Mais laissons de côté tous les avantages que nous avons, et qui lui manquent : ne parlons point ici du sénat, des chevaliers romains, du peuple, du trésor public, des revenus de l’état, de l’Italie entière, de toutes les provinces et des nations étrangères ; bornons-nous à mettre en parallèle les motifs qui nous font prendre mutuellement les armes, et la supériorité ne sera pas longtemps douteuse. D’un côté, combattent la pudeur ; de l’autre, l’insolence : ici, le respect des mœurs ; là, le libertinage le plus honteux : d’un côté, la bonne foi ; de l’autre, la perfidie la plus insigne : ici, la piété ; là, le crime : ici, la fermeté ; là, la fureur. D’un côté, l’honneur ; de l’autre, l’infamie : c’est, en un mot, la droiture, la tempérance, le courage, la prudence, toutes les vertus, aux prises avec l’injustice, le luxe, la lâcheté, la témérité, tous les vices enfin.