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36. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Poètes

., cultiva l’allégorie mystique et l’allégorie mythologique ; — une antre femme, Louise Labé, « la Belle cordière » de Lyon (1526-1566), qui a fait le Débat de la Folie et de l’Amour et, comme lui, des élégies ; — François Ier encore, si l’on veut, qui écrivit des vers dans le goût de Marot, comme son petit-fils Charles IX en écrivit à la gloire de Ronsard ; — Jacques Pelletier, du Mans, qui, avant 1550, ouvrit l’hospitalité de son Recueil à la première ode de Ronsard, supprimée depuis par son auteur, et qui passa ensuite dans le camp nouveau ; — enfin, et surtout, pour clore une liste qui ne saurait épuiser tous les noms de cette époque, le plus brillant des seconds de Marot, Melin de Saint-Gelais, mort en 1558, qui ne ménagea pas les épigrammes aux jeunes poètes de l’école nouvelle, se réconcilia avec eux en souriant, et reçut leurs fleurs sur sa tombe ; c’était un acte de reconnaissance : il avait emprunté le premier à l’Italie le sonnet, auquel ils firent une éclatante fortune à côté des genres renouvelés de l’antiquité. […] Un acte de Garnier n’est, le plus ordinairement comme chez Sénèque, qu’un long monologue suivi d’un chœur exprimant des lieux communs de morale. […] Non il n’est plus permis sa veine desguiser ; La main peut s’endormir, non l’ame reposer, Et voir en mesme temps nostre mere hardie Sur ses costez jouer si rude tragédie, Proche à sa catastrophe, où tant d’actes passez Me font frapper des mains et dire : « C’est assez !  […] Ne tourne point les yeux sur mes actes pervers, Ou, si tu les veux voir, voy-les teints et couvers Du beau sang de ton fils, ma grâce et ma justice.

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