Rien n’était plus efficace, selon le judicieux auteur du Traité des études, pour donner aux jeunes gens de bons principes et l’habitude d’un bon langage, que « des extraits faits avec soin et qui pourraient avoir quelquefois une longueur raisonnable ». […] Pour les enfants des classes élémentaires, convaincu qu’il fallait avant tout les former à l’usage de la langue de nos jours, nous avons, sans acception de temps, choisi chez ceux qui l’ont le mieux écrite, même chez les auteurs contemporains, ce qui nous a paru en rapport avec leur jeune intelligence. […] Pour les classes supérieures, le cercle des auteurs où nous avons puisé a dû être un peu élargi ; mais nous n’y avons fait entrer toutefois, avec le dix-septième siècle, que l’élite du dix-huitième. […] Dans les recueils destinés aux classes de grammaire et aux classes supérieures des lettres, nous avons pensé qu’il convenait d’adopter, pour le classement des auteurs, l’ordre chronologique, comme favorable à l’exercice de la mémoire et susceptible d’ajouter à l’utilité de la lecture, en plaçant sous les regards, avec la marche insensible de notre idiome parvenu à sa maturité, le magnifique développement de notre littérature arrivée à son plus grand éclat. […] « C’est en lisant beaucoup, plutôt qu’en lisant beaucoup d’auteurs, qu’il convient de former son esprit et de donner de la couleur à son style… Notre intention, pour nous… a été que de choisir un petit nombre d’écrivains, les plus remarquables de tous.