Grand Dieu, dont la seule présence soutient la nature et maintient l’harmonie des lois de l’univers ; vous qui du trône immobile de l’empyrée voyez rouler sous vos pieds toutes les sphères célestes sans choc et sans confusion ; qui du sein du repos reproduisez à chaque instant leurs mouvements immenses, et seul régissez dans une paix profonde ce nombre infini de cieux et de mondes ; rendez, rendez enfin le calme à la terre agitée ! […] Dieu de bonté, auteur de tous les êtres, vos regards paternels embrassent tous les objets de la création ; mais l’homme est votre être de choix : vous avez éclairé son âme d’un rayon de votre lumière immortelle ; comblez vos bienfaits en pénétrant son cœur d’un trait de votre amour. […] « Nous devons estimer la république bien heureuse où le roy est obéissant à la loy de Dieu et de nature, les magistrats au roy, les particuliers aux magistrats, les enfants aux pères, les serviteurs aux maîtres, les sujets liez en amitié entr’eux, et tous avec leur prince pour jouir de la douceur de paix et de la vraye tranquillité d’esprit. […] Car le plus grand plaisir que reçoivent les hommes de guerre, c’est de fourrager le plat païs, voler les païsans, brusler les villages, assiéger, battre, forcer, saccager les villes, massacrer les bons et méchants, jeunes et vieux, tous âges et tous sexes ; se laver au sang des meurtris, souiller les choses sacrées, raser les temples, blasphémer le nom de Dieu et fouler aux pieds tout droit divin et humain. Voilà les fruits de la guerre plaisants et agréables aux hommes guerriers, abominables aux gens de bien et détestables devant Dieu. » 1.