode et dans le Cid, forment un problème d’histoire littéraire aussi curieux que difficile à résoudre, et que l’Académie française a eu bien raison de mettre au concours.