M. Despréaux soutenait avec trop de raison pour qu’il eût besoin d’y mettre de l’aigreur. […] Boileau dit à Seignelay : Tu souffres la louange adroite et délicate, Dont la trop forte odeur n’ébranle point les sens ; et Victor Hugo, à propos de Napoléon : Il a placé si haut son aire impériale… Qu’est-ce que l’odeur d’une louange, et l’aire de Napoléon ? […] On avait des songes, des doctrinals, des nefs, des vergiers, des danses, sans parler des vingt-cinq mille vers du Roman de la Rose, ou du Roman du Renard, dont les diverses branches en comptent près de quatre-vingt mille, Boileau a fait l’histoire du burlesque, la mode de son temps ; s’il eût traité du moyen âge, il aurait écrit celle de l’allégorie. […] Boileau lui-même n’a-t-il pas dit : Ce n’est pas quelquefois qu’une muse un peu fine Sur un mot, en passant, ne joue et ne badine, Et d’un sens détourné n’abuse avec succès : Mais fuyez sur ce point un ridicule excès… ? […] Parce que plusieurs modernes ont dit en latin des impertinences qu’ils n’auraient osé dire en français, on s’est imaginé que c’était là le génie de la langue latine, et on a pris à la lettre le vers de Boileau : Le latin dans les mots brave l’honnêteté.