Avestissement.
Ce Cours gradué de Versions latines n’est, comme le Cours de Thèmes latins qui l’a précédé, que la syntaxe appliquée et pour ainsi dire en action. Il en suit le développement pas à pas, sans rien donner à l’inconnu, et ne présente jamais d’autres difficultés grammaticales que celles que l’élève peut résoudre à l’aide des règles précédemment étudiées(1). Tout le monde sait que les livres latins, même les plus élémentaires, qu’on fait expliquer aux commençants, sont loin de remplir cette condition. Cornélius Népos et Phèdre n’ont pas pris soin de graduer les difficultés de leur texte conformément à l’ordre de Lhomond ou de tout autre grammairien. Le Selectœ, le De Viris, l’Appendix, l’Epitome lui-même renferment, dès les premières lignes, des tournures dont la syntaxe ne donne la clé qu’assez tard. Il est donc bon, selon nous, que l’élève, en même temps qu’il explique ces textes qui le déroutent un peu et le mènent à l’aventure, en ait à sa disposition un autre qui le conduise comme par la main, et dans lequel il retrouve jour par jour l’enseignement de sa classe. Aussi plusieurs de ceux qui ont composé des grammaires latines ont-ils cru nécessaire de les compléter par des exercices de traduction adaptés à leur méthode ; c’est ce que nous essayons à notre tour de faire pour la nôtre.
On remarquera au premier coup d’œil que ces exercices sont de deux sortes. Les uns se composent d’un certain nombre de phrases généralement assez courtes, qui n’ont le plus souvent entre elles d’autre rapport que celui de servir d’exemples et comme de pièces justificatives pour un même point de la théorie. Les autres présentent la suite d’un récit, l’ensemble d’une description, le développement d’une pensée ou vérité morale, le portrait d’un homme célèbre de l’antiquité, etc., et forment, en un mot, un sujet complet, résumé par un titre spécial. Dans notre pensée, les versions de cette dernière catégorie doivent être réservées pour sujets des devoirs que les élèves font par eux-mêmes. Les autres doivent se traduire le plus ordinairement en classe, de vive voix, comme développement et commentaire de la leçon du jour. Cet exercice se mêlera utilement aux explications et éclaircissements
Errata.
Page 13, ligne 16, Mercruius, lisez Mercurius.
— 18, — 22, benecifio, lisez beneficio.
— 24, — 10, trignita, lisez trignita.
— 46, — 20, maximi, lisez Maximi.
— 50, — 27, fatus, lisez factus.
— 64, — 12, fabriquées, lisez forgées.
— 66, — 7, Esquilinam, lisez Esquilinum.
— 67, — 15, servitude, lisez servitute.
— 90, — 23, tuiles, lisez briques.
— 96, — 24, d’un arpent, lisez de cent pieds.
— 114, — 3, fuêrunt, lisez fuerunt.
— 130, — 28 et 29, de blessures, lisez à coups de verg
— 133, — 24, bienfaits, lisez biens.
— 138, — 25, quadringenta, lisez quadraginta.
Cours de versions latines.
Deuxième partie. — Syntaxe.
Livre premier.
Syntaxe générale.
Chapitre I.
Règles d’accord.
§ 120. Accord de deux noms.
[Il est indispensable de se rappeler les règles élémentaires de syntaxe exposées dans la première partie de la Grammaire.
La plupart des premiers exercices qui suivent ne font que revenir, avec de nouveaux développements, sur des règles déjà connues.]
version 1.
1. Deus, ædificator fabricatorque mundi, æternus est. — 2. Cambyses, Persarum rex, filius Cyri, Persarum regis, bovem Apin, Ægyptiorum numen, occidit ; urbem in Æthiopiâ condidit Meroen. — 3. Porus, Indorum rex, ultrà Hydaspem amnem regnabat. — 4. Lacus Lemanus in flumen Rhodanum influit. — 5. Himera amnis fermè insulam Siciliam dividit. — 6. Artemisia Mausoli, Cariæ regis, uxor fuit. — 7. Ninus ; rex Assyriorum, clarissimam urbem condidit Ninon ; Semiramis, uxor Nini regis, urbem pulcherrimam Babylona constituit, suprà flumen Euphraten. — 8. Caius Sextius, proconsul Romanus, coloniam Aquas Sextias in Galliâ condidit. — 9. Philippus, Macedonum rex, Olynthum, urbem antiquam et nobilem, exscidit.
corrigé.
1. Dieu, l’architecte et l’ouvrier du monde, est éternel. — 2. Cambyse, roi de Perse, fils de Cyrus, roi de Perse, tua le bœuf Apis, divinité des Egyptiens ; il fonda en Ethiopie la ville de Méroé. — 3. Porus, roi de l’Inde, régnait au-delà du fleuve de l’Hydaspe. — 4. Le lac Léman se jette dans le fleuve du Rhône. — 5. La rivière d’Himère partage l’île de Sicile en deux moitiés presque égales. — 6. Artémise fut l’épouse de Mausole, roi de Carie. — 7. Ninus, roi d’Assyrie, fonda Ninive, ville très-célèbre ; Sémiramis, épouse du roi Ninus, bâtit la ville superbe de Babylone sur le fleuve de l’Euphrate. — 8. Caïus Sextius, proconsul Romain, fonda en Gaule la colonie d’Aix. — 9. Philippe, roi de Macédoine, détruisit Olynthe, ville ancienne et célèbre.
§ 121. Accord de l’adjectif avec le nom. — § 122. Accord du verbe avec le sujet.
version 2.
1. Homo moritur ; majores nostri mortui sunt, ego et tu moriemur ; debemur morti nos nostraque(1). — 2. Veritas non semper latet. — 3. Rosæ fulgent, sed pungunt. — 4. Homines metuunt, cupiunt, dolent, gaudent. — 5. Veniam petimus damusque vicissim. — 6. Non furtum faciam, non hominem occidam ; ero bonus et frugi. — 7. Pompeius, Scipio, Afranius, nobiles Romani, fœdè perierunt. — 8. Harmodius et Aristogiton Athenienses, Lacedæmonius Leonidas, Thebanus Epaminondas laudantur. — 9. Eumenes, rex Pergami, et Rhodii Romanos juverunt.
corrigé.
1. L’homme meurt ; nos ancêtres sont morts, vous et moi nous mourrons ; nous sommes voués à la mort, nous et nos œuvres. — 2. La vérité ne reste pas toujours cachée. — 3. Les roses brillent, mais elles piquent. — 4. Les hommes craignent, désirent, s’affligent, se réjouissent. — 5. Nous faisons et nous demandons grâce tour à tour. — 6. Je ne commettrai ni larcin, ni meurtre ; je serai vertueux et honnête homme. — 7. Pompée, Scipion et Afranius, illustres Romains, périrent misérablement. — 8. On vante les Athéniens Harmodius et Aristogiton, le Lacédémonien Léonidas, le Thébain Epaminondas. — 9. Eumène, roi de Pergame, et les Rhodiens secoururent les Romains.
version 3.
1. Ego tuque sumus christiani. — 2. Ego fratresque mei
arma tulimus. — 3. Tu et soror valetis, ego quoque
valeo. — 4. Frons, oculi, vultus persæpe
mentiuntur ; oratio verò sæpiùs(1) — 5. Turpiter factum diù non
latet. — 6. Exprobrantur nobis perperàm
facta. — 7. Rectè factorum plerùmque est comes
gloria. — 8. Labor voluptasque, dissimillima naturâ,
societate quâdam naturali sunt juncta(2). — 9. Brutus, primus Romanorum
consul, reges expulerat ; Bruti liberi Tarquinios, a patre
expulsos, desiderabant ; sicillos increpuit
: « Ego, inquit, reges ejeci, vos tyrannos
revocatis ! »
corrigé.
1. Vous et moi nous sommes chrétiens. — 2. Mes frères
et moi nous avons porté les armes. — 3. Vous vous
portez bien, votre sœur et vous ; moi aussi je me porte
bien. — 4. Le front, les yeux, le visage mentent
très-souvent ; la bouche plus souvent
encore. — 5. Une action honteuse ne reste pas
longtemps secrète. — 6. Nos mauvaises actions nous
sont reprochées. — 7. La gloire accompagne presque
toujours les belles actions. — 8. Le travail et le
plaisir, très-différents par nature, sont néanmoins unis par un
lien naturel. — 9. Brutus, premier consul Romain,
avait chassé les rois ; les fils de Brutus regrettaient les
Tarquins, expulsés par leur père ; il les gourmanda en ces
termes : « Moi, disait-il, j’ai chassé les rois ;
et vous, vous rappelez nos tyrans ! »
§ 121. Accord de l’adjectif avec le nom. — § 123. Accord de l’attribut avec le sujet.
version 4.
1. Non sunt divitiæ verè bonum. — 2. Deus perfectus est ; beneficentissimus est. — 3. Non hominis natura perfecta est ; corpus mortale et caducum, animus incorruptus, immortalis est. — 4. Vetus et nobilis Ario cantator fuit. — 5. Socrates, philosophus nobilis, patricius non fuit. — 6. Seneca, philosophus nobilis Romanus, fuerat prædives et præpotens. — 7. Iracundus non semper iratus est. — 8. Vaga est Fortuna ; levis est dea. — 9. Pueri et adolescentes sunt improvidi. — 10. Contraria sunt beneficium et injuria. — 11. Interdùm miserrimi divites sunt. — 12. Theopompus et Timæus historici fuerunt maledicentissimi. — 13. Myron et Polycletus, sculptores Græci, æquales atque condiscipuli fuêre. — 14. Futura incerta sunt. — 15. Hermus et Pactolus amnes auriferi sunt. — 16. Larix et abies altissimæ rectissimæque sunt.
corrigé.
1. Les richesses ne sont pas un bien véritable. — 2. Dieu est parfait ; il est très-bienfaisant. — 3. La nature de l’homme n’est pas parfaite ; le corps est mortel et fragile, l’âme est incorruptible et immortelle. — 4. Arion fut un célèbre musicien de l’antiquité. — 5. Socrate, illustre philosophe, n’était pas noble de race. — 6. Sénèque, célèbre philosophe Romain, avait été très-riche et très-puissant. — 7. L’homme colère n’est pas toujours en colère. — 8. La Fortune est volage ; c’est une déesse capricieuse. — 9. Les enfants et les jeunes gens sont imprévoyants. — 10. Le bienfait et l’injure sont diamétralement opposés. — 11. Les riches sont quelques fois très-malheureux. — 12. Théopompe et Timée furent des historiens très-médisants. — 13. Myron et Polyclète, sculpteurs Grecs, furent contemporains et condisciples. — 14. L’avenir est incertain. — 15. L’Hermus et le Pactole sont des fleuves qui roulent de l’or. — 16. Le mélèze et le sapin sont très-hauts et très-droits.
version 5.
1. Sapere est utile. — 2. Difficile est tacere. — 3. Naturam mutare difficile est. — 4. Pulchrum est benefacere Reipublicæ. — 5. Parentes non amare impietas est. — 6. Fratrem amare lex est naturæ. « Ego, inquis, fratrem non amo. » Tu istud ausus es dicere ! — 7. Græcè scripta difficile est intelligere. — 8. Simonides poeta locuples factus est. — 9. Æsopus fabulator haud immeritò sapiens existimatus est. — 10. Zaleucus apud Locrenses prudentissimus habitus est. — 11. Calanus Indus vivus combustus est. — 12. Verè cæci sunt insipientes ; verè surdi sunt, qui salutaria præcepta non audiunt ; verè claudi sunt, qui rectam vitæ viam non tenent.
corrigé.
1. Il est utile d’être sage. — 2. Il est difficile de se taire. — 3. Il est difficile de changer la nature. — 4. Il est beau de servir son pays. — 5. C’est une impiété de ne pas aimer ses parents. — 6. C’est une loi de la nature d’aimer son frère. « Moi, dites-vous, je n’aime pas mon frère. » Avez-vous bien osé dire cela ! — 7. Il est difficile de comprendre les ouvrages grecs. — 8. Le poëte Simonide fit fortune. — 9. Le fabuliste Esope eut à juste titre la réputation de sage. — 10. Zaleucus passa chez les Locriens pour un homme très-prudent. — 11. L’Indien Calanus fut brûlé vif. — 12. Les insensés sont de vrais aveugles ; ceux qui n’écoutent pas les préceptes salutaires sont de vrais sourds ; ceux qui ne suivent pas dans la vie le droit chemin sont de vrais boiteux.
version 6.
1. Fabius Cunctator imperii Romani scutum vocatus est. — 2. Cicero consul parens patriæ est appellatus. — 3. Marius senex est mortuus. — 4. Pravitates animi vitia dicuntur. — 5. Semiramis, Assyriorum regina, puer aliquandiù erat credita. — 6. Fortuna existimata est cæca et volubilis dea, vaga, inconstans, incerta, varia. — 7. Caius Marcius, imperator Romanus, cepit oppidum Coriolos, unde Coriolanus est dictus. — 8. Cato Censorius et Lysias oratores fuerunt acuti, elegantes, faceti, breves. Cato existimatus est optimus orator, optimus imperator, optimus senator. Multa Catonis vel acta constanter vel responsa acutè feruntur. Multa facetè dicta a Catone sunt collecta.
corrigé.
1. Fabius Cunctator fut appelé le bouclier de l’empire Romain. — 2. Le consul Cicéron fut appelé le père de la patrie. — 3. Marius mourut vieux. — 4. Les défauts de l’âme sont appelés vices. — 5. Sémi- Sémiramis, reine d’Assyrie, avait été prise quelque temps pour un garçon. — 6. La Fortune a été considérée comme une déesse aveugle, volage, vagabonde, inconstante, incertaine, capricieuse. — 7. Caïus Marcius, général romain, prit la ville de Corioles, ce qui lui valut le surnom de Coriolan. — 8. Caton le Censeur et Lysias furent des orateurs fins, élégants, enjoués, concis. Caton fut réputé excellent orateur, excellent général, excellent sénateur. On cite de lui un grand nombre de traits de fermeté, et de réponses piquantes. Il a composé un ample recueil de bons mots.
§ 124. Observations sur l’accord du verbe et de l’attribut avec le sujet.
version 7.
1. Omnibus in rebus temeritas et ignoratio vitiosa est. — 2. Romanis cuncta maria terræque parebant. — 3. Conciliat animos hominum comitas affabilitasque sermonis. — 4. Homerus fuit et Hesiodus ante Romam conditam. — 5. Passer mortuus est, deliciæ meæ sororis. — 6. Ingens multitudo lapides ac tela conjiciebant. — 7. Pervenêre ad senatum matrumfamiliâs caterva. — 8. Corioli oppidum a Caio Marcio fuit captum. — 9. Volsinii, oppidum Tuscorum opulentissimum, concrematum est fulmine. — 10. Syracusæ a Marcello captæ sunt : magna pars Syracusanorum aut sopiti vino erant, aut semigraves potabant. — 11. Triginta millia Romanorum a Numantinorum millibus quatuor victa sunt. — 12. Horatius Cocles solus impetum Etruscorum sustinuit ; neque hostium multitudo, neque telorum vis eum terruerunt. — 13. Neque ingenium sine disciplinâ, neque disciplina sine ingenio perfectum artificem efficiet.
corrigé.
1. En toutes choses, la légèreté et l’ignorance sont blâmables. — 2. Toutes les terres et toutes les mers obéissaient aux Romains. — 3. La politesse et l’affabilité du langage gagnent le cœur des hommes. — 4. Homère et Hésiode sont antérieurs à la fondation de Rome. — 5. Il est mort, le moineau qui faisait les délices de ma sœur. — 6. Une grande multitude lançait des pierres et des traits. — 7. Une troupe de femmes se rendirent au sénat. — 8. La ville de Corioles fut prise par Caïus Marcius. — 9. Volsinies, ville d’Etrurie très-opulente, fut brûlée par la foudre. — 10. Syracuse fut prise par Marcellus ; une grande partie des Syracusains étaient plongés dans le sommeil de l’ivresse, ou buvaient à moitié endormis. — 11. Trente mille Romains furent vaincus par quatre mille Numantins. — 12. Horatius Coclès soutint à lui seul le choc d’une armée étrusque ; ni la multitude des assaillants ni le nombre des traits ne purent l’effrayer. — 13. Ni le génie sans l’étude, ni l’étude sans le génie ne produira un artiste parfait.
Récapitulation.
version 8.
De mundo et elementis.
Mundus vocatur universitas rerum. Mundus globosus est. Elementa sunt quatuor : ignis, aqua, aer et terra. Ignis calet ; aqua est liquida, potabilis ; aer autem spirabilis. Quædam aquæ stagnant, quædam profluunt. Venti fiunt aeris motu. Sunt generales venti quatuor : Eurus, ab oriente ; ab occidente Zephyrus, Aquilo a septemtrione, Notus a meridie ; hic etiam Auster vocatur aut Africus.
Terra pendet in aere circumfuso. Cingitur undique mari. Stare immobilis videtur ; sed movetur, non stat. Rotunda est ; propter formam, orbis terrarum appellatur ; propter fruges, parens sive nutrix dicitur hominum.
corrigé.
Du monde et des éléments.
L’ensemble des choses s’appelle le monde. Le monde a la forme d’une sphère. Il y a quatre éléments : le feu, l’eau, l’air et la terre. Le feu est chaud ; l’eau est liquide et potable ; l’air est respirable. Il y a des eaux stagnantes et des eaux courantes. Les vents sont produits par le mouvement de l’air. Il y a quatre vents principaux : l’Eurus, du côté de l’est ; à l’ouest le Zéphyre, l’Aquilon au nord, et le Notus au midi ; ce dernier s’appelle aussi Auster ou Africus.
La terre est suspendue dans l’air répandu de toutes parts autour d’elle. Elle est entourée de tous côtés par la mer. Elle paraît rester immobile ; mais elle ne l’est pas, elle se meut. Elle est sphérique, et à cause de sa forme, on l’appelle le globe de la terre ; à cause des fruits, on la surnomme la mère ou la nourrice des hommes.
version 9.
De cœlo et sideribus.
Cœli regiones sunt quatuor : oriens, occidens, meridies, septemtrio. Signa sunt in cœlo duodecim : aries, taurus, gemini, cancer, leo, virgo, libra, scorpius, sagittarius, capricornus, aquarius, pisces. Stellæ maximæ in cœlo sunt septem : Sol, Luna(1), Saturnus, Mars, Mercurius, Jupiter, Venus ; planetæ(2) dicuntur, quia in cœlo vagari videntur.
Sol, luminis fons, illustrat omnia ; oculus mundi dictus est ; annuum conficit cursum. Sol lucet interdiù, luna noctu. Luna vicissim crescit et minuitur. Sol et luna nonnunquàm deficiunt. Solis et lunæ defectiones olim putabantur magnarum calamitatum præsagia.
corrigé.
Du ciel et des astres.
Il y a quatre points cardinaux : l’est, l’ouest, le midi et le nord. Il y a douze signes du zodiaque : le bélier, le taureau, les gémeaux, l’écrevisse, le lion, la vierge, la balance, le scorpion, le sagittaire, le capricorne, le verseau, les poissons. Il y a dans le ciel sept étoiles principales : le Soleil, la Lune, Saturne, Mars, Mercure, Jupiter, Vénus ; elles sont appelées planètes, parce qu’elles paraissent errer dans le ciel.
Le soleil, source de la lumière, éclaire l’univers ; il a été appelé l’œil du monde ; il achève sa révolution en un an. Le soleil brille pendant le jour, la lune pendant la nuit. La lune croît et décroît tour à tour. Le soleil et la lune s’éclipsent de temps en temps. Les éclipses de soleil et de lune étaient considérées autrefois comme les présages de grandes calamités.
version 10.
De terræ partibus, gentibus et imperiis.
Terra dividitur trifariàm(1) : una pars Europa, altera Asia, tertia Africa vocatur. Asia est inter Tanaim et Nilum(2) ; Libya sive Africa est inter Nilum et Gaditanum fretum ; Europa est inter hoc fretum et Tanaim.
Clarissimæ fuerunt gentes : in Asiâ, Indi, Persæ, Medi, Parthi, Arabes, Phryges, Syri, Ægyptii ; in Europâ, Scythæ, Sarmatæ, Germani, Thraces, Macedones, Græci, Itali, Galli, Hispani ; in Libyâ, Æthiopes, Mauri, Numidæ, Pœni, Gætuli. Imperia fuerunt septem illustria : primi imperium tenuêre Assyrii ; deinde Medi, posteà Persæ, tùm Lacedæmonii, dein Athenienses, post hos Macedones, postremò Romani.
corrigé.
Des parties de la terre, des nations et des empires.
La terre se divise en trois parties : la première s’appelle l’Europe, la seconde l’Asie, et la troisième l’Afrique. L’Asie est comprise entre le Tanaïs et le Nil, la Libye ou Afrique entre le Nil et le détroit de Gadès, l’Europe entre ce détroit et le Tanaïs.
Les nations les plus célèbres furent : en Asie, les Indiens, les Perses, les Mèdes, les Parthes, les Arabes, les Phrygiens, les Syriens, les Egyptiens ; en Europe, les Scythes, les Sarmates, les Germains, les Thraces, les Macédoniens, les Grecs, les Italiens, les Gaulois, les Espagnols ; en Libye, les Ethiopiens, les Maures, les Numides, les Carthaginois, les Gétules. Il y a eu sept empires célèbres : les Assyriens possédèrent l’empire les premiers ; puis les Mèdes, ensuite les Perses, plus tard les Lacédémoniens, puis les Athéniens, après eux les Macédoniens, et enfin les Romains.
version 11.
Romæ et Carthaginis origo.
Italiæ cultores primi Aborigines fuêre, genus hominum agreste incultumque. Deinde Æneas, Trojanorum profugorum dux, urbem in Latio Lavinium condidit ; mox Ascanius, Æneæ filius, Longam Albam in eâdem Italiæ regione condidit. Posteà Romulus, Rheæ Silviæ, Vestalis virginis, et Martis dei filius, Numitoris regis Albani nepos, urbem exiguam in Palatino monte constituit : Roma est appellata. Brevi Roma crevit, et omnium gentium domina facta est.
Urbes Utica et Carthago, in Africâ, ambæ inclytæ, ambæ a Phœnicibus conditæ sunt. Quippe Dido fugiens tyrannidem fratris sui Pygmalionis, regis Tyriorum, Byrsam constituit, quæ posteà Carthago est appellata, et Romani pertinax imperii æmula fuit.
corrigé.
Origine de Rome et de Carthage.
Les premiers habitants de l’Italie furent les Aborigènes, race farouche et inculte. Plus tard Enée, chef des Troyens fugitifs, fonda la ville de Lavinie dans le Latium ; bientôt après Ascagne, fils d’Enée, fonda Albe la Longue dans la même région de l’Italie. Plus tard Romulus, fils de Rhéa Silvia, vierge Vestale, et du dieu Mars, et petit-fils de Numitor, roi d’Albe, bâtit sur le mont Palatin une petite ville ; elle fut appelée Rome. Rome s’accrut en peu de temps, et devint la maîtresse de toutes les nations.
Les villes d’Utique et de Carthage, en Afrique, toutes deux célèbres, furent toutes deux fondées par les Phéniciens. En effet Didon, fuyant la tyrannie de son frère Pygmalion, roi de Tyr, bâtit Byrsa, qui fut ensuite appelée Carthage, et devint la rivale opiniâtre de l’empire Romain.
version 12.
De fabulosis numinibus.
Nos christiani unum Deum colimus, at antiquæ gentes pænè innumerabiles deos colebant.
Saturnus, Cœli et Terræ filius habebatur ; uxor Saturni Ops fuit ; ea Cybele etiam vocatur. Saturnus quatuor liberos habuit, Jovem, Junonem, Neptunum et Plutonem. Jupiter, Saturni et Opis filius, optimus maximusque est appellatus ; a poetis pater divûmque hominumque dicitur. Juno, soror Jovis et conjux, erat regina deorum. Ceres quoque, inventrix frugum et frumenti dea, Saturni et Cybeles filia dicitur.
Apollo, Jovis et Latonæ filius, divinationis, musicæ et artium deus habebatur. Minerva, Jovis filia, armipotens dea dicta est. Junonis et Jovis filii fuêre : Mars, belli armorumque præses, et Vulcanus, inventor fabricæ. Hic natus est distortus et deformis ; factus est insuper claudus. Bacchus, vini inventor, Jovis et Proserpinæ filius dicitur. Venus, amorum et voluptatum dea, Cupidinis mater fuit. Mercruius, Maiæ Atlantidis filius, Jovis et deorum nuntius interpresque, eloquentiæ, mercaturæ ac furti deus fuit.
corrigé.
Sur les dieux de la fable.
Nous, chrétiens, nous adorons un seul Dieu ; mais les nations anciennes adoraient des dieux presque innombrables.
Saturne passait pour fils du Ciel et de la Terre ; l’épouse de Saturne fut Ops, appelée aussi Cybèle. Saturne eut quatre enfants, Jupiter, Junon, Neptune et Pluton. Jupiter, fils de Saturne et d’Ops, fut appelé le très-bon et le très-grand ; les poëtes le nomment le père des dieux et des hommes. Junon, sœur et épouse de Jupiter, était la reine des dieux. Cérès, qui découvrit les moissons et était la déesse du blé, fut aussi, dit-on, fille de Saturne et de Cybèle.
Apollon, fils de Jupiter et de Latone, passait pour le dieu de la divination, de la musique et des arts. Minerve, fille de Jupiter, a été surnommée la déesse belliqueuse. Les fils de Jupiter et de Junon furent : Mars, qui présidait à la guerre et aux armes, et Vulcain, inventeur de l’art de forger. Celui-ci naquit contrefait et difforme, il devint en outre boiteux. Bacchus, inventeur du vin, passe pour fils de Jupiter et de Proserpine. Vénus, déesse des amours et des plaisirs, fut mère de Cupidon. Mercure, fils de Maïa, la fille d’Atlas, était le messager et l’interprète de Jupiter et des dieux ; il présidait à l’éloquence, au commerce et au vol.
Chapitre II.
Complément des noms et des adjectifs.
§ 125. Complément des noms.
version 13.
1. Piræus erat Atheniensium portus. — 2. Stultitia morbus est animi. — 3. Interpres est mentis oratio. — 4. Justitia omnium est regina virtutum. — 5. Jucunda est memoria præteritorum malorum. — 6. Venia est pœnæ meritæ remissio. — 7. Fuit initium et causa belli civilis inexplebilis honorum Marii fames. — 8. Miltiades, Cimonis filius, Atheniensis erat. — 9. Alexandria in Ægypto ab Alexandro Macedone condita est. — 10. Elephantes porcina vox terret. — 11. Plerùmque regiæ voluntates mobiles sunt. — 12. Militaris sine duce turba corpus est sine spiritu.
corrigé.
1. Le Pirée était le port d’Athènes. — 2. La folie est une maladie de l’âme. — 3. Le langage est l’interprète de la pensée. — 4. La justice est la reine de toutes les vertus. — 5. Le souvenir des maux passés est agréable. — 6. Le pardon est la remise d’un châtiment mérité. — 7. L’insatiable soif d’honneurs de Marius fut le principe et la cause d’une guerre civile. — 8. Miltiade, fils de Cimon, était d’Athènes. — 9. Alexandrie fut fondée en Egypte par Alexandre de Macédoine. — 10. Le cri du porc effraie les éléphants. — 11. Les volontés des rois sont d’ordinaire inconstantes. — 12. Une troupe de soldats sans chef est un corps sans âme.
version 14.
1. Septem sapientes fuerunt : Pittacus Mitylenæus, Periander Corinthius, Thales Milesius, Solon Atheniensis, Chilon Lacedæmonius, Cleobulus Lindius, Bias Prieneus. — 2. Vita rustica parcimoniæ, diligentiæ, justitiæ magistra est. — 3. Vir bonus summæ pietatis ergà Deum est. — 4. Vulgus est ingenio mobili. — 5. Spartanus Agesilaus staturâ fuit humili. — 6. Pompeius tribunitiam potestatem restituit. — 7. Archimedes Syracusanus mirabilis fuit inventor bellicorum tormentorum. — 8. Humanas voces reddunt psittaci. — 9. Æs Corinthium maximè laudabatur. — 10. Arcadum anni trimestres fuêre. — 11. Atheniensis Themistocles fuit incredibili quâdam magnitudine consilii atque ingenii. — 12. Probatur canis capite magno, dejectis et propendentibus auribus, nigris vel glaucis oculis, amplo villosoque pectore, latis armis, cruribus crassis et hirtis, caudâ brevi, vestigiorum articulis et unguibus amplissimis.
corrigé.
1. Il y eut sept sages : Pittacus de Mitylène, Périandre de Corinthe, Thalès de Milet, Solon d’Athènes, Chilon de Lacédémone, Cléobule de Linde, Bias de Priène. — 2. La vie des champs est l’école de l’économie, de l’activité, de la justice. — 3. L’homme de bien est de la plus grande piété envers Dieu. — 4. La multitude est d’une humeur capricieuse. — 5. Agésilas de Sparte était de petite taille. — 6. Pompée rétablit le pouvoir des tribuns. — 7. Archimède de Syracuse était admirable dans l’invention des machines de guerre. — 8. Les perroquets imitent la voix de l’homme. — 9. L’airain de Corinthe était très-renommé. — 10. L’année des Arcadiens était de trois mois. — 11. Thémistocle d’Athènes fut d’une prodigieuse grandeur de vues et de génie. — 12. On apprécie le chien qui a la tête grosse, les oreilles basses et tombantes, les yeux noirs ou pers, la poitrine large et velue, les épaules fortes, les pattes grosses et hérissées de poils, la queue courte, les articulations du pied et les ongles très-longs.
§ 126. Adjectifs qui gouvernent le génitif.
version 15.
1. Deus bonorum amantissimus est. — 2. Feræ bestiæ sunt rationis et orationis expertes. — 3. Certè omnes virtutis compotes beati sunt. — 4. Iphicrates rei militaris peritissimus fuit. — 5. Iræ impotens est gens Gallorum. — 6. Præscius futurorum solus Deus est. — 7. Mens hominum futuri est nescia. — 8. Mens conscia recti nunquàm timet. — 9. Calamitosus est animus futuri anxius. — 10. Naturâ sumus studiosissimi appetentissimique honestatis. — 11. Vetera extollimus, recentium incuriosi. — 12. Apud Romanos, Papirii ætas virtutum fuit ferax. — 13. Scipio inexplebilis virtutis veræque laudis erat. — 14. Apud Romanos, Scævola augur peritissimus juris est habitus. — 15. Julius Cæsar laboris patiens erat. — 16. Pompeius amicitiarum tenax fuit. — 17. Lucullus ædificiorum tabellarumque pictarum studiosissimus fuit.
corrigé.
1. Dieu est plein de tendresse pour les hommes vertueux. — 2. Les bêtes sont privées de la raison et de la parole. — 3. Assurément tous ceux qui possèdent la vertu sont heureux. — 4. Iphicrate était très-habile dans l’art militaire. — 5. La nation gauloise est incapable de maîtriser la colère. — 6. Dieu seul connaît d’avance l’avenir. — 7. L’esprit humain ignore l’avenir. — 8. Une bonne conscience ne connaît pas la crainte. — 9. Une âme inquiète sur l’avenir est malheureuse. — 10. Nous avons naturellement beaucoup de goût et d’ardeur pour le bien. — 11. Nous vantons le passé, dans notre indifférence pour le présent. — 12. Chez les Romains, l’époque de Papirius fut féconde en vertus. — 13. Scipion était insatiable de vertu et de vraie gloire. — 14. Chez les Romains, Scévola l’augure passa pour très-versé dans la science du droit. — 15. Jules César était endurci à la fatigue. — 16. Pompée était en amitié d’une constance inébranlable. — 17. Lucullus était grand amateur de bâtiments et de tableaux.
§ 127. Adjectifs qui gouvernent le génitif ou le datif.
version 16.
1. Terra est globo vel sphæræ similis. — 2. Aristides, Lysimachi filius, æqualis ferè fuit Themistocli. — 3. Hominis est propria veri inquisitio. — 4. Hominibus propria est mentis agitatio. — 5. Feris dentes, armentis cornua, volucribus pennæ propria sunt ; hominibus ratio. — 6. Amicorum omnia communia sunt. — 7. Voluptas communis est homini cum belluis. — 8. Cornelius Balbus Cæsaris familiarissimus erat. — 9. Metelli paucos pares Romana civitas tulit. — 10. Tacitus laudatis antiquorum mortibus pares exitus narravit. — 11. Cirta caput regni Syphacis erat : Syphax Masæsylorum rex fuit ; Masæsylorum gens erat affinis Mauris.
corrigé.
1. La terre a la forme d’un globe ou d’une sphère. — 2. Aristide, fils de Lysimaque, était à peu près du même âge que Thémistocle. — 3. La recherche de la vérité est propre à l’homme. — 4. L’agitation de l’esprit est propre aux hommes. — 5. Les dents sont propres aux bêtes féroces, les cornes aux bœufs, les ailes aux oiseaux, la raison aux hommes. — 6. Tout est commun entre amis. — 7. Le plaisir est commun aux hommes et aux bêtes. — 8. Cornélius Balbus était ami intime de César. — 9. La ville de Rome a produit peu d’hommes égaux à Métellus. — 10. Tacite a raconté des morts comparables aux trépas fameux de l’antiquité. — 11. Cirta était la capitale du royaume de Syphax ; Syphax était roi des Masésyliens ; cette nation était voisine des Maures.
§ 128. Adjectifs qui gouvernent le datif.
version 17.
1. Contraria est benecifio injuria. — 2. Vitia sunt adversa virtutibus. — 3. Contrariæ lumini sunt tenebræ, frigus calori. — 4. Clementia utilis est victori et victo. — 5. Probitas grata est Deo. — 6. Apelles carus erat Alexandro Magno. — 7. Thessalia est vicina Macedoniæ. — 8. Domus Decimi Bruti Foro propinqua erat. — 9. Temeritati proximus est error. — 10. Voluptatibus maximis fastidium finitimum est. — 11. Semper flamma fumo est proxima. — 12. Fabius infestus privatim Papirio erat. — 13. Æquus judex non est obnoxius gratiæ. — 14. Fatigatis necessaria quies est. — 15. Senatori necessarium est nôsse rempublicam. — 16. Pergamenus rex Eumenes Romanis amicissimus fuit. — 17. Marius nobilitati semper inimicus fuit. — 18. Temperantia est libidinum inimica. — 19. Rhinoceros hostis est elephanto.
corrigé.
1. L’injure est opposée au bienfait. — 2. Le vice est opposé à la vertu. — 3. Les ténèbres sont le contraire de la lumière, le froid le contraire de la chaleur. — 4. La clémence est utile au vainqueur et au vaincu. — 5. La probité est agréable à Dieu. — 6. Apelle était cher à Alexandre le Grand. — 7. La Thessalie est voisine de la Macédoine. — 8. La maison de Décimus Brutus était située près du Forum. — 9. L’erreur est très-voisine de l’irréflexion. — 10. Le dégoût suit de près les plaisirs les plus vifs. — 11. La flamme n’est jamais bien loin de la fumée. — 12. Fabius était personnellement ennemi de Papirius. — 13. Le juge équitable n’est pas accessible à la faveur. — 14. Le repos est nécessaire aux hommes fatigués. — 15. Il est nécessaire à un sénateur de connaître les affaires de l’Etat. — 16. Eumène, roi de Pergame, fut très-attaché aux Romains. — 17. Marius fut toujours hostile à la noblesse. — 18. La tempérance fait la guerre aux passions. — 19. Le rhinocéros est ennemi de l’éléphant.
§ 129. Adjectifs qui gouvernent l’accusatif avec AD. — § 130. Adjectifs qui gouvernent l’accusatif sans préposition.
version 18.
1. Natura hominum proclivis est ad vitia. — 2. Vir bonus ad officia promptus est. — 3. Prona est ad simultates æmulatio. — 4. Aptum est ad omne tempus anni pallium laneum. — 5. Terra, quæ vitibus apta est, etiam arboribus est utilis. — 6. Homo ad virtutem genitus est. — 7. Gallorum Senonum gens terribilis fuit ; nata ad hominum interitum urbiumque stragem videbatur. — 8. Getæ feri erant, et ad mortem paratissimi. — 9. Foro et multitudini nata est eloquentia. — 10. Artes sunt innumerabiles ad vitam necessariæ. — 11. Vitabundus vitia, fuge(1). — 12. Dionysius tyrannus sævitiæ superbiæque natus videbatur.
corrigé.
