Mais cette étude ne doit point dégénérer en une recherche puérilement minutieuse ; c’est le conseil de Cicéron, et l’on en peut croire, sur cet article, celui de tous les écrivains peut-être qui a donné le plus d’attention à cette partie essentielle du style. […] Le premier organe que l’écrivain doit chercher à captiver, c’est l’oreille. […] Mais les écrivains doués d’une oreille sensible, et d’un goût sûr et délicat, ont su trouver au besoin, dans cette même langue, si ingrate et si stérile pour les autres, des nombres analogues à la pensée, au sentiment, au mouvement de l’âme qu’ils voulaient exprimer. […] Qui cependant a plus accordé que ce grand écrivain, à cette partie de l’art ? […] Mais comme les vices que je combats ici dominent également dans ces deux écrivains ; comme je les crois, en général, de fort mauvais modèles à proposer aux jeunes gens, j’ai dû les signaler au commencement d’un ouvrage qui n’a pour but, et ne saurait avoir d’autre mérite, que de défendre les principes éternels du goût et de la raison.