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120. (1886) Recueil des sujets de composition française donnés à la Sorbonne aux examens du baccalauréat ès lettres (première partie), de 1881 à 1885

Le satirique est malade ; il écoute pourtant, et à la fin, après l’avoir félicité : « Vous n’avez oublié qu’un caractère, celui de l’auteur qui lit sans pitié ses ouvrages aux pauvres malades. » Vous décrirez la scène et vous développerez le caractère esquissé par Boileau. (29 novembre 1883). […] Ce n’est pas encore tout ; après avoir eu égard aux dispositions de ceux qui l’écoutent, l’orateur doit apporter la gradation et la mesure dans l’emploi qu’il fait du pathétique. […] Cette seconde, période est caractérisée par l’importance prédominante donnée aux situations ; Corneille, qui avait trouvé de génie la vraie voie tragique, a le tort de trop écouter les partisans des règles, et d’accepter trop exclusivement la théorie d’Aristote, que la tragédie doit peindre non les mœurs, mais les actions. S’il n’avait écouté que lui-même, il aurait bien compris que les situations ne suffisent pas à l’intérêt tragique, et qu’il faut avant tout des personnages qui nous intéressent et fixent notre attention. […] Elle est pleine de délicatesse, de discrétion, de modestie, et, pour ainsi dire, d’abnégation ; elle écoute plus volontiers qu’elle ne prend la parole, à moins que ce ne soit pour défendre un absent ou faire diversion à la médisance de son entourage ; douée de beaucoup d’esprit, elle le laisse voir presque malgré elle et ne l’exerce jamais contre personne.

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