Vous consolez ses maux, vous parez son bonheur ; Vous êtes ses trésors, vous êtes son honneur, L’amour de ses beaux ans, l’espoir de son vieil âge, Ses compagnons des champs, ses amis de voyage5 ; Et de paix, de vertus, d’études entouré, L’exil même avec vous est un abri sacré6. […] Plus loin, dans ses calculs gravement enfoncé, Un couple sérieux, qu’avec fureur possède L’amour du jeu rêveur qu’inventa Palamède, Sur des carrés égaux, différents de couleur, Combattant sans danger, mais non pas sans chaleur, Par cent détours savants conduit à la victoire Ses bataillons d’ébène et ses soldats d’ivoire… Longtemps des camps rivaux le succès est égal ; Enfin l’heureux vainqueur donne l’échec fatal, Se lève, et du vaincu proclame la défaite ; L’autre reste atterré dans sa douleur muette, Et du terrible mât à regret convaincu, Regarde encor longtemps le coup qui l’a vaincu1.