Moi, d’un pas inégal je suivais mes grands frères10, Et les astres sereins s’allumaient dans les cieux, Et les mouches volaient dans l’air silencieux, Et le doux rossignol, chantant dans l’ombre obscure, Enseignait la musique à toute la nature, Tandis qu’enfant jaseur, aux gestes étourdis, Jetant partout mes yeux ingénus et hardis1, D’où jaillissait la joie en vives étincelles, Je portais sous mon bras, noués par trois ficelles, Horace et les festins, Virgile et les forêts, Tout l’Olympe, Thésée, Hercule, et toi, Cérès, La cruelle Junon, Lerne et l’hydre enflammée, Et le vaste lion de la Roche Némée2. […] Rappelez-vous Horace disant de l’enfant : Iras colligil, ac ponit temere. « Sa colère s’élève, et tombe sans raison. » 4.