Ce n’est pas que leurs sons, agréables, nombreux, Soient toujours à l’oreille également heureux ; Qu’en plus d’un lieu le sens n’y gêne la mesure, Et qu’un mot quelquefois n’y brave la césure4 : Mais c’est qu’en eux le vrai, du mensonge vainqueur, Partout se montre aux yeux et va saisir le cœur ; Que le bien et le mal y sont prisés au juste ; Que jamais un faquin n’y tint un rang auguste, Et que mon cœur, toujours conduisant mon esprit, Ne dit rien aux lecteurs qu’à soi-même il n’ait dit. […] Soyez simple avec art, Sublime sans orgueil, agréable sans fard. […] Que les vers ne soient pas votre éternel emploi : Cultivez vos amis, soyez homme de foi1 ; C’est peu d’être agréable et charmant dans un livre ; Il faut savoir encore et converser et vivre.