Non, cet honneur n’est point variable ; il ne dépend ni des temps, ni des lieux, ni des préjugés ; il ne peut ni passer, ni renaître ; il a sa source éternelle dans le cœur de l’homme juste, et dans la règle inaltérable de ses devoirs. […] Ou, dans le sein de Dieu, ta source et ta patrie, Affranchi pour jamais de tes liens mortels, Vas-tu jouir enfin de tes droits éternels ? […] Pour moi, quand je verrais dans les célestes plaines Les astres, s’écartant de leurs roules certaines, Dans les champs de l’éther l’un par l’autre heurtés, Parcourir au hasard les cieux épouvantés ; Quand j’entendrais gémir et se briser la terre Quand je verrais son globe, errant et solitaire, Flottant loin des soleils, pleurant l’homme détruit, Se perdre dans les champs de l’éternelle nuit ; Et quand, dernier témoin de ces scènes funèbres, Entouré du chaos, de la mort, des ténèbres, Seul, je serais debout ; seul, malgré mon effroi, Être infaillible et bon, j’espérerais en toi ; Et certain du retour de l’éternelle aurore, Sur les mondes détruits, je t’attendrais encore !