Vous consolez ses maux, vous parez son bonheur ; Vous êtes ses trésors, vous êtes son honneur, L’amour de ses beaux ans, l’espoir de son vieil âge, Ses compagnons des champs, ses amis de voyage5 ; Et de paix, de vertus, d’études entouré, L’exil même avec vous est un abri sacré6. […] Tous ces hôtes, amis du seuil qui les rassemble, Famille de l’ermite, y sont en paix ensemble ; Les uns couchés à l’ombre, en un coin du gazon, D’autres se réchauffant contre un mur, au rayon ; Ceux-ci léchant le sel le long de la muraille, Et ceux-là becquetant ailleurs l’herbe ou la paille ; Trois vaches au midi sous les tuiles, et puis Dans l’angle, sous un arbre, au nord, un large puits Dont la chaîne rouillée a poli la margelle, Et qu’une vigne étreint de sa verte dentelle, Voilà tout le tableau. […] Le chancelier de l’Hôpital, avant sa disgrâce, s’écrie : « O mes ennemis, en facilitant ma retraite, vous avez plus fait pour moi que mes amis les plus chers ! […] Assis près de Roucher sur la charrette qui les portait à l’échafaud, il récitait à son ami une scène d’Andromaque.