1. La nature humaine a de la pente au vice. — 2. L’homme de bien est toujours prêt à faire son devoir. — 3. L’émulation est sur la pente de la rivalité. — 4. Un manteau de laine convient pour toute saison de l’année. — 5. Le terroir qui convient à la vigne est bon également pour les arbres. — 6. L’homme est né pour la vertu. — 7. La nation des Gaulois Sénonais était terrible ; elle paraissait née pour la destruction des hommes et la ruine des villes. — 8. Les Gètes étaient farouches et toujours prêts à mourir. — 9. L’éloquence est faite pour la place publique et pour la multitude. — 10. Il y a des arts innombrables nécessaires pour la vie. — 11. Voulez-vous éviter les vices, fuyez-les. — 12. Denys le tyran paraissait né pour la cruauté et pour l’orgueil.
§ 131. Adjectifs qui gouvernent l’ablatif.
version 19.
1. Excellentium hominum virtus imitatione, non invidiâ digna est. — 2. Quintus Fabius Maximus(2) vir certè fuit dignus tanto cognomine. — 3. Cypros insula, divitiis abundans, Veneri erat sacra. — 4. Animalia sensu prædita sunt. — 5. Plinius Secundus non erat contentus eloquentiâ sui sæculi. — 6. Jugurtha, Numidarum rex, fretus multitudine militum, prælium adversùs Romanos commisit. — 7. Malis hæc vita plena est. — 8. Medicamentorum salutarium plenissimæ sunt terræ. — 9. Referta Gallia negotiatorum erat, plena civium Romanorum. — 10. Domus Antonii erat aleatoribus referta, plena ebriorum. — 11. Robustus animus omni est liber curâ et angore. — 12. A bestiis usus ignis alienus est. — 13. Non tutus est ibi rex, ubi nihil a rege tutum est. — 14. Plena Græcia poetarum et musicorum erat. — 15. Atria regum hominibus plena sunt, amicis vacua.
corrigé.
1. Le mérite des hommes supérieurs est digne d’imitation et non d’envie. — 2. Quintus Fabius Maximus fut digne assurément d’un si beau surnom. — 3. L’île de Chypre, abondante en richesses, était consacrée à Vénus. — 4. Les animaux sont doués de sensibilité. — 5. Pline le Jeune n’était pas satisfait de l’éloquence de son siècle. — 6. Jugurtha, roi des Numides, comptant sur la multitude de ses soldats, livra bataille aux Romains. — 7. Cette vie est pleine de maux. — 8. La terre produit très-abondamment les substances propres à guérir nos maux. — 9. La Gaule était remplie de marchands, pleine de citoyens Romains. — 10. La maison d’Antoine était pleine de joueurs, encombrée de gens ivres. — 11. Une âme forte est exempte de soucis et d’angoisses. — 12. L’usage du feu est étranger aux bêtes. — 13. Un roi n’est pas en sûreté là où rien n’est en sûreté contre lui. — 14. La Grèce était remplie de poëtes et de musiciens. — 15. Les palais des rois sont remplis d’hommes mais vides d’amis.
§ 132. Complément des comparatifs.
version 20.
1. Virtus est opibus melior. — 2. Luna minor est sole. — 3. Sapientia pretiosior est quàm aurum. — 4. Majus est malum dedecus quàm dolor. — 5. Risu inepto res ineptior nulla est. — 6. Epaminondas gloriæ non fuit cupidior quàm pecuniæ. — 7. Timotheus, Cononis filius, non inferior fuit quàm pater. — 8. Potior est dignitas, quàm vita. — 9. Ennius fuit major natu quàm Plautus et Nævius. — 10. Ignoratio futurorum malorum utilior est quàm scientia(1). — 11. Melior es, quàm ego sum. — 12. Amiciorem tibi, quàm ego sum, reperies neminem. — 13. Ego hominem eloquentiorem novi neminem, quàm Demosthenem. — 14. Hominem ego iracundiorem et maledicentiorem quàm te novi neminem.
corrigé.
1. La vertu est meilleure que la richesse. — 2. La lune est moins grande que le soleil. — 3. La sagesse est plus précieuse que l’or. — 4. Le déshonneur est un plus grand mal que la douleur. — 5. Rien n’est plus sot qu’un sot rire. — 6. Epaminondas ne fut pas plus avide de gloire que d’argent. — 7. Timothée, fils de Conon, ne fut pas inférieur à son père. — 8. L’honneur est préférable à la vie. — 9. Ennius était plus âgé que Plaute et Névius. — 10. L’ignorance des maux futurs est plus utile que leur connaissance. — 11. Vous valez mieux que moi. — 12. Vous ne trouverez personne qui vous aime plus que moi. — 13. Je ne connais aucun homme plus éloquent que Démosthène. — 14. Je ne connais pas d’homme plus emporté et plus médisant que vous.
version 21.
1. Nihil est majore vi præditum quàm Deus. — 2. Nihil gignitur faciliùs lino. — 3. Segniùs homines bona quàm mala sentiunt. — 4. Silius Italicus Virgilii natalem religiosiùs quàm suum celebrabat. — 5. Sol major est quàm videtur. — 6. Cæsar in Galliam venit celeriùs omnium opinione. — 7. Lævinus consul seriùs spe omnium venit. — 8. Miserius est nocere quàm lædi. — 9. Nihil malo quàm pacem. — 10. Hispani bellum quàm otium malunt. — 12. Dionysius tyrannus non contemptior, quàm invisior fuit. — 13. Lucius Marcius, eques Romanus, imperator electus in Hispaniâ post mortem duorum Scipionum, consilium cepit temerarium magis quàm audax ; sed id consilium felicius fuit quàm prudentius : Pœnos vicit, et Romanum servavit exercitum.
corrigé.
1. Il n’y a rien de plus puissant que Dieu. — 2. Rien ne pousse plus facilement que le lin. — 3. Les hommes ressentent moins vivement les biens que les maux. — 4. Silius Italicus célébrait le jour natal de Virgile plus religieusement que le sien. — 5. Le soleil est plus grand qu’il ne paraît. — 6. César arriva en Gaule plus tôt qu’on ne pensait. — 7. Le consul Lévinus arriva plus tard qu’on ne l’espérait. — 8. Il est plus malheureux de faire du tort que d’en recevoir. — 9. Je ne préfère rien à la paix. — 10. Les Espagnols aiment mieux la guerre que le repos. — 11. Les enfants aiment mieux les exemples que les préceptes. — 12. Denys le tyran n’était pas moins méprisé que haï. — 13. Lucius Marcius, chevalier Romain, élu général en Espagne après la mort des deux Scipion, prit une résolution plutôt téméraire qu’audacieuse ; mais elle fut plus heureuse que prudente : il vainquit les Carthaginois, et il sauva l’armée Romaine.
§ 133. Complément des superlatifs.
version 22.
1. Ex omnibus præmiis virtutis, amplissimum est præmium(1) gloria. — 2. Themistocles omnium Græcorum clarissimus exstitit. — 3. Pyrrhus omnium Græcorum militaris disciplinæ peritissimus fuit. — 4. Urbs Syracusæ maxima erat græcarum urbium pulcherrimaque omnium. — 5. Luna ex omnibus stellis terræ proxima videtur. — 6. Auster ventorum calidissimus est. — 7. Critias erat e trignita tyrannis crudelissimus. — 8. Pax optima rerum est. — 9. Amicum perdere est damnorum maximum. — 10. Parthi diù inter Orientis populos obscurissimi fuêre. — 11. Terrarum omnium maximè gemmifera est India ; Arabia cinnami et thuris aliorumque odorum maximè ferax.
corrigé.
1. De toutes les récompenses de la vertu, la gloire est la plus pleine. — 2. Thémistocle fut le plus célèbre de tous les Grecs. — 3. Pyrrhus fut de tous les Grecs le plus habile dans la tactique militaire. — 4. La ville de Syracuse était la plus grande et la plus belle de toutes les villes grecques. — 5. De toutes les étoiles, la lune paraît la plus rapprochée de la terre. — 6. L’Auster est le plus chaud des vents. — 7. Critias était le plus cruel des trente tyrans. — 8. La paix est la meilleure des choses. — 9. La plus grande des pertes, c’est de perdre un ami. — 10. Les Parthes furent longtemps les plus obscurs parmi les peuples de l’Orient. — 11. De tous les pays, l’Inde est le plus riche en pierreries ; l’Arabie est le plus fertile en cannelle, en encens et en autres parfums.
version 23.
1. Alcibiades fuit omnium ætatis suæ formosissimus. — 2. Divitiacus totius Galliæ potentissimus erat. — 3. Damascena Syriæ nobilissima civitas fuit. — 4. Servius Galba temporum suorum eloquentissimus(1) fuit. — 5. Demosthenes omnium Græciæ civitatum eloquentissimus fuit ; princeps oratorum est judicatus. — 6. Ephesiæ Dianæ fanum erat nobilissimum, maximum, pulcherrimum orbis terrarum. — 7. Fabii Ambusti filiæ duæ, Sulpicio major, minor Licinio Stoloni nuptæ erant. — 8. Mithridates, rex Ponti, minorem Armeniam tenebat. — 9. Suevi majorem Germaniæ partem obtinebant. — 10. Urbs Gordium posita erat inter Phrygiam majorem et minorem. — 11. Pars Italiæ meridiana major Græcia appellata est. — 12. Carus fuit Africano superiori(2) Ennius poeta. — 13. Superior Africanus Annibalem vicit, posterior Carthaginem evertit.
corrigé.
1. Alcibiade fut le plus beau de tous les hommes de son temps. — 2. Divitiacus était le plus puissant de toute la Gaule. — 3. Damas était la ville la plus célèbre de la Syrie. — 4. Servius Galba fut l’homme le plus éloquent de son temps. — 5. Démosthène fut le plus éloquent de toutes les villes de la Grèce ; il a été jugé le prince des orateurs. — 6. Le temple de Diane à Éphèse était le plus fameux, le plus grand et le plus beau du monde. — 7. Les deux filles de Fabius Ambustus étaient mariées, l’aînée à Sulpicius, la plus jeune à Licinius Stolon. — 8. Mithridate, roi de Pont, possédait la petite Arménie. — 9. Les Suèves occupaient la plus grande partie de la Germanie. — 10. La ville de Gordium était située entre la grande et la petite Phrygie. — 11. La partie méridionale de l’Italie a été appelée grande Grèce. — 12. Le poëte Ennius était cher au premier Scipion l’Africain. — 13. Le premier Scipion l’Africain vainquit Annibal, le second détruisit Carthage.
§ 134. Complément des mots partitifs.
version 24.
1. Thales Milesius unus e septem sapientibus fuit. — 2. Ex cunctis animantium generibus, solus homo rationis est particeps. — 3. Darius, unus ex septem Persarum nobilissimis, regnum assecutus est. — 4. Elephanto belluarum nulla est prudentior. — 5. Gallus cœlum, sola volucrum, adspicit crebrò. — 6. Unam e peculiaribus Indiæ arboribus Virgilius celebravit ebenum. — 7. Brutus et Cassius, Cæsaris interfectores, ultimi Romanorum dicti sunt. — 8. Inter vitia, nullum est frequentius quàm ingrati animi(1).
corrigé.
1. Thalès de Milet fut un des sept sages. — 2. Entre toutes les espèces d’animaux, l’homme seul a la raison en partage. — 3. Darius, un des sept Perses de la plus haute noblesse, parvint au trône. — 4. Aucun d’entre les animaux n’a plus de prudence que l’éléphant. — 5. Le coq, seul entre tous les oiseaux, regarde fréquemment le ciel. — 6. Virgile a célébré l’ébène, un des arbres particuliers à l’Inde. — 7. Brutus et Cassius, les meurtriers de César, ont été appelés les derniers Romains. — 8. Parmi les vices, aucun n’est plus fréquent que l’ingratitude.
Récapitulation.
version 25.
De indole regum Romanorum.
Septem reges Romanorum vario ingenio fuêre. Primus Urbis et imperii conditor Romulus fuit aspero ingenio ; Remum fratrem interemit ; Romuli nutrix lupa fuerat. Numa Pompilius, secundus rex Romanorum, vir consultissimus erat divini juris, et pacis amantior quàm belli ; Numæ inclyta justitia religioque erat ; quietum regnum fuit. Plerique aliorum regum Romuli similiores quàm Numæ, fuerunt. Tullus Hostilius non solùm Numæ, proximo regi, dissimilis, sed ferocior Romulo fuit. Ancus deinde Martius regnavit, nepos Pompilii, avo suo similis.
corrigé.
Caractère des rois de Rome.
Les sept rois de Rome furent d’un caractère différent. Romulus, premier fondateur de la ville et de l’empire, fut d’un caractère farouche ; il tua son frère Rémus ; une louve lui avait servi de nourrice. Numa Pompilius, second roi de Rome, était un homme fort instruit du droit divin ; il aimait mieux la paix que la guerre ; on vantait sa justice et sa religion ; son règne fut paisible. La plupart des autres rois ressemblèrent plus à Romulus qu’à Numa. Tullus Hostilius, loin de ressembler à Numa, son prédécesseur, fut même plus belliqueux que Romulus. Ensuite régna Ancus Martius, petit-fils de Numa, et semblable à son aïeul.
version 26.
Sequitur de indole regum Romanorum.
Post hunc regnavit Tarquinius Priscus, peregrinæ originis ; nàm Demarati Corinthii filius erat. Servius Tullius, captivæ filius, deinceps gubernacula reipublicæ tenuit, vir egregiâ indole, summâque industriâ. Tarquinius Superbus septimus atque ultimus regum Romanorum fuit. Hic, Prisci Tarquinii nepos, regnum rapere maluit quàm exspectare ; Servium Tullium interfecit ; et scelestè partam potestatem non meliùs egit quàm acquisierat. Ob superbiam, quæ crudelitate ipsâ gravior est, expulsus fuit.
corrigé.
Suite du caractère des rois de Rome.
Après Ancus régna Tarquin l’Ancien, d’une origine étrangère ; en effet il était fils de Démarate de Corinthe. Le gouvernail de l’État passa ensuite aux mains de Servius Tullius, fils d’une captive, homme d’un caractère distingué, et d’une activité extrême. Tarquin le Superbe fut le septième et dernier roi de Rome. Petit-fils de Tarquin l’Ancien, il aima mieux ravir le trône que de l’attendre ; il mit à mort Servius Tullius, et ce pouvoir acquis par le crime, il ne l’exerça pas mieux qu’il ne l’avait acquis. Il fut chassé à cause de son orgueil, vice plus insupportable que la cruauté elle-même.
version 27.
Primorum Romanorum imperatorum indoles.
Augustus mitis fuit princeps ; malebatignoscere quàm injurias persequi. Vir diis similis est putatus ; neque enim ullus aut in bellis felicior fuit, aut in pace moderatior. Omnium principum civilissimè vixit ; in cunctos liberalissimus, in amicos fidissimus. Augusto dilecti fuerunt Virgilius et Varius poetæ. Scribonia, Libonis filia, prior Augusti uxor fuerat ; Livia fuit altera. Tiberius, Augusti privignus, mox gener, postremò adoptione filius, ingenti fuit socordiâ, gravi crudelitate, scelestâ avaritiâ, turpi libidine. Post hunc imperavit Caius Cæsar Caligula, simili avaritiâ, libidine, crudelitate. Claudius, Caligulæ patruus et successor, vecors atque immemor, pavidus ignavusque, et cibi vinique appetentissimus fuit.
corrigé.
Caractère des premiers empereurs Romains.
Auguste fut un prince plein de douceur ; il aimait mieux pardonner les offenses que de les venger. Il a été considéré comme un mortel semblable aux dieux ; en effet personne ne fut jamais ou plus heureux dans la guerre, ou plus modéré dans la paix. De tous les empereurs, il est celui qui vécut avec la simplicité la plus modeste ; il était très-libéral pour tout le monde, très-fidèle pour ses amis. Les poëtes Virgile et Varius furent chéris d’Auguste. Sa première femme fut Scribonie, fille de Libon ; Livie fut la seconde. Tibère, beau-fils d’Auguste, puis son gendre et enfin son fils adoptif, fut d’une grande lâcheté, d’une cruauté insupportable, d’une avarice criminelle, d’une débauche honteuse. Après lui régna Caïus César Caligula, qui lui ressembla par son avarice, sa débauche et sa cruauté. Claude, oncle et successeur de Caligula, était dépourvu de sens et de mémoire, lâche et timide, gourmand et ivrogne à l’excès.
version 28.
De Philippo et Alexandro, Macedonum regibus.
Ex Macedonum regibus clarissimi fuerunt Philippus, Amyntæ filius, et Alexander Magnus, Philippi et Olympiadis filius. Horum posterior majorem etiam famam assecutus est, quàm pater. Alexander ingenti animo fuit ; sed corporis habitus animi magnitudini par non erat. Gloriam quàm pecuniam maluit. Majorem subegit Asiæ partem. Acriùs quàm cautiùs dimicabat ; hostes avidiùs quàm prudentiùs persequebatur. In gravem morbum incidit, et animam brevi efflaturus esse videbatur ; sed vigorem suum exspectatione maturiùs recuperavit. Darium, regem Persarum, ter vicit. Vicit et Porum, unum ex Indorum regibus, et Indos, qui adhùc sui juris fuerant, perdomuit. Nobilissimas urbes Asiæ cepit, Susa, Persepolin, Babyloniam, ubi admodùm juvenis defunctus est.
corrigé.
Sur Philippe et Alexandre, rois de Macédoine.
Les plus célèbres des rois de Macédoine furent Philippe, fils d’Amyntas, et Alexandre, fils de Philippe et d’Olympias. Le second se fit encore une plus grande réputation que son père. Alexandre était d’un grand cœur ; mais chez lui l’extérieur ne répondait pas à la grandeur d’âme. Il aimait mieux la gloire que l’argent. Il conquit la plus grande partie de l’Asie. Il combattait avec plus de fougue que de circonspection ; il poursuivait les ennemis avec plus d’ardeur que de prudence. Il tomba gravement malade, et paraissait devoir bientôt rendre l’âme ; mais il recouvra ses forces plus promptement qu’on ne s’y attendait. Il battit trois fois Darius, roi de Perse. Il vainquit également Porus, un des rois de l’Inde, et soumit les Indiens, qui avaient été jusqu’alors indépendants. Il prit les villes les plus fameuses de l’Asie, Suse, Persépolis, Babylone, où il mourut encore fort jeune.
Chapitre III.
Complément des verbes.
§ 135. Complément direct à l’accusatif.
version 29.
1. Alit æmulatio ingenia. — 2. Fortes fortuna adjuvat. — 3. Araneus orditur telas. — 4. Aversantur diem splendidum nocturna animalia. — 5. Turrigeros elephantorum miramur humeros, taurorumque colla, leonum jubas. — 6. Augustus Domini appellationem semper exhorruit. — 7. Tanais Asiam et Europam interfluit. — 8. Marius arma Syllæ victricia effugit. — 9. Mare Tyrrhenum dextrum Italiæ latus circumit ; Adriaticum, sinistrum. — 10. Persarum vestis et disciplina delectabat Alexandrum. — 11. Agricultura juvabat Catonem. — 12. Non miseros convicia decent. — 13. Pax homines decet, ira feras. — 14. Annibalem consilia hostium non fallebant. — 15. Nulla hominum facta Deum fallunt. — 16. Magnam fortunam magnus animus decet. — 17. Bonos nunquàm honestus sermo deficit. — 18. Supplicia manent sontes. — 19. Aer oleas tepidus juvat. — 20. Apud Germanos, rufus crinis virum non dedecet.
corrigé.
1. L’émulation développe l’esprit. — 2. La fortune seconde les braves. — 3. L’araignée ourdit des toiles. — 4. Les animaux nocturnes fuient l’éclat du jour. — 5. Nous admirons les épaules des éléphants, qui portent des tours, le cou des taureaux, la crinière des lions. — 6. Auguste refusa toujours avec indignation de titre de Seigneur. — 7. Le cours du Tanaïs sépare l’Asie et l’Europe. — 8. Marius échappa aux armes victorieuses de Sylla. — 9. La côte de l’Italie est baignée à droite par la mer Tyrrhénienne, à gauche par la mer Adriatique. — 10. Alexandre aimait le costume et les usages des Perses. — 11. Caton aimait l’agriculture. — 12. L’insolence ne convient pas aux malheureux. — 13. La paix convient aux hommes, la colère aux bêtes farouches. — 14. Les desseins des ennemis n’échappaient pas à Annibal. — 15. Dieu n’ignore aucune action des hommes. — 16. Un grand cœur convient à une grande fortune. — 17. Un langage honnête ne fait jamais défaut à l’honnête homme. — 18. Des châtiments attendent les coupables. — 19. Les oliviers aiment une température douce. — 20. Chez les Germains, une chevelure rousse ne messied pas à un homme.
version 30.
1. Philippus, Macedonum rex, Olympiadem, Neoptolemiregis Molossorum filiam, uxorem duxit ; filium habuit Alexandrum ; Alexander Aristotelem philosophum præceptorem habuit. — 2. Domitor ille Africæ Scipio quatuor nobilissimos duces Pœnorum in Hispaniâ, quatuor exercitus fudit fugavitque ; Syphacem cepit, Annibalem devicit, Carthaginem vectigalem Romanis fecit. — 3. Hispaniam veteres ab Ibero amne Iberiam cognominaverunt. — 4. Exercitus Diocletianum imperatorem creavit. — 5. Homines cæcos reddit cupiditas et avaritia. — 6. Themistocles peritissimos belli navalis fecit Athenienses. — 7. Varro in consulatu Æmilium Paulum habuit collegam. — 8. Plato patriam Athenas, præceptorem Socratem sortitus est. — 9. Epaminondas philosophiæ præceptorem habuit Lysim Tarentinum, Pythagoreum. — 10. Pythagoras sapientiæ studiosos appellavit philosophos. — 11. Summum Reipublicæ consilium Romani appellavêre senatum. — 12. Romani principes suos Cæsares Augustosque cognominavêre.
corrigé.
1. Philippe, roi de Macédoine, prit pour femme Olympias, fille de Néoptolème, roi des Molosses ; il eut pour fils Alexandre ; Alexandre eut pour maître le philosophe Aristote. — 2. Scipion, ce fameux vainqueur de l’Afrique, battit et mit en fuite, en Espagne, quatre illustres généraux Carthaginois, avec quatre armées ; il fit prisonnier Syphax, il vainquit Annibal, et rendit Carthage tributaire des Romains. — 3. Les anciens surnommèrent l’Espagne Ibérie, du nom du fleuve de l’Èbre. — 4. Dioclétien fut élu empereur par l’armée. — 5. La convoitise et l’avarice aveuglent les hommes. — 6. Thémistocle rendit les Athéniens très-habiles dans la guerre navale. — 7. Varron, dans son consulat, eut pour collègue Paul-Émile. — 8. Platon eut Athènes pour patrie, et Socrate pour maître. — 9. Épaminondas eut pour maître de philosophie Lysis de Tarente, pythagoricien. — 10. Pythagore donna le nom de philosophes aux hommes amoureux de la sagesse. — 11. Les Romains appelèrent sénat le conseil suprême de la République. — 12. Les Romains donnèrent à leurs souverains les titres de Césars et d’Augustes.
§ 136. Complément indirect au datif.
version 31.
1. Thrasybulus libertatem Atheniensibus reddidit. — 2. Catoni populus Romanus præturam negavit. — 3. Augustus imperium Tiberio privigno reliquit. — 4. Tiberius regnum Armeniæ Tigrani restituit. — 5. Curius fictilia sua samnitico prætulit auro. — 6. Geometria plura præsidia præstat architecturæ. — 7. Clelia, virgo Romana, data obses Porsenæ, regi Etruscorum, fefellit custodes, et inter tela hostium Tiberim tranavit. — 8. Nemo parens liberis suis vitam æternam optavit. — 9. Nos pro patriâ, pro libertate, pro vitâ certamus. — 10. Dulce et decorum est pro patriâ mori. — 11. Ova pavonum gallinis supponimus. — 12. Medici gravioribus morbis periculosas curationes adhibent. — 13. Salomon, filius David, Deo templum ædificavit. — 14. Omnibus odoribus præfertur balsamum.
corrigé.
1. Thrasybule rendit la liberté aux Athéniens. — 2. Le peuple Romain refusa la préture à Caton. — 3. Auguste laissa l’empire à Tibère son beau-fils. — 4. Tibère rendit le royaume d’Arménie à Tigrane. — 5. Curius préféra sa vaisselle de terre à l’or des Samnites. — 6. La géométrie rend plusieurs services à l’architecture. — 7. Clélie, jeune fille Romaine, donnée en otage à Porsenna, roi des Étrusques, trompa la vigilance de ses gardiens, et passa le Tibre à la nage sous les traits des ennemis. — 8. Aucun père ne souhaite à ses enfants une vie éternelle. — 9. Nous combattons pour notre patrie, pour notre liberté, pour notre vie. — 10. Il est doux et glorieux de mourir pour sa patrie. — 11. Nous faisons couver aux poules les œufs des paons. — 12. Les médecins traitent les maladies les plus graves par des remèdes dangereux. — 13. Salomon, fils de David, bâtit un temple à Dieu. — 14. Le baume est préféré à tous les parfums.
version 32.
1. Omnes antiquæ gentes regibus quondàm paruerunt. — 2. Violis rosa succedit. — 3. Spartana civitas severissimis Lycurgi legibus obtemperabat. — 4. Viriato Lusitano, latronum duci, exercitus imperatoresque Romani cesserunt. — 5. Officit adulatio veritati. — 6. Arridemus ridentibus. — 7. Cicero studuit philosophiæ. — 8. Lupus noctu gregibus obambulat. — 9. Julia, Cæsaris filia, nupta erat Pompeio. — 10. Erat nupta soror Attici Quinto Tullio Ciceroni. — 11. Vites populis et ulmis nubunt. — 12. Omnes homines libertati student, et conditionem servitutis oderunt. — 13. Demosthenes ipse non omninò satisfecit Ciceroni. — 14. Præpotens Carthago imperio Romano imminebat. — 15. Multa et varia impendent hominibus genera mortis. — 16. Multa bonis viris adversa eveniunt. — 17. Lupis et agnis sortitò obtigit discordia. — 18. Omnes Germanico corporis animique virtutes contigerunt.
corrigé.
1. Tous les anciens peuples ont obéi primitivement à des rois. — 2. La rose succède à la violette. — 3. La ville de Sparte obéissait aux lois très-sévères de Lycurgue. — 4. Les armées et les généraux de Rome cédèrent au Lusitanien Viriate, chef de brigands. — 5. La flatterie altère la vérité. — 6. Nous rendons sourire pour sourire. — 7. Cicéron étudia la philosophie. — 8. Le loup rôde pendant la nuit autour des troupeaux. — 9. Julie, fille de César, était mariée à Pompée. — 10. La sœur d’Atticus avait épousé Quintus Tullius Cicéron. — 11. Les vignes se marient aux peupliers et aux ormeaux. — 12. Tous les hommes aiment la liberté, et haïssent l’état de servitude. — 13. Démosthène lui-même ne satisfaisait pas complétement Cicéron. — 14. La trop grande puissance de Carthage était un danger pour l’empire Romain. — 15. Mille genres de mort différents menacent les hommes. — 16. Il arrive souvent des malheurs aux gens de bien. — 17. La nature a mis la discorde entre les loups et les agneaux. — 18. Toutes les qualités du corps et de l’esprit furent données à Germanicus.
version 33.
1. Patriæ legibus obsequimur. — 2. Medetur animo virtus. — 3. Nefas est irasci patriæ. — 4. Nutrix teneris blanditur alumnis. — 5. Deus virtuti præmium pollicetur, peccato pœnam minatur. — 6. Atticus Antonio non est adulatus. — 7. Antonius omnibus bonis cruces ac tormenta minabatur. — 8. Athenienses victorias Alexandro Magno gratulati sunt. — 9. Tyrannus Cypriorum Nicocreon Anaxarcho philosopho amputationem linguæ minitatus est. — 10. Macedonibus assidua certamina cum Thracibus et Illyriis fuêre. — 11. Fuêre Lydis multi ante Crœsum reges. — 12. Suus cuique mos est. — 13. Caio Marcio cognomen Coriolano fuit. — 14. Ascanio, Ænæ filio, cognomen Iulo additum est. — 15. Metello, Numidarum victori, cognomen Numidici est inditum. — 16. Siciliæ primò Trinacriæ nomen fuit ; posteà Sicania cognominata est. — 17. Deus hominem fecit et mulierem : viro Adam, mulieri Eva nomen fuit.
corrigé.
1. Nous obéissons aux lois de la patrie. — 2. La vertu est le remède de l’âme. — 3. C’est un crime d’en vouloir à sa patrie. — 4. La nourrice caresse ses tendres nourrissons. — 5. Dieu promet une récompense à la vertu, et menace le péché d’un châtiment. — 6. Atticus ne flatta pas Antoine. — 7. Antoine menaçait tous les gens de bien du supplice de la croix et des plus cruelles tortures. — 8. Les Athéniens félicitèrent Alexandre le Grand de ses victoires. — 9. Nicocréon, tyran de Chypre, menaca le philosophe Anaxarque de lui faire couper la langue. — 10. Les Macédoniens eurent des guerres continuelles avec les Thraces et les Illyriens. — 11. Les Lydiens eurent plusieurs rois avant Crésus. — 12. Chacun a son caractère. — 13. Caïus Marcius fut surnommé Coriolan. — 14. Le surnom d’Iule fut donné à Ascagne, fils d’Énée. — 15. Métellus, vainqueur des Numides, reçut le surnom de Numidique. — 16. La Sicile porta d’abord le nom de Trinacrie ; elle fut ensuite surnommée Sicanie. — 17. Dieu fit l’homme et la femme : l’homme eut nom Adam, et la femme Ève.
version 34.
1. Columbis inest quidam gloriæ intellectus. — 2. Aristides interfuit pugnæ navali apud Salamina. — 3. Conon pedestribus Atheniensium copiis præfuit. — 4. Gloria multis obfuit. — 5. Inerat Metello Numidico contemptor animus. — 6. Cato Uticensis non superfuit patriæ libertati. — 7. In superstitione inest timor. — 8. Ad triumphum amici adesse dulce est. — 9. Abesse a patriâ miserum est. — 10. Semper magnæ fortunæ comes adest adulatio. — 11. Virtutes hominibus decori gloriæque sunt. — 12. Eloquentia principibus maximo est ornamento. — 13. Sæpe exitio est avidis mare nautis. — 14. Stultitia plerùmque exitio est. — 15. Tyrannis sævitia cordi est. — 16. Paucis temeritas est bono, multis malo. — 17. Fortitudini fortuna quoque adjumento est. — 18. Pericles agrossuos dono Reipublicæ dedit. — 19. Pausanias, rex Lacedæmoniorum, venit Atticis auxilio. — 20. Apud Græcos, in scenam prodire et populo esse spectaculo nemini fuit turpitudini.
corrigé.
1. Les pigeons ont un certain sentiment de la gloire. — 2. Aristide assista à la bataille navale de Salamine. — 3. Conon commanda l’infanterie des Athéniens. — 4. La gloire a été funeste à bien des gens. — 5. Métellus le Numidique avait un cœur dédaigneux. — 6. Caton d’Utique ne survécut pas à la liberté de sa patrie. — 7. Il y a de la crainte au fond de la superstition. — 8. Il est doux d’assister au triomphe d’un ami. — 9. Il est malheureux d’être éloigné de sa patrie. — 10. La flatterie est la compagne inséparable d’une grande fortune. — 11. Les vertus font l’ornement et la gloire des hommes. — 12. L’éloquence fait le plus bel ornement des grandes dignités. — 13. La mer est souvent fatale aux avides navigateurs. — 14. La sottise est presque toujours fatale. — 15. La rigueur plaît aux tyrans. — 16. La témérité porte rarement bonheur ; souvent elle cause notre perte. — 17. La fortune elle-même vient au secours de la valeur. — 18. Périclès fit don de ses terres à la République. — 19. Pausanias, roi de Lacédémone, vint au secours des habitants de l’Attique. — 20. Chez les Grecs, il n’y avait point de honte à monter sur la scène et à se donner en spectacle au peuple.
Récapitulation.
version 35.
De superstitionibus antiquarum gentium.
Antiquæ gentes, unius Dei ignaræ, fœdis aut ridiculis superstitionibus erant deditæ. Itaque adorârunt elementa, cœlum, ignem, mare, terram, flumina, fontes, animalia. Plerique solem et lunam deos putârunt. Qui generi humano profuerant viri, in cœlum tollebantur. Hinc Hercules, monstrorum domitor, hinc Æsculapius, medicinæ inventor, diis additi. Castor et Pollux mare tutum a prædonibus præstiterant ; ideò propitia nautarum numina sunt existimati. Piscem Syri venerabantur. Ægyptii omne ferè genus bestiarum consecrârunt, felem, ibim, crocodilum. Præcipuè bovem Apin et canem Anubim colebant ; adorabant etiam quædam avium genera, et monstruosa aut ridicula animalium simulacra venerabantur. Quidam suis numinibus humanas hostias immolabant.
corrigé.
Superstitions des peuples anciens.
Les peuples anciens, ne connaissant pas le Dieu unique, étaient adonnés à des superstitions honteuses ou ridicules. Ainsi ils adorèrent les éléments, le ciel, le feu, la mer, la terre, les fleuves, les fontaines, les bêtes. La plupart considérèrent le soleil et la lune comme des dieux. Les hommes qui avaient rendu service à l’humanité étaient élevés au ciel. Voilà pourquoi Hercule, le dompteur de monstres, et Esculape, l’inventeur de la médecine, furent mis au rang des dieux. Castor et Pollux avaient purgé la mer des pirates qui l’infestaient ; ils furent pour cela considérés comme les divinités tutélaires des navigateurs. Les Syriens adoraient un poisson. Les Égyptiens consacrèrent presque toutes les espèces de bêtes, le chat, l’ibis, le crocodile. Ils rendaient surtout un culte au bœuf Apis et au chien Anubis ; ils révéraient encore certaines espèces d’oiseaux, et se prosternaient devant de hideuses ou ridicules images d’animaux. Certains peuples immolaient à leurs dieux des victimes humaines.
§ 137. Verbes qui gouvernent deux accusatifs.
version 36.
1. Ciceronem Minerva omnes artes videtur docuisse. — 2. Musicam docuit Epaminondam Dionysius musicus. — 3. Latinæ legiones militiam Romanam sunt edoctæ. — 4. Hipponiates sub Annibale magistro omnes belli artes edoctus est. — 5. Hostem semper consilia celabat Cæsar. — 6. Cæsar, in Galliâ bellum gerens, Æduos frumentum flagitabat. — 7. Tarentini Pyrrhum, Epiri regem, contrà Romanos auxilium poposcerunt. — 8. Nunquàm divitias Deum rogavi, at semper rogo illum bonam mentem. — 9. Posce Deum veniam. — 10. Cæsar exercitum Ligerim transduxit. — 11. Annibal duodecim millia equitum Iberum amnem traduxit. — 12. Marcum Antoninum latinas litteras Fronto, orator nobilissimus, docuit.
corrigé.
1. Minerve paraît avoir enseigné tous les arts à Cicéron. — 2. Le musicien Denys enseigna la musique à Épaminondas. — 3. Les légions latines furent façonnées à la tactique romaine. — 4. Hipponiate apprit sous la discipline d’Annibal tout ce qui concerne l’art de la guerre. — 5. César cachait toujours ses desseins à l’ennemi. — 6. César, faisant la guerre en Gaule, demandait du blé aux Éduens. — 7. Les Tarentins demandèrent à Pyrrhus, roi d’Épire, du secours contre les Romains. — 8. Je n’ai jamais demandé à Dieu la richesse, mais je lui demande toujours un esprit droit. — 9. Demandez pardon à Dieu. — 10. César fit passer la Loire à son armée. — 11. Annibal fit passer le fleuve de l’Èbre à douze mille cavaliers. — 12. Fronton, orateur très-célèbre, enseigna les lettres latines à Marc-Aurèle.
§ 138. Verbes qui gouvernent l’accusatif avec AD.
version 37.
1. Ad turpia virum bonum nulla spes invitat. — 2.
Perniciosi cives concitant populum ad seditionem. — 3.
