Nous retrouvons donc nécessairement ici, entre les philosophes profanes et les philosophes sacrés, la différence que nous avons remarquée entre les poètes anciens et les écrivains de la Bible. […] Tout est chaleur et mouvement dans ces écrivains, parce que tout y est vérité et sentiment. […] Mais ce même écrivain qui sait déployer à propos cette chaleur éloquente, sait tempérer aussi, par les images les plus douces et le coloris le plus gracieux, l’austérité de ces conseils, ou la monotonie naturellement inséparable d’une longue suite de préceptes. […] ) C’est là précisément ce qui manque aux descriptions dont nous venons de parler, et ce qui donne un si grand avantage à la simplicité touchante du philosophe chrétien, sur toute la pompe poétique de l’écrivain profane. […] C’est que dans tous les écrivains qui ont parlé avec la conviction des vérités qu’ils annonçaient, la parole divine a vraiment la chaleur pénétrante et l’activité du feu : Sermo Dei ignitus .