Sa parole écrite semble née sans effort sur les lèvres du causeur ou de l’orateur. […] C’est ce jugement pur et fin, composé de connaissances et de réflexions, que possèdera d’abord la critique ; il a pour fondement l’étude des anciens, qui sont les maîtres éternels de l’art d’écrire, non pas comme anciens, mais comme grands hommes. […] Il en est ainsi souvent de l’art d’écrire ; et nulle part l’abus n’est plus ridicule et plus nuisible. […] Il y a moyen de dire toutes les vérités poliment. — Joubert disait : « Le zèle amer de certains critiques pour le bon goût, leurs indignations, leur véhémence, leur flamme, sont ridicules ; ils écrivent sur les mots comme il n’est permis d’écrire que sur les mœurs. […] Elle est légitime, puisque c’est un droit naturel du public de juger des écrits qu’on lui expose ; et elle est utile, puisqu’elle ne tend qu’à faire voir par un raisonnement sérieux et détaillé les défauts et les beautés des ouvrages.