Omnes ducimur ad cognitionis et doctrinæ
cupiditatem. — 4. Eruditio ad beatam vitam
juvat. — 5. Thesei filius Demophoon auxilium Græcis
adversùs Trojanos tulit. — 6. Helvetii legatos ad
Cæsarem miserunt nobilissimos civitatis. — 7. Quod
fecisti, nihil ad me attinet. — 8. Voluptates ad
corpus pertinentes sapiens aspernatur. — 9. Quorumdam
hominum omnia dicta factaque ad utilitatem suam
spectant. —
10. Nihil pertinuit ad nos
ante ortum, nihil post mortem pertinebit. — 11. Opes
terrenæ fragiles sunt, et ad solius corporis pertinent
cultum. — 12. Pharnaces, Mithridatis filius, rex
Ponti, sine ullâ morâ victus est ; Cæsar victor scripsit ad
senatum : « Veni, vidi, vici. »
corrigé.
1. Aucun espoir ne porte l’honnête homme à faire des choses
honteuses. — 2. Les citoyens dangereux excitent le
peuple à la sédition. — 3. Nous sommes tous attirés
vers le désir de connaître et de savoir. — 4.
L’instruction contribue au bonheur de la vie. — 5.
Démophoon, fils de Thésée, porta du secours aux Grecs contre les
Troyens. — 6. Les Helvétiens envoyèrent en députation
auprès de César les plus nobles de leur pays. — 7. Ce
que vous avez fait ne me regarde nullement. — 8. Le
sage méprise les voluptés relatives au corps. — 9. Il
y a des hommes dont toutes les paroles et toutes les actions
tendent à leur intérêt. — 10. Rien ne nous a appartenu
avant notre naissance, rien ne nous appartiendra après notre
mort. — 11. Les biens de ce monde sont fragiles, et ne
servent qu’au bien-être du corps. — 12. Pharnace, roi
de Pont, fils de Mithridate, fut vaincu sans le moindre
délai ; César vainqueur écrivit au sénat : « Je
suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu. »
§ 139. Complément indirect des verbes passifs à l’ablatif avec ou sans A, AB.
version 38.
1. Roma a pastoribus condita est, quorum duces Romulus et Remus, Martis et Rheæ Silviæ filii, a lupâ nutriti erant. — 2. Abdolonymus rex ab Alexandro Sidoniæ constitutus est. — 3. Germanicus Agrippinam, neptem Augusti, duxit uxorem ; a patruo Tiberio adoptatus est. — 4. Rectè a Theophrasto laudata est hospitalitas. — 5. Flumina ab exercitu Xerxis siccata sunt. — 6. Laurus, sola arborum, fulmine non icitur. — 7. Angusto freto Africa et Hispania dirimuntur. — 8. Duæ urbes potentissimæ, Carthago atque Numantia, a Scipione sunt deletæ. — 9. Adolescentes senum præceptis ad virtutum studia ducuntur.
corrigé.
1. Rome fut fondée par des pâtres, dont les chefs Romulus et Rémus, fils de Mars et de Rhéa Silvia, avaient été nourris par une louve. — 2. Abdolonyme fut fait roi de Sidon par Alexandre. — 3. Germanicus épousa Agrippine, petite-fille d’Auguste ; il fut adopté par son oncle Tibère. — 4. L’hospitalité a été louée avec raison par Théophraste. — 5. Des fleuves furent desséchés par l’armée de Xerxès. — 6. Seul entre tous les arbres, le laurier n’est pas frappé par la foudre. — 7. L’Afrique et l’Espagne sont séparées par un détroit de peu de largeur. — 8. Deux villes très-puissantes, Carthage et Numance, furent détruites par Scipion. — 9. Les jeunes gens sont portés à l’amour de la vertu par les conseils des vieillards.
version 39.
1. Nutu Dei, non cæco casu, regimur nos et nostra. — 2. Murus Syracusarum fluctu alluitur. — 3. Quidam homines auro, gemmis, ebore delectantur. — 4. Non omnes iisdem rebus delectamur. — 5. Socrates Apollinis oraculo omnium sapientissimus est judicatus. — 6. Crassi bona a creditoribus venierunt. — 7. Tiberius et Caius Gracchus non probabantur bonis. — 8. Dissimillimis bestiis communiter cibus quæritur. — 9. Alcibiades in exsilium ab Atheniensibus actus est ; desideratus civibus suis, in patriam reversus est. — 10. Mihi non probatur pacificatio, quæ neque senatui Latinesneque populo, neque cuiquam bono probatur. — 11. Multos castra juvant tubæque sonitus et bella matribus detestata.
corrigé.
1. Nous sommes régis, nous et tout ce qui nous appartient, par la volonté de Dieu, et non par une aveugle fatalité. — 2. Le mur de Syracuse est baigné par la mer. — 3. Certaines personnes font leurs délices de l’or, des pierres précieuses, de l’ivoire. — 4. Nous n’aimons pas tous les mêmes choses. — 5. Socrate fut jugé par l’oracle d’Apollon le plus sage de tous les hommes. — 6. Les biens de Crassus furent vendus par ses créanciers. — 7. Tibérius et Caïus Gracchus n’avaient pas l’approbation des honnêtes gens. — 8. Des bêtes très-dissemblables s’associent pour chercher leur nourriture. — 9. Alcibiade fut exilé par les Athéniens ; ayant été regretté par ses concitoyens, il rentra dans sa patrie. — 10. Je n’approuve pas un traité de paix qui n’est approuvé ni par le sénat, ni par le peuple, ni par aucun homme de bien. — 11. Bien des gens aiment les camps, et le son de la trompette, et la guerre abhorrée des mères.
Récapitulation.
version40.
De Saturno, Jove, Neptuno et Plutone.
Saturnus, deorum antiquissimus, Opem duxit uxorem. Hic filios suos comedebat ; ideò infantes Saturno immolabantur. Huic Carthaginienses humanas hostias diù immolavêre.
Jupiter primus ex liberis Saturni maribus servatus est. Ops enim, Jovem enixa, subtraxit infantem. Propuero Saturnus deceptus lapidem devoravit pannis involutum.
Primò regnum penès unum Saturnum fuerat ; sed Jupiter, adolescens factus, patri regnum eripuit, et cum Neptuno et Plutone fratribus partitus est. In partitione imperii, Jupiter cœli regnum sortitus est : inde fulmina in terras dejiciebat. Neptuno mare cum insulis omnibus obtigit ; pingitur tridentem ferens. Inferna Plutoni obvenerunt.
corrigé.
Sur Saturne, Jupiter, Neptune et Pluton.
Saturne, le plus ancien des dieux, prit Ops pour épouse. Il dévorait ses enfants ; c’est pourquoi des enfants étaient immolés à Saturne. Les Carthaginois lui immolèrent longtemps des victimes humaines.
Jupiter est le premier des enfants mâles de Saturne qui fut sauvé. Ops en effet, l’ayant mis au monde, déroba cet enfant à son père. Saturne trompé dévora à la place de l’enfant une pierre enveloppée de langes.
Saturne avait d’abord régné seul ; mais Jupiter, devenu grand, ravit l’empire à son père, et le partagea avec ses frères Neptune et Pluton. Dans le partage de l’empire, Jupiter obtint le royaume du ciel, d’où il lançait ses foudres contre la terre. La mer avec toutes les îles échut à Neptune ; il est représenté portant un trident. Les enfers furent le lot de Pluton.
§ 140. Verbes qui gouvernent l’ablatif.
version 41.
1. Sapientis animus semper vacat vitio. — 2. Sapiens pecuniâ non eget. — 3. Penei fluminis ripæ lauro abundabant. — 4. Abundârunt semper auro regna Asiæ. — 5. Metallis plumbi, ferri, æris, argenti, auri tota fermè Hispania scatet. — 6. Aureum sæculum, oratorum inops, poetis abundabat. — 7. Quædam virtutes stimulis, quædam frenis egent. — 8. Antiochia quondàm eruditissimis hominibus affluebat. — 9. Capua fortissimorum virorum, optimorum civium multitudine redundabat. — 10. Semper boni assiduique domini referta cella vinaria, olearia est, villaque tota locuples est : abundat porco, hædo, agno, gallinâ, lacte, caseo, melle. — 11. Probi adolescentes senum præceptis gaudent. — 12. Victoria fortibus civibus Rempublicam orbat. — 13. Mummius Corinthum signis tabulisque spoliavit. — 14. Sylla urbem Romam et totam Italiam cædibus replevit ; post victoriam omnes suos divitiis explevit.
corrigé.
1. Le cœur du sage est toujours exempt de vice. — 2. Le sage n’a pas besoin d’argent. — 3. Les rives du fleuve Pénée étaient couvertes de lauriers. — 4. Les royaumes de l’Asie ont toujours regorgé d’or. — 5. L’Espagne presque tout entière est riche en mines de plomb, de fer, d’airain, d’argent et d’or. — 6. L’âge d’or, pauvre en orateurs, abondait en poëtes. — 7. Certaines vertus ont besoin d’aiguillon, d’autres ont besoin de frein. — 8. Antioche était autrefois pleine d’hommes très-instruits. — 9. Capoue renfermait une multitude innombrable d’hommes très-courageux et d’excellents citoyens. — 10. Le bon et laborieux propriétaire a toujours sa cave au vin et à l’huile bien garnie ; l’abondance règne dans toute sa métairie : le porc, le chevreau, l’agneau, la poule, le lait, le fromage, le miel, tout y foisonne. — 11. Les jeunes gens bien nés reçoivent avec joie les leçons des vieillards. — 12. La victoire prive l’État de citoyens courageux. — 13. Mummius dépouilla Corinthe de ses statues et de ses tableaux. — 14. Sylla remplit de meurtres la ville de Rome et l’Italie tout entière ; après sa victoire, il gorgea de richesses tous ses partisans.
version 42.
1. Divitiis, nobilitate, viribus multi malè utuntur. — 2. Militares viri gloriantur vulneribus. — 3. Achivi Trojâ sunt potiti. — 4. Numidæ lacte et ferinâ carne vescebantur. — 5. Atticus patre usus est indulgente. — 6. Annibal Sosilo Lacedæmonio litterarum græcarum usus est doctore. — 7. Tiberii morte populus lætatus est. — 8. Alexander regnum(1) Indorum potitus est. — 9. Eumenes, Pergami rex, Romanorum socius, in senatu de Perseo, Macedoniæ rege, questus est. — 10. Discipulis intento opus est animo. — 11. Nobis bona exempla opus sunt. — 12. Insanis hominibus est opus elleborum(2). — 13. Augustus Timageni, historiarum scriptori, ob maledicentiam domo suâ interdixit. — 14. Marius Metello Numidico, inimico suo, aquâ et igni interdixit(3). — 15. Fabio Maximo, Fabii maximi Allobrogici, et civis et imperatoris clarissimi filio, Quintus Pompeius prætor paternis bonis interdixit. — 16. Ciceroni, patriæ servatori, aquâ et igne interdictum est.
corrigé.
1. Beaucoup de gens font un mauvais usage de la fortune, de la noblesse, de la force. — 2. Les militaires se glorifient de leurs blessures. — 3. Les Grecs s’emparèrent de Troie. — 4. Les Numides se nourrissaient de lait et de la chair des bêtes sauvages. — 5. Atticus eut un père indulgent. — 6. Annibal eut Sosile de Lacédemone pour maître dans les lettres grecques. — 7. Le peuple se réjouit de la mort de Tibère. — 8. Alexandre fit la conquête du royaume des Indes. — 9. Eumène, roi de Pergame, allié des Romains, se plaignit devant le sénat de Persée, roi de Macédoine. — 10. Il faut aux élèves un esprit attentif. — 11. Nous avons besoin de bons exemples. — 12. Les fous ont besoin d’ellébore. — 13. Auguste interdit l’entrée de sa maison à l’historien Timagène à cause de sa médisance. — 14. Marius interdit le feu et l’eau à Métellus Numidicus, son ennemi. — 15. Le préteur Quintus Pompée interdit l’administration de son patrimoine à Fabius Maximus, fils de Fabius Maximus Allobrogicus, citoyen et général très-illustre. — 16. L’eau et le feu furent interdits à Cicéron, sauveur de sa patrie.
§ 141. Verbes qui gouvernent l’ablatif avec ou sans A, AB, E, EX, DE.
version 43.
1. Vir bonus mercedem a Deo accipiet. — 2. Herodes regnum Judææ a senatu et populo Romano petiit accepitque. — 3. A Chirone Centauro Achilles citharam et alia multa didicit. — 4. Siciliæ rex Hiero pacem a Romanis impetravit. — 5. Legati Darii petierunt a Carthaginiensibus auxilia adversùs Græciam. — 6. Cicero magnum dolorem accepit ex morte Trebonii. — 7. Ex litterarum studio magnam accipimus voluptatem. — 8. Verum ex me audies. — 9. Vulgus ex veritate pauca æstimat. — 10. Deum ex operibus suis agnoscimus. — 11. Sapiens rectè facti mercedem, non ex populi sermone, sed ex facto petit. — 12. Leges homines a scelere deterrent. — 13. Voluptates animum a virtute detorquent. — 14. A tempestate nos vindicant portus. — 15. Brutus populum Romanum dominatu regio liberavit. — 16. Tyrannus a rege distat. — 17. Belluæ secernunt pestifera a salutaribus. — 18. Amanus mons Syriam a Ciliciâ dividit. — 19. Philosophi superstitionem a religione separaverunt.
corrigé.
1. L’homme de bien recevra de Dieu une récompense. — 2. Hérode demanda au sénat et au peuple Romain le royaume de Judée, et il l’obtint. — 3. Achille apprit du Centaure Chiron l’art de jouer de la lyre, et beaucoup d’autres connaissances. — 4. Hiéron, roi de Sicile, obtint la paix des Romains. — 5. Les envoyés de Darius demandèrent du secours aux Carthaginois contre la Grèce. — 6. Cicéron ressentit une grande douleur de la mort de Trébonius. — 7. Nous retirons un grand plaisir de l’étude des lettres. — 8. Vous entendrez de moi la vérité. — 9. Le vulgaire juge rarement des choses d’après la réalité. — 10. Nous reconnaissons Dieu à ses œuvres. — 11. Le sage cherche la récompense d’une bonne action, non dans les discours des hommes, mais dans cette action elle-même. — 12. La crainte des lois détourne les hommes du crime. — 13. Les plaisirs détournent l’âme de la vertu. — 14. Les ports nous mettent à l’abri de la tempête. — 15. Brutus délivra le peuple Romain de la domination des rois. — 16. Il y a une grande distance entre un tyran et un roi. — 17. Les bêtes discernent les choses nuisibles des choses salutaires. — 18. Le mont Amanus sépare la Syrie de la Cilicie. — 19. Les philosophes ont distingué la superstition de la religion.
version 44.
1. Judæi suillâ carne abstinent. — 2. Fabâ Pythagorei abstinuêre. — 3. Justus ab omni peccato se abstinet. — 4. Caius Figulus et Scipio Nasica consulatu se abdicaverunt. — 5. Genus hominum compositum est ex animâ et corpore. — 6. Omnis ex re atque verbis constat oratio. — 7. Prudentia constat ex scientiâ rerum bonarum et malarum. — 8. Natura arbores cortice, interdùm gemino, a frigoribus et calore tutata est. — 9. Non dubitamus de Providentiâ. — 10. Opinionibus falsis laboramus. — 11. Atticus ex oculis laborabat. — 12. Nidum tignis suspendit hirundo. — 13. Pulchrum est ex fortunâ non pendere. — 14. Quædam herba vestes a tineis defendit. — 15. Spicum contrà avium minorum morsus munitur vallo aristarum. — 16. Benè de patriâ mereri gloriosum est. — 17. Triumphavit Sylla de Mithridate. — 18. Pluto Proserpinam, Cereris filiam, rapuit. Ceres, filiam quærens, accendit facem ex Ætnæ vertice : ideò Siculi Cererem maximè colebant. — 19. Sapientia sola nos a libidinum impetu vindicat ; philosophia sola medetur animis, inanes sollicitudines detrahit, cupiditatibus liberat.
corrigé.
1. Les Juifs s’abstiennent de la chair de pourceau. — 2. Les Pythagoriciens s’abstenaient de fèves. — 3. Le juste s’abstient de tout péché. — 4. Caïus Figulus et Scipion Nasica se démirent du consulat. — 5. La nature de l’homme est composée d’une âme et d’un corps. — 6. Tout le discours consiste dans les idées et les expressions. — 7. La prudence consiste dans la connaissance des choses bonnes et mauvaises. — 8. La nature a garanti les arbres du froid et de la chaleur par une écorce quelquefois double. — 9. Nous ne doutons pas de la Providence. — 10. Nous sommes le jouet de fausses opinions. — 11. Atticus souffrait des yeux. — 12. L’hirondelle suspend son nid aux solives. — 13. Il est beau de ne pas dépendre de la fortune. — 14. Certaine herbe garantit les étoffes de la piqûre des vers. — 15. L’épi est protégé contre la morsure des petits oiseaux par des barbes qui lui font un rempart. — 16. Il est glorieux de bien mériter de la patrie. — 17. Sylla triompha de Mithridate. — 18. Pluton ravit Proserpine, fille de Cérès. Cérès, cherchant sa fille, alluma une torche au sommet de l’Etna : c’est pourquoi les Siciliens avaient un culte tout particulier pour Cérès. — 19. La sagesse seule nous préserve de l’entraînement des désirs coupables ; la philosophie seule guérit les âmes ; elle écarte de nous les vaines inquiétudes, elle nous affranchit des passions.
§ 142. Verbes qui gouvernent le génitif.
version 45.
1. Vir gratus beneficia meminit. — 2. Animus meminit præteritorum, præsentia cernit, futura prævidet. — 3. Cæsar obliviscebatur injurias. — 4. Sæpe Patres conscripti, miserti plebis Romanæ, pauperum civium inopiæ opitulati sunt. — 5. Alcibiades arma contrà patriam pro Lacedæmoniis tulit ; dein afflictorum civium misertus, rediit in patriam, et dux creatus, victores Athenienses fecit. — 6. Metellus consul, vir acri animo et famâ inviolatâ, adversùs Jugurtham Numidarum regem missus est. Avaritiâ magistratuum ante id tempus in Numidiâ Romanorum opes contusæ erant. Metellus autem adversùm divitias animum invictum gerebat. Igitur Jugurtha, de innocentiâ consulis certior fatus, pacem rogavit, et misit legatos, tantummodò ipsi liberisque vitam petens.
corrigé.
1. L’homme reconnaissant se souvient des bienfaits. — 2. L’âme se souvient du passé, voit le présent, prévoit l’avenir. — 3. César oubliait les injures. — 4. Souvent les sénateurs, ayant pris en pitié le bas peuple de Rome, ont secouru la misère des pauvres citoyens. — 5. Alcibiade porta les armes pour les Lacédémoniens contre sa patrie ; ensuite, ayant eu pitié de ses concitoyens abattus, il rentra dans sa patrie, fut nommé général, et rendit les Athéniens vainqueurs. — 6. Le consul Métellus, d’une âme pleine d’énergie et d’une réputation intacte, fut envoyé contre Jugurtha, roi des Numides. C’était par l’avarice des chefs que jusqu’alors les forces des Romains avaient succombé en Numidie. Mais Métellus avait un cœur invincible aux appâts de l’or. Aussi Jugurtha, informé de l’incorruptibilité du consul, sollicita la paix, et envoya des ambassadeurs, ne demandant que la vie pour lui-même et pour ses enfants.
version 46.
1. Rarò vatis animus avarus est : versus amat, hoc unum studet. — 2. Qui semper peccat idem, veniâ caret. — 3. Multa ostentis admonemur(1). — 4. Empedocles, multa peccans, et in deorum opinione turpissimè labitur. — 5. Plato de naturâ divinâ falsa docuit ; Xenophon eadem ferè peccat. — 6. Scaurus accusavit Rutilium ambitûs. — 7. Alcibiadem Athenienses sacrilegii damnaverunt. — 8. Socratem Athenienses, hominem innocentissimum, capitis condemnârunt. — 9. In Phædri fabulâ, lupus arguit vulpem furti crimine. — 10. A Petilio, tribuno plebis, Publius Scipio Africanus repetundarum est accusatus. — 11. Caius Cæsar multos honesti ordinis ad metalla aut ad bestias condemnavit. — 12. Omnia mortalium opera mortalitate damnata sunt. — 13. Peccamus omnes graviora vel leviora.
corrigé.
1. Le cœur du poëte est rarement avare : il aime les vers, c’est sa seule passion. — 2. Celui qui fait toujours la même faute est sans excuse. — 3. Nous sommes avertis de beaucoup de choses par les présages. — 4. Empédocle se trompe sur beaucoup de points, et surtout il se fourvoie honteusement dans ses opinions sur les dieux. — 5. Platon a enseigné de fausses idées sur la nature de Dieu ; Xénophon tombe à peu près dans les mêmes erreurs. — 6. Scaurus accusa Rutilius de brigue. — 7. Les Athéniens condamnèrent Alcibiade pour crime de sacrilége. — 8. Les Athéniens condamnèrent à mort Socrate, homme très-innocent. — 9. Dans une fable de Phèdre, un loup accuse un renard de larcin. — 10. Publius Scipion l’Africain fut accusé de concussion par Pétilius, tribun du peuple. — 11. Caligula condamna aux carrières ou aux bêtes plusieurs personnes d’un rang honorable. — 12. Toutes les œuvres des mortels sont condamnées à périr. — 13. Nous commettons tous des fautes plus ou moins graves.
§ 143. Complément des impersonnels PŒNITET, PUDET, PIGET, etc.
version 47.
1. Sapientem suorum factorum atque consiliorum nunquàm pœnitebit. — 2. Quosdam homines infamiæ suæ neque pudet, neque tædet. — 3. Me non solùm piget stultitiæ meæ, sed etiam pudet. — 4. Romanos regum pertæsum est. — 5. Virum bonum miseret aliorum. — 6. Sapientem non pœnitet senectutis. — 7. Aristides exsilio decem annorum ab Atheniensibus mulctatus est ; sed mox populum judicii pœnituit. — 8. Solet eum, qui aliquid furiosè fecit, pœnitere. — 9. Parthi Crassum, Romanum imperatorem, oppresserunt ; sed eos victoriæ suæ pœnituit, et Romana signa, quæ Crasso victo rapuerant, ultrò Augusto retulerunt. — 10. Theseus a Neptuno optavit Hippolyto filio suo exitum ; sed mox eum voti pœnitere cœpit.
corrigé.
1. Le sage ne se repentira jamais de ses actions ni de ses desseins. — 2. Certaines personnes ne rougissent pas de leur infamie et n’en ont pas regret. — 3. Non-seulement je regrette ma sottise, mais encore j’en rougis. — 4. Les Romains se lassèrent des rois. — 5. L’homme bon a pitié du prochain. — 6. Le sage ne se plaint pas de la vieillesse. — 7. Aristide fut condamné par les Athéniens à un exil de dix ans ; mais le peuple se repentit bientôt de ce jugement. — 8. Celui qui s’est livré à quelque excès de fureur a coutume de se repentir. — 9. Les Parthes écrasèrent Crassus, général romain ; mais bientôt ils se repentirent de leur victoire, et renvoyèrent d’eux-mêmes à Auguste les enseignes romaines, qu’ils avaient enlevées à Crassus vaincu. — 10. Thésée demanda à Neptune la mort de son fils Hippolyte ; mais il ne tarda pas à se repentir de son vœu.
§ 144. Génitif après le verbe ESSE.
version 48.
1. Major pars Europæ ad Romanos pertinebat ; Asia eorum facta est ; denique cuncta maria terræque eorum fuêre. — 2. Roma a Gallis non solùm capta, sed etiam incensa est : omnia præter Capitolium et arcem hostium facta sunt. — 3. Qui me pascit ager, meus est. — 4. Quum mulier nubit, omnia, quæ mulieris fuerunt, viri fiunt. — 5. Quod amici est, meum est. — 6. Nec futura nostra sunt, nec præterita. — 7. Magni animi est injurias despicere. — 8. Bestiæ sunt rationis expertes ; nostrum est parere rationi. — 9. Judicis est innocentiæ subvenire. — 10. Vescimur bestiis et terrenis et aquatilibus et volatilibus ; nos campis, nos montibus fruimur ; nostri suntamnes, nostri lacus. — 11. Est boni consulis suam salutem posteriorem salute omnium ducere. — 12. Petulantia et libido est adolescentium. — 13. Temeritas videtur esse florescentis ætatis, prudentia senescentis. — 14. Apud Germanos, sacerdotes suppliciis præerant ; eorum erat verberare, vincire, animadvertere.
corrigé.
1. La plus grande partie de l’Europe appartenait aux Romains ; l’Asie tomba en leur pouvoir ; enfin toute la terre et toutes les mers furent à eux. — 2. Rome ne fut pas seulement prise, mais encore brûlée par les Gaulois ; tout, excepté le Capitole et la citadelle, tomba au pouvoir des ennemis. — 3. Le champ qui me nourrit est à moi. — 4. Lorsqu’une femme se marie, tout ce qui lui appartenait devient la propriété du mari. — 5. Ce qui est à mon ami est à moi. — 6. Ni l’avenir ni le passé n’est à nous. — 7. Il est d’un grand cœur de dédaigner les injures. — 8. Les bêtes sont privées de la raison ; c’est à nous d’obéir à la raison. — 9. Il appartient au juge de soutenir l’innocence. — 10. Nous nous nourrissons des animaux qui vivent sur la terre ou dans l’eau et de ceux qui volent dans l’air ; nous jouissons des champs, nous jouissons des montagnes ; les fleuves, les lacs sont à nous. — 11. Il est d’un bon consul de faire passer son salut après le salut commun. — 12. La pétulance et les passions sont le propre des jeunes gens. — 13. La témérité paraît être le propre de la fleur de l’âge, la prudence celui de la vieillesse. — 14. Chez les Germains, les prêtres présidaient aux supplices ; c’était à eux d’infliger les verges, de mettre aux fers, de frapper de mort.
§ 145. Génitif après les impersonnels REFERT, INTEREST.
version 49.
1. Cum inimico in gratiam redibis : id refert tuâ ejusque. — 2. Te conveniam : utriusque nostrûm id interest. — 3. Interest nostrâ omnium, quod Reipublicæ interest. — 4. Dux peritus idoneum locum nanciscetur : id ad eventum pugnæ interest. — 5. Est adolescentis majores natu vereri : id meâ refert, qui sum natu maximus. — 6. Optimos liberis vestris præceptores eligetis : id vehementer interest vestrâ, qui patres estis.
corrigé.
1. Vous vous réconcilierez avec votre ennemi ; cela importe à lui et à vous. — 2. J’irai vous voir ; cela nous importe à tous deux. — 3. Ce qui importe à l’État nous importe à nous tous. — 4. Le général habile prendra une position avantageuse ; cela importe au succès de la bataille. — 5. C’est le devoir du jeune homme de respecter les personnes plus âgées que lui ; cela m’importe à moi qui suis le plus âgé. — 6. Vous ferez choix pour vos enfants des meilleurs maîtres ; cela vous importe vivement, à vous qui êtes pères.
Récapitulation.
version 50.
Saturni exsilium.
Saturnus, imperio spoliatus a filio Jove, primò vinctus est, deinde in exsilium actus. Profugus in Italiam venit, ubi errantem atque inopem Janus excepit, rex Latii prudentissimus. Hic prospiciebat futura, præterita meminerat : ideò a poetis Janus bifrons est appellatus. Saturnus primus agriculturam mortales docuit, ferosque hominum mores mitigavit. Itaque illi ætati nomen a poetis aureæ datum. Janus autem Januario mensi nomen dedit. Saturni festa Saturnalia vocabantur.
corrigé.
Exil de Saturne.
Saturne, dépouillé de l’empire par son fils Jupiter, fut d’abord chargé de chaînes, puis envoyé en exil. Il vint se réfugier en Italie, où il menait une vie errante et pauvre, lorsqu’il fut recueilli par Janus, roi très-prudent du Latium. Celui-ci prévoyait l’avenir et se souvenait du passé ; c’est pourquoi les poëtes l’ont appelé Janus au double visage. Saturne le premier enseigna l’agriculture aux mortels, et adoucit les mœurs farouches des hommes. C’est pourquoi les poëtes ont donné à ce temps-là le nom d’âge d’or. Janus donna son nom au mois de Janvier. Les fêtes de Saturne étaient appelées Saturnales.
version 51.
Initia Alexandri Magni.
Philippus, Macedonum rex, a Pausaniâ occisus est. Prima Alexandro cura paternarum exsequiarum fuit : cædis conscii ad tumulum patris occisi ; soli Alexandro, Lyncestæ fratri, pepercit, qui regem primus eum salutaverat. Inchoatum deinde a patre Persicum bellum aggreditur. Intereà Athenienses et Thebani ab Alexandro ad Persas defecerunt. His motibus celeriter occurrit, et exercitum adversùs infidas civitates duxit. In transitu Thessalos hortatus est, beneficiorumque Philippi patris admonuit, et dux universæ gentis hujus creatus est. Athenienses, qui primi defecerant, primos pœnitere cœpit. Mittunt itaque legatos et bellum deprecantur. Sed Thebani armis, non precibus usi sunt. Itaque victi gravissima supplicia experti sunt. Urbs diruta, agri inter victores divisi, captivi sub coronâ sunt venumdati.
corrigé.
Commencements d’Alexandre le Grand.
Philippe, roi de Macédoine, fut assassiné par Pausanias. Le premier soin d’Alexandre fut pour les funérailles de son père : les complices de l’assassinat furent immolés sur le tombeau de Philippe ; il n’épargna qu’Alexandre, frère de Lynceste, qui le premier l’avait salué du nom de roi. Ensuite il entreprit la guerre contre les Perses, projetée par son père. Sur ces entrefaites, les Athéniens et les Thébains se détachèrent d’Alexandre, et se déclarèrent pour les Perses. Il se hâta de prévenir ces mouvements, et conduisit son armée contre les cités infidèles. Il exhorta les Thessaliens en passant, leur rappela les bienfaits de son père Philippe, et fut élu général de toute cette nation. Les Athéniens, qui avaient fait défection les premiers, commencèrent les premiers à se repentir. Ils lui envoyèrent donc des ambassadeurs et demandèrent la paix. Mais les Thébains eurent recours aux armes et non aux prières. Ils furent vaincus et subirent les plus cruels supplices. Leur ville fut détruite, leurs champs partagés entre les vainqueurs, et les captifs vendus à l’encan.
§ 146. Observations sur les verbes dont le complément se construit de différentes manières.
version 52.
1. Stirpes plantarum terræ inhærent. — 2. Vir bonus justitiæ honestatique adhærescet. — 3. Cæsar ad laudem belli doctrinæ et ingenii gloriam adjecit. — 4. Cæsar liberalitatem clementiæ adjecit. — 5. Juris scientiam eloquentiæ adjunget orator. — 6. Verba ignavis animum non addunt. — 7. Orator ad voluntatem eorum, qui audiunt, orationem accommodabit. — 8. Sub Vespasiano Judæa Romano accessit imperio. — 9. Marci Tullii eloquentia æternas Antonii memoriæ inussit notas. — 10. Ægyptii ac Babylonii omnem curam in siderum cognitione posuerunt. — 11. Circe, Solis filia, homines in feras bestias commutabat. — 12. Arethusa nympha in fontem conversa est. — 13. Annus in trecentos et sexaginta quinque dies descriptus est. — 14. Indi menses in quinos denos descripserunt dies.
corrigé.
1. Les racines des plantes sont adhérentes à la terre. — 2. L’homme de bien s’attachera à la justice et à la probité. — 3. A la gloire militaire, César ajouta le mérite du savoir et de l’esprit. — 4. César joignit la libéralité à la clémence. — 5. L’orateur joindra la science du droit à l’éloquence. — 6. Les paroles ne donnent pas du cœur aux lâches. — 7. L’orateur accommodera son discours au sentiment de ceux qui l’écoutent. — 8. La Judée fut réunie à l’empire Romain sous le règne de Vespasien. — 9. L’éloquence de Cicéron a imprimé des taches ineffaçables à la mémoire d’Antoine. — 10. Les Égyptiens et les Babyloniens appliquèrent tous leurs soins à la connaissance des astres. — 11. Circé, fille du Soleil, métamorphosait les hommes en bêtes sauvages. — 12. La nymphe Aréthuse fut changée en fontaine. — 13. L’année est divisée en trois cent soixante-cinq jours. — 14. Les Indiens divisaient le mois en quinze jours.
version 53.
1. Poeta quidam stultos homines infantibus comparavit. — 2. Pannoniæ jungitur Mœsia. — 3. Placet juncta modestiæ gravitas. — 4. Aristoteles, vir summo ingenio, prudentiam cum eloquentiâ junxit. — 5. Carya, civitas Peloponnensis, cum Persis Græciæ hostibus consensit. — 6. Narcissi liberti ingenium Neronis vitiis mirè congruebat. — 7. Natura hominis a reliquis animantibus differt. — 8. Sæpe Judæi præceptis Dei repugnârunt, atque a divinâ lege desciverunt. — 9. Nero ab uxore Octaviâ abhorrebat. — 10. Indus gelidior est quàm ceteri amnes ; aquas vehit a colore maris haud multùm abhorrentes. — 11. Sæpe depugnat voluptas cum honestate. — 12. Hercules conflixit cum Erymanthio apro et leone Nemæo. — 13. Titanes sive Gigantes, terræ progenies, bellum adversùs deos gesserunt ; sed a Jove fulmine icti sunt. — 14. Populus Romanus cum Latinis, Samnitibus, Pœnis, Pyrrho dimicavit.
corrigé.
1. Un poëte a comparé les hommes insensés à des enfants. — 2. La Mésie touche à la Pannonie. — 3. On aime la gravité jointe à la modestie. — 4. Aristote, homme d’un profond génie, a joint la prudence à l’éloquence. — 5. Carya, ville du Péloponnèse, s’entendit avec les Perses, ennemis de la Grèce. — 6. Le caractère de l’affranchi Narcisse était merveilleusement approprié aux vices de Néron. — 7. La nature de l’homme diffère de celle des autres animaux. — 8. Souvent les Juifs furent infidèles aux commandements de Dieu, et se révoltèrent contre la loi divine. — 9. Néron avait de l’aversion pour son épouse Octavie. — 10. L’Indus est plus froid que les autres fleuves ; il roule des eaux dont la couleur diffère peu de celle de la mer. — 11. Souvent la volupté est aux prises avec la vertu. — 12. Hercule combattit le sanglier d’Érymanthe et le lion de Némée. — 13. Les Titans ou Géants, enfants de la Terre, firent la guerre aux dieux ; mais ils furent foudroyés par Jupiter. — 14. Le peuple Romain combattit les Latins, les Samnites, les Carthaginois, Pyrrhus.
version 54.
1. Annibal præstitit ceteros imperatores. — 2. Præstat honestas incolumitati. — 3. Natura hominis belluis antecedit. — 4. Zeuxis ceteris excellebat pictoribus. — 5. Inter omnes oratores Demosthenes excellit. — 6. Solem e mundo tollere videntur, qui amicitiam e vitâ tollunt. — 7. Cæsar Ptolemæo, regi Ægypti, sex millia talentorum abstulit. — 8. Verres, prætor Romanus, deorum simulacra sanctissima ex delubris Siciliæ religiosissimis sustulit. — 9. Augusto prandenti aquila panem e manu rapuit. — 10. Alexander Porum donavit ampliore regno quàm tenuit(1). — 11. Alcibiades coronis aureis æneisque donatus est. — 12. Deus cœlum distinxit astris fulgentibus, solem clarissimum lumen accendit, terris maria circumfudit. — 13. Sol lumen et calorem toti rerum orbi impertit. — 14. Domitianus interdixit histrionibus scenam. — 15. Helvetiorum dux Ariovistus commeatu Cæsarem intercludebat.
corrigé.
1.Annibal l’emporta sur tous les autres généraux. — 2. L’honneur est plus précieux que la vie. — 3. La nature de l’homme est supérieure à celle des bêtes. — 4. Zeuxis surpassait tous les autres peintres. — 5. Démosthène tient le premier rang parmi les orateurs. — 6. Ils paraissent ôter le soleil du monde, ceux qui ôtent l’amitié de la vie. — 7. César enleva six mille talents à Ptolémée, roi d’Égypte. — 8. Verrès, préteur romain, enleva des temples les plus sacrés de la Sicile les statues des dieux les plus vénérées. — 9. Comme Auguste prenait son repas, un aigle lui enleva le pain des mains. — 10. Alexandre donna à Porus un royaume plus vaste que celui qu’il avait possédé. — 11. Des couronnes d’or et d’airain furent décernées à Alcibiade. — 12. Dieu a émaillé le ciel d’astres étincelants, il a allumé le soleil, cet éclatant flambeau ; il a répandu la mer autour de la terre. — 13. Le soleil communique à tout l’univers la lumière et la chaleur. — 14. Domitien interdit la scène aux histrions. — 15. Arioviste, chef des Helvétiens, interceptait les approvisionnements de César.
version 55.
