Ses trois Discours sur la tragédie, modèles de saine discussion littéraire et de critique élevée, parurent au moment où Racine et Molière allaient remplacer sur la scène française l’auteur du Cid et du Menteur. […] Il excita le mérite naissant de Racine par un présent considérable pour un jeune homme inconnu et sans bien344 ; et quand ce génie se fut perfectionné, ces talents, qui souvent sont l’exclusion de la fortune, firent la sienne. […] Il savait distinguer l’esprit du génie : il donnait à Quinault le sujet de ses opéras ; il dirigeait les peintures de Lebrun ; il soutenait Boileau, Racine et Molière contre leurs ennemis ; il encourageait les arts utiles comme les beaux-arts, et toujours en connaissance de cause ; il prêtait de l’argent à Van Robais350 pour établir ses manufactures ; il avançait des millions à la compagnie des Indes, qu’il avait formée ; il donnait des pensions aux savants et aux braves officiers.