/ 226
24. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre III. — Ornements du Style, qui consistent dans les Mots ou Figures »

Cette figure prise au sens propre, paraît désigner tout autre chose que ce que l’on a le dessein de faire comprendre ; il ne faut pas s’attacher aux mots, mais aux pensées ; elle ne sert que de comparaison pour donner l’intelligence d’un autre sens que l’on n’exprime point. Il faut principalement s’attacher, dans l’allégorie, à soutenir l’image qu’on a d’abord présentée. […] Cette figure sert à exprimer le caractère d’une passion fougueuse, d’un sentiment vif et profond, la forte préoccupation d’un esprit qui s’attache à une seule pensée, et qui par cette raison répète souvent les mots qui la représentent. […] Qui a donné l’être et le nom à cette multitude d’étoiles qui décorent avec tant de splendeur le firmament, et qui sont autant de soleils immenses, attachés chacun à une espèce de monde nouveau qu’ils éclairent ? […] Tel est ce passage, où Condillac annonce qu’il ne parlera ni des cruautés ni des folies de Caligula, et cependant il nous les retrace en quelques lignes et avec force : Il s’attachait la populace par des spectacles qu’il donnait fréquemment, et les soldats par des gratifications qu’il leur faillit.

/ 226