1. Homo sapiens sermonibus malignis non attendit. — 2. Darii mater Alexandrum, more Persarum, adulata est. — 3. Conscia mens recti famæ mendacia ridet. — 4. Carneades rhetorum præcepta illudebat. — 5. Capto Sinoni certatim Trojani illudebant. — 6. Consul Terentius Varro post Cannensem cladem de Republicâ non desperavit. — 7. Virtus nititur honesto. — 8. Athenienses propriis viribus confidebant. — 9. Non sapiens corporis firmitate aut fortunæ stabilitate confidit. — 10. Tiberius Cæsar consulebat mathematicos ; unus ex his Thrasyllus imperium ei spoponderat. — 11. Deus vitæ hominum consulit et providet.
corrigé.
1. Le sage ne prête pas l’oreille aux discours médisants. — 2. La mère de Darius salua Alexandre en se prosternant à la manière des Perses. — 3. Une bonne conscience se rit des mensonges de la renommée. — 4. Carnéade se moquait des préceptes des rhéteurs. — 5. Les Troyens se moquaient à l’envi de Sinon prisonnier. — 6. Le consul Térentius Varron, après la défaite de Cannes, ne désespéra pas de la République. — 7. L’honnêteté est le fondement de la vertu. — 8. Les Athéniens avaient confiance dans leurs propres forces. — 9. Le sage ne compte ni sur la vigueur du corps, ni sur la stabilité de la fortune. — 10. L’empereur Tibère consultait les astrologues ; Thrasylle, l’un d’eux, lui avait promis l’empire. — 11. La Providence de Dieu veille sur la vie des hommes.
version 56.
1. Medicus morbum providet, insidias imperator, tempestates gubernator. — 2. Imperatoris est providere rei frumentariæ. — 3. Anaxagoras ingenii sui culturæ vacavit. — 4. Nulla vitæ pars vacat officio. — 5. Tullius Curtio tribunatum a Cæsare petivit. — 6. Phidiæ Jovem Olympium nemo sculptor æmulatur. — 7. Est adolescentis cavere intemperantiam, meminisse verecundiæ. — 8. Pater meliùs cavet filio, quàm ipse(1). — 9. Libenter homines id, quod volunt, credunt. — 10. Tyrannus non amicorum fidei credit, non liberorum pietati. — 11. Mausolus rex imperabat Cariæ toti. — 12. Semper præceptor bona atque justa discipulis imperat. — 13. Ariobarzanes filio suo regno Cappadociæ cessit. — 14. Non ego invideo aliis bono suo.
corrigé.
1. Le médecin prévoit les maladies, le général les embûches, le pilote les tempêtes. — 2. C’est au général de pourvoir aux approvisionnements. — 3. Anaxagore s’appliqua à la culture de son esprit. — 4. Aucune partie de la vie n’est exempte de devoirs. — 5. Cicéron demanda à César le tribunal pour Curtius. — 6. Aucun sculpteur ne prétend égaler le Jupiter Olympien de Phidias. — 7. Il appartient au jeune homme de se garder de l’intempérance, et de n’oublier jamais la retenue. — 8. Le père a plus de sollicitude pour son fils que le fils lui-même. — 9. Les hommes croient volontiers ce qu’ils désirent. — 10. Le tyran ne croit ni à la fidélité de ses amis, ni à la piété de ses enfants. — 11. Le roi Mausole commandait à toute la Carie. — 12. Le maître commande toujours à ses élèves des choses bonnes et justes. — 13. Ariobarzane céda à son fils le royaume de Cappadoce. — 14. Je n’envie pas aux autres leur bonheur.
§ 147. Changement du passif en actif.
version 57.(1)
1. Velox consilium sequitur pœnitentia. — 2. Mors juventuti non parcit. — 3. Non senibus, non mulieribus, non infantibus hostes pepercerunt. — 4. Admiratione afficiuntur qui ceteros virtute anteeunt. — 5. Sæpe decipimur specie. — 6. Dionysius tyrannus omnibus erat invisus. — 7. Menippi libros Varro in satiris æmulatus est. — 8. Studiosè plerique facta principum imitantur. — 9. Cyclopes Jovis fulmina fabricabantur. — 10. Homines in adversis rebus Deum recordantur, ad Deum confugiunt, a Deo petunt auxilium ; in prosperis rebus, Deus ex memoriâ hominum elabitur.
corrigé.
1. Une décision précipitée est suivie de repentir. — 2. La jeunesse n’est pas épargnée par la mort. — 3. Ni les vieillards, ni les femmes, ni les enfants ne furent épargnés par l’ennemi. — 4. Ceux qui surpassent les autres en vertu sont admirés. — 5. L’apparence nous trompe souvent. — 6. Denys le tyran était haï de tout le monde. — 7. Les livres de Ménippe ont été imités par Varron dans ses satires. — 8. La conduite des princes est imitée avec empressement par la plupart des hommes. — 9. Les foudres de Jupiter étaient fabriquées par les Cyclopes. — 10. Dans l’adversité, les hommes se souviennent de Dieu, ils ont recours à Dieu ; ils demandent assistance à Dieu ; mais dans la prospérité, Dieu est oublié.
Récapitulation.
version 58.
De cane.
Canis homini fidelissimum est animalium. Soli canes dominum novêre ; soli nomina sua meminêre, et vocem domesticam agnoscunt. Ulysses a patriâ diutissimè abfuerat ; de improviso rediit, pannis indutus, ac mendico similis, nec aut a famulis aut ab uxore agnoscebatur. At canis dominum protinùs agnovit eique blanditus est. Nulli animantium, præter hominem, memoria major ; at sola beneficia meminerunt, injurias obliviscuntur. Mirâ sunt in venatu solertiâ et sagacitale. Domos noctu vigilantissimè custodiunt ; ideò nocturnus fur dolo utitur : panem mittit cani, silentium emens. Sæpe pro domino adversùs latrones fortissimè dimicant. Volcatium quemdam canis a grassatore defendit. Cimbrorum castra, post cladem exercitûs, sunt a canibus defensa.
corrigé.
Le chien.
Le chien est de tous les animaux le plus fidèle à l’homme. Seul il connaît son maître, seul il se souvient de son nom et reconnaît la voix des gens de la maison. Ulysse avait été absent de sa patrie pendant fort longtemps ; il revint à l’improviste couvert de haillons, et semblable à un mendiant ; il n’était reconnu ni par ses serviteurs ni par sa femme. Mais le chien reconnut aussitôt et caressa son maître. Aucun animal, excepté l’homme, n’a meilleure mémoire ; mais le chien se souvient seulement des bienfaits, il oublie les injures. Il est d’une adresse et d’une sagacité merveilleuses à la chasse. Pendant la nuit, il garde les maisons avec la plus grande vigilance ; aussi le voleur nocturne a-t-il recours à la ruse : il jette du pain au chien, achetant par-là son silence. Souvent il combat pour son maître contre les voleurs avec le plus grand courage. Un certain Volcatius fut défendu par son chien contre un brigand. Le camp des Cimbres, après la défaite de leur armée, fut défendu par leurs chiens.
version 59.
Romæ incrementa et instituta nova sub regibus.
Numa Pompilius Jano templum constituit, et feroces populi animos ad religionem perpulit : hic sacra et cæremonias omnemque cultum deorum immortalium Romanos docuit ; pontifices creavit, et ad pristinum numerum duo augures addidit. Tullus Hostilius omnem militarem disciplinam condidit, et Albam Romæ æmulam diruit ; montem Cœlium urbi addidit. Ancus Martius Aventinum et Janiculum montes urbi addidit, nova mœnia oppido circumdedit, carcerem primus ædificavit, Ostiam coloniam maritimis commeatibus opportunam in ostio Tiberis deduxit. Tarquinius Priscus de Sabinis et Latinis triumphavit, duodecim Etruriæ populos subegit, Patrum auxit numerum, Circum magnum ædificavit, Ludos magnos instituit, murum lapideum urbi circumdedit, cloacas fecit Servius Tullius colles urbi Quirinalem, Viminalem Esquilinamque adjecit, censum civium primus egit, populum Romanum in tribus, classes, centurias divisit. Tarquinius Superbus Suessam Pometiam Volscis eripuit, Gabios in potestatem redegit, Ferias Latinas instituit, templum Jovi in Capitolio fecit.
corrigé.
Accroissements et institutions nouvelles de Rome sous les rois.
Numa Pompilius bâtit un temple à Janus, et tourna vers la religion les esprits farouches du peuple : il enseigna aux Romains les sacrifices, les cérémonies et tout ce qui concerne le culte des dieux immortels ; il créa le corps des pontifes, et ajouta deux augures nouveaux au nombre primitif. Tullus Hostilius établit toute la discipline militaire, et détruisit Albe, rivale de Rome ; il réunit à la ville le mont Cœlius. Ancus Martius réunit à la ville les monts Aventin et Janicule, et l’entoura d’une nouvelle enceinte ; il bâtit le premier une prison, et fonda à l’embouchure du Tibre la colonie d’Ostie, bien située pour le commerce maritime. Tarquin l’Ancien triompha des Sabins et des Latins, soumit les douze peuples de l’Étrurie, augmenta le nombre des sénateurs, bâtit le grand Cirque, institua les grands Jeux, environna la ville d’une muraille de pierre, et construisit les égouts. Servius Tullius réunit à la ville les collines Quirinale, Viminale et Esquiline ; le premier il fit le dénombrement des citoyens, et divisa le peuple Romain en tribus, en classes et en centuries. Tarquin le Superbe enleva Suessa Pométia aux Volsques, réduisit Gabies en son pouvoir, institua les Féries Latines, et bâtit au Capitole un temple à Jupiter.
version 60.
De moribus Romanorum antiquis.
Apud Romanos, diù paupertati ac parcimoniæ honos fuit ; laudis avidi, pecuniæ liberales erant. Civitas Romana, inter armorum strepitum, parùm olim vacabat liberalibus disciplinis. In primis bello studebant. Cum Latinis linguâ, moribus, congruebant. Arma atque tela militaria a Samnitibus, insignia magistratuum ab Tuscis pleraque sumpserunt. Imperator fortissimos milites torquibus et vario coronarum genere, vel murali vel civicâ, donabat ; corona verò nulla fuit gramineâ nobilior. A servitude abhorrebant ; populi Romani videbatur esse propria libertas.
corrigé.
Sur les anciennes mœurs des Romains.
Chez les Romains, la pauvreté et l’épargne furent longtemps en honneur ; ils étaient avides de gloire, désintéressés d’argent. Primitivement le peuple Romain, au milieu du bruit des armes, s’adonnait peu aux arts libéraux. Ils s’appliquaient principalement à la guerre. Ils ressemblaient aux Latins par la langue et les mœurs. Ils empruntèrent en grande partie aux Samnites leurs armes et leurs traits de guerre, aux Étrusques les insignes de leurs magistrats. Le général décernait aux plus braves soldats des colliers et des couronnes de plusieurs espèces, soit la couronne murale, soit la couronne civique ; mais aucune n’était plus considérée que la couronne de gazon. Ils avaient la servitude en horreur ; la liberté paraissait être le propre du peuple Romain.
version 61.
Catonis Censorii effigies.
Omnes patricios plebeiosque nobilissimarum familiarum Marcus Porcius Cato anteibat. In hoc viro magna vis animi ingeniique fuit. Nulla ars aut ad privatam aut ad publicam rem necessaria ei defuit. Urbanas rusticasque res pariter callebat. Versatili ad omnia erat ingenio, et ad res diversissimas pariter natus esse videbatur. Scientiam juris et eloquentiam cum gloriâ militari conjunxit. In bello, fortissimus miles, dein summus imperator exstitit. Asperi quidem animi, et linguæ acerbæ et immodicè liberæ fuit ; sed invicti a cupiditatibus animi, et rigidæ innocentiæ ; contemptor gratiæ, divitiarum ; in patientiâ laboris ac periculi, ferrei prope corporis animique.
corrigé.
Portrait de Caton le Censeur.
Marcus Porcius Caton surpassait tous les patriciens et les plébéiens des plus illustres familles. Il y avait en lui une grande force d’âme et d’esprit. Il ne lui manqua aucun des talents nécessaires pour les affaires privées ou publiques. Il s’entendait également aux travaux de la ville et de la campagne. D’un génie qui se pliait à tout, il paraissait né également pour les choses les plus diverses. Il réunit la science du droit et l’éloquence avec la gloire militaire. Dans la guerre, il fut d’abord un soldat très-brave, puis un général éminent. Il fut sans doute d’un caractère âpre, d’une langue mordante et libre jusqu’à l’excès ; mais d’un cœur invincible aux passions et d’une rigide probité ; plein de mépris pour la faveur et la richesse, il montrait, pour supporter la fatigue et le péril, un corps et une âme pour ainsi dire de fer.
Chapitre IV.
DES MODES IMPERSONNELS.
§ 148. Infinitif servant de sujet.
version 62.
1. Primus sapientiæ gradus est falsa intelligere ; secundus, vera cognoscere. — 2. Virtus est vitium fugere. — 3. Scire juvat. — 4. Interdùm silere prodest. — 5. Historicum neque studere, neque odisse decet. — 6. Miseris neque vivere libet, neque mori licet. — 7. Suprà hominem videtur, culpâ vacare. — 8. Ingenuas didicisse artes, emollit mores. — 9. In summis periculis, facto, non consulto opus est. — 10. Romanis feminis quondàm non licebat vinum bibere. — 11. Refert oratoris animos audientium docere, delectare, permovere.
corrigé.
1. Le premier degré de la sagesse, c’est de discerner le faux ; le second, c’est de connaître le vrai. — 2. C’est une vertu de fuir le vice. — 3. Il est agréable de savoir. — 4. Il est quelquefois utile de se taire. — 5. Il ne convient à l’historien de montrer ni faveur ni haine. — 6. Il ne plaît pas de vivre aux malheureux, et il ne leur est pas permis de mourir. — 7. Être exempt de faute paraît au-dessus de l’homme. — 8. L’étude des arts libéraux adoucit les mœurs. — 9. Dans les périls extrêmes, il faut agir et non délibérer. — 10. Autrefois il n’était pas permis aux femmes romaines de boire du vin. — 11. Il importe à l’orateur d’instruire, de charmer et d’émouvoir les âmes de ceux qui l’écoutent.
§ 149. Infinitif servant de complément.
version 63.
1. Serò populus Romanus argento uti cœpit. — 2. Nemini inter homines probro debet esse paupertas. — 3. Historia non debet egredi veritatem. — 4. Populus Romanus exsuli Coriolano coactus est supplicare. — 5. Xerxes victus regnum suum repetere est coactus ; tùm suis contemptui esse cœpit. — 6. Fortuna semper gaudet illudere rebus humanis. — 7. Darius, Persarum rex, Scythis bellum inferre decrevit. — 8. Non omnes sciunt referre beneficium. — 9. Parere scire, par imperio gloria est. — 10. Solent mendaces luere pœnas maleficii. — 11. Alexander irasci solebat ; omnia faciliùs quàm moram perpeti poterat. — 12. Marius, homo novus (1), consulatum petere non audebat. — 13. Pyrrhus castra metari primus docuit. — 14. Olympiodorus Epaminondam docuit carmina cantare, saltare Calliphron. — 15. A Græcis Galli urbes mœnibus cingere didicerunt. — 16. Julianus imperator Marcum Antoninum æmulari studebat. — 17. Nunquàm verum dixisse me pœnituit. — 18. Non pudet homines bella gerere, et sanguine gaudere humano. — 19. Nobilissimi Romani olim sua prædia colere ipsi non dedignabantur.
corrigé.
1. Le peuple Romain commença tard à se servir d’argent. — 2. La pauvreté ne doit jamais être une honte pour personne. — 3. L’histoire ne doit pas sortir des limites de la vérité. — 4. Le peuple Romain fut réduit à supplier Coriolan exilé. — 5. Xerxès vaincu fut forcé de regagner son royaume ; alors il commença à être un objet de mépris pour les siens. — 6. La fortune se plaît toujours à se jouer des choses humaines. — 7. Darius, roi de Perse, résolut d’attaquer les Scythes. — 8. Tous les hommes ne savent pas s’acquitter d’un bienfait. — 9. Savoir obéir est une gloire égale à celle de commander. — 10. Les menteurs ont coutume de porter la peine de leur faute. — 11. Alexandre avait coutume de se mettre en colère ; il savait tout supporter plus facilement que le retard. — 12. Marius, homme nouveau, n’osait pas demander le consulat. — 13. Pyrrhus enseigna le premier à tracer un camp. — 14. Épaminondas apprit d’Olympiodore à chanter des vers, et de Calliphron à danser. — 15. Les Gaulois apprirent des Grecs à entourer les villes de murailles. — 16. L’empereur Julien s’appliquait à imiter Marc-Aurèle. — 17. Je ne me suis jamais repenti d’avoir dit la vérité. — 18. Les hommes ne rougissent pas de faire la guerre et de verser avec plaisir le sang humain. — 19. Autrefois les plus nobles Romains ne dédaignaient pas de cultiver eux-mêmes leurs terres.
version 64.
1. Studeo fieri doctior. — 2. Volo et esse et haberi gratus. — 3. Viri fortes veritatis amici esse debent. — 4. Roma communis patria gentium dici potest. — 5. Nemo hominum verè sapiens esse potest. — 6. Tuta scelera esse possunt, non secura. — 7. Bonus vir et sapiens et fortis miser esse non potest. — 8. Potest servus justus esse, potest fortis, potest magnanimus. — 9. Maximè mortiferi esse morsus solent morientium ferarum. — 10. Posteriores cogitationes sapientiores solent esse. — 11. Cato Uticensis mori maluit quàm superstes esse patriæ libertati. — 12. Ira distat ab iracundiâ, ebrius ab ebrioso, et timens a timido : iratus potest esse non iracundus ; iracundus potest aliquandò iratus non esse.
corrigé.
1. Je travaille à m’instruire. — 2. Je veux être reconnaissant et passer pour tel. — 3. Les hommes de cœur doivent être amis de la vérité. — 4. Rome peut être appelée la commune patrie des nations. — 5. Nul d’entre les hommes ne peut être un vrai sage. — 6. Il peut y avoir sûreté, mais non sécurité pour le crime. — 7. L’homme honnête, sage et courageux ne peut être malheureux. — 8. Un esclave peut être juste, il peut être courageux et magnanime. — 9. Les morsures des bêtes féroces ont coutume d’être surtout mortelles au moment de leur mort. — 10. Les dernières pensées sont ordinairement les meilleures. — 11. Caton d’Utique aima mieux mourir que de survivre à la liberté de sa patrie. — 12. Il y a de la différence entre la colère et l’habitude de la colère, entre un homme ivre et un ivrogne, entre un homme qui craint et un homme craintif : un homme en colère peut n’être pas colère ; un homme colère peut quelquefois n’être pas en colère.
§ 150. Du supin.
version 65.
1. Polynices, Œdipi filius, Thebarum regis, patriam oppugnatum venit. — 2. Mithridates, romanum meditabundus bellum, ad Gallogræcos et Sarmatas Bastarnasque auxilium petitum misit. — 3. Hispani legatos ad senatum miserunt de magistratuum Romanorum avaritiâ superbiâque conquestum. — 4. Pacuvius filiam Livio nuptum dederat. — 5. Nefas est dictu, quod est inhonestum factu. — 6. Sapiens quod optimum factu erit, faciet. — 7. Multa incidunt dura toleratu. — 8. Æsopus utilia monitu suasuque in fabulis præcepit. — 9. Præcepta sapientiæ dictu prona sunt, auditu suavia, facilia intellectu, honesta susceptu. — 10. Veræ amicitiæ difficillimè reperiuntur. — 11. Cæsar Rhenum, difficili transitu flumen, superavit.
corrigé.
1. Polynice, fils d’Œdipe roi de Thèbes, vint assiéger sa patrie. — 2. Mithridate, méditant la guerre contre les Romains, envoya demander du secours aux Gallogrecs, aux Sarmates et aux Bastarnes. — 3. Les Espagnols envoyèrent des députés au sénat pour se plaindre de l’avarice et de l’orgueil des magistrats Romains. — 4. Pacuvius avait donné sa fille en mariage à Livius. — 5. Ce qui est malhonnête à faire est honteux à dire. — 6. Le sage fera ce qu’il y a de mieux à faire. — 7. Il arrive beaucoup de choses pénibles à supporter. — 8. Ésope a donné dans ses fables des avertissements et des conseils utiles. — 9. Les préceptes de la sagesse sont faciles à dire, agréables à entendre, aisés à comprendre, honorables à pratiquer. — 10. Les amitiés véritables sont très-difficiles à trouver. — 11. César franchit le Rhin, fleuve difficile à passer.
§ 151. Gérondifs et participes futurs passifs en DUS, DA, DUM, employés au nominatif.
version 66.
1. Vivendum est rectè. — 2. Surgendum est mane. — 3. Eloquentiæ studendum est. — 4. Nulli nocendum est. — 5. Utendum occasione. — 6. Corrigendus est qui peccat. — 7. Contemnendæ res sunt humanæ ; negligenda mors est. — 8. Tribuendum suum cuique. — 9. Obliviscenda est injuria. — 10. Etiam in secundissimis rebus, nobis est utendum consilio amicorum. — 11. Cavenda est hominibus gloriæ cupiditas.
corrigé.
1. Il faut vivre honnêtement. — 2. On doit se lever matin. — 3. Il faut étudier l’éloquence. — 4. On ne doit nuire à personne. — 5. On doit profiter de l’occasion. — 6. Il faut corriger celui qui pèche. — 7. On doit mépriser les choses humaines, et voir la mort avec indifférence. — 8. Il faut rendre à chacun le sien. — 9. Il faut oublier l’injure. — 10. Même dans les plus grandes prospérités, nous devons avoir recours aux conseils de nos amis. — 11. Les hommes doivent se tenir en garde contre la passion de la gloire.
§ 152. Gérondifs et participes futurs passifs employés aux autres cas.
version 67.
1. Sapientia ars bene vivendi putanda est. — 2. Rhetorice est rectè dicendi scientia. — 3. Orator est vir bonus, dicendi peritus. — 4. Artem bene disserendi et vera ac falsa dijudicandi dialecticam Græci appellant. — 5. Philosophia est honestè vivendi scientia, vel ars rectè vitæ agendæ. — 6. Pervicax cupido incessit Alexandrum visendi Oceanum adeundique terminos mundi. — 7. Multi cupidi sunt bellorum gerendorum. — 8. Saturnus usum signandi æris primus ostendit. — 9. Apta sunt natando(1) ranarum crura. — 10. Omnis ætas apta est studendo. — 11. Aqua nitrosa utilis est bibendo. — 12. Charta emporetica inutilis est scribendo. — 13. Vis venti apta est faciendo igni. — 14. Natus homo videtur ferendis miseriis. — 15. Sunt nonnulli acuendis puerorum ingeniis non inutiles lusus. — 16. Custodiendis domibus canes invigilant.
corrigé.
1. La sagesse doit être considérée comme l’art de bien vivre. — 2. La rhétorique est l’art de bien dire. — 3. L’orateur est un homme de bien, qui a le talent de la parole. — 4. Les Grecs appellent dialectique l’art de bien discuter et de discerner le vrai et le faux. — 5. La philosophie est la science de vivre honnêtement, ou l’art de régler sagement sa vie. — 6. Alexandre fut saisi d’un désir impérieux de voir l’Océan, et d’atteindre les bornes du monde. — 7. Beaucoup d’hommes ont la passion de faire la guerre. — 8. Saturne le premier fit connaître l’usage de frapper la monnaie. — 9. Les pattes des grenouilles sont propres à nager. — 10. Tout âge est apte à étudier. — 11. L’eau qui contient du nitre est bonne à boire. — 12. Le papier d’emballage ne vaut rien pour écrire. — 13. L’action du vent est propre à allumer le feu. — 14. L’homme paraît né pour souffrir. — 15. Certains jeux ne sont pas inutiles pour aiguiser l’esprit des enfants. — 16. Les chiens veillent à la garde de nos maisons.
version 68.
1. Utilitas homines impellit ad discendum. — 2. E terræ cavernis ferrum elicimus, rem ad colendos agros necessariam. — 3. Boum terga non sunt ad onus accipiendum figurata ; cervices autem natæ ad jugum, tùm vires humerorum et latitudines ad aratra extrahenda. — 4. Oculi facti sunt ad videndum, aures ad audiendum, lingua ad loquendum, pedes ad ambulandum ; ad pingendum, ad fingendum, ad scalpendum, ad nervorum eliciendos sonos ac tibiarum apta manus est, admotione digitorum. — 5. Ob regnum tutandum Bocchus, Mauritaniæ rex, arma cepit. — 6. Victus ab Arminio Maroboduus, rex Suevorum, misit legatos ad Tiberium oraturos auxilia. — 7. Pythagoras et posteà Plato, philosophi nobiles, amore indagandæ veritatis accensi, Ægyptios et Persas inviserunt, ad earum gentium ritus et sacra cognoscenda. — 8. Viri fortes non modò pecuniam, sed vitam etiam profundere (1) pro patriâ parati sunt.
corrigé.
1. Les hommes sont poussés par leur intérêt à s’instruire. — 2. Nous tirons des entrailles de la terre le fer, métal nécessaire pour cultiver les champs. — 3. Le dos des bœufs n’est pas conformé pour recevoir les fardeaux ; mais leur cou est fait pour porter le joug, et leurs larges et puissantes épaules pour tirer la charrue. — 4. Les yeux sont faits pour voir, les oreilles pour entendre, la langue pour parler, les pieds pour marcher ; la main est propre pour peindre, pour mouler, pour sculpter, pour tirer des sons de la lyre et de la flûte par une légère pression des doigts. — 5. Bocchus, roi de Mauritanie, prit les armes pour défendre son royaume. — 6. Maroboduus, roi des Suèves, vaincu par Arminius, envoya des ambassadeurs à Tibère pour lui demander du secours. — 7. Pythagore et ensuite Platon, philosophes célèbres, enflammés du désir de rechercher la vérité, visitèrent l’Égypte et la Perse, pour étudier les usages et la religion de ces peuples. — 8. Les hommes courageux sont prêts à prodiguer pour la patrie non-seulement leur fortune, mais encore leur sang.
version 69.
1. Magnam voluptatem ex discendo capimus. — 2. Discrepat a timendo confidere. — 3. Temperantia constat ex prætermittendis voluptatibus corporis. — 4. Jumenta homines in excolendâ terrâ adjuvant. — 5. Nerva optimè Reipublicæ consuluit Trajanum adoptando. — 6. Superstitione tollendâ non tollitur religio. — 7. Facere rectè cives suos princeps optimus faciendo docet. — 8. Vitanda maximè est ira in puniendo. — 9. Loquendi elegantia augetur legendis oratoribus et poetis. — 10. Multi in equis parandis adhibent curam, et in amicis eligendis negligentes sunt. — 11. Crassus neque in pecuniâ neque in gloriâ concupiscendâ modum nôrat. — 12. Prudenter pueris aquam bibendam damus. — 13. Natura mulieri domestica negotia curanda tradidit. — 14. Ulysses epistolam Phrygi captivo ad Priamum dedit perferendam. — 15. Argonautæ Ancæo, Neptuni filio, navem Argo gubernandam dederunt.
corrigé.
1. Nous retirons un grand plaisir de l’étude. — 2. La confiance diffère de la crainte. — 3. La tempérance consiste à fuir les voluptés des sens. — 4. Les bêtes de somme aident les hommes à cultiver la terre. — 5. Nerva rendit un grand service à l’État en adoptant Trajan. — 6. En supprimant la superstition, on ne supprime pas la religion. — 7. Un bon prince, en faisant le bien, enseigne à ses sujets à le faire. — 8. Il faut éviter surtout la colère en punissant. — 9. L’élégance du style se perfectionne à lire les orateurs et les poëtes. — 10. Bien des gens mettent du soin à acheter leurs chevaux, et sont négligents à choisir leurs amis. — 11. Crassus ne connaissait de mesure ni dans la passion de la gloire, ni dans celle des richesses. — 12. Nous donnons prudemment de l’eau à boire aux enfants. — 13. La nature a donné en partage à la femme le soin des choses domestiques. — 14. Ulysse remit à un prisonnier Phrygien une lettre à porter à Priam. — 15. Les Argonautes confièrent à Ancée, fils de Neptune, le commandement du navire Argo.
§ 153. Des participes.
version 70.
1. Eubœam insulam, continenti adhærentem, Euripus abscidit. — 2. Præclarè vir de Republicâ meritus Lucius Opimius indignissimè concidit. — 3. Traxit Hectorem ad currum religatum Achilles. — 4. Deus maritimus Triton pingitur invehens natantibus belluis. — 5. Hercules moriens Philoctetæ arcum et sagittas donavit. — 6. Cogitantes cœlestia, terrena contemnimus. — 7. Studiis flagrantes videmus senes. — 8. Judæos devictos Vespasianus coegit intrà muros Hierosolymæ confugere. — 9. Scipio Africanus Numantiam, diù obsessam, fame confecit. — 10. Moyses, a Deo monitus, percussum virgâ mare discidit. — 11. Aquilæ testudines raptas frangunt e sublimi jaciendo. — 12. Prophetam Esaiam Judæi serrâ consectum crudelissimè necaverunt. — 13. Alexander moriens exemptum digito annulum Perdiccæ tradidit : eo judicio Perdiccas successor electus esse videbatur. Mortuum Alexandrum Persæ hostes luxerunt. — 14. Piger solem orientem nunquàm videt.
corrigé.
1. L’île d’Eubée, qui était adhérente au continent, en fut détachée par l’Euripe. — 2. Lucius Opimius, qui avait bien mérité de la République, périt d’une manière très-indigne. — 3. Achille traîna Hector attaché à son char. — 4. Triton, dieu marin, est représenté porté sur des monstres nageants. — 5. Hercule donna en mourant son arc et ses flèches à Philoctète. — 6. En songeant aux choses du ciel, nous méprisons celles de la terre. — 7. Nous voyons des vieillards brûler d’ardeur pour l’étude. — 8. Les Juifs ayant été vaincus, Vespasien les contraignit à se réfugier dans les murs de Jérusalem. — 9. Scipion l’Africain réduisit Numance par famine après un long siége. — 10. Moïse, averti par Dieu, frappa la mer de sa verge et l’entr’ouvrit. — 11. Quand l’aigle a fait sa proie d’une tortue, il la brise en la laissant tomber du haut des airs. — 12. Les Juifs firent mourir très-cruellement le prophète Isaïe, après l’avoir scié en deux. — 13. Alexandre en mourant ôta son anneau de son doigt, et le remit à Perdiccas : par ce jugement, Perdiccas semblait avoir été choisi pour successeur. Alexandre étant mort, les Perses ses ennemis en portèrent le deuil. — 14. Le paresseux ne voit jamais le soleil se lever.
§ 154. Ablatif absolu.
version 71.
1. Mundo condito, homo a Deo factus est. — 2. Grues dormiunt capite subter alam condito, alternis pedibus insistentes. — 3. Miltiades accusatus est proditionis ; causâ cognitâ, capitis absolutus, pecuniâ mulctatus est. — 4. Apud Pœnos dux, malè re gestâ, puniebatur. — 5. Dione interfecto, Dionysius rursùs Syracusarum potitus est. — 6. Populus Romanus, Cæsare et Pompeio trucidatis, rediisse in statum pristinæ libertatis videbatur. Sed post Cæsaris necem nova civilia bella orta sunt ; his finitis, ad Octavium Cæsarem Augustum summa rerum rediit. — 7. Excisâ ab Annibale, deinde restitutâ a Scipione Sagunto, Saguntinus senatus populusque misit decem legatos gratias actum populo Romano, simul gratulatum res in Hispaniâ atque in Italiâ prosperè gestas.
corrigé.
1. Le monde créé, Dieu fit l’homme. — 2. Les grues dorment la tête cachée sous l’aile, en se tenant alternativement sur chaque patte. — 3. Miltiade fut accusé de trahison ; la cause entendue, il fut absous de crime capital, mais condamné à l’amende. — 4. Chez les Carthaginois, le général était puni quand il n’avait pas réussi. — 5. Dion ayant été tué, Denys redevint maître de Syracuse. — 6. César et Pompée ayant été tués, le peuple Romain paraissait être revenu à son ancien état de liberté ; mais après la mort de César, il s’éleva de nouvelles guerres civiles ; ces guerres terminées, le souverain pouvoir revint à Octave César Auguste. — 7. Sagonte ayant été détruite par Annibal, puis rétablie par Scipion, le sénat et le peuple de Sagonte envoyèrent dix députés rendre grâces au sénat et au peuple Romain, et les féliciter en même temps de leurs heureux succès en Espagne et en Italie.
Récapitulation.
version 72.
De quatuor mundi ætatibus.
Saturno regnante aureum sæculum fuit : nondùm furor sæviebat armorum, nondùm avaritia fluctibus commiserat hominum vitam, et, cessantibus rastris, inarata gravidas fruges terra præbebat. Otiosa erat ac secura vita mortalibus ; ac sine vicissitudine temporum continuâ veris gratiâ fruebantur. Deinde sæculum argenteum fuit : tunc primùm et æstus ardentior cœli, et graviora frigora incubuêre mortalibus ; tunc domus factæ. Anteà enim aut in antris habitabant, aut incolebant fruteta silvarum. Semina tùm sulcis cœpêre committere, terrâ jàm solita hominibus negante alimenta. Tertium sæculum successit æreum : cœpêre homines inverecundiùs vivere ; nàm cupiditate habendi avaritia cum perfidiâ exorta est. Inde navigare cœperunt ad divitias requirendas. Terra quoque, cunctis anteà communis, limitibus terminisque discreta est, et in venis ejus non solùm frumenta quæsita sunt, sed metalla. Quartum sæculum fuit ferreum ; tunc omnia scelera eruperunt.
corrigé.
Les quatre âges du monde.
Sous le règne de Saturne dura l’âge d’or : la fureur des armes n’exerçait pas encore ses ravages, l’avarice n’avait pas encore exposé aux flots la vie des hommes, et, les rateaux restant oisifs, la terre produisait sans culture d’abondantes moissons. Les mortels vivaient dans le repos et la sécurité ; et sans connaître la vicissitude des saisons, ils jouissaient de la faveur d’un éternel printemps. Ensuite vint l’âge d’argent : alors pour la première fois l’ardeur d’un ciel brûlant et la rigueur du froid se firent sentir aux mortels ; alors ils construisirent des maisons. Auparavant en effet ils demeuraient dans des antres, ou habitaient les massifs des forêts. Ils commencèrent alors à confier des semences aux sillons, la terre refusant aux hommes les aliments accoutumés. En troisième lieu vint le siècle d’airain : les hommes commencèrent à mener une vie plus déréglée ; car le désir de posséder enfanta l’avarice et la mauvaise foi. A partir de ce moment on commença à naviguer pour aller chercher des richesses. En outre la terre, auparavant commune à tous les hommes, fut séparée par des bornes et des limites, et l’on chercha dans ses entrailles, non-seulement le blé, mais encore les métaux. Le quatrième âge fut le siècle de fer ; alors on vit se déchaîner tous les crimes.
version 73.
De moribus Germanorum.
Habitus corporum idem est omnibus : truces et cærulei oculi, rutilæ comæ, magna corpora et tantùm ad impetum valida ; laboris atque operum deest patientia, minimèque sitim æstumque, frigora atque inediam tolerare assueverunt. Terra aut silvis horrida aut paludibus fœda ; humidior, quà Galliam ; ventosior, quà Noricum ac Pannoniam adspicit ; frumenti ferax, frugiferarum arborum impatiens, pecorum fecunda, eæque solæ opes sunt.
In bello, scutum reliquisse præcipuum est flagitium ; nec aut sacris adesse aut concilium inire ignominioso fas. Germani mulierum consilia non aspernantur. Ad matres, ad conjuges vulnera ferunt ; nec illæ aut numerare aut exigere plagas pavent ; cibosque et hortamina pugnantibus gestant.
corrigé.
Mœurs des Germains.
Les Germains ont tous la même apparence extérieure, des yeux bleus et farouches, des cheveux roux, une taille élevée, une vigueur qui ne se soutient que dans le premier choc ; la constance à supporter la fatigue et les travaux leur manque, et surtout ils ne savent pas endurer la soif et la chaleur, le froid et les privations. Leur pays est ou hérissé de forêts ou couvert de marais fangeux ; il y a plus d’humidité du côté de la Gaule, plus de vent du côté du Noricum et de la Pannonie. Le sol est fertile en grains, il ne produit pas d’arbres à fruits, mais il nourrit de nombreux troupeaux, et ce sont leurs seules richesses.
