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48. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

L’éloquence, dans la tribu, n’est que l’expression vraie d’un sentiment ; l’éloquence, dans la cité, est un art difficile, mais c’est le plus noble, le plus utile et le plus apprécié de tous les arts. […] Mais l’orateur, qui les connaît, sait l’art de les calmer. […] Aussi l’éloquence n’est-elle, à vrai dire, que l’art de persuader en remuant les passions : art méprisable, si les passions auxquelles il s’adresse sont viles ; art sublime, si elles sont nobles. […] Elle a un art à elle de reprendre sans offenser, et de flatter sans corrompre ; art naturel, qui ne s’apprend pas dans les écoles, et dont toute la formule peut se résumer en un mot : Pour convaincre, soyez convaincu. […] Mais où il excelle surtout, c’est dans l’art de glisser le blâme sous l’éloge.

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