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80. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

Mais le premier soin de celui qui veut, comme écrivain, se faire estimer, ou, comme orateur, fixer l’attention du public, doit être d’étendre ses connaissances et de rassembler beaucoup d’idées relatives aux différens sujets, sur lesquels les circonstances de la vie présentent l’occasion de parler ou d’écrire. […] Quoique des écrivains d’une autorité grave (MM. de Port Royal, Art de penser ; 3e. partie, chap. 16), aient montré peu d’estime pour la méthode des lieux, nous n’en persistons pas moins à croire qu’elle est bonne à connaître, et qu’elle peut être d’une utile instruction, surtout pour les jeunes gens. […] Comme il en explique la cause : « La vanité, le désir, l’espérance, nous élancent vers l’avenir, et nous dérobent le sentiment et la considération de ce qui est, pour nous amuser de ce qui sera, voire (même) quand nous ne serons plus. » C’est son goût et son jugement que l’écrivain doit consulter sur cela comme sur tout le reste. […] L’écrivain, qui dans ses ouvrages n’offre pas cet ordre lumineux qui doit régner dans toutes les productions de l’esprit, laisse croire qu’il s’est trop hâté de mettre au jour. […] Quelle est celle des deux méthodes dont l’écrivain doit faire usage ?

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