A la guerre, le principal déshonneur est d’avoir abandonné son bouclier, et il n’est permis à celui qui s’est déshonoré ni de prendre part aux sacrifices ni d’assister aux assemblées. Les Germains ne dédaignent pas les conseils des femmes. Ils rapportent leurs blessures à leurs mères, à leurs épouses, et celles-ci ne craignent pas de compter les plaies ou d’en mesurer la grandeur ; elles portent aux combattants des vivres et des encouragements.
version 74.
Ludi magister perfidus.
Camillus urbem Falerios obsidebat, videbaturque diuturnus futurus labor ; sed imperatori romano fortuna, vel potiùs virtus sua, maturam victoriam dedit.
Mos erat Faliscis plures pueros unius magistri curæ demandare
erudiendos. Principum liberos magister, qui scientiâ videbatur
præcellere, erudiebat. Is ante bellum solebat discipulos extrà
urbem ludendi exercendique causâ producere. Nihil eo more per
belli tempus intermisso, die quâdam pueros omnes inter stationes
hostium in castra romana perduxit, ac Camillo prodidit. Ille
autem, tale facinus detestatus : « Arma, inquit,
habemus, non adversùs pueros inermes, sed adversùs viros
armatos ; bellum non minùs justè quàm fortiter didicimus
gerere. Ego Romanis artibus, virtute, opere, armis
vincam. »
Denudatum deinde eum, manibus post tergum
illigatis, reducendum in urbem ac virgis cædendum pueris
tradidit. Ad hoc spectaculum concursu populi primùm facto,
deinde a magistratibus vocato senatu, pacem petere universa
civitas decrevit ; legatique ad Camillum missi sunt urbem
deditum.
corrigé.
Trahison d’un maître d’école.
Camille assiégeait la ville de Falérie, et le siége paraissait devoir durer longtemps ; mais le général romain dut à la fortune, ou plutôt à sa vertu, une victoire prompte.
Les Falisques étaient dans l’usage de confier aux soins d’un même
maître plusieurs enfants à instruire. Un de ces maîtres, réputé
le plus savant, instruisait les enfants des principaux citoyens.
Il avait coutume avant la guerre de mener ses élèves jouer et
s’exercer hors de la ville. N’ayant pas suspendu cette habitude
pendant le temps de la guerre, il mena un jour tous les enfants
au camp romain à travers les postes ennemis, et les livra à
Camille. Mais celui-ci, plein d’horreur pour un tel
forfait : « Nous portons les armes, lui dit-il, non
contre les enfants sans défense, mais contre les hommes armés.
Nous avons appris à faire la guerre non moins loyalement que
courageusement. C’est par des moyens dignes de Rome, par le
courage, par les travaux et par les armes, que je
vaincrai. »
Puis il le fit dépouiller de ses vêtements, et
le livra aux enfants, les mains attachées derrière le dos, pour
qu’ils le ramenassent à la ville en le fouettant de verges. Le
peuple étant accouru d’abord à ce spectacle, puis le sénat ayant
été convoqué par les magistrats, toute la cité résolut de
demander la paix ; et ils envoyèrent des députés porter à
Camille la soumission de leur ville.
version 75.
De Catilinariâ conjuratione.
Lucius Sergius Catilina, nobilissimi generis vir, sed ingenii pravissimi, bis repulsam in petitione consulatûs passus, conjuravit cum Lentulò prætore et Cethego, et pluribus aliis, claris quidem, sed audacibus viris. Catilinam luxuria primùm, tùm hinc conflata rei familiaris egestas in nefaria facinora compulêre. Consilia agitabat urbis delendæ, consulum trucidandorum, nominis Romani exstinguendi. Cædem senatûs, direptionem ærarii moliebatur ; postremò Urbi ferrum flammamque minitabatur, omnibus bonis necem. Allobroges, Gallorum gentem, in arma sollicitabat. Catilinæ neque lingua, neque manus deerat ; nobilissimos juventutis immanissimi sceleris habebat satellites : impendebat ingens procella Reipublicæ. Itaque, cognito consilio, repente omnes metus et tristitia invasit : mulieres afflictare sese(1), manus supplices ad cœlum tendere, miserari parvos liberos, patriæ diffidere.
corrigé.
Conjuration de Catilina.
Lucius Sergius Catilina, personnage d’une famille très-illustre, mais d’un caractère très-dépravé, ayant échoué deux fois dans sa candidature au consulat, conspira avec le préteur Lentulus, avec Céthégus et plusieurs autres individus d’un rang élevé, mais remplis d’audace. Catilina fut poussé à ces tentatives criminelles d’abord par l’amour des plaisirs, ensuite par le délabrement de sa fortune, qui en fut la conséquence. Il agitait les projets de détruire Rome, d’égorger les consuls, d’anéantir le nom Romain. Il projetait le massacre du sénat, le pillage du trésor public ; en un mot, il menaçait la ville du fer et de la flamme, et tous les bons citoyens de la mort. Il sollicitait les Allobroges, peuple de la Gaule, à prendre les armes. Ni la langue ni le bras ne lui faisait défaut ; il avait pour satellites, dans cette criminelle tentative, les plus nobles de la jeunesse romaine : un orage terrible menaçait la République. Aussi, dès que ce complot fut connu, l’alarme et la désolation se répandirent aussitôt de toutes parts : on voyait les femmes consternées lever au ciel des mains suppliantes, s’apitoyer sur leurs jeunes enfants, et désespérer de la patrie.
version 76.
Sequitur de Catilinariâ conjuratione.
Sed consul Cicero consiliis Catilinæ occurrit et obstitit. Certior factus conjurationis, rem omnem senatum edocuit. Catilina, dissimulandi causâ aut suî expurgandi, in senatum introire non dubitavit. Ibi divina Marci Tullii eloquentia Catilinæ fregit audaciam. Accusatus a consule convictusque, patriæ hostis est judicatus. Tamen ab incepto non destitit. Exercitum in Etruriâ comparaverat ; illùc profugit, et arma contrà patriam sumpsit. Catilinâ profecto, de reliquis conjuratis supplicium sumptum est. Parricidæ comprehensi et in carcere strangulati sunt. Ipse in Etruriâ ab Antonio consule debellatus est ; fortissimè dimicans concidit, et repertus est inter cadavera hostium. Ità conjuratio oppressa, et Ciceronis virtute, consilio, providentiâ, Respublica periculis maximis est liberata. Omnes fortissimo consuli constantiam gratulati sunt : ingentes gratiæ actæ, Paterque patriæ dictus est.
corrigé.
Suite de la conjuration de Catilina.
Mais le consul Cicéron prévint et déjoua les projets de Catilina. Instruit de la conjuration, il en révéla tous les détails au sénat. Catilina, soit pour feindre, soit pour se justifier, n’hésita pas à se rendre dans le sénat. Là, l’éloquence divine de Cicéron foudroya l’audace du conspirateur. Accusé et convaincu par le consul, il fut déclaré ennemi de la patrie. Et cependant il ne renonça pas à son entreprise. Il avait rassemblé une armée en Étrurie ; il s’y réfugia, et prit les armes contre sa patrie. Après son départ, le reste des conjurés fut livré au supplice ; ces parricides furent arrêtés, et étranglés dans la prison. Il fut lui-même vaincu en Étrurie par le consul Antonius ; il périt en combattant avec la plus grande bravoure, et son corps fut retrouvé parmi les cadavres des ennemis. Ainsi la conspiration fut étouffée, et Rome, par la vertu, la résolution, la prévoyance de Cicéron, échappa aux plus extrêmes périls. Tout le monde félicita ce consul si courageux de sa fermeté ; de grandes actions de grâces lui furent rendues, et il reçut le titre de Père de la patrie.
Chapitre V.
Compléments circonstanciels.
§ 155. Des compléments circonstanciels en général.
version 77.
1. Sine imperio nec domus ulla, nec civitas, nec gens, nec mundus ipse stare potest. — 2. Posteritas Ciceronis scripta in Antonium mirabitur. — 3. Est Judæam inter Syriamque mons Carmelus. — 4. Apud Germanos viri in liberos et uxores vitæ necisque habebant potestatem. — 5. Propositum nostrum est secundùm naturam vivere. — 6. Juvencæ pascunt secundùm flumina. — 7. Nonnunquàm innocentes pro noxiis conciduntur. — 8. Antiochus, Syriæ rex, a Lucio Scipione ultrà Taurum montem submotus est. — 9. Insulæ Britanniæ unum latus est contrà Galliam, alterum vergit ad Hispaniam, tertium est contra septentriones.
corrigé.
1. Sans un gouvernement, ni maison, ni ville, ni état, ni l’univers lui-même ne pourrait subsister. — 2. La postérité admirera les écrits de Cicéron contre Antoine. — 3. Le mont Carmel est situé entre la Judée et la Syrie. — 4. Chez les Germains, les hommes avaient droit de vie et de mort sur leurs femmes et sur leurs enfants. — 5. Notre but est de vivre selon la nature. — 6. Les génisses paissent le long des rivières. — 7. Les innocents sont quelquefois frappés au lieu des coupables. — 8. Antiochus, roi de Syrie, fut repoussé par Lucius Scipion au-delà du mont Taurus. — 9. Un des côtés de l’île de Bretagne est situé vis-à-vis de la Gaule ; le second regarde l’Espagne, le troisième fait face au nord.
§ 156. Noms d’origine et de matière.
version 78.
1. Deus omnia fecit ex nihilo. — 2. Jupiter ex Saturno et Ope natus est. — 3. Bacchus Jove et Semele natus est. — 4. Pacuvius Ennii sorore genitus fuit. — 5. Prisci Tarquinii regis uxor Tanaquii Servium Tullium, servâ natum, in modum filii educavit. — 6. Fortissimi viri et milites strenuissimi ex agricolis gignuntur. — 7. Ex virtute nobilitas cœpit. — 8. Lusitanus Viriatus factus est ex pastore venator, ex venatore latro, ex latrone dux atque imperator : mox totam Lusitaniam occupavit. — 9. Sabinas virgines honesto ortas loco Romani rapuerunt. — 10. Phidias fecit ex ebore Minervam. — 11. Antiquitùs lignea aut fictilia erant deorum simulacra. — 12. Primus omnium Liber pater imposuit capiti suo coronam ex hederâ. — 13. Thrasybulo corona a populo data est, facta duabus virgulis oleaginis. — 14. Pythagoras philosophus Samo oriundus fuit.
corrigé.
1. Dieu a tout fait de rien. — 2. Jupiter naquit de Saturne et d’Ops. — 3. Bacchus naquit de Jupiter et de Sémélé. — 4. Pacuvius était fils d’une sœur d’Ennius. — 5. Tanaquil, femme du roi Tarquin l’Ancien, éleva comme son propre fils, Servius Tullius, né d’une esclave. — 6. Les hommes les plus vaillants et les plus braves soldats sortent de la classe des laboureurs. — 7. La noblesse a eu pour origine la vertu. — 8. Le Lusitanien Viriate devint de berger chasseur, de chasseur brigand, de brigand chef de guerre et général ; bientôt il se rendit maître de toute la Lusitanie. — 9. Les Romains enlevèrent des jeunes filles Sabines de bonne famille. — 10. Phidias a fait une Minerve en ivoire. — 11. Primitivement les statues des dieux étaient en bois ou en argile. — 12. Bacchus est le premier qui mit sur sa tête une couronne de lierre. — 13. Une couronne faite de deux rameaux d’olivier fut décernée à Thrasybule par le peuple. — 14. Le philosophe Pythagore était originaire de Samos.
§ 157. Noms de mesure et de distance.
version 79.
1. Gallia patet circuitu ad bis et triciès centum millia passuum. — 2. Carthago in circuitu millia viginti tria passuum patebat. — 3. Tela Saguntinorum ferrum tres longum habebant pedes. — 4. Æsculapii templum quinque millibus passuum ab Epidauro aberat. — 5. Laterum genus, quo utebantur Romani, longum pede, latum semipede erat. — 6. Hibernia dimidio ferè minor est quàm Britannia. — 7. Sol multis partibus major atque amplior est quàm terra. — 8. Fundamenta domûs debent esse latiora ex utrâque parte semipedis spatio quàm paries. — 9. Græci nonnunquàm uno die longiorem mensem faciebant aut biduo. — 10. Atilius Regulus agellum septem jugerum habebat. — 11. Cæsar a lacu Lemano ad montem Juram millia passuum decem murum perduxit. — 12. Agathocles castra quinto lapide a Carthagine statuit. — 13. Atticus sepultus est juxtà viam Appiam ad quintum ab urbe lapidem. — 14. A Chalcide Aulis trium millium spatio distabat.
corrigé.
1. La Gaule a environ trois millions deux cent mille pas de tour. — 2. Carthage avait vingt-trois mille pas de tour. — 3. Les traits des Sagontins avaient un fer long de trois pieds. — 4. Le temple d’Esculape était à cinq mille pas d’Épidaure. — 5. L’espèce de tuiles dont se servaient les Romains avait un pied de long, et un demi-pied de large. — 6. L’Irlande est à peu près moitié plus petite que la Bretagne. — 7. Le soleil est beaucoup de fois plus gros et plus volumineux que la terre. — 8. Les fondations d’une maison doivent être plus larges que la muraille d’un demi-pied de chaque côté. — 9. Les Grecs allongeaient quelquefois le mois d’un ou deux jours. — 10. Atilius Régulus avait un champ de sept arpents. — 11. César éleva une muraille depuis le lac Léman jusqu’au mont Jura sur une longueur de dix mille pas. — 12. Agathocle campa à cinq milles de Carthage. — 13. Atticus fut enterré près de la voie Appienne, à cinq milles de Rome. — 14. Aulis était à trois milles de distance de Chalcis.
§ 158. Noms d’instrument, de cause, de manière.
version 80.
1. Formæ dignitas aut morbo deflorescit aut vetustate. — 2. Magnos homines virtute metimur, non fortunâ. — 3. Natura oculos membranis tenuissimis vestivit et sepsit. — 4. Arbore exacuunt cornua elephanti, saxo rhinoceroles. — 5. Facundiâ Græci, belli gloriâ Galli ante Romanos fuerunt. — 6. Galli per virtutem, non per dolum dimicare consueverant. — 7. Africanus eloquentiâ cumulavit bellicam gloriam. — 8. Pythonem serpentem Apollo sagittis interemit, unde Apollo Pythius est appellatus. — 9. Quinctius Cincinnatus agrum quatuor jugerum habebat, quem manibus suis colebat. — 10. Turpilius, eques Romanus, nobilis pictor, lævâ manu pingebat. — 11. Pythagoras perturbationes animi lyrâ componebat.
corrigé.
1. L’éclat de la beauté se flétrit par la maladie ou par l’âge. — 2. Nous mesurons les grands hommes à la vertu, et non à la fortune. — 3. La nature a entouré et revêtu les yeux de membranes très-délicates. — 4. Les éléphants aiguisent leurs défenses contre un arbre, les rhinocéros contre un rocher. — 5. Les Grecs ont été au-dessus des Romains par l’éloquence, les Gaulois par la gloire guerrière. — 6. Les Gaulois avaient coutume de recourir à la valeur et non à la ruse pour combattre. — 7. Scipion l’Africain couronna sa gloire militaire par l’éloquence. — 8. Apollon tua le serpent Python à coups de flèches, ce qui lui valut le surnom d’Apollon Pythien. — 9. Quinctius Cincinnatus avait un champ de sept arpents, qu’il cultivait de ses propres mains. — 10. Turpilius, chevalier Romain, peintre célèbre, peignait de la main gauche. — 11. Pythagore apaisait les passions au son de la lyre.
version 81.
1. Hostes sagittâ eminùs, hastâ cominùs petimus. — 2.
Cornibus tauri, apri dentibus, morsu leones se
tutantur. — 3. Germani transiverunt Rhenum navibus
ratibusque, triginta millibus passuum infrà eum locum, ubi pons
erat perfectus. — 4. Atticus immortali memoriâ
percepta retinebat beneficia. — 5. Orodes, Parthorum
rex, Crassum imperatorem cum filio et omni exercitu Romano
delevit. — 6. Cum quinquagesimo fenore semina reddit
felicitas soli. — 7. Est oratoris proprium aptè,
distinctè, ornatè dicere. — 8. Virorum est fortium et
magnanimorum et patientium toleranter dolorem
pati. — 9. Persis in Græciam irrumpentibus, trecenti
viri delecti, missi cum Leonidâ, Lacedæmoniorum rege,
Thermopylarum angustias occupârunt. Ante certamen Spartanus
quidam uni e Persis in colloquio glorianti atque dicenti :
« Solem præ(1) jaculorum multitudine et sagittarum non
videbitis ; »
— « In umbrâ, inquit,
igitur pugnabimus. »
corrigé.
1. Nous attaquons les ennemis de loin avec la flèche, de près
avec la lance. — 2. Les taureaux se
défendent avec leurs cornes, les sangliers avec leurs
défenses, les lions avec leurs dents. — 3. Les
Germains passèrent le Rhin sur des bateaux et des radeaux, à
trente milles au-dessous de l’endroit où un pont avait été
établi. — 4. Atticus retenait avec une mémoire
infaillible les bienfaits qu’il avait reçus. — 5.
Orode, roi des Parthes, détruisit le général Crassus avec son
fils et toute l’armée Romaine. — 6. La fertilité de la
terre rend la semence avec un intérêt de cinquante pour
un. — 7. C’est le devoir de l’orateur de parler avec
convenance, avec précision, avec éclat. — 8. C’est le
propre des hommes courageux, magnanimes et patients, de
supporter la douleur avec constance. — 9. Les Perses
faisant invasion en Grèce, trois cents hommes d’élite, envoyés
avec Léonidas, roi de Sparte, occupèrent le défilé des
Thermopyles. Avant la bataille, un des Perses disant avec
forfanterie dans une entrevue : « La multitude de nos
traits et de nos flèches vous empêchera de voir le
soleil ; »
— « Eh bien ! répondit
le Spartiate, nous combattrons à l’ombre. »
§ 159. Noms de partie.
version 82.
1. Annibal æger oculis erat. — 2. India mittit psittacos toto corpore virides. — 3. Marcellus Gallorum regem, Viridomarum nomine, manu suâ occidit. — 4. Servus quidam, nomine Eunus, natione Syrus, fugitivorum exercitu in Siciliâ contracto, complures Romanorum duces superavit. — 5. Tiberio successit Caius Cæsar, cognomento Caligula. — 6. Erat Jugurtha manu promptus, et appetens gloriæ militaris. — 7. Jaso, uno pede calceatus, ad Peliam Thessaliæ regem accessit. — 8. Thrasybulo neminem præfero fide, constantiâ, magnitudine animi. — 9. Pyrrhus, Epirotarum rex, materno genere ab Achille, paterno ab Hercule fuit oriundus.
corrigé.
1. Annibal était souffrant des yeux. — 2. L’Inde envoie des perroquets dont tout le corps est vert. — 3. Marcellus tua de sa main un roi Gaulois, nommé Viridomare. — 4. Un esclave nommé Eunus, Syrien de nation, ayant rassemblé en Sicile une armée d’esclaves fugitifs, battit plusieurs généraux Romains. — 5. Tibère eut pour successeur Caïus César, surnommé Caligula. — 6. Jugurtha était brave de sa personne, et passionné pour la gloire militaire. — 7. Jason se présenta chaussé d’un seul pied devant Pélias, roi de Thessalie. — 8. Je ne mets personne au-dessus de Thrasybule pour la bonne foi, la fermeté, la grandeur d’âme. — 9. Pyrrhus, roi d’Épire, descendait d’Achille par sa mère, et par son père, d’Hercule.
§ 160. Nom du prix, de la valeur.
version 83.
1. Magno ubique pretio virtus æstimatur. — 2. Fabius
Maximus fundum suum ducentis millibus(1) vendidit. — 3. Cæsar
sexagiès sestertio margaritam mercatus est. — 4.
Violaceæ purpuræ libra denariis centum venibat. — 5.
Sapiens spem pretio non emit. — 6. Quod non opus est,
asse carum est. — 7. Sperne voluptatem : nocet
empta dolore voluptas. — 8. Achilles exanimum corpus
Hectoris auro vendidit. — 9. Multo sanguine
lacrymisque constat victoria. — 10. Romani urbem a
Gallis auro redemerunt. — 11. Augusto post Actiacam
victoriam in Italiam revertenti, occurrit inter gratulantes
opifex quidam corvum tenens, edoctum hæc dicere :
« Ave, Cæsar, victor, imperator. »
Miratus Cæsar
officiosam avem viginti millibus nummorum emit.
corrigé.
1. La vertu est estimée partout à un prix élevé. — 2.
Fabius Maximus vendit son patrimoine deux cent mille
sesterces. — 3. César acheta une perle six millions de
sesterces. — 4. La livre de pourpre violette se
vendait cent deniers. — 5. Le sage n’achète pas
l’espérance argent comptant. — 6. Ce dont on n’a pas
besoin est cher au prix d’un as. — 6. Ce dont on n’a
pas besoin est cher au prix d’un as. — 7. Méprisez la
volupté ; la volupté, achetée au prix de la douleur, est
funeste. — 8. Achille vendit à prix d’or le cadavre
d’Hector. — 9. La victoire coûte bien du sang et bien
des larmes. — 10. Les Romains rachetèrent leur ville
des Gaulois à prix d’or. — 11. Auguste revenant en
Italie après la victoire d’Actium, vit venir à lui, parmi la
foule de ceux qui le félicitaient, un artisan qui portait un
corbeau auquel il avait appris à dire : « Salut,
César, vainqueur, empereur. »
Auguste émerveillé acheta
vingt mille écus cet oiseau complimenteur.
version 84.
De Babylone.
Semiramis hanc urbem condidit, vel Belus. Murus, instructus laterculo coctili, bitumine interlitus, spatium triginta et duorum pedum in latitudinem amplectebatur ; binæ quadrigæ occurrentes sine periculo commeabant. Altitudo muri centum cubitorum eminebat spatio ; turres denis pedibus quàm murus altiores erant. Totius operis ambitus trecenta sexaginta octo stadia complectebatur. Singulorum stadiorum structura singulorum dierum opere erat perfecta. Ædificia non erant admota muris, sed ferè spatio unius jugeris(1) aberant ; pars vacua relicta colebatur serebaturque : ità obsessis alimenta ex ipsius urbis solo subministrari poterant. Euphrates interfluebat, magnæque molis crepidinibus coercebatur. Pons lapideus, flumini impositus, jungebat urbem : hic quoque inter mirabilia Orientis opera numeratus est. Arcem quoque ambitu viginti stadia complexam habebat. Triginta pedes in terram turrium fundamenta demissa erant ; ad octoginta summum munimenti fastigium perveniebat.
corrigé.
Babylone.
Cette ville fut fondée par Sémiramis ou par Bélus. Le mur d’enceinte, bâti en briques cuites liées entre elles avec du bitume, présentait une épaisseur de trente-deux pieds, sur laquelle deux chars venant à se rencontrer passaient sans encombre. Cette muraille atteignait une hauteur de cent coudées ; les tours avaient dix pieds de haut plus que la muraille. La circonférence totale de cet ouvrage était de trois cent soixante-huit stades. La construction de chaque stade avait coûté un jour de travail. Les maisons n’étaient pas contiguës aux murailles de la ville ; elles en étaient séparées par une distance d’un arpent environ ; l’espace laissé vide était cultivé et ensemencé ; ainsi quand ils étaient assiégés, ils pouvaient tirer des vivres du sol même de la ville. Elle était traversée par l’Euphrate, resserré entre des quais d’une masse imposante. Un pont de pierre, jeté sur le fleuve, réunissait les deux parties de la ville : ce pont était également cité au nombre des merveilles de l’Orient. Babylone avait aussi une citadelle de vingt stades de tour. Les fondations des tours s’enfonçaient dans le sol à une profondeur de trente pieds, et le sommet de la forteresse s’élevait à quatre-vingts pieds.
§ 161. Noms de temps.
version 85.
1. Principio rerum, gentium imperium penès erat reges. — 2. Autumno ac vere terræ crebriùs moventur. — 3. Æstate Nilus crescit. — 4. Arabes campos et montes hieme et æstate peragrant. — 5. Mense januario lactuca serenda est ; caules toto anno seri possunt. — 6. Sapiens temporibus secundis casus adversos reformidat. — 7. Centum et octo annis ante primam Olympiadem Lycurgus leges scribere instituit. — 8. Imperium, inquit Velleius historicus, ab Assyriis translatum est ad Medos abhinc annis fermè septingentis septuaginta. — 9. Corinthus capta est Olympiadis centesimæ quinquagesimæ octavæ anno tertio, Urbis conditæ sexcentesimo octavo. — 10. Homerus multis ante Hesiodum sæculis videtur fuisse. — 11. Mithridates regnavit annis sexaginta, vixit septuaginta duobus ; bella cum Romanis per quadraginta sex annos variâ victoriâ gessit. — 12. Victo et capto Jugurthâ, Marius kalendis januariis triumphavit. — 13. Apud Pythagoram, discipulis quinque annis tacendum erat ; disciplina Pythagoreorum aliquot sæcula in Italiâ Siciliâque viguit. — 14. Tertium punicum bellum quadriennio patratum est.
corrigé.
1. Dans le principe, le gouvernement des peuples appartenait à des rois. — 2. Les tremblements de terre ont lieu le plus souvent en automne et au printemps. — 3. Le Nil grossit en été. — 4. Les Arabes parcourent hiver et été les plaines et les montagnes. — 5. La laitue doit être semée au mois de janvier ; les choux peuvent être semés en toute saison. — 6. Le sage, durant les temps de prospérité, craint les retours de la fortune. — 7. Lycurgue entreprit la rédaction de ses lois cent huit ans avant la première Olympiade. — 8. L’empire passa des Assyriens aux Mèdes, dit l’historien Velléius Paterculus, il y a environ sept cent soixante-dix ans. — 9. Corinthe fut prise la troisième année de la cent cinquante-huitième Olympiade, l’an six cent huit après la fondation de Rome. — 10. Homère paraît avoir vécu plusieurs siècles avant Hésiode. — 11. Mithridate régna soixante ans, il en vécut soixante-douze ; il fit la guerre aux Romains pendant quarante-six ans avec des succès divers. — 12. Jugurtha ayant été vaincu et fait prisonnier, Marius triompha le jour des calendes de janvier. — 13. A l’école de Pythagore, les disciples devaient garder le silence pendant cinq ans ; la secte des Pythagoriciens a fleuri en Italie et en Sicile durant quelques siècles. — 14. La troisième guerre punique fut achevée en quatre ans.
version 86.
1. Imperium Græciæ fuit primò penès Athenienses ; Atheniensium potiti sunt Spartiatæ ; Spartiatas superavêre Thebani ; Thebanos Macedones vicerunt : hi ad imperium Græciæ brevi tempore adjunxerunt Asiam bello subactam. — 2. Jovis stella orbem annis duodecim conficit. — 3. Themistocles unum intrà annum optimè didicit loqui persicè. — 4. Achivi post decem annos Trojâ sunt potiti ; Trojâ excisâ, Ulysses post vicesimum annum in patriam rediit. — 5. Quinto quoque anno Sicilia censebatur. — 6. Phœnix(1) semel anno quingentesimo nascitur. — 7. Olea non continuis, sed ferè altero quoque anno fructum affert. — 8. Adherbal, quintum jàm mensem armis obsessus a Jugurthâ, præsidium a senatu Romano per legatos petivit. — 9. Rex Archelaus quinquagesimum annum Cappadociâ potiebatur ; Tiberio invisus, finem vitæ sponte vel fato implevit, et Cappadocia Romano accessit imperio. — 10. Solis et lunæ cursum in sexcentos annos præcinuit Hipparchus ; defectiones solis et lunæ prædictæ sunt in omne posterum tempus. — 11. Formicæ grana in hiemem studiosè congerunt. — 12. In Hispaniâ prope ducentos per annos Romani dimicaverunt a primis Scipionibus in Cæsarem Augustum. — 13. Apud Romanos, picturæ honos maturè contigit : Fabius Pictor ædem Salutis pinxit anno Urbis conditæ quadringentesimo et quinquagesimo ; ea pictura duravit ad Claudii principatum. — 14. In diem vivimus.
corrigé.
1. L’empire de la Grèce appartint d’abord aux Athéniens ; les Athéniens furent assujettis par les Spartiates, les Spartiates soumis par les Thébains, les Thébains vaincus par les Macédoniens : ceux-ci ajoutèrent en peu de temps à l’empire de la Grèce, l’Asie conquise par la force des armes. — 2. La planète de Jupiter accomplit sa révolution en douze ans. — 3. Il suffit d’une année à Thémistocle pour apprendre à parler parfaitement la langue persane. — 4. Les Grecs prirent Troie au bout de dix ans ; Troie détruite, Ulysse rentra dans sa patrie après vingt ans d’absence. — 5. Le recensement de la Sicile était fait tous les cinq ans. — 6. Le Phénix naît une seule fois tous les cinq cents ans. — 7. L’olivier ne donne pas du fruit tous les ans, mais à peu près tous les deux ans. — 8. Adherbal, assiégé depuis cinq mois par Jugurtha, demanda du secours par ambassadeurs au sénat Romain. — 9. Le roi Archélaüs régnait depuis cinquante ans sur la Cappadoce ; ayant encouru l’inimitié de Tibère, il mourut, soit de mort volontaire, soit par accident, et la Cappadoce fut réunie à l’empire Romain. — 10. Hipparque a calculé d’avance le cours du soleil et de la lune pour six cents ans ; les éclipses de ces deux astres ont été prédites pour toute la suite des temps. — 11. Les fourmis amassent soigneusement du grain pour l’hiver. — 12. Les Romains ont fait la guerre en Espagne pendant près de deux cents ans, depuis les premiers Scipions jusqu’à César Auguste. — 13. Chez les Romains, la peinture fut de bonne heure en honneur : Fabius Pictor peignit le temple du Salut l’an quatre cent cinquante de la fondation de Rome ; cette peinture a duré jusqu’au règne de l’empereur Claude. — 14. Nous vivons au jour le jour.
§ 162. Noms d’âge.
version 87.
1. Plato uno et octogesimo ætatis anno scribens est mortuus ; Isocrates librum quarto et nonagesimo anno scripsit, vixitque quinquennium posteà ; Leontinus Gorgias, qui magister Isocratis fuerat, centum et septem complevit annos. — 2. Euripides tragœdias scribere natus annos duodeviginti adortus est. — 3. Alcibiades annos circiter quadraginta natus diem obiit supremum. — 4. Titus Quinctius, Philippi victor, Macedonum regis, erat trium fermè et triginta annorum. — 5. Æmilius Paulus Macedoniam in potestatem populi Romani redegit ; Persen regem, Philippi filium, triumphans ante currum egit. In hâc lætitiâ duos filios amisit : minor ex his, fermè duodecim annos natus, quinque diebus ante triumphum patris ; major, quatuordecim annorum, triduo post triumphum decessit. — 6. Dionysius, Syracusarum tyrannus, major annos sexaginta natus decessit. — 7. Masinissa, Numidiæ rex, major nonaginta annis decessit ; annos natus nonaginta duos Carthaginienses vicit. — 8. Octavius, qui posteà Cæsaris et deinde Augusti cognomen assumpsit, quadrimus patrem amisit.
corrigé.
1. Platon mourut en écrivant, dans la quatre-vingt-unième année de son âge ; Isocrate écrivit un livre à quatre-vingt-quatorze ans, et il vécut encore cinq ans ; Gorgias de Léontium, qui avait été le maître d’Isocrate, vécut cent sept ans accomplis. — 2. Euripide commença à écrire des tragédies à l’âge de dix-huit ans. — 3. Alcibiade mourut âgé d’environ quarante ans. — 4. Titus Quinctius, le vainqueur de Philippe, roi de Macédoine, avait environ trente-trois ans. — 5. Paul Émile réduisit la Macédoine au pouvoir du peuple Romain ; dans son triomphe, il fit marcher devant son char le roi Persée, fils de Philippe. Au milieu de cette joie, il perdit ses deux fils : le plus jeune, âgé de douze ans environ, mourut cinq jours avant le triomphe de son père ; l’aîné, âgé de quatorze ans, trois jours après ce triomphe. — 6. Denys, tyran de Syracuse, mourut âgé de plus de soixante ans. — 7. Masinissa, roi de Numidie, mourut à plus de quatre-vingt-dix ans : à l’âge de quatre-vingt-douze ans, il remporta une victoire sur les Carthaginois. — 8. Octave, qui prit plus tard le surnom de César et ensuite celui d’Auguste, perdit son père à l’âge de quatre ans.
version 88.
Historiæ sacræ notabilia tempora.
Deus mundum creavit intrà sex dies. Mundus a Domino constitutus est abhinc ferè septem millia annorum. Abram patre Tharâ natus est, post diluvium anno millesimo et septuagesimo secundo. Abram uxor Sara dicta est : Sara septimum et vicesimum suprà centesimum annum agens decessit ; Abram implevit annos centum et quinque et septuaginta. Propheta Moyses Trojanum bellum septingentis ferè annis antecessit. Is autem per annos quadraginta populum rexit Hebræorum. Successorem habuit Jesum, qui septem et viginti annis tenuit principatum. Exinde Judæi sub judicibus fuerunt per annos trecentos septuaginta.
corrigé.
Époques remarquables de l’histoire sainte.
Dieu fit le monde en six jours ; le monde a été créé par le Seigneur il y a près de sept mille ans. Abraham, fils de Thara, naquit mille soixante-douze ans après le déluge. L’épouse d’Abraham s’appelait Sara ; elle mourut âgée de cent vingt-sept ans ; Abraham vécut cent soixante-quinze ans accomplis. Le prophète Moïse vécut environ sept cents ans avant la guerre de Troie. Il gouverna le peuple Hébreu pendant quarante ans. Il eut pour successeur Josué, qui exerça le pouvoir pendant vingt-sept ans. Les Juifs furent ensuite sous l’autorité des juges pendant trois cent soixante-dix années.
version 89.
Sequitur de notabilibus historiæ sacræ temporibus.
Post judices, mutato statu, Judæi reges habere cœperunt. Hi imperium tenuêre per annos quadringentos sexaginta usque ad Sedechiæ regnum. David et Salomon filius potentissimi regum fuêre ; hic Trojanæ urbis excidium centum et quadraginta annis antecessit. Sedechiâ regnante, oppugnati a rege Babylonio captique Judæi et in captivitatem abducti, diuturnum servitium pertulerunt. Septuagesimo post anno, Cyrus Major dedit potestatem Judæis captivis in solum patrium redeundi. Cyrus verò apud Persas et Tarquinius Superbus apud Romanos, eodem ferè tempore regnaverunt. Exinde tetrarchas habuerunt usque ad Herodem, qui fuit sub imperio Tiberii Cæsaris. Anno quinto decimo imperii Tiberii Cæsaris, ante diem decimum kalendarum aprilium, Judæi Christum cruci affixerunt.
corrigé.
Suite des époques remarquables de l’histoire sainte.
Après les juges, la forme du gouvernement fut changée, et les Juifs commencèrent à avoir des rois. Ceux-ci gardèrent le pouvoir pendant quatre cent soixante ans jusqu’au règne de Sédécias. Les plus puissants de ces rois furent David et Salomon son fils ; ce dernier est antérieur de cent quarante ans à la destruction de Troie. Sous le règne de Sédécias, les Juifs furent assiégés par le roi de Babylone ; faits prisonniers et emmenés en captivité, ils supportèrent une longue servitude. Soixante-dix ans après, Cyrus l’Ancien donna aux Juifs captifs la permission de retourner dans leur patrie. Cyrus régna chez les Perses à peu près dans le même temps que Tarquin le Superbe régnait à Rome. Les Juifs eurent ensuite des tétrarques, jusqu’à Hérode, qui vécut sous le règne de l’empereur Tibère. Pendant la quinzième année du règne de Tibère, le quinzième jour avant les calendes d’avril, le Christ fut crucifié par les Juifs.
§ 163. Noms de lieu.. — Question UBI.
version 90.
