3° Pensées naïves Les pensées naïves sont des pensées dont le sel et la finesse sont cachés sons un air simple et ingénu ; elles semblent couler de source, sans apprêt, sans effort, comme dans ce quatrain de Pradon : Vous n’écrivez que pour écrire ; C’est pour vous un amusement : Moi qui vous aime tendrement, Je n’écris que pour vous le dire. […] Racine a exprimé ainsi cette pensée de l’Écriture sainte, sur le bonheur passager de l’impie : J’ai vu l’impie adoré sur la terre ; Pareil au cèdre, il cachait dans les cieux. […] Le nuage éclatant qui le cache à nos yeux, Conserve en sillons d’or sa trace dans les cieux.