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146. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

Ce ne sont pas seulement des hommes à combattre ; ce sont des montagnes inaccessibles ; ce sont des ravines et des précipices d’un côté ; c’est de l’autre un bois impénétrable, dont le fond est un marais ; et derrière, des ruisseaux, de prodigieux retranchements ; ce sont partout des forts élevés, et des forêts abattues qui traversent des chemins affreux ; et au-dedans, c’est Merci 16 avec ses braves Bavarois, enflés de tant de succès et de la prise de Fribourg ; Merci, qu’on ne vit jamais reculer dans les combats ; Merci, que le prince de Condé et le vigilant Turenne 17 n’ont jamais surpris dans un mouvement irrégulier, et à qui ils ont rendu ce grand témoignage, que jamais il n’avait perdu un seul moment favorable, ni manqué de prévenir leurs desseins, comme s’il eût assisté à leurs conseils. […] » La grandeur et la puissance32 produisent des mœurs en partie semblables à celles des riches, et en partie meilleures car ceux qui sont élevés en dignité, sont plus sensibles à l’honneur, et plus généreux que ceux qui n’ont d’autre mérite que l’opulence. […] Oui, pères conscrits, c’est la première croix, la seule croix qui, depuis la fondation de Messine, ait été élevée en cet endroit ; et ce lieu a été choisi, afin que le malheureux Gavius comprît, en mourant, qu’un bras de mer très étroit formait la séparation de l’esclavage et de la liberté, et afin que l’Italie vît un de ses enfants mourir victime de tous les excès du pouvoir tyrannique ». […] Pleurez donc ce grand Capitaine, et dites en gémissait : voilà celui qui nous menait dans les hasards ; sous lui se sont formés tant de renommés Capitaines., que ses exemples ont élevés aux premiers honneurs de la guerre.

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