1. Quædam animantia oriuntur in terrâ, alia in aquâ, in aere alia ; omnia autem adspiratione aeris sustinentur. — 2. Athenienses in Siciliâ bellum per biennium cupidiùs quàm feliciùs gesserunt. — 3. Insula Delos in Ægeo mari posita est. — 4. Lutetia erat oppidum Parisiorum, positum in insulâ fluminis Sequanæ. — 5. Statua Semiramidis Babylone erat posita. — 6. Post Codrum nemo Athenis regnavit. — 7. Noviodunum erat oppidum Æduorum, ad ripas Ligeris opportuno loco positum. — 8. Tyriorum coloniæ pæne orbe toto diffusæ sunt, Carthago in Africâ, in Bœotiâ Thebæ, Gades ad Oceanum, Massilia in Galliâ. — 9. In lautis urbibus, sunt locis pluribus disposita sedilia e marmore, quæ ambulatione fessos juvant. — 10. Artemisia Mausoli sepulerum Halicarnassi fecit. — 11. Marcus Porcius Cato, genere Tusculanus, nomen suum, Tusculi ignobile, Romæ nobilissimum reddidit. — 12. Quadraginta millia librorum Alexandriæ in Ægypto arserunt. — 13. Conon res magnas mari gessit. — 14. Terrâ marique sunt oppugnatæ a Marcello Syracusæ. — 15. Serpentes humi repunt. — 16. Rure nihil scribo, lego verò libentissimè. — 17. Bellum parare simul et ærario parcere, domi forisque omnia curare, opinione asperius est. — 18. A Romanis nihil publicè sine auspicio nec domi nec militiæ gerebatur. — 19. Primo bello Punico, Carthaginienses classe apud insulas Ægatas a Caio Lutatio, Romano consule, superati sunt ; secundo bello punico, Marcellus prætor Annibalis exercitum ad Nolam fudit. — 20. Annibal sæpe humi noctu quiescebat inter custodias stationesque militum, militari sagulo opertus.
corrigé.
1. Certains animaux naissent sur la terre, d’autres dans l’eau, d’autres dans l’air ; mais chez tous la vie est entretenue par l’air qu’ils respirent. — 2. Les Athéniens firent la guerre en Sicile pendant deux ans avec plus d’acharnement que de succès. — 3. L’île de Délos est située dans la mer Égée. — 4. Lutèce était une ville des Parisiens, située dans une île de la rivière de Seine. — 5. Il y avait à Babylone une statue élevée à Sémiramis. — 6. Personne ne régna à Athènes après Codrus. — 7. Nevers était une ville des Éduens, située sur les bords de la Loire dans une heureuse position. — 8. Les colonies des Tyriens sont répandues dans presque tout l’univers, Carthage en Afrique, Thèbes en Béotie, Cadix sur l’Océan, Marseille en Gaule. — 9. Dans les riches cités, il y a des bancs de marbre, disposés en plusieurs endroits, où se reposent les gens fatigués de la promenade. — 10. Artémise bâtit à Halicarnasse le tombeau de Mausole. — 11. Marcus Porcius Caton était originaire de Tusculum ; son nom était obscur dans cette ville, il le rendit très-illustre à Rome. — 12. Quarante mille volumes furent consumés par un incendie à Alexandrie en Égypte. — 13. Conon a fait sur mer de grandes choses. — 14. Marcellus assiégea Syracuse par terre et par mer. — 15. Les serpents rampent sur la terre. — 16. A la campagne, je n’écris rien, mais je lis très-volontiers. — 17. Préparer la guerre et ménager en même temps le trésor public, pourvoir à tout au dedans et au dehors, est une tâche plus difficile qu’on ne croit. — 18. Les Romains ne prenaient aucune mesure d’intérêt public, ni en temps de paix ni en temps de guerre, sans avoir pris les auspices. — 19. Dans la première guerre punique, les Carthaginois furent vaincus sur mer, aux îles Égates, par Caïus Lutatius, consul Romain ; pendant la deuxième guerre punique, le préteur Marcellus battit à Nole l’armée d’Annibal. — 20. Annibal se reposait souvent par terre pendant la nuit, au milieu des postes et des sentinelles, recouvert du simple manteau militaire.
§ 164. Question QUO.
version 91.
1. Agesilaus, annorum octoginta, in Ægyptum profectus est. — 2. Antonius, victus ab Augusto navali pugnâ clarâ et illustri apud Actium, fugit in Ægyptum. — 3. Nunquàm formicæ tendunt ad inania horrea. — 4. Curius primus Romam elephantos duxit. — 5. Initio belli civilis, Cæsar secundùm Superum mare Brundusium tetendit, quò Pompeius consulesque confugerant. — 6. Romanorum primus Pompeius Judæos domuit, templumque(1) jure victoriæ ingressus est. — 7. Cato primum stipendium meruit annorum septem decemque ; adolescentulus miles profectus est ad(2) Capuam. — 8. Agamemnon, injuriam Menelai fratris ulturus, maximas copias duxit ad(2) Trojam. — 9. Abi domum, ego rus ibo. — 10. Titus Manlius Torquatus ob ingenii et linguæ tarditatem a patre rus est relegatus. — 11. Marcus Livius, ex consulatu populi judicio damnatus, hanc ignominiam ægrè ferens, rus migravit, et per multos annos et urbe et omni cœtu caruit hominum. — 12. Grues, loca calidiora petentes, mare transmittunt.
corrigé.
1. Agésilas, à l’âge de quatre-vingts ans, partit pour l’Égypte. — 2. Antoine, vaincu par Auguste à Actium dans une célèbre bataille navale, s’enfuit en Égypte. — 3. Les fourmis ne se dirigent jamais vers les greniers vides. — 4. Curius le premier amena des éléphants à Rome. — 5. Au commencement de la guerre civile, César se dirigea, en longeant la mer Supérieure, sur Brindes où Pompée et les consuls s’étaient réfugiés. — 6. Pompée est le premier des Romains qui ait soumis les Juifs et qui soit entré dans le temple du droit de la victoire. — 7. Caton fit sa première campagne à l’âge de dix-sept ans ; il partit encore fort jeune pour Capoue. — 8. Agamemnon, pour venger l’injure de son frère Ménélas, conduisit contre Troie une armée très-considérable. — 9. Va-t’en à la maison ; moi, j’irai à la campagne. — 10. Titus Manlius Torquatus fut relégué par son père à la campagne à cause de sa pesanteur d’esprit et de sa difficulté à s’exprimer. — 11. Marcus Livius fut condamné par sentence du peuple au sortir du consulat ; supportant avec peine cet affront, il se retira à la campagne, et pendant plusieurs années il ne se montra ni à la ville ni dans aucune réunion. — 12. Les grues, se dirigeant vers des climats plus chauds, traversent la mer.
§ 165. Question UNDE.
version 92.
1. Euphrates et Tigris ex Armeniæ montibus profluunt. — 2. Ganges et Indus a Caucaso monte oriuntur. — 3. Appius Claudius Caudex Pœnos Siciliâ expulit. — 4. Unguentarios Lacedæmonii urbe suâ expulerunt. — 5. Metellus ab Zamâ, quam obsidebat, discessit. — 6. Potest ex casâ vir magnus exire. — 7. Fustuarium meretur miles qui signa relinquit aut præsidio decedit. — 8. Xantippe, uxor Socratis, eodem vultu semper viderat illum exeuntem domo et revertentem. — 9. Princeps Academiæ Philo, Mithridatico bello, domo profugit, Romamque venit. — 10. Tarquinius Superbus, Româ expulsus, Cære in Etruriam exsulatum iit cum liberis suis ; mortuus est Cumis in Campaniâ. — 11. Pompeius, ad persequendos piratas missus, intrà quadragesimum diem toto mari eos expulit. — 12. Quinctius Cincinnatus ab aratro vocatus ad dictaturam venit, ac rursùs, fascibus depositis, ad eosdem juvencos et quatuor jugerum avitum hærediolum rediit.
corrigé.
1. L’Euphrate et le Tigre descendent des montagnes d’Arménie. — 2. Le Gange et l’Indus prennent leur source au mont Caucase. — 3. Appius Claudius Caudex chassa les Carthaginois de la Sicile. — 4. Les Lacédémoniens chassèrent les parfumeurs de leur ville. — 5. Métellus se retira de devant Zama, qu’il assiégeait. — 6. Il peut sortir un grand homme d’une pauvre cabane. — 7. Le soldat qui abandonne ses drapeaux ou quitte son poste mérite la bastonnade. — 8. Xantippe, épouse de Socrate, l’avait toujours vu sortir du logis et y revenir avec le même visage. — 9. Philon, le chef de l’Académie, s’enfuit de son pays pendant la guerre de Mithridate, et vint à Rome. — 10. Tarquin le Superbe, chassé de Rome, alla en exil avec ses enfants à Céré en Étrurie ; il mourut à Cumes en Campanie. — 11. Pompée, envoyé à la poursuite des pirates, les chassa de toute la mer dans les quarante jours. — 12. Quinctius Cincinnatus fut appelé de la charrue pour venir prendre possession de la dictature ; puis, après avoir déposé les faisceaux, il retourna à ses bœufs et au petit domaine de quatre arpents qu’il avait hérité de ses pères.
§ 166. Question QUA.
version 93.
1. Liber exercitum in Indiam per Libyam duxit, per loca sicca et arenosa. — 2. Judæi per orbem terrarum dispersi sunt. — 3. Nautæ audaces per omne mare currunt. — 4. Ex corde sanguis per venas in omne corpus diffunditur. — 5. Galli victores Urbem Collinâ portâ ingressi sunt ; inde in Forum pervenêre. — 6. Anguis trahit immensos orbes per humum. — 7. Quintus Marcius Philippus consul, missus adversùs Perseum, Macedonum regem, per invios saltus penetravit in Macedoniam. — 8. Marius Jugurtham per Africæ deserta persecutus est. — 9. Phebidas, dux Lacedæmonius, exercitum Olynthum ducens, iter per Thebas fecit.
corrigé.
1. Bacchus conduisit une armée dans l’Inde par la Libye, en traversant des pays arides et sablonneux. — 2. Les Juifs furent dispersés dans tout l’univers. — 3. Les matelots audacieux parcourent toute la mer. — 4. Le sang se répand du cœur dans tout le corps par les veines. — 5. Les Gaulois vainqueurs entrèrent dans Rome par la porte Colline ; de là ils se rendirent au Forum. — 6. Le serpent traîne ses longs anneaux sur le sol. — 7. Le consul Quintus Marcius Philippus, envoyé contre Persée, roi de Macédoine, pénétra dans ce royaume par des gorges impraticables. — 8. Marius poursuivit Jugurtha à travers les déserts de l’Afrique. — 9. Phébidas, général lacédémonien, conduisant une armée à Olynthe, passa par Thèbes.
§ 167. Observations sur les noms de lieu.
version 94.
1. Archias poeta Antiochiæ natus est, loco nobili, celebri quondàm urbe et copiosâ atque eruditissimis hominibus affluenti. — 2. Cæsar Massiliam, in Galliarum urbem, pervenit. — 3. Jugurtha Thalam pervenit, in oppidum magnum et opulentum. — 4. Alexander ad urbem Celænas exercitum admovit. — 5. Primus urbem(1) Romam armatus ingressus est Lucius Cornelius Sylla. — 6. Evander ab Arcadiæ urbe Pallanteo in Italiam venit. — 7. Philippus, rex Macedonum, Thebis Triennio obses habitus est in domo Epaminondæ. — 8. Caricas in Albense rus e Syriâ intulit Lucius Vitellius, qui posteà censor fuit. — 9. Video aliquem a nobis egredientem foràs. — 10. Apud Herodotum, patrem historiæ, et apud Theopompum sunt innumerabiles fabulæ. — 11. Thalia apud Hesiodum Charis est, apud Homerum Musa. — 12. Æschines in ipso Demosthene quædam(2) reprehendit. — 13. Apud antiquissimos Romanorum, neque generi neque pecuniæ præstantior honos tribui quàm ætati solitus erat ; majoresque natu a minoribus colebantur ad deûm prope et parentum vicem ; a convivio quoque redeuntes senes a minoribus domum deducebantur : eum morem Romani à Lacedæmoniis videntur accepisse.
corrigé.
1. Le poëte Archias naquit à Antioche, lieu célèbre, ville autrefois populeuse, riche, et remplie d’hommes très-instruits. — 2. César arriva à Marseille, ville des Gaules. — 3. Jugurtha parvint à Thala, ville riche et considérable. — 4. Alexandre fit marcher son armée sur la ville de Célènes. — 5. Lucius Cornélius Sylla est le premier qui soit entré en armes dans la ville de Rome. — 6. Évandre vint en Italie de Pallantée, ville d’Arcadie. — 7. Philippe, roi de Macédoine, fut gardé trois ans comme otage à Thèbes, dans la maison d’Épaminondas. — 8. L’espèce de figues appelées cariques fut importée de Syrie dans la campagne d’Albe par Lucius Vitellius, celui qui fut ensuite censeur. — 9. Je vois quelqu’un sortir de chez nous — 10. Il y a des fables innombrables dans Hérodote, le père de l’histoire, et dans Théopompe. — 11. Thalie est une des Grâces dans Hésiode, une des Muses dans Homère. — 12. Eschine reprend certaines fautes dans Démosthène lui-même. — 13. Chez les plus anciens Romains, ni la naissance ni la fortune n’obtenaient une considération plus distinguée que l’âge ; les vieillards étaient honorés par les jeunes gens presque comme des dieux et des pères ; ils étaient même, quand ils revenaient d’un repas, reconduits chez eux par les jeunes gens : les Romains paraissent avoir emprunté cet usage aux Lacédémoniens.
version 95.
De adventu Trojanorum in Italiam.
Ilio ab Achivis exciso, Æneas, deos penates patremque Anchisen humeris gestans, nec non et parvulum filium manu trahens, Trojâ noctu excessit, et oraculi admonitu Italiam petivit, quò longâ et periculosâ navigatione, per diversas terrarum oras, post septem annos demùm pervenit. Magnis cum opibus pluribusque sociis utriusque sexûs a Trojâ digressus, primùm in Thraciam appulit ; inde ad insulam Delum provectus est. Multa maria permensus, in Siciliam pervenit, ubi patrem Anchisen amisit ; porrò ex Siciliâ in Africam tempestate est ejectus. Deinde appulsus ad Italiæ promontorium, situm in Baiano sinu, circà Averni lacum, Cumæam sibyllam sciscitatum venit de statu fortunarum suarum. Postremò in Latium appulso miseriarum errorumque finis adsuit.
corrigé.
Arrivée des Troyens en Italie.
Après la ruine d’Ilion par les Grecs, Énée, portant ses dieux pénates et son père Anchise sur ses épaules, et traînant par la main son fils en bas âge, sortit de Troie pendant la nuit, et, d’après l’avis d’un oracle, se dirigea vers l’Italie, où il parvint enfin, au bout de sept ans, par une longue et périlleuse navigation, en touchant successivement les bords de diverses contrées. Parti de Troie avec de grandes richesses et un grand nombre de compagnons de l’un et de l’autre sexe, il débarqua d’abord en Thrace, d’où il alla aborder à l’île de Délos. Après avoir traversé plusieurs mers, il arriva en Sicile, où il perdit son père Anchise ; de la Sicile, il fut jeté par une tempête sur la côte d’Afrique. Puis ayant abordé à un promontoire d’Italie, situé dans le golfe de Baies, non loin du lac Averne, il alla consulter la sibylle de Cumes sur l’état de sa fortune. Enfin, ayant débarqué dans le Latium, il y trouva la fin de ses maux et de ses courses errantes.
version 96.
Imperii Romani trojana origo.
Trojani in Latio consedêre, ubi Æneas urbem Lavinium condidit, ità appellatam ab nomine uxoris Laviniæ, Latini regis filiæ. Triginta post annos, Ascanius, Æneæ filius, abundante jàm Lavinii multitudine, novam urbem sub monte condidit, in iis locis ubi pater albam suem triginta porculos albos enixam invenerat. Huic urbi Albæ(1) Longæ nomen est inditum. Albâ oriundi fuerunt Romulus et Remus, Marte deo et Rheâ Silviâ, Vestali virgine, geniti. Roma autem a Romulo condita est post Trojæ excidium anno trecentesimo nonagesimo quarto, ante Christum septingentesimo quinquagesimo quarto, secundo anno Olympiadis septimæ, abhinc annis fermè bis mille et sexcentis decem.
Corrigé.
Origine troyenne de l’empire Romain.
Les Troyens s’établirent dans le Latium, où Enée fonda la ville de Lavinium, ainsi appelée du nom de son épouse Lavinie, fille du roi Latinus. Trente ans après, la population commençant à devenir surabondante à Lavinium, Ascagne, fils d’Énée, fonda une nouvelle ville au pied d’une montagne, dans un endroit où son père avait trouvé une truie blanche, qui venait de mettre bas trente petits cochons blancs. Cette ville fut appelée Albe la Longue. Romulus et Rémus, fils du Dieu Mars et de Rhéa Silvia, vierge Vestale, furent originaires d’Albe. Rome fut fondée par ruine Romulus trois cent quatre-vingt-quatorze ans après la de Troie, sept cent cinquante-quatre ans avant Jésus-Christ, la deuxième année de la septième Olympiade, il y a environ deux mille six cent dix ans.
version 97.
De magistratibus Romanis.
Consules in locum regum successerunt, summo imperio domi militiæque præditi ; annuam habebant potestatem ; idibus martiis magistratum inibant ; consulibus anteibant lictores cum fascibus duodecim.
Nono anno post reges exactos, nova Romæ dignitas est creata, quæ dictatura appellata est. Dictatores ad tempus sumebantur ; sex mensibus in magistratu erant ; at multi intrà vicesimum diem dictaturâ se abdicaverunt. Dictatori lictores anteibant viginti quatuor.
Consulatus et dictatura primò penès patricios solos fuêre. Mox et suos magistratus plebs habere voluit, creavitque sex tribunos ad libertatem suam adversùm nobilitatis superbiam defendendam. Tribuni plebis sacrosancti habebantur. Sæpe autem nec verè nec sapienter populares fuêrunt. Tribunitiam potestatem Marcus Tullius pestiferam Judicavit ; nàm in seditione nata, ad seditionem nata videbatur.
corrigé.
Sur les magistrats Romains.
Les rois furent remplacés par les consuls, investis du pouvoir suprême en temps de paix et en temps de guerre ; leur pouvoir durait un an ; ils entraient en charge le jour des ides de mars ; devant les consuls marchaient douze licteurs portant des faisceaux.
Neuf ans après l’expulsion des rois, une nouvelle dignité fut créée à Rome ; elle s’appela dictature. Les dictateurs étaient élus temporairement ; ils restaient six mois en charge ; mais plusieurs se démirent de la dictature dans les vingt jours. Le dictateur marchait précédé de vingt-quatre licteurs.
Le consulat et la dictature appartinrent d’abord exclusivement aux patriciens. Mais bientôt le peuple voulut avoir aussi ses magistrats, et il créa six tribuns pour défendre sa liberté contre l’orgueil de la noblesse. La personne des tribuns du peuple était réputée inviolable. Mais souvent ils ne furent ni de vrais ni de sages amis du peuple. Cicéron a jugé pernicieuse la puissance tribunitienne ; en effet, née au milieu d’une sédition, elle paraissait née pour la sédition.
version 98.
Sequitur de magistratibus Romanis.
Anno trecentesimo altero post Urbem conditam, a consulibus ad decemviros translatum est imperium. Decemviri, ad constituendas leges creati, imperium in annum acceperunt, neque eo anno ulli alii magistratus in Republicâ fuêre. Primò modestè se in eo honore gesserunt : legibus condendis operam dabant ; quarè in alterum quoque annum eumdem magistratum accepêre. Sed eo finito, magistratum noluerunt deponere, et in tertium annum retinuerunt, exercueruntque summâ vi et superbiâ. Sed Appii Claudii libidine plebs incitata, coegit decemviros abdicare se magistratu, imperiumque ad consules rediit.
corrigé.
Suite des magistrats Romains.
L’an trois cent un après la fondation de Rome, le pouvoir fut transféré des consuls aux décemvirs. Les décemvirs, nommés pour rédiger un code de lois, reçurent le pouvoir pour un an, et pendant cette année, il n’y eut pas d’autres magistrats dans la République. Ils se comportèrent d’abord avec modération dans l’exercice de cet honneur : ils travaillaient à la rédaction des lois ; aussi reçurent-ils la même magistrature pour une seconde année. Mais à la fin de cette année, ils ne voulurent pas déposer le pouvoir ; ils se gardèrent pour une troisième année et l’exercèrent avec une violence et un orgueil extrême. Mais le peuple, soulevé par un attentat odieux d’Appius Claudius, contraignit les décemvirs à se démettre de leur autorité, et le pouvoir revint aux consuls.
version 99.
Sequitur de magistratibus Romanis.
Anno trecentesimo decimo post Urbem conditam, tribuni militum pro consulibus creati sunt. Aliquot annis res populi Romani domi militiæque per eos magistratus administratæ sunt.
Anno sequente, censuræ initium fuit. Censura primò per quinquennium gerebatur, posteà anni et sex mensium spatio finita est. Appius Claudius Cæcus censuram solus omni quinquennio obtinuit. Morum disciplinæque romanæ penès censores regimen erat.
Annis ferè octoginta post censuræ initium, prætura cœpit : eodem anno plebeiis aditus ad consulatum patuit. Prætores duo ex patribus primò creati sunt ; eorum erat jurisdictioni præesse. Numero deinde ampliato, et ductabant exercitus, et regebant provincias. Prætoribus anteibant lictores cum fascibus bini.
corrigé.
Suite des magistrats Romains.
L’an trois cent dix après la fondation de Rome, les consuls furent remplacés par des tribuns militaires. Les affaires du peuple Romain dans la paix et dans la guerre furent administrées pendant quelques années par ces nouveaux magistrats.
L’année suivante vit commencer la censure. Elle s’exerçait d’abord pendant cinq ans, plus tard elle fut réduite à une durée de dix-huit mois ; Appius Claudius Cécus est le seul qui garda la censure pendant les cinq ans complets. Aux censeurs appartenait la surveillance des mœurs et le maintien de la discipline romaine.
La préture commença environ quatre-vingts ans après l’institution de la censure : la même année, le consulat devint accessible aux plébéiens. Les deux préteurs étaient tirés primitivement de l’ordre des patriciens ; c’était à eux de présider à l’administration de la justice. Dans la suite, leur nombre ayant été augmenté, ils étaient chargés du commandement des armées et du gouvernement des provinces. Devant chaque préteur marchaient deux licteurs portant des faisceaux.
Version 100.
Campaniæ situs.
Omnium non modò Italiâ, sed toto orbe terrarum, pulcherrima Campaniæ plaga est. Nihil mollius cœlo, nihil uberius solo : bis floribus vernat. Nihil hospitalius mari. Hìc illi nobiles portus, Caieta, Misenus, et tepentes fontibus Baiæ ; Lucrinus et Avernus, quædam maris otia. Hìc amicti vitibus montes, Gaurus, Falernus, Massicus, et pulcherrimus omnium Vesuvius, Ætnæi ignis imitator. Urbes ad mare Formiæ, Cumæ, Puteoli, Neapolis, Herculaneum, Pompeii, et ipsa caput urbium Capua, quondàm inter tres maximas, Romam Carthaginemque, numerata. Sed crebrò solum movetur. Terræ motibus haustæ sunt aut obrutæ urbes fecundissimâ illâ Campaniæ orâ.
corrigé.
Description de la Campanie.
Il n’y a pas, non-seulement en Italie, mais encore dans tout l’univers, de côte plus belle que celle de la Campanie. Rien de plus doux que son climat, de plus fertile que son sol ; il voit éclore deux fois les fleurs du printemps. Rien de plus hospitalier que sa mer. Là sont ces ports fameux, Caiète, Misène, et Baies aux sources d’eau tiède, et le Lucrin, et l’Averne, qui semblent des asiles où la mer vient se reposer. Là s’élèvent ces montagnes couronnées de vignobles, le Gaurus, le Falerne, le Massique, et la plus belle de toutes, le Vésuve, qui rivalise avec les feux de l’Etna. Sur la mer sont les villes de Formies, de Cumes, de Pouzzoles, de Naples, d’Herculanum, de Pompéii, et Capoue elle-même, leur capitale, comptée autrefois comme une des trois plus grandes villes du monde avec Rome et Carthage. Mais le sol y tremble souvent ; des villes ont été englouties ou ensevelies par des tremblements de terre sur cette côte si féconde de la Campanie.
version 101.
De Ægypto.
Multa in Ægypto mira sunt. In quodam lacu Chemmis insula, lucos silvasque et Apollinis grande sustinens templum, natat, et quòcumque venti agunt, pelitur. Pyramides tricenûm pedum lapidibus exstructæ ; maxima earum quatuor ferè soli jugera suâ sede occupat, pedes quadringentos et sexdecim in altitudinem erigitur. Mœris, aliquandò campus, nunc lacus, viginti millia passuum in circuitum patens, altus et magnarum navium capax. Psammetichi opus Labyrinthus, domos ter mille et regias duodecim perpetuo parietis ambitu amplexus, marmore exstructus ac tectus, unum aditum habet, intùs pæne innumerabiles vias, multis ambagibus hùc et illùc remeantibus.
Apis populorum omnium numen est, bos niger, certis maculis insignis, et caudâ linguâque dissimilis aliorum. Rarò nascitur, diesque, quo gignitur, genti maximè festus est ; eumdem morbo aut forte exstinctum sepelire ac lugere solemne est.
corrigé.
L’Égypte.
Il y a en Égypte plusieurs merveilles : dans un certain lac, l’île flottante de Chemmis, qui porte des bois sacrés, des forêts, et un vaste temple d’Apollon, et qui va çà et là, selon qu’elle est poussée par les vents ; les Pyramides, construites en pierres de trente pieds ; la plus grande occupe un emplacement de près de quatre arpents, et s’élève à une hauteur de quatre cent seize pieds ; l’ancienne plaine de Mœris, transformée aujourd’hui en un lac de vingt mille pas de tour et assez profond pour porter de gros vaisseaux ; le Labyrinthe, ouvrage de Psammétichus, renfermant trois mille maisons et douze palais dans une muraille qui forme une enceinte continue ; il est bâti et couvert en marbre ; il a une seule entrée ; mais il renferme dans l’intérieur des routes presque innombrables dont les mille détours vont et reviennent en tous sens.
Apis est le dieu qu’adore toute la nation ; c’est un bœuf noir, marqué de certaines taches déterminées, et différent des autres bœufs par la queue et la langue. Il naît rarement, et le jour de sa naissance est une grande fête pour les Égyptiens. S’il vient à mourir de maladie ou par accident, c’est une coutume sacrée de l’ensevelir et d’en porter le deuil.
Chapitre VI.
Compléments des adverbes et des interjections.
§ 168. Adverbes de quantité.
version 102.
1. Pax plurimùm gaudii affert. — 2. Mala exempla multùm mali faciunt. — 3. Quantùm vini Antonius exhauriebat ! — 4. Amicorum nunquàm cuiquam satis est. — 5. Metellus, ad bellum Jugurthinum profecturus, parabat arma, tela, equos ; ad hoc, commeatuum affatim ; denique omnia, quæ bello usui esse solent. — 6. Sol matutino tempore et vergens ad occasum minùs virium habet. — 7. Ager aquosus plùs stercoris quærit, siccus minùs.
corrigé.
1. La paix apporte beaucoup de joie. — 2. Les mauvais exemples font beaucoup de mal. — 3. Combien de vin absorbait Antoine ! — 4. Personne n’a jamais assez d’amis. — 5. Métellus, devant partir pour la guerre contre Jugurtha, préparait des armes, des traits, des chevaux, en outre une quantité suffisante de vivres, et toutes les autres choses que la guerre a coutume d’exiger. — 6. Le soleil a moins de force le matin, et quand il approche de son coucher. — 7. Un sol humide demande plus de fumier, un terrain sec en demande moins.
§ 169. Adverbes de lieu et de temps.
version 103.
1. Ubi terrarum fraudi, audaciæ, impietati honos
habetur ? — 2. Lacedæmone multùm honoris ætati
tribuebatur ; nusquàm terrarum locum honoratiorem senectus
habuit. — 3. Quò amentiæ progrediuntur homines
cupidinibus accensi ? — 4. Obviàm eundum est
audaciæ improborum. — 5. Delphinus hominem non
expavescit ; obviàm navigiis venit. — 6. Syllæ
voluntati nullus obviàm ire audebat. — 7. Galba
imperator natus est prope Terracinam. — 8. Luna ex
omnibus stellis proximè terram est. — 9. Homines
benefici proximè Deum accedunt. — 10. Cæsar proximè
hostium castris castra communivit. — 11. Insulæ
Fortunatæ non procul a Gadibus sitæ sunt. — 12. Cato
fuit asperi procul dubio animi et linguæ acerbæ. — 13.
Cæsar locum castris delegit ab Avarico longè millia passuum
sexdecim. — 14. Æneas apud Virgilium, Iliacas pugnas
tabulâ pictas conspiciens, et Trojanos agnoscens proceres,
exclamat : « En Priamus ! »
. — 15.
Post primum Punicum bellum, Romanis vix quadriennii requies
fuit ; et ecce alterum bellum, minus quidem spatio, sed
cladium atrocitate terribilius.
Corrigé.
1. En quel lieu du monde la fraude, l’audace, l’impiété sont-elles en honneur ? — 2. On avait à Lacédémone beaucoup de considération pour l’âge ; en aucun pays du monde la vieillesse n’a eu un séjour plus honoré. — 3. A quel degré de folie en viennent les hommes enflammés par les passions ? — 4. Il faut tenir tête à l’audace des méchants. — 5. Le dauphin n’a pas peur de l’homme ; il va au-devant des navires. — 6. Personne n’osait résister à la volonté de Sylla. — 7. L’empereur Galba naquit près de Terracine. — 8. De toutes les étoiles, la lune est la plus rapprochée de la terre. — 9. Les hommes bienfaisants sont à une très-petite distance de la divinité. — 10. César campa à une très-petite distance du camp des ennemis. — 11. Les îles Fortunées sont situées non loin de Gadès. — 12. Caton fut sans aucun doute d’un caractère âpre, et d’une langue mordante. — 13. César choisit un emplacement pour camper à une distance de seize milles de Bourges. — 14. Dans Virgile, Énée voyant les combats livrés à Troie représentés> sur un tableau, et reconnaissant les chefs troyens, s'écrie : « Voici Priam ! » — 15. Après la première guerre punique, les Romains eurent à peine quatre ans de repos ; et voilà aussitôt une nouvelle guerre, moins longue il est vrai, mais plus terrible par l’horreur des désastres qu’elle entraîna.
version 104.
1. Cæsar pridiè kalendas januarias ab oppido Bi[illisible chars][texte coupé]cte profectus est. — 2. Pompeius pridiè natalem [illisible chars][texte coupé]m interemptus est. — 3. Appius Claudius in cen[illisible chars][texte coupé]â viam usque Brundusium lapide stravit, unde illa [illisible chars][texte coupé]ia dicta est. — 4. Pistores Romæ non fuêre ad [illisible chars][texte coupé]sicum usque bellum. — 5. Armenia a Cappa[illisible chars][texte coupé]iâ usque mare Caspium undeciès centum millia patet ; sed in latitudinem millia passuum septir[illisible chars][texte coupé] genta porrigitur. — 6. Cicero enumeravit usque Thale Milesio philosophorum sententias de natur[illisible chars][texte coupé] deorum. — 7. Mulier in Indiâ unà cum viro mortuo i [illisible chars][texte coupé] rogum viva imponebatur. — 8. Evander Arcas, Mer[illisible chars][texte coupé]curii et Carmentis nymphæ filius, simul cum matr[illisible chars][texte coupé] in Italiam venit. Primus omnium Italicos homines le [illisible chars][texte coupé] gere et scribere edocuit ; idemque fruges in Græci [illisible chars][texte coupé] primùm inventas ostendit, serendique usum edocui [illisible chars][texte coupé] terræque excolendæ gratiâ primus boves in Italiâ junxi [illisible chars][texte coupé]
corrigé.
1. César partit de la ville d’Autun la veille des ca[illisible chars][texte coupé]lendes de janvier. — 2. Pompée fut tué la veille d[illisible chars][texte coupé] jour anniversaire de sa naissance. — 3. Appius Clau[illisible chars][texte coupé]dius, dans sa censure, fit faire une route pavée qu[illisible chars][texte coupé] allait jusqu’à Brindes, et qui fut, de son nom, appelée voie Appienne. — 4. Il n’y eut pas de boulangers à Rome jusqu’au temps de la guerre contre Persée. — 5. L’Arménie, depuis la Cappadoce jusqu’à l[illisible chars][texte coupé] mer Égée, a une longueur de onze cents milles ; sa largeur est de sept cent mille pas. — 6. Cicéron [illisible chars][texte coupé] énuméré les opinions des philosophes sur la nature de dieux, à partir de Thalès de Milet. — 7. Dans l’Inde la femme était mise toute vivante sur le bûcher avec son époux mort. — 8. L’Arcadien Évandre, fils de Mercure et de la nymphe Carmente, vint en Italie avec sa mère. Il apprit le premier aux habitants de l’Italie à lire et à écrire ; c’est lui encore qui leur fit connaître le blé, découvert en Grèce pour la première fois, et leur apprit l’usage d’ensemencer ; le premier en Italie, il attela des bœufs pour cultiver la terre.
§ 170. Adverbes de manière.
version 105.
1. Dicendum est ad veritatem accommodatè. — 2. Primum oratoris officium est, dicere ad persuadendum accommodatè. — 3. Scribendum est ad rerum dignitatem aptè. — 4. Cothurni laus est ad peden aptè convenire. — 5. Debemus vivere fideliter, vitæ hominum amicè. — 6. Summum, aiebat Zeno, est bonum cum naturâ consentaneè vivere. — 7. Saguntini, in antiquam sedem a Scipione restituti, hujus beneficii ergò coronam auream in Capitolio posuerunt. — 8. Instar refectionis existimamus mutationem laboris.
corrigé.
1. Il faut parler conformément à la vérité. — 2. Le premier devoir de l’orateur est de parler d’une manière propre à persuader. — 3. On doit proportionner son style à la dignité du sujet. — 4. Le mérite du brodequin, c’est de s’adapter exactement au pied. — 5. Nous devons dans notre vie nous montrer fidèles, et dévoués au bonheur de l’humanité. — 6. Le souverain bien, disait Zénon, consiste à vivre d’accord avec la nature. — 7. Les Sagontins, rétablis par Scipion dans leur antique demeure, consacrèrent une couronne d’or dans le Capitole en reconnaissance de ce bienfait. — 8. Nous considérons le changement de travail comme une sorte de repos.
§ 171. Interjections.
version 106.
1. Orator Marcus Crassus, oratione habitâ, cum febri domum
rediit, eoque morbo paucis post diebus decessit. Marcus Tullius,
mortem improvisam referens illius viri, exclamat : « O
fallacem hominum spem, fragilemque fortunam et inanes nostras
contentiones ! »
— 2. Tiberius die quodam,
senatu egressus, exclamavit : « O homines in
servitutem paratos ! »
— 3. O singularem
animum ac spiritum populi Romani !
o populum
dignum orbis imperio, dignum et admiratione hominum ac deorum
favore ! — 4. Numantini, obsessi a Romanis et
fame pressi, in ultimam rabiem furoremque conversi, seque
patriamque ferro et veneno et igne peremerunt : macte
fortissimam et meo judicio beatissimam in ipsis malis
civitatem !
corrigé.
1. L’orateur Marcus Crassus, après avoir prononcé un discours,
revint chez lui avec la fièvre, et succomba en peu de jours à
cette maladie. Cicéron s’écrie en rapportant la mort imprévue de
ce personnage : « O trompeuses espérances des
hommes ! ô fragilité de la fortune ! ô vanité de nos
efforts ! »
— 2. Tibère s’écria un jour en
sortant du sénat : « O hommes faits pour la
servitude ! »
— 3. O courage, ô grandeur
d’âme extraordinaire du peuple Romain ! ô peuple digne de
l’empire du monde, digne de l’admiration des hommes et de la
faveur des dieux ! — 4. Les Numantins, assiégés
par les Romains et réduits à la famine, s’abandonnèrent au
dernier degré de la rage et de la fureur ; ils
s’exterminèrent, eux et leur patrie, par le fer, par le poison,
par les flammes : honneur à toi, peuple magnanime, peuple à
mes yeux très-digne d’envie au milieu même de ton
malheur !
version 107.
De quinque(1) stellis errantibus.
