Je fus hier au Buron1, j’en revins le soir ; je pensai pleurer en voyant la dégradation de cette terre : il y avait les plus vieux bois du monde ; mon fils, dans son dernier voyage, y a fait donner les derniers coups de cognée. […] Toutes ces dryades affligées que je vis hier, tous ces vieux sylvains qui ne savent plus où se retirer, tous ces anciens corbeaux établis depuis deux cents ans dans l’horreur de ces bois, ces chouettes qui, dans cette obscurité, annonçaient, par leurs funestes cris, les malheurs de tous les hommes : tout cela me fit hier des plaintes qui me touchèrent sensiblement le cœur ; et que sait-on même si plusieurs de ces vieux chênes n’ont point parlé, comme celui où était Clorinde3 ? […] Je suis ravie de m’en aller dans mes bois ; j’espère au moins en trouver aux Rochers qui ne sont point abattus2. […] On lit ailleurs : « Je serais fort heureuse dans ces bois, si j’avais une feuille qui chantât. […] et la triste demeure qu’un bois où les feuilles ne disent mot, et où les hibous prennent la parole.