Mais qui ne reconnaît à son langage, à ce mélange éternel de morgue et d’apathie, la sécheresse d’une âme absolument vide, et qui ne trouve rien en elle qui la puisse dédommager des vanités qu’elle regrette d’autant plus vivement, qu’elle affecte davantage de les mépriser ? […] Il est fâcheux seulement que les opinions du philosophe aient nui ici au talent du poète, et l’aient empêché de s’arrêter avec l’un égal intérêt sur les endroits de l’Ecclésiaste qui établissent d’une manière si positive l’immortalité de l’âme, et la certitude de son rappel au lieu de son origine. […] Horace : ………… Frères, sœurs, voisins, maîtresse et femme, Tout, jusques à tes fils, te détestent dans l’âme. […] Cette comparaison est un de ces traits charmants, si fréquents et toujours si heureusement appliqués dans la Bible, et qui n’y sont jamais des ornements prodigués par l’esprit, mais une effusion nouvelle des sentiments de l’âme. […] Mais ici l’âme du sage se répand, se fond insensiblement dans ses discours, et leur prête toute la variété des sentiments qu’il éprouve.