Saturni stella a terrâ abest plurimùm ; triginta ferè annis cursum suum conficit. In suo cursu multa mirabiliter efficit, tùm antecedendo, tùm retardando, tùm vespertinis temporibus delitescendo, tùm matutinis rursùm se aperiendo. Infrà autem hanc propiùs a terrâ Jovis stella fertur, eaque eumdem duodecim signorum orbem annis duodecim conficit, easdem efficit in cursu varietates. Huic autem proximè, inferiorem orbem tenet stella Martis, eaque circiter quatuor et viginti mensibus eumdem lustrat orbem. Infrà hanc autem stella Mercurii est, quæ anno ferè signiferum lustrat orbem, neque unquàm a sole longiùs unius signi intervallo discedit, tùm antevertens, tùm subsequens. Infima est quinque errantium terræque proxima stella Veneris, quæ tùm antegreditur solem, tùm subsequitur. Ea cursum anno conficit, neque unquàm ab sole duorum signorum intervallo longiùs discedit, tùm antecedens, tùm subsequens.
corrigé.
Les cinq planètes.
La planète de Saturne est la plus éloignée de la terre ; elle achève sa révolution en trente années environ. Elle produit dans sa course plusieurs phénomènes remarquables ; elle est tantôt en avance, tantôt en retard ; tantôt elle se cache sur le soir et se montre de nouveau sur le matin. Au-dessous de celle-ci, et plus près de la terre, roule la planète de Jupiter ; elle met douze ans à parcourir le même cercle des douze signes du zodiaque, et présente dans sa marche les mêmes variations. Mars décrit son orbite dans la région immédiatement inférieure, et parcourt le même cercle dans l’espace d’environ vingt-quatre mois. Au-dessous de cette dernière est la planète de Mercure, qui met un an à peu près à parcourir le zodiaque, et qui ne laisse jamais entre elle et le soleil plus d’un signe d’intervalle, tantôt le devançant, et tantôt venant après lui. La moins élevée et la plus rapprochée de la terre des cinq étoiles errantes, c’est Vénus, qui tantôt précède et tantôt suit le soleil. Elle achève sa course en un an ; il n’y a jamais entre elle et le soleil un intervalle de plus de deux signes, soit qu’elle marche devant, soit qu’elle vienne après.
Chapitre VII.
Des pronoms.
§ 172. Pronoms ME, MOI, TE, TOI, NOUS, VOUS, LE, LA, LES, LUI, LEUR.
version 108.
1. Mundus Deo paret, et huic obediunt maria terræque. — 2. Patria communis est omnium nostrûm parens. — 3. Non est utilis nobis futurarum rerum scientia. — 4. Tibi maximas ago gratias ; me doces scientiam perutilem. — 5. Mihi tecum luctandum est : vel vincam te, vel vincar abs te. — 6. Porsenâ Romam obsidente cum Etruscorum exercitu, Mucius solus in castra regis venit, eumque interficere conatus est. — 7. Juno Tiresiam luminibus orbavit, sed Jupiter futurorum ei scientiam tribuit. — 8. Falarica erat Saguntinis missile telum hastili abiegno : id stuppâ circumligabant linebantque pice, mittebantque accensum ; ferrum autem tres longum habebat pedes. — 9. Camillus, Gallorum Senonum gente deletâ, incensam ab eis Urbem restituit. — 10. Condiunt Ægyptii mortuos, et eos(1) domi servant. — 11. Apollo Daphnen, Penei fluminis filiam, amavit et in laurum commutavit. — 12. Pacis ferre conditiones est victoris ; accipere, victi. — 13. Exercitus Appii Claudii potuit vincere hostem, sed noluit. — 14. Deum colere, precari venerarique debemus.
corrigé.
1. Le monde obéit à Dieu, et la terre et la mer lui sont soumises. — 2. La patrie est notre mère commune à tous. — 3. La connaissance de l’avenir ne nous est pas utile. — 4. Je vous rends grâces de tout mon cœur : vous m’enseignez une science fort utile. — 5. Je dois lutter avec vous : je vous vaincrai ou je serai vaincu par vous. — 6. Porsenna faisant le siége de Rome avec une armée Étrusque, Mucius se rendit seul au camp du roi, et entreprit de le tuer. — 7. Junon priva Tirésias de la vue, mais Jupiter lui accorda la connaissance de l’avenir. — 8. Les Sagontins avaient une sorte de trait à hampe de sapin, appelé falarique ; ils l’entouraient d’étoupe, l’enduisaient de poix, et le lançaient tout enflammé ; le fer de ce projectile avait trois pieds de long. — 9. Camille, ayant détruit la nation des Gaulois Sénonais, releva la ville de Rome brûlée par eux. — 10. Les Égyptiens embaument les morts, et les gardent dans leurs maisons. — 11. Apollon aima Daphné, fille du fleuve Pénée, et la métamorphosa en laurier. — 12. C’est au vainqueur à dicter les conditions de la paix, c’est au vaincu à les recevoir. — 13. L’armée d’Appius Claudius put vaincre l’ennemi ; mais elle ne le voulut pas. — 14. Nous devons honorer Dieu, le prier et l’adorer.
§ 173. Pronoms EN, Y.
version 109.
1. Humanæ res sunt mutabiles ; earum est dominatrix fortuna. — 2. Olynthum Philippus obsedit, eâque potitus est. — 3. Delphinus, homini amicum animal, eum non expavescit. — 4. Ubique est invidia ; ei etiam obnoxia est virtus. — 5. Oportet iracundiam refrænare, et impetus ejus inhibere ; cedere ei non debemus. — 6. Sol mundum omnem luce suâ complet, ab eoque luna illuminatur. — 7. Non inopes vitæ, sed prodigi sumus. — 8. Quidam alienis malis lætantur ac gestiunt. — 9. Demaratus, locuples mercator, Tarquinii Prisci regis pater, habitabat Corinthi in Peloponneso. Inde profectus est, Cypseli tyrannidem fugiens, et Tarquinios, in urbem Etruriæ florentissimam, migravit, ibique suas fortunas constituit. Ipse Tarquinius, urbe Tarquiniis profectus, Romam petiit, ibique regnum assecutus est.
corrigé.
1. Les choses humaines sont changeantes ; la fortune en est la maîtresse souveraine. — 2. Philippe assiégea Olynthe et s’en empara. — 3. Le dauphin est un animal qui aime l’homme ; il n’en a pas peur. — 4. L’envie est partout ; la vertu même y est exposée. — 5. Il faut mettre un frein à la colère, et en réprimer les transports ; nous ne devons pas y céder. — 6. Le soleil remplit tout l’univers de sa lumière ; la lune en reçoit sa clarté. — 7. Nous ne sommes pas pauvres de vie, nous en sommes prodigues. — 8. Certaines gens se réjouissent des maux d’autrui et en sont heureux. — 9. Démarate, riche marchand, père du roi Tarquin l’Ancien, habitait à Corinthe dans le Péloponnèse. Il en partit pour échapper à la tyrannie de Cypsélus, se réfugia à Tarquinies, ville d’Étrurie très-florissante, et y établit sa fortune. Tarquin lui-même, parti de la ville de Tarquinies, vint à Rome, et y parvint au trône.
§ 174. Pronoms SE, SOI.
version 110.
1. Acriter pro patriâ se morti offert vir fortis. — 2. Pro salute civium voluntariæ se neci obtulerunt Thebis Menœceus, Athenis Codrus, Romæ Curtius et Mures duo Decii. — 3. Philippo mos erat periculis se temerè offerre. — 4. Alexander Macedo se diis æquabat. — 5. Prusias, Bithyniæ rex, libertum se populi Romani dicebat. — 6. Pulchrum est sufficere sibi neque ex fortunâ pendere. — 7. Sibi non cavere et aliis consilium dare turpe est. — 8. Dies festus Dianæ Syracusis per triduum agebatur. — 9. Turpiter factum celari non potest. — 10. Autumno thus legitur. — 11. Tempus opportunum appellatur occasio. — 12. Aer movetur nobiscum. — 13. Pavor se in venas sontis insinuat. — 14. Terra se circùm axem convertit. — 15. Inter se venti cum magno fragore concurrunt. — 16. Stulti se invicem laudare amant. — 17. Conjurati in senatu furtim inter se adspiciebant. — 18. Galli, inter se cohortati, prælium adversùs Cæsarem commiserunt. — 19. Brutus consul et Aruns, Tarquinii filius, invicem se occiderunt. — 20. Prodesse nter se homines possunt.
corrigé.
1. L’homme de cœur s’expose résolûment à la mort pour son pays. — 2. Ménécée à Thèbes, Codrus à Athènes, à Rome Curtius et les deux Décius Mus se sont offerts à la mort pour le salut de leurs concitoyens. — 3. C’était la coutume de Philippe de s’exposer inconsidérément aux périls. — 4. Alexandre de Macédoine s’égalait aux dieux. — 5. Prusias, roi de [illisible chars][texte coupé]thynie, se disait l’affranchi du peuple Romain. — 6. Il est beau de se suffire, et de ne pas dépendre de la fortune. — 7. Il est honteux de ne pas savoir se conduire soi-même, et de donner conseil aux autres. — 8. La fête de Diane se célébrait à Syracuse pendant trois jours. — 9. Une action honteuse ne se peut cacher. — 10. L’encens se récolte en automne. — 11. Le temps favorable s’appelle occasion. — 12. L’atmosphère se [illisible chars][texte coupé]eut avec nous. — 13. La crainte se glisse dans les [illisible chars][texte coupé]eines du coupable. — 14. La terre tourne autour de son axe. — 15. Les vents s’entrechoquent avec un grand fracas. — 16. Les sots aiment à se louer entre eux. — 17. Les conjurés se lançaient des regards fur[illisible chars][texte coupé]s dans le sénat. — 18. Les Gaulois, s’étant exhor[illisible chars][texte coupé]s, engagèrent la bataille contre César. — 19. Le consul Brutus et Aruns, fils de Tarquin, s’entretuèrent. — 20. Les hommes peuvent se rendre service.
version 111.
Zopyrus pro rege suo se devovet.
Ineunte regno Darii, Assyrii ab eo desciverunt, et Babyloniam occupârunt. Difficilis urbis expugnatio futura esse videbatur. Tùm Zopyrus, regis amicus, domi se verberibus toto corpore lacerat ; nasum, aures et labia sibi præcidit, atque ità regi inopinanti se offert. Attonitum Darium et quærentem causas auctoremque istius lacerationis, propositum suum edocet, formatoque in futura consilio, transfugæ titulo Babyloniam proficiscitur. Ibi ostendit populo laniatum corpus, queritur crudelitatem regis. Nota nobilitas viri pariter et virtus omnibus erat ; pignora fidei vulnera corporis et injuriæ notas habebant. Constituitur ergò dux omnium suffragio. Parvâ ei militum manu permissâ, semel atque iterùm, cedentibus consultò Persis, secunda prælia facit. Ad postremum universus ei creditur exercitus : illum statim Dario prodit, urbemque ipsam in regis potestatem redigit.
corrigé.
Dévouement de Zopyre pour son roi.
Au commencement du règne de Darius, les Assyriens se révoltèrent contre lui et surprirent Babylone. La ville paraissait devoir être difficile à prendre. Alors Zopyre, ami du roi, se déchire tout le corps de blessures dans sa maison ; il se coupe le nez, les oreilles et les lèvres, et se présente en cet état devant le roi surpris. Darius lui demandant avec étonnement les causes et l’auteur de cette mutilation, il lui explique son plan, et ayant arrêté toute la suite de son dessein, il part pour Babylone en se donnant pour transfuge. Là, il montre au peuple son corps mutilé, il se plaint de la cruauté du roi. Le haut rang et le courage de Zopyre étaient également connus de tout le monde ; les plaies de son corps et les traces de cet indigne traitement paraissaient des gages de sa bonne foi. Il est donc pris pour chef par d’unanimes suffrages. Une petite troupe de soldats lui ayant été confiée, il livre bataille une ou deux fois avec succès, les Perses fuyant devant lui à dessein. Enfin l’armée entière lui est confiée ; il la livre aussitôt à Darius, et remet la ville elle-même au pouvoir du roi.
version 112.
De apibus.
Apes ducunt succum ex floribus ad mel faciendum idoneis. Amant thymum, serpyllum, melisphyllum, violas agrestes, hyacinthum, narcissum, crocum, ceterasque herbas et flores suavissimi odoris. Laborem tolerant, mira opera conficiunt ; favos, mella, cerasque confingunt. Rempublicam, duces, mores habent. Interdiù operantur, noctu quiescunt in matutinum. Primo mane juniores ad opera exeunt, et sarcinâ onustæ remeant. Seniores intùs operantur ; cessantium inertiam notant, castigant mox, et puniunt morte. Prædivinant ventos imbresque, et tunc se continent tectis.
Mira illis munditia ; omnes spurcitias amoliuntur. Regi suo serviunt ; mira plebi circà eum obedientia. Amisso rege, totum dilabitur examen apum. Rex solus aut aculeum non habet, aut aculeo non utitur. Rixa nonnunquàm inter eas exoritur, eaque dimicatio injectu pulveris aut fumo discutitur. Gaudent plausu tinnituque æris ; eo fugientes sistuntur et revocantur. Ægrotantes curant, eisque cibos ministrant. Defunctas progerunt, et earum comitantur exsequias. Vita illis longissima.
corrigé.
Les abeilles.
Les abeilles tirent le suc des fleurs propres à faire du miel. Elles aiment le thym, le serpolet, la mélisse, les violettes sauvages, l’hyacinthe, le narcisse, le safran et toutes les autres herbes et fleurs de l’odeur la plus suave. Elles sont laborieuses, elles exécutent d’admirables ouvrages ; elles fabriquent des rayons, du miel, de la cire. Elles ont un gouvernement, des chefs, des mœurs. Elles travaillent pendant le jour, elles se reposent pendant la nuit jusqu’au matin. Au point du jour, les plus jeunes sortent pour aller à l’ouvrage, et reviennent chargées de butin. Les plus vieilles travaillent à l’intérieur ; elles remarquent les paresseuses qui ne font rien ; bientôt après elles les châtient et les punissent de mort. Elles pressentent le vent et la pluie, et dans ce cas elles se tiennent au logis.
Elles sont d’une propreté merveilleuse ; elles rejettent au dehors toutes les ordures. Elles obéissent à leur roi ; le peuple a pour lui une rare soumission. Quand elles ont perdu leur roi, tout l’essaim se disperse. Le roi est le seul qui n’ait pas d’aiguillon, ou qui ne s’en serve jamais. Il s’élève quelquefois des luttes parmi elles ; on sépare les combattants en jetant de la poussière ou en faisant de la fumée. Elles aiment le tintement produit par le choc de l’airain ; on s’en sert pour arrêter leur fuite et les faire revenir. Elles prennent soin des malades et leur donnent à manger. Elles portent au dehors celles qui meurent, et en accompagnent les funérailles. Elles vivent fort longtemps.
§ 175. Accord du pronom relatif avec son antécédent.
version 113.
1. Magnes lapis est, qui ferrum ad se allicit. — 2. Ægeus, Neptuni filius, in mare se præcipitavit, quod Ægeum est dictum. — 3. Bona valetudo jucundior est iis, qui e gravi morbo recreati sunt, quàm qui nunquàm ægro corpore fuerunt. — 4. Omnia munera a fortunâ quæ dantur, ab eâ facillimè adimuntur. — 5. Stultus est qui se committit homini tutandum improbo. — 6. Fortes et magnanimi habendi sunt, non qui faciunt, sed qui propulsant injuriam. — 7. Laus est facere quod decet, non quod licet. — 8. Themistocles celeriter quæ opus erant reperiebat. — 9. Ego, aiebat Alexander, qui non annos meos sed victorias computo, diù vixi. — 10. Sumite materiam vestris, qui(1) scribitis, æquam viribus.
corrigé.
1. L’aimant est une pierre qui attire le fer à soi. — 2. Égée, fils de Neptune, se précipita dans la mer qui prit le nom mer de Égée. — 3. La bonne santé est plus agréable pour ceux qui relèvent d’une grave maladie que pour ceux qui n’ont jamais été malades. — 4. Tous les bienfaits que donne la fortune sont enlevés par elle avec la plus grande facilité. — 5. Il est insensé celui qui confie sa défense à un homme pervers. — 6. Il faut regarder comme courageux et magnanimes non ceux qui commettent l’injustice, mais ceux qui la repoussent. — 7. Il y a du mérite à faire, non ce qui est permis, mais ce qui est bien. — 8. Thémistocle apercevait du premier coup-d’œil ce qu’il y avait à faire. — 9. Moi qui compte, disait Alexandre, non mes années, mais mes victoires, j’ai beaucoup vécu. — 10. Choisissez, vous qui écrivez, un sujet proportionné à vos forces.
§ 176. A quel cas doit-on mettre le pronom relatif ?
version 114.
1. Semper eos, qui peccârunt, pudet ac pœnitet. — 2.
Illum lauda et imitare, quem non piget mori, quem juvat
vivere. — 3. Postremus omnium regum Romanorum fuit
Tarquinius, cui cognomen Superbo ex moribus
datum. — 4. Immanis vis Germanarum gentium, quibus
nomen Cimbris ac Teutonis erat, Cæpionem Manliumque consules
fuderunt fugaveruntque. — 5. Imitor quem possum, non
quem volo. — 6. Vir bonus prodest quibus potest, nocet
nemini. — 7. Memini ejus, qui me
adjuvit. — 8. Non solet Deus esse auxilio iis, qui se
inconsultò in periculum mittunt. — 9. Borysthenes,
inter Scythiæ amnes amœnissimus, alit lætissima pabula,
magnosque pisces, quibus et optimus sapor et nulla ossa
sunt. — 10. Phidias, præter Jovem Olympium, quem nemo
æmulatur, fecit ex ebore Minervam, quæ est Athenis in
Parthenone. — 11. Non solùm ipsa fortuna cæca
est ; sed etiàm eos plerùmque efficit cæcos, quos complexa
est. — 12. Quidam ad eas laudes, quas a patribus
acceperunt, addunt aliquam suam. — 13. Fœneratio etiam
his invisa est, quibus succurrere videtur. — 14.
Incredibili memoriâ fuit Themistocles : « Memini,
aiebat, etiam quæ nolo ; oblivisci non possum quæ
volo. »
corrigé.
1. Ceux qui ont péché éprouvent toujours honte et
repentir. — 2. Louez et imitez celui qui ne regrette
pas de mourir et qui se trouve heureux de
vivre. — 3. Le dernier de tous les rois de Rome fut
Tarquin, qui fut surnommé le Superbe à cause de son
caractère. — 4. Une masse énorme de peuplades
germaines, qui se nommaient les Cimbres et les Teutons,
battirent et mirent en déroute les consuls Cépion et
Manlius. — 5. J’imite qui je peux, et non qui je
veux. — 6. L’homme de bien rend service à qui il peut,
et ne nuit à personne. — 7. Je me souviens de qui m’a
obligé. — 8. Dieu n’a pas coutume de porter secours à
qui se jette inconsidérément dans le péril. — 9. Le
Borysthène, le plus beau de tous les fleuves de la Scythie,
engraisse de riches pâturages et nourrit de gros poissons, qui
ont un goût excellent et point d’arêtes. — 10.
Phidias, outre son Jupiter Olympien, que personne n’espère
égaler, a fait la Minerve d’ivoire qui est à Athènes dans le
Parthénon. — 11. Non-seulement la fortune elle-même
est aveugle, mais encore elle aveugle ordinairement ceux qu’elle
a entourés de sa faveur. — 12. Quelques-uns ajoutent à
la gloire qu’ils ont reçue de leurs pères une nouvelle gloire
qui leur est propre. — 13. L’usure est odieuse même à
ceux qu’elle paraît secourir. — 14. Thémistocle avait
une mémoire incroyable : « Je me rappelle, disait-il,
même ce que je ne veux pas ; je ne puis pas oublier ce que
je veux. »
version 115.
1. Macedonia a Carano, qui primus in eâ regnavit, triginta reges habuit, quorum sub regno fuit annis noningentis et viginti tribus. — 2. Non iram tenuit Alexander, cujus potens non erat. — 3. Res cœlestes, quarum est ordo sempiternus, ab homine confici non possunt. — 4. Senes omnia, quæ curant, meminerunt. — 5. Non ego invideo aliis bono, quo ipse careo. — 6. Sempronius Asellio sub Scipione Africano tribunus militum ad Numantiam fuit, resque eas, quibus gerendis ipse interfuit, conscripsit. — 7. Spelunca est in insulâ Salamine, in quâ Euripides tragœdias scribebat. — 8. Omnes participes sumus rationis, quâ antecellimus bestiis. — 9. Non convalescit planta, quæ sæpe transfertur ; neque venit vulnus ad cicatricem, in quo crebrò medicamenta tentantur. — 10. Fundamentum famæ est justitia, sine quâ nihil potest esse laudabile. — 11. In libro de senectute, Cicero Catonem induxit loquentem, quo nemo ferè senior temporibus illis, nemo prudentior fuit. — 12. Phidiæ simulacris, quibus nihil in illo genere perfectius videmus, cogitare tamen possumus pulchriora.
corrigé.
1. La Macédoine, depuis Caranus, qui y régna le premier, a eu trente rois, sous le gouvernement desquels elle resta neuf cent vingt-trois ans. — 2. Alexandre ne retenait pas sa colère, dont il n’était pas maître. — 3. Les phénomènes célestes, dont l’ordre est éternel, ne peuvent être l’ouvrage de l’homme. — 4. Les vieillards se souviennent de toutes les choses aux-quelles ils prennent intérêt. — 5. Je n’envie pas aux autres le bien dont je suis moi-même privé. — 6. Sempronius Asellio fut tribun militaire sous Scipion l’Africain, au siége de Numance, et il a mis par écrit les événements auxquels il a lui-même assisté. — 7. Il y a dans l’île de Salamine une grotte dans laquelle Euripide écrivait ses tragédies. — 8. Nous avons tous en partage la raison, par laquelle nous sommes au-dessus des bêtes. — 9. La plante qui est souvent transplantée ne reprend pas, et la blessure sur laquelle on essaie fréquemment de nouveaux appareils ne se cicatrise pas. — 10. Le fondement de la gloire, c’est la justice, sans laquelle il ne peut y avoir rien de louable. — 11. Cicéron, dans son traité de la vieillesse, a fait parler Caton, qui fut à peu près, en son temps, l’homme le plus âgé et le plus prudent. — 12. Les statues de Phidias sont ce que nous voyons de plus parfait en ce genre, et cependant nous pouvons en concevoir de plus belles.
version 116.
Catilinæ effigies.
Lucius Catilina, nobili genere natus, fuit magnâ vi et animi et corporis, sed ingenio malo pravoque. Huic ab adolescentiâ bella intestina, cædes, rapinæ, discordia civilis grata fuêre, ibique juventutem suam exercuit. Corpus ultrà fidem patiens inediæ, vigiliæ, algoris. Animus audax, subdolus, varius, alieni appetens, sui profusus, ardens in cupiditatibus. Satis loquentiæ, sapientiæ parùm. Vastus animus immoderata, incredibilia, nimis alta semper cupiebat. Agitabatur magis magisque in dies animus ferox inopiâ rei familiaris et conscientiâ scelerum. Incitabant prætereà corrupti civitatis mores, quos pessima ac diversa mala, luxuria atque avaritia, vexabant. Igitur colos exsanguis, fœdi oculi ; citus modò tardus incessus : prorsùs in facie vultuque vecordia inerat.
corrigé.
Portrait de Catilina.
Lucius Catilina, issu d’une illustre famille, fut d’une grande force d’âme et de corps, mais d’un esprit mauvais et pervers. Dès son adolescence, les guerres intestines, le meurtre, les rapines, la discorde civile firent ses délices, et il y exerça également sa jeunesse. Son corps était endurci, au-delà de toute croyance, aux privations, aux veilles, à la rigueur du froid. Son âme était pleine d’audace, de ruse, de souplesse, avide du bien d’autrui, prodigue du sien, de feu dans les passions. Assez de faconde, peu de jugement. Sa vaste imagination rêvait sans cesse des espérances sans bornes, inouïes, démesurées. Son cœur farouche était chaque jour agité de plus en plus par le délabrement de sa fortune et par la conscience de ses crimes. Il était en outre surexcité par la corruption des mœurs publiques, que travaillaient deux vices opposés, l’amour des jouissances et la soif de l’or. Aussi son teint était livide, ses yeux égarés, sa démarche tantôt précipitée, tantôt ralentie : en un mot, l’égarement était peint sur sa figure et son visage.
version 117.
De rebus ab Augusto principe feliciter gestis.
Nullo tempore res romana magis floruit, exceptis civilibus bellis, in quibus invictus fuit. Romano adjecit imperio Ægyptum, Cantabriam, Dalmatiam, sæpe ante victam, sed tunc primùm penitùs subactam, Pannoniam, Aquitaniam, Illyricum, Rhætiam, Vindelicos, omnes Ponti maritimas civitates. Vicit autem præliis Dacos ; Germanorum ingentes copias cecidit ; ipsos quoque trans Albim fluvium submovit. Hoc bellum per Drusum privignum suum administravit. Per Tiberium, privignum alterum, Pannonicum administravit, quo bello quadringenta millia captivorum ex Germaniâ transtulit, et suprà ripam Rheni in Galliâ collocavit. Armeniam a Parthis recepit. Obsides Persæ ei dederunt ; Parthi reddiderunt etiam signa romana, quæ Crasso victo ademerant. Scythæ et Indi, quibus anteà Romanorum nomen incognitum fuerat, munera et legatos ad eum miserunt. Galatia quoque sub hoc provincia facta est, quæ anteà regnum fuerat. Reges, populi romani amici, in honorem Augusti condiderunt civitates, quas Cæsareas nominavêre. Moriens Divus appellatus est. Rempublicam beatissimam Tiberio successori reliquit.
corrigé.
Succès de l’empereur Auguste.
La puissance romaine ne fut jamais plus florissante, si l’on fait abstraction des guerres civiles, dans lesquelles ce prince ne fut jamais vaincu. Il ajouta à l’empire romain l’Égypte, la Cantabrie et la Dalmatie, qui, déjà vaincue à plusieurs reprises, fut alors pour la première fois complétement soumise, la Pannonie, l’Aquitaine, l’Illyrie, la Rhétie, la Vindélicie, toutes les villes maritimes du Pont. Il remporta plusieurs victoires sur les Daces. Il battit de nombreuses armées germaines, et refoula même ce peuple au-delà du fleuve de l’Elbe. Il dirigea cette guerre par son beaufils Drusus. Il fit dirigea par Tibère, son autre beaufils, la guerre contre les Pannoniens, dans laquelle quarante mille prisonniers furent enlevés de la Germanie, et établis en Gaule sur les bords du Rhin. Il reprit l’Arménie sur les Parthes. Les Perses lui donnèrent des otages ; les Parthes lui rendirent même les enseignes romaines, qu’ils avaient enlevées à Crassus vaincu. Les Scythes et les Indiens, auxquels le nom romain avait été inconnu précédemment, lui envoyèrent des présents et des ambassadeurs. La Galatie, qui formait auparavant un royaume, fut réduite en province sous son règne. Des rois, amis du peuple romain, fondèrent, en l’honneur d’Auguste, des villes qu’ils appelèrent Césarée. A sa mort, il fut mis au rang des dieux. Il laissait l’empire dans un état très-prospère à Tibère son successeur.
version 118.
De Vitellio, imperatore Romano.
Vitellius cum multo dedecore imperavit. Neroni similis esse voluit, atque id præ se tulit. Gravi sævitiâ notabilis fuit, præcipuè ingluvie et voracitate. Epulas trifariàm, interdùm quadrifariàm dispertiebat, in jentacula, et prandia, et cœnas comessationesque, facilè omnibus sufficiens, vomitandi consuetudine. Notissima cœna est, quam ei Vitellius frater exhibuit, in quâ, super ceteros sumptus, duo millia piscium, septem avium millia apposita sunt. Interfectus est a Vespasiani ducibus, et cum magno dedecore tractus per urbem Romam publicè, nudus, erecto capite, subjecto ad mentum gladio, stercore in vultum ac pectus ab omnibus obviis appetitus : postremò jugulatus et in Tiberim dejectus, etiàm communi caruit sepulturâ. Periit autem ætatis anno septimo et quinquagesimo, imperii mense octavo et die uno.
corrigé.
Sur Vitellius, empereur Romain.
Vitellius régna très-honteusement. Il voulut ressembler à Néron, et le publia hautement. Il se fit remarquer par une affreuse cruauté, et principalement par sa gloutonnerie et sa voracité. Il faisait trois et quelquefois quatre repas par jour, le déjeuner, le dîner, le souper, plus une collation nocturne, et suffisait sans peine à tous ces repas, grâce à l’habitude de se faire vomir. Le plus fameux de ses repas est celui que lui donna son frère Vitellius, et dans lequel, outre les autres dépenses, deux mille poissons et sept mille oiseaux furent servis. Il fut mis à mort par les généraux de Vespasien, et ignominieusement traîné en public à travers la ville de Rome, le corps nu, la tête maintenue haute par une épée qu’on lui tenait sous le menton ; tous les passants lui jetaient de la boue au visage et à la poitrine. Enfin il fut égorgé et jeté dans le Tibre, privé ainsi même de la sépulture commune. Il périt dans sa cinquante-septième année, après avoir régné huit mois et un jour.
§ 177. Pronoms interrogatifs.
version 119.
1. Quis omnium doctior fuit Aristotele ? — 2. Quis potest iniquos æquis, impios religiosis anteferre ? — 3. Oratorum quem Cæsari antepones ? quis sententiis aut acutior aut crebrior ? quis verbis aut ornatior aut elegantior ? — 4. Perditâ spe, quid superest ? — 5. Quid agimus, insani homines ? — 6. Quid est ratione præstantius ? — 7. Quid est nequius aut turpius effeminato viro ? — 8. Quid est dulcius otio litterato ? — 9. Quid juvat indulgere dolori ? — 10. Uter est divitior, cui deest, an cui superat, qui eget an qui abundat ? — 11. Uter nostrûm est cupidior, egone qui meo contentus sum, an tu qui aliena appetis ? — 12. Quis famulus amantior domini quàm canis est ? quis fidelior comes ? quis custos incorruptior ? quis excubitor vigilantior ? quis denique ultor aut vindex constantior ? — 13. Quæ natio non comitatem, non benignitatem, non gratum animum et beneficii memorem diligit ? quæ superbos, quæ maleficos, quæ crudeles, quæ ingratos non aspernatur, non odit ? — 14. Quas urbes Semiramis condidit ! quas gentes redegit in postetatem ! quanta opera molita est ! — 15. Quantus Achilles ! — 16. Quanta maris est pulchritudo ! — 17. Formicarum in opere qui labor, quæ sedulitas !
corrigé.
1. Qui de tous les hommes fut plus savant qu’Aristote ? — 2. Qui peut préférer l’homme injuste au juste, l’impie à l’homme religieux ? — 3. Qui des orateurs mettrez-vous au-dessus de César ? qui a plus de finesse ou d’abondance dans la pensée, plus d’éclat ou d’élégance dans l’expression ? — 4. L’espoir perdu, que reste-t-il ? — 5. Que faisons-nous, mortels insensés ? — 6. Qu’y a-t-il de supérieur à la raison ? — 7. Quoi de plus vil, de plus méprisable, qu’un homme efféminé ? — 8. Quoi de plus doux qu’un loisir embelli par les lettres ? — 9. A quoi sert de s’abandonner à la douleur ? — 10. Lequel des deux est le plus riche, celui qui n’a pas assez ou celui qui a de trop, celui qui est dans le besoin ou celui qui est dans l’abondance ? — 11. Lequel de nous deux est le plus avide, moi qui suis content de mon avoir, ou toi qui désires celui d’autrui ? — 12. Quel serviteur est plus attaché à son maître que le chien ? quel compagnon plus fidèle ? quel gardien plus incorruptible ? quelle sentinelle plus vigilante ? enfin quel défenseur, quel vengeur plus inébranlable ? — 13. Quelle est la nation qui n’aime pas la douceur, la bienfaisance, la reconnaissance fidèle au souvenir des bienfaits ? Quelle est celle qui ne méprise, qui ne déteste pas les hommes orgueilleux, malfaisants, cruels, ingrats ? — 14. Quelles villes a fondées Sémiramis ! quelles nations elle a réduites en son pouvoir ! quels travaux elle a accomplis ! — 15. Quel homme qu’Achille ! — 16. Quelle n’est pas la beauté de la mer ! — 17. Quelle activité, quelle ardeur à l’ouvrage que celle des fourmis !
§ 178. Manière de répondre après un pronom interrogatif.
version 120.
1. Qui sunt qui crudele bellum in Italiâ gesserunt ? Carthaginienses. — 2. Homines navigant, bella gerunt : miseri, quid quæritis ? Mortem. — 3. Qui sunt hostes animi ? Cupiditates, vitia, peccata. — 4. Cuirei studet avarus ? Patrimonio augendo. — 5. Cujusnam rei Romani appetentes fuerunt ? Gloriæ. — 6. Quâ re nobis maximè opus est ? Virtute. Cui autem virtute opus est ? Omnibus. Quem pœnitet rectè facti ? Neminem. — 7. Oratorum quem Ciceroni antepones ? Demosthenem. — 8. Quid Epaminondam docuit Olympiodorus ? Carmina cantare. A quo Epaminondas saltare doctus est ? A Calliphrone. — 9. Quoto anno Roma condita est ? Anno ante Christum septingentesimo quarto. — 10. Cujusnam interest dicere ad persuadendum accommodatè ? Vestrâ omnium, qui oratores estis. — 11. Immeritò senectus accusatur : a rebus gerendis abstrahit ; at quibus ? His tantùm quæ geruntur viribus. Privat voluptatibus ; quibus ? His quæ perniciosiores sunt quàm blandiores. — 12. Quid est homo ? Imbecillum corpus et fragile, nudum, suâpte naturâ inerme, alienæ opis indigens, ad omnem fortunæ contumeliam projectum, cujuslibet feræ pabulum, cujuslibet victima.
corrigé.
1. Quel est le peuple qui a fait une guerre cruelle en Italie ? Les Carthaginois. — 2. Les hommes naviguent, ils font la guerre : malheureux, que cherchez-vous ? La mort. — 3. Quels sont les ennemis de l’âme ? Les passions, les vices, les péchés. — 4. A quoi s’applique l’avare ? A accroître son patrimoine. — 5. De quoi avons-nous les Romains étaient-ils avides ? De gloire. — 6. De quoi avons-nous le plus grand besoin ? De vertu. Or, qui a besoin de vertu ? Tout le monde. Qui se repent d’une bonne action ? Personne. — 7. Qui des orateurs mettrez-vous au-dessus de Cicéron ? Démosthène. — 8. Qu’est-ce qu’Olympiodore apprit à Épaminondas ? A chanter des vers. De qui Épaminondas apprit-il à danser ? De Calliphron. — 9. En quelle année Rome fut-elle fondée ? En l’an sept cent cinquante quatre avant J.-C. — 10. A qui importe-t-il de parler d’une manière propre à persuader ? A vous tous, qui êtes orateurs. — 11. La vieillesse est accusée sans raison : elle éloigne des affaires ; mais desquelles ? Seulement de celles qui exigent de la force. Elle prive des plaisirs ; desquels ? De ceux qui sont plus funestes qu’agréables. — 12. Qu’est-ce que l’homme ? Un corps faible et fragile, nu, par lui-même sans défense, incapable de se passer de secours étranger, exposé à tous les outrages de la fortune, la pâture, la victime de n’importe quelle bête féroce.
§ 179. Adverbes interrogatifs et manière d’y répondre.
version 121.
1. Estisne oratores ? Sumus. — 2. Iratusne
es ? Non sum iratus. — 3. Venit ad me salutandum
amici mei filius. « Studesne ? » inquam.
Respondit
: « Etiàm. »
« Ubi ? »« Mediolani. » — 4.
Cujus est hic liber ? An Ciceronis ? Non, verùm
Virgilii. — 5. Nùm duas habemus
patrias ? — 6. Nùm eloquentiâ superare possumus
Ciceronem ? Minimè id quidem. — 7. Pedibusne
venisti ? Ità profectò. — 8. Quis Dionem
Syracusium doctrinis omnibus expolivit ? Nome
Plato ? — 9. Poetæ nonne post mortem nobilitari
volunt ? — 10. Nonne emori præstat, quàm vitam
miseram atque inhonestam trahere ? — 11. Non(1)
bestiæ frigus, non famem patiuntur ? — 12. Utrùm
divitiis homines an virtute beati sunt ? — 13.
Romæne an Mitylenis aut Rhodi malles
vivere ? — 14. Terra, fœta frugibus et vario
leguminum genere, quæ cum maximâ largitate fundit, ea ferarumne
an hominum causâ gignere videtur ?
corrigé.
1. Êtes-vous orateurs ? Nous le sommes. — 2. Êtes-vous en colère ? Non. — 3. Le fils d’un de mes amis est venu me faire une visite. « Étudiez-vous ? » lui dis-je. « Oui, » répondit-il. « Dans quelle ville ? » « A Milan. »4. De qui est cet ouvrage ? Est-il de Cicéron ? Non, mais de Virgile. — 5. Est-ce que nous avons deux patries ? — 6. Pouvons-nous surpasser Cicéron en éloquence ? Non, certes. — 7. Êtes-vous venu à pied ? Oui, certes. — 8. Qui a orné de toutes les sciences l’esprit de Dion de Syracuse ? N’est-ce pas Platon ? — 9. Les poëtes ne veulent-ils pas devenir illustres après leur mort ? — 10. Ne vaut-il pas mieux mourir que de traîner une vie misérable et honteuse ? — 11. Les bêtes ne supportent-elles pas le froid, la faim ? — 12. Les hommes sont-ils heureux par les richesses ou par la vertu ? — 13. Aimeriez-vous mieux vivre à Rome, ou bien à Mitylène, ou à Rhodes ? — 14. La terre, si féconde en moissons et en légumes de toutes sortes, qu’elle prodigue avec la plus grande libéralité, vous paraît-elle produire ces choses pour les bêtes sauvages ou pour les hommes ?
§ 180. Manière de commander et de défendre.
version 122.
1. In primis venerare Deum. — 2. Cœlum
contemplare. — 3. Largire pauperibus. — 4.
Tempori parce. — 5. Innocuè vivite. — 6.
Estote æqui ac boni. — 7. Fertote vos
invicem. — 8. Esto ad iram tardus, ad misericordiam
pronus. — 9. Amicitiam cole, quâ nihil melius
habemus. — 10. Fructu, non foliis, arborem
æstima. — 11. Fac quod optimum factu
judicabis. — 12. Assuesce et dicere verum et
audire. — 13. Religio et fides anteponatur
amicitiæ. — 14. Deus
prohibeat a nobis
impias mentes. — 15. Qui adipisci veram gloriam volet,
justitiæ fungatur officiis. — 16. Consuescamus
mori. — 17. Ab amicis honesta petamus. — 18.
Ne concupiscas aliena. — 19. Neminem
despicias. — 20. Ignosce semper alteris, nunquàm
tibi. — 21. Nolite id velle quod fieri non
potest. — 22. Te quotidiè meliorem
facito. — 23. Ne magnus tenuem
descpicito. — 24. Attalus, rex Pergamenorum, regis
Eumenis filius, testamentum reliquit : « Populus
Romanus meorum bonorum heres esto. »
— 25. In
legibus duodecim tabularum scriptum erat : « Regio
imperio duo sunto magistratus, iique consules appellantor ;
militiæ summum jus habento ; nemini parento ; illis
salus populi suprema lex esto. Censores magistratum quinquennium
habento. Virgines vestales in urbe custodiunto ignem foci
publici sempiternum. »
corrigé.
1. Sur toutes choses, honorez Dieu. — 2. Contemplez le
ciel. — 3. Faites l’aumône aux pauvres. — 4.
Ménagez le temps. — 5. Menez une vie
innocente. — 6. Soyez justes et bons. — 7.
Supportez-vous mutuellement. — 8. Soyez lent à la
colère, prompt à la pitié. — 9. Cultivez
l’amitié ; nous n’avons rien de meilleur. — 10.
Estimez l’arbre à son fruit, non à ses feuilles. — 11.
Faites ce que vous jugerez le meilleur à faire. — 12.
Accoutumez-vous à dire et à entendre la vérité. — 13.
Que la religion et la foi passe avant l’amitié. — 14.
Que Dieu écarte de nous les pensées impies. — 15. Que
celui qui voudra acquérir la vraie gloire, remplisse les devoirs
de la justice. — 16. Apprenons à
mourir. — 17. Demandons à nos amis des choses
honnêtes. — 18. Ne désirez pas le bien
d’autrui. — 19. Ne méprisez personne. — 20.
Pardonnez toujours aux autres, jamais à
vous-même. — 21. Ne veuillez pas ce qui est
impossible. — 22. Rendez-vous meilleur
chaque jour. — 23. Que le grand ne méprise pas le
petit. — 24. Attale, roi de Pergame, fils du roi
Eumène, laissa un testament ainsi conçu : « Que le
peuple romain soit l’héritier de mes
biens. »
— 25. Il était écrit dans les lois des
douze tables : « Qu’il y ait deux magistrats investis
d’un pouvoir royal, et qu’ils s’appellent consuls ; qu’ils
aient la toute-puissance militaire ; qu’ils n’aient
personne au-dessus d’eux ; que le salut du peuple soit pour
eux la loi suprême. Que les censeurs restent en charge pendant
cinq ans. Que les vierges vestales entretiennent à Rome le feu
éternel du foyer public. »
version 123.
Ex Ægypto Hebræorum exitus.
Hebræi, sterilitate atque inopiâ laborantes, transierunt in Ægyptum rei frumentariæ gratiâ ; ibique diù commorati sunt, intolerabili servitutis jugo pressi. Tùm misertus eorum Deus eduxit eos ex Ægypto ac servitute liberavit, post annos quadringentos triginta, ductu Moysis, per quem posteà illis lex a Deo data est. Fugientes mare Rubrum trajecerunt, præcedente angelo et scindente aquam, et populo per siccum gradiente. Quâ re auditâ, tyrannus Ægyptiorum cum magnâ suorum manu insecutus, et mare adhùc patens temerè ingressus ; coeuntibus aquis cum omni exercitu deletus est. Hebræi verò egressi in solitudine siti laboraverunt. Tùm Moyses ictu virgæ rupem percussit, et prosiliit fons aquæ, quo populus recreatus est. Rursùs fame laborantes, cœlesti pane sunt nutriti.
corrigé.
Sortie de l’Égypte des Hébreux.
Les Hébreux, souffrant de la stérilité et de la disette, passèrent en Égypte pour se procurer du blé ; et ils y demeurèrent longtemps, accablés sous le joug d’une servitude insupportable. Alors Dieu, ayant pris pitié d’eux, les tira d’Egypte et les délivra de la servitude, au bout de quatre cent trente ans, sous la conduite de Moïse, par lequel Dieu leur donna plus tard sa loi. Les Hébreux fugitifs passèrent la mer Rouge, un ange marchant devant eux et séparant les eaux, et le peuple marchant à pied sec. A cette nouvelle, le tyran d’Egypte s’étant mis à leur poursuite avec une grande armée de ses sujets, et étant entré inconsidérément dans la mer encore entr’ouverte, les eaux se rejoignirent, et il périt avec toute son armée. Les Hébreux, étant sortis de l’Égypte, eurent à souffrir la soif dans le désert. Alors Moïse donna un coup de verge sur un rocher, et il en jaillit une source d’eau vive, qui ranima tout le peuple. Plus tard, les Hébreux, souffrant de la faim, furent nourris par un pain tombé du ciel.
version 124.
Leges a Deo Hebræis datæ.
Hebræi ad Sinam montem pervenerant. Deus monti institit ;
Moyses et Aaron in cacumine, Dominum propter, populus circà ima
montis constitit. Tùm validis tubarum clangoribus aer
quatiebatur, crassæque nubes crebris cum fulminibus
advolvebantur ; montem fumus obtegebat. Ità lex lata, Dei
verbis : « Non erunt, inquit, tibi dii alieni præter
me. Non facies tibi idolum. Honora patrem tuum et matrem tuam.
Non occides, non furtum facies, non falsum testimonium dices,
non concupisces aliena. Hebræus puer, pecuniâ emptus, sex annis
serviet, posthàc liber erit ; sponte autem permanenti in
servitute, auris forabitur. Qui hominem occiderit, capite pœnas
luet. Qui patrem matremve pulsaverit, conviciumque eis dixerit,
capitali supplicio afficitor. Qui Hebræum subreptum
vendiderit, morti dabitur. Qui vitulum subripuerit, quinque
restituet. Nocturnum furem occidere licet, diurnum non licet.
Vestimentum pauperis pro pignore non accipiendum. Inimici pecus
errans reduces. Advena benignè habendus. Sex diebus opus
faciendum, septimo requiescendum. Fructus septimi anni non
metendi, sed pauperibus et egenis relinquendi.»
His dictis,
regressus ad populum Moyses, duas ex lapide tabulas manu Domini
scriptas detulit.
corrigé.
Lois données aux Hébreux par Dieu.
Les Hébreux étaient arrivés au mont Sina. Dieu descendit sur la
montagne ; Moïse et Aaron se tinrent sur le sommet, à côté
du Seigneur, le peuple se rangea autour du pied de la montagne.
L’air était ébranlé par des sons retentissants de
trompettes ; des nuages épais roulaient avec de grands
éclats de foudre ; la montagne était enveloppée de fumée.
Alors la loi fut rendue par la bouche de Dieu : « Tu
n’auras pas, dit-il, de dieux étrangers, autres que moi. Tu ne
te feras pas d’idoles. Honore ton père et ta mère. Tu ne tueras
pas, tu ne voleras pas, tu ne porteras pas de faux témoignage,
tu ne désireras pas le bien d’autrui. L’enfant hébreu acheté à
prix d’argent, sera esclave durant six ans ; après ce
temps, il sera libre ; s’il reste volontairement en
servitude, on lui percera l’oreille. Celui qui aura tué un homme
sera puni de mort. Que celui qui aura frappé son père ou sa
mère, ou leur aura dit des injures, soit puni du dernier
supplice. Celui qui aura enlevé et vendu un Hébreu sera mis à
mort. Celui qui aura dérobé un veau en rendra cinq. Il est
permis de tuer le voleur nocturne, mais non celui qui vole de
jour. On ne doit pas recevoir en gage le vêtement du pauvre. Tu
remèneras à ton ennemi son bétail égaré. L’étranger doit être
traité avec bienveillance. On doit
travailler six
jours et se reposer le septième. Les fruits de la septième année
ne doivent pas être récoltés, mais laissés aux pauvres et
indigents. »
Ces paroles prononcées, Moïse revint trouver
son peuple, et lui apporta deux tables de pierre, écrites de la
main du Seigneur.
version 125.
De paganorum superstitionibus.
Homines hebetis obtusique cordis elementa, quæ et facta sunt et carent sensu, adorabant. Scilicet admirabantur cœlum cum luminibus variis, terram cum campis et montibus, maria cum fluminibus et stagnis et fontibus. Sed earum rerum admiratione obstupefacti, et ipsius artificis obliti, quem videre non poterant, Dei opera venerari et colere cœperunt, et auctori sua opera prætulerunt. Ita solem et lunam adorabant ; item ignem et terram et mare, quæ illi Vulcanum, Vestam, Neptunum vocabant. Romani lapidem colebant informem atque rudem, cui nomen erat Terminus. Ergò his numinibus et unguenta et thura et odores offerebant ; his opimas et pingues hostias immolabant, quibus erat quidem os, sed carens officio dentium ; his dabant peplos et indumenta pretiosa, quibus usus velaminis nullus erat ; his argentum et aurum consecrabant.
corrigé.
Sur les superstitions des païens.
Ces hommes, au cœur aveugle et endurci, adoraient les éléments, qui ont été créés, et qui sont insensibles. Ils admiraient, en effet, le ciel avec ses feux divers, la terre avec ses plaines et ses montagnes, la mer avec les fleuves, les étangs et les fontaines. Mais éblouis par l’admiration que ces choses leur donnaient, et oubliant l’auteur lui-même, qu’ils ne pouvaient pas voir, ils se mirent à vénérer et adorer les ouvrages de Dieu, et préférèrent l’œuvre à l’ouvrier. Ils adoraient ainsi le soleil et la lune, et pareillement le feu, la terre et la mer, qu’ils appelaient des noms de Vulcain, de Vesta, de Neptune. Les Romains adoraient une pierre brute et informe, qui s’appelait le dieu Terme. Ils offraient donc à ces divinités des essences, de l’encens et des parfums ; ils leur immolaient de grasses victimes, à ces dieux qui avaient une bouche, mais privée de l’usage des dents ; ils leur donnaient des voiles et de riches parures, à ces dieux qui n’avaient que faire de vêtements ; ils leur consacraient de l’argent et de l’or.
Chapitre VIII.
des conjonctions.
§ 181. Conjonctions copulatives.
version 126.
1. Cæsar eloquentiâ militarique re aut æquavit præstantissimorum gloriam aut excessit. — 2. Percontatorem fugito, nàm garrulus idem est. — 3. Semiramis, uxor Nini, non feminas modò virtute, sed etiam viros anteibat. — 4. Indus non modò crocodilos, ut Nilus, sed etiam delphines alit. — 5. Carthaginienses homines, ut victimas, immolabant. — 6. Cicero Atticum sic amabat, ut fratrem. — 7. Quidam alienis malis, perinde ac bonis suis, lætantur. — 8. Apud Romanos, civicis coronis cedebant aureæ, quanquàm pretio antecedentes. — 9. Utile est sive ex græco in latinum, sive in græcum ex latino vertere. — 10. Homines ipsam potiùs virtutem, quàm umbram virtutis, consectentur. — 11. In Alcibiade erat quum summa humanitas, tùm mira comitas. — 12. Oculi, tanquàm speculatores, altissimum locum obtinent. — 13. Insectorum quædam binas gerunt pennas, ut muscæ ; quaternas, ut apes. — 14. Aer, tùm fusus et extenuatus sublime fertur, tùm autem concretus in nubes cogitur terramque auget imbribus, tùm effluens hùc et illùc ventos efficit.
corrigé.
1. César, dans l’éloquence et dans l’art militaire, a égalé ou surpassé la gloire des plus illustres. — 2. Fuyez le questionneur, car il est en même temps bavard. — 3. Sémiramis, épouse de Ninus, surpassait en courage, non-seulement les femmes, mais encore les hommes. — 4. L’Indus ne nourrit pas seulement des crocodiles, comme le Nil, mais encore des dauphins. — 5. Les Carthaginois immolaient des hommes comme victimes. — 6. Cicéron aimait Atticus comme un frère. — 7. Certaines gens se réjouissent du malheur d’autrui comme de leur propre bonheur. — 8. Chez les Romains, les couronnes d’or, quoique d’une valeur supérieure, étaient moins estimées que les couronnes civiques. — 9. Il est utile de traduire, soit du grec en latin, soit du latin en grec. — 10. Que les hommes recherchent la vertu. — 11. Alcibiade avait et une grande politesse et une extrême affabilité. — 12. Les yeux, comme placés en sentinelle, occupent un poste très-élevé. — 13. Parmi les insectes, quelques-uns ont deux ailes, comme les mouches ; d’autres quatre, comme les abeilles. — 14. Tantôt l’air, dilaté et raréfié, s’élève vers les régions supérieures ; tantôt il se condense, s’épaissit en nuages, et féconde la terre sous forme de pluie ; tantôt, ondulant çà et là, il produit les vents.
§ 182. Conjonctions qui gouvernent l’indicatif.
version 127.
1. Simul atque natum est animal, voluptatem appetit. — 2. Animal omne, ut vult, ità utitur motu sui corporis. — 3. Par Romulo gloriâ Junius Brutus fuit, quia ille urbem, hic libertatem romanam condidit. — 4. Qui erant cum Aristotele peripatetici (1) dicti sunt, quia disputabant inambulantes in Lyceo. — 5. Lucullum Marcus Antonius, quia Bruti et Cassii partes secutus fuerat, interemit. — 6. Victus a Parthis Antonius fugam suam, quia vivus exierat, victoriam vocabat. — 7. Manlius Torquatus filium victorem, quòd adversùs imperium suum cum hoste manum conseruerat, securi percussit. — 8. Hoc præstamus maximè feris, quòd colloquimur inter nos, et quòd exprimere dicendo sensa possumus. — 9. Æschines in Demosthenem invectus est, quòd is, septimo die post filiæ mortem, hostias immolâsset.
corrigé.
1. Aussitôt que l’animal est né, il recherche le plaisir. — 2. Tout animal se sert comme il lui plaît des mouvements de son corps. — 3. Junius Brutus fut égal en gloire à Romulus, parce que, si ce dernier fonda la ville de Rome, l’autre fonda la liberté romaine. — 4. Les disciples d’Aristote furent appelés péripatéticiens, parce qu’ils discutaient en se promenant dans le Lycée. — 5. Marc Antoine fit mourir Lucullus, parce qu’il avait suivi le parti de Brutus et de Cassius. — 6. Antoine, vaincu par les Parthes, décorait sa fuite du nom de victoire, parce qu’il s’était échappé vivant. — 7. Manlius Torquatus frappa de la hache son fils vainqueur, parce qu’il avait, contrairement à ses ordres, combattu contre un ennemi. — 8. Nous l’emportons principalement sur les bêtes en ce que nous pouvons nous entretenir et exprimer nos pensées par la parole. — 9. Eschine s’emporta en invectives contre Démosthène, parce que celui-ci avait offert un sacrifice sept jours après la mort de sa fille.
version 128.
1. Ingenti animo mors provocanda est, sive nos æquo vastoque impetu aggreditur, sive quotidiano et vulgari exitu. — 2. In secretum locum concedere soleo, sive quid (1) aut lego aut scribo. — 3. Parentibus meis parui ; imperio eorum, sive æquum, sive iniquum ac durum fuit, obsequentem submissumque me præbui. — 4. Tyrannus, ut invisus est quia timetur, timeri vult, quia invisus est. — 5. Pausanias Lacedæmonius, ut virtutibus eluxit, sic vitiis est obrutus. — 6. Ut in corporibus magnæ dissimilitudines sunt, sic et in animis existunt etiam majores varietates. — 7. Romanorum ad Alliam fuga, sicut urbem prodidit, ità exercitum servavit. — 8. Tametsi domi militiæque præclara facinora egisti, tamen gloria tua, Cæsar, cum multis viris fortibus æqualis est.
corrigé.
1. Il faut affronter la mort avec courage, soit qu’elle nous attaque en face et fonde sur nous avec violence, soit qu’elle nous apporte une fin vulgaire et obscure. — 2. J’ai coutume de me retirer dans un lieu solitaire, soit que je me livre en moi-même à quelque méditation, soit que je lise ou que j’écrive quelque chose. — 3. J’ai obéi à mes parents ; je me suis montré docile et soumis à leur volonté, qu’elle ait été juste ou injuste et rigoureuse. — 4. Si un tyran est haï parce qu’il est craint, il veut être craint parce qu’il est haï. — 5. Si Pausanias de Lacédémone eut des vertus brillantes, il fut pétri de vices. — 6. S’il y a de grandes différences entre les corps, il y a entre les âmes des diversités encore plus grandes. — 7. A la bataille de l’Allia, si la fuite des Romains livra Rome aux ennemis, elle sauva l’armée. — 8. Quoique tu aies accompli, César, de grandes actions en paix et en guerre, cependant c’est une gloire que tu partages avec un grand nombre d’hommes de cœur.
§ 183. Conjonctions qui gouvernent le subjonctif.
version 129.
1. Syracusæ captæ sunt a Romanis, quamvis Archimedis ingenio defenderentur. — 2. Fuêre in terrâ homines, antequàm Vulcanus et Liber et Apollo et ipse Jupiter nascerentur. — 3. Magnus non est pumilio, licet in monte constiterit. — 4. Metendum est antequàm grana arefactis spicis decidant. — 5. Quidam ex Indis parentes, priùsquàm annis aut ægritudine in maciem eant, velut hostias cædunt ; cæsorumque visceribus epulari fas et maximè pium est. — 6. Condita est Carthago octoginta duobus annis antequàm Roma (1). — 7. Animam relinquam, potiùsquàm amicos deseram. — 8. Zeno Eleates, qui patriam a tyranno oppressam liberare tentaverat, perpessus est omnia tormenta, potiùsquàm conscios delendæ tyrannidis indicaret. — 9. Emori potiùsquàm vivere inhonestè oportet. — 10. Catoni, post victoriam Cæsaris, moriendum, potiùsquàm tyranni vultus adspiciendus, fuit.
corrigé.
1. Syracuse fut prise par Marcellus, quoiqu’elle fût défendue par le génie d’Archimède. — 2. Il y a eu des hommes sur la terre avant que Vulcain, Bacchus, Apollon et Jupiter lui-même fussent nés. — 3. Un nain n’est pas grand, lors même qu’il serait debout sur une montagne. — 4. Il faut moissonner avant que les épis desséchés s’égrènent. — 5. Quelques-uns d’entre les Indiens immolent leurs parents comme victimes avant que l’âge ou le chagrin les ait amaigris ; et c’est une chose permise, et même une grande marque de piété de manger leur chair après les avoir égorgés. — 6. Carthage fut fondée quatre-vingt-deux ans avant Rome. — 7. Je perdrai la vie plutôt que d’abandonner mes amis. — 8. Zénon d’Élée, qui avait tenté d’affranchir sa patrie opprimée par un tyran, endura tous les tourments plutôt que de révéler ses complices dans le projet de renverser la tyrannie. — 9. Il faut mourir plutôt que de vivre dans la honte. — 10. Caton, après la victoire de César, dut mourir plutôt que de consentir à voir le visage d’un tyran.
version 130.
1. Ego optimum et emendatissimum existimo, qui ceteris ità ignoscit, tanquàm ipse quotidiè peccet ; ità peccatis abstinet, tanquàm nemini ignoscat. — 2. Misit Xerxes quatuor millia armatorum Delphos ad templum Apollinis diripiendum, prorsùs quasi non cum Græcis tantùm, sed et cum diis immortalibus bellum gereret. — 3. Isæus orator dicebat semper ex tempore, sed tanquàm diù scripsisset. — 4. Stultissimum est in luctu capillum sibi evellere, quasi calvitio mœror levaretur. — 5. Cæsar nullum unquàm hostem fudit, quin castris quoque exueret. — 6. Timoleon Corinthius fratrem suum Timophanem, Corinthi tyrannum, interfecit ; post id factum, nunquàm domum revertebatur, quin eum mater fratricidam impiumque detestans compellaret.
corrigé.
1. Je considère comme le meilleur et le plus parfait des hommes, celui qui pardonne aux autres comme s’il péchait lui-même tous les jours, et qui s’abstient de pécher comme s’il ne pardonnait à personne. — 2. Xerxès envoya quatre mille hommes armés à Delphes, pour piller le temple d’Apollon, comme s’il eût fait la guerre non-seulement aux Grecs, mais encore aux dieux immortels. — 3. L’orateur Isée improvisait tous ses discours, mais comme s’il les eût longuement préparés par écrit. — 4. C’est une grande folie de s’arracher les cheveux dans la douleur, comme si c’était une consolation d’avoir la tête chauve. — 5. César ne battit jamais aucun ennemi, qu’il ne lui prît encore son camp. — 6. Timoléon de Corinthe tua son frère Timophane, tyran de cette ville ; après cette action, il ne rentrait jamais au logis sans que sa mère lui donnât avec horreur les noms de fratricide et d’impie.
version 131.
Describitur mirabile flumen Zioberis.
In Hyrcaniâ nemus præaltis densisque arboribus umbrosum est, pingue vallis solum rigantibus aquis, quæ ex petris imminentibus manant. Ex ipsis radicibus montium Zioberis amnis effunditur, qui tria ferè stadia in longitudinem universus fluit. Deinde saxo, quod alveolum interpellat, repercussus, duo itinera, velut dispensatis aquis, aperit ; inde torrens, et saxorum per quæ incurrit asperitate violentior, terram præceps subit. Per trecenta stadia conditus labitur, rursùsque, velut ex alio fonte conceptus, editur, et novum alveum intendit priore spatiosiorem ; quippe in latitudinem tredecim stadiorum diffunditur ; rurùsque angustioribus coercitus ripis, iter cogit ; tandem in alterum amnem cadit, cui Rhidago nomen est. Quidquid demissum erat in cavernam, quæ propior est fonti, rursùs, ubi aliud os amnis aperit, exsistebat. Itaque, Alexandri jussu, tauri duo præcipitati sunt, quorum corpora, ubi rursùs erumpit, expulsa sunt.
corrigé.
Description du Ziobéris, fleuve merveilleux.
Il y a en Hyrcanie un bois dont les arbres très-hauts et très-serrés forment une ombre épaisse ; il est dans une vallée dont le sol gras est arrosé par des eaux tombant des rochers qui la dominent. Du pied même des montagnes s’échappe le fleuve Ziobéris, qui coule dans un seul lit sur une longueur d’environ trois stades. Puis, se brisant contre un rocher qui intercepte son cours, il partage pour ainsi dire ses eaux et s’ouvre deux chemins ; à partir de là, semblable à un torrent, et rendu plus violent par l’aspérité des rochers à travers lesquels il roule, il va s’engouffrer sous la terre. Il coule sous la terre l’espace de trois cents stades ; puis il reparaît, comme naissant d’une autre source, et se creuse un nouveau lit plus spacieux que le premier ; il couvre en effet une largeur de treize stades ; puis, renfermé de nouveau entre des rives plus rapprochées, il se resserre, et tombe dans un autre fleuve, nommé Rhidagus. Tout ce qui était jeté dans la caverne la plus rapprochée de sa source, reparaissait à l’endroit où il s’ouvre une autre issue. Aussi, par l’ordre d’Alexandre, deux taureaux y furent précipités, et leurs corps furent rejetés à l’endroit où le fleuve ressort de terre.
§ 184. Conjonction QUUM.
version 132.
1. Judex damnatur, quum nocens absolvitur. — 2. Etiam quum vulnus sanatum est, cicatrix manet. — 2. Etiam quum vulnus sanatum est, cicatrix manet. — 3. Sol ità dictus est quia, quum est exortus, obscuratis omnibus sideribus, solus apparet(1). — 4. Populus Romanus clarissimos principes, quum adversarentur voluntati suæ, exculatione mulctavit. — 5. Tùm quum Sicilia florebat opibus, magna artificia fuêre in eâ insulâ. — 6. Quum varices Mario secabantur, dolebat ; quum æstu magno ducebat agmen, laborabat. — 7. Adam, post necem filii minoris Abel, Seth filium habuit, quum jàm tricesimum et ducentesimum annum ætatis implêsset. — 8. Duo Decii se pro patriâ devoverunt ; fulgentes tamen gladios videbant, quum in aciem hostium irruebant. — 9. Catilina summâ erat industriâ ; non, quum aliquid mandaverat, confectum putabat. — 10. Timotheus, Cononis filius, quum belli laude non inferior fuisset quàm pater, ad eam laudem doctrinæ et ingenii gloriam adjecit. — 11. Philippus, Amyntæ filius, Macedonum rex, a Pausaniâ, quum spectatum ludos iret, juxtà theatrum occisus est. — 12. Salmoneus, quum Jovis tonitrua et fulmina plaustrorum stridore et facibus ardentibus imitaretur, ob id a Jove fulmine est ictus. — 13. Quidam Athenis vir eruditissimus, quum ictum lapidis capite excepisset, litterarum oblitus est.
corrigé.
1. Le juge est condamné, lorsque le coupable est absous. — 2. Même lorsque la blessure est guérie ; la cicatrice reste. — 3. Le soleil a été appelé ainsi parce que, quand il s’est levé, il obscurcit tous les astres, et est seul visible. — 4. Le peuple Romain condamna à l’exil des grands très-illustres, lorsqu’ils s’opposaient à sa volonté. — 5. A l’époque où la Sicile était riche et florissante, il y avait dans cette île d’admirables chefs-d’œuvre des arts. — 6. Marius éprouvait de la douleur, lorsqu’on lui coupait ses varices ; et de la fatigue, lorsqu’il marchait à la tête de son armée par une forte chaleur. — 7. Adam, après la mort d’Abel, son fils cadet, eut un autre fils, Seth, lorsqu’il avait accompli déjà sa deux cent trentième année. — 8. Les deux Décius se dévouèrent pour leur patrie ; et cependant ils voyaient briller les glaives, lorsqu’ils se précipitaient au milieu de l’armée ennemie. — 9. Catilina était d’une activité extrême ; lorsqu’il avait commandé une chose, il ne la croyait pas faite pour cela. — 10. Quoique Timothée, fils de Conon, ne fût pas au-dessous de son père pour la gloire des armes, il ajouta à cette gloire celle de la science et de l’esprit. — 11. Philippe, fils d’Amyntas et roi de Macédoine, fut tué par Pausanias près du théâtre, comme il allait au spectacle. — 12. Comme Salmonée imitait le tonnerre et la foudre de Jupiter avec le bruit de chariots roulants et avec des torches enflammées, il fut pour cette raison foudroyé par ce dieu. — 13. A Athènes, un homme très-instruit, ayant reçu à la tête un coup de pierre, oublia les lettres de l’alphabet.
version 133.
De philosophiæ studio Ciceronis.
Marcus Tullius non subitò cœpit philosophari ; nec mediocrem a primo tempore ætatis in eo studio operam curamque consumpsit ; et, quum minimè videbatur, tùm maximè philosophabatur : quod declarant et orationes, quas edidit, refertæ philosophorum sententiis, et doctissimorum hominum familiaritates, quibuscum conjunctissimè vixit, et a quibus institutus est. Serò autem hæc litteris mandare cœpit. Nàm quum provectâ jàm ætate otio langueret, ad philosophiam latinè explicandam se contulit, quod ei videbatur interesse ad decus et ad laudem civitatis. Itaque se non modò ad legendos philosophorum libros, sed etiam ad totam philosophiam pertractandam dedit ; neque eum instituti sui pœnituit, quum multos civium suorum non modò ad discendum, sed etiam ad scribendum in hoc genere commoverit.
corrigé.
Études philosophiques de Cicéron.
Cicéron ne commença pas tout à coup à s’occuper de philosophie. Dès le premier temps de sa vie, il ne consacra pas peu de zèle et de travail à cette étude, et il se livrait à la philosophie avec la plus grande ardeur lorsqu’il ne paraissait pas y songer. Cela est attesté et par les discours qu’il prononça, qui sont remplis de sentences des philosophes, et par ses liaisons intimes avec des hommes très-savants, qui vécurent avec lui dans la plus grande familiarité, et qui avaient dirigé son éducation. Mais il commença tard à écrire sur ces matières. En effet, comme il se voyait, dans un âge déjà avancé, condamné au repos, il se mit à exposer en latin les principes de la philosophie, ce qui lui paraissait importer à la gloire et à l’honneur de son pays. C’est pourquoi il s’appliqua non-seulement à lire les livres des philosophes, mais encore à traiter toutes les parties de la philosophie ; et il n’eut pas à se repentir de son entreprise, puisqu’il excita par-là plusieurs de ses concitoyens non-seulement à s’instruire dans cette science, mais encore à y exercer leur plume.
§ 185. Conjonction DUM.
version 134.
1. Ægroto, dùm anima est, spes est. — 2. Prudentissima
civitas Atheniensium fuit, dùm ea rerum potita
est. — 3. Galba, dùm vigebat ætas, militari laude
floruit. — 4. Agrippina jussu filii sui Neronis
interiit, neque, dùm Nero rerum potiebatur, tumulum
accepit. — 5. Gyges a nullo videbatur(1), ipse autem videbat omnia. — 6.
Tiberius fuit egregius vitâ famâque, quoad privatus
vixit. — 7. Rhenus servat nomen et violentiam cursûs,
donec Oceano misceatur. — 8. Apud Cannas, duo maximi
exercitus consulares populi Romani ad hostium satietatem cæsi
sunt, donec Annibal diceret militi suo : « Parce
ferro. »
— 9. Marco Tullio Catilina videbatur
timendus, dùm mœnibus Urbis continebatur, Itaque, quum in senatu
in eum inveheretur, exclamavit : « Egredere ex urbe,
patent portæ, proficiscere ; magno me metu liberabis,
dummodò inter me atque te murus intersit. »
corrigé.
1. Tant que le malade a un souffle de vie, il a de
l’espoir. — 2. La république d’Athènes montra beaucoup
de prudence tant que dura sa suprématie. — 3. Galba se
distingua par la gloire des armes, tant qu’il fut dans la force
de l’âge. — 4. Agrippine périt par l’ordre de son fils
Néron, et tant qu’il fut empereur, elle n’obtint pas de
tombeau. — 5. Gygès n’était vu par personne, tandis
que lui-même il voyait tout. — 6. Tibère fut d’une
conduite et d’une réputation excellente tant qu’il vécut simple
particulier. — 7. Le Rhin conserve son nom et la
violence de son cours jusqu’à ce qu’il se mêle à
l’Océan. — 8. A la bataille
de Cannes,
deux puissantes armées consulaires du peuple Romain furent
taillées en pièces à satiété par les ennemis, jusqu’à ce
qu’Annibal dît à ses soldats : « Que le fer se
repose. »
— 9. Cicéron jugeait Catilina
redoutable tant qu’il était dans l’enceinte de Rome. Aussi,
lorsqu’il l’accablait de ses invectives dans le sénat, il
s’écria : « Sors de la ville, les portes sont
ouvertes, pars ; tu me délivreras d’une grande crainte,
pourvu qu’il y ait un mur entre toi et moi. »
§ 186. Conjonctions SI, NISI, etc.
version 135.
1. Si poema loquens pictura est, pictura tacitum poema debet
esse. — 2. O te dementem, si tunc mortem times, quum
tonat ! — 3. Poma ex arboribus, cruda si sint,
vix avelluntur ; si matura et cocta,
decidunt. — 4. Thucydidis orationes, aiebat Cicero,
ego laudare soleo ; imitari neque possim, si velim, nec
velim, si possim. — 5. Si Saturnus ex Cœlo et Terrâ
natus est, quis præfuit mundo, antequàm Saturnus
gigneretur ? — 6. Bestiæ, quas delectationis
causâ concludimus, quum copiosiùs alantur quàm si essent liberæ,
tamen captivitatem ægrè ferunt. — 7. Socrates servo
peccanti : « Cæderem te, inquit, nisi
irascerer. »
— 8. Nota est vox Manlii, consulatum
recusantis : « Alium, inquit, Quirites, consulem
quærite ; nàm si me hunc honorem gerere coegeritis, nec ego
mores vestros ferre, nec vos imperium meum perpeti
poteritis. »
— 9. Quòd si inest in hominum genere
mens, fides, virtus, concordia, unde hæc in terras, nisi
cœlitùs, defluere potuerunt ? — 10. Quid interest
inter tyrannum et regem, nisi quòd tyranni in voluptatem
sæviunt, reges nunquàm nisi ex causâ ac necessitate ?
Corrigé.
1. Si un poëme est une peinture parlante, une peinture doit être
un poëme muet. — 2. O que vous êtes insensé, si vous
craignez la mort lorsqu’il tonne ! — 3. Si les
fruits sont encore verts, on a de la peine à les détacher de
l’arbre ; s’ils sont parfaitement mûrs, ils tombent
d’eux-mêmes. — 4. J’ai coutume, disait Cicéron, de
louer les discours de Thucydide ; mais je ne pourrais pas
les imiter, si je voulais, et si je le pouvais, je ne le
voudrais pas. — 5. Si Saturne est né du Ciel et de la
Terre, qui a gouverné le monde avant la naissance de
Saturne ? — 6. Les bêtes que nous renfermons pour
notre plaisir, quoiqu’elles soient nourries plus abondamment que
si elles étaient libres, supportent néanmoins avec peine leur
captivité. — 7. Socrate voyant un de ses esclaves en
faute : « Je te battrais, lui dit-il, si je n’étais en
colère. »
— 8. On connaît ce mot de Manlius
refusant le consulat : « Romains, dit-il, cherchez un
autre consul ; car si vous me forcez à exercer cette
charge, nous ne pourrons, ni moi souffrir vos mœurs, ni vous
supporter mon commandement. »
— 9. Que si
l’intelligence, la foi, la vertu, la concorde se rencontrent
dans l’homme, d’où ces choses ont-elles pu descendre sur la
terre, si ce n’est du ciel ? — 10. Quelle
différence y a-t-il entre un tyran et un roi, si ce n’est que
les tyrans sévissent pour leur plaisir, tandis que les rois ne
sévissent jamais, si ce n’est par raison et par
nécessité ?
version 136.
1. Præceptorem discipuli, si modò rectè sunt instituti, et amant et verentur. — 2. Quicumque turpi fraude semel innotuit, etiamsi verum dicit, amittit fidem. — 3. Frequentior currentibus quàm reptantibus lapsus ; sed his non labentibus nulla, illis nonnulla laus, etiamsi labantur. — 4. Galba major privato visus est, dùm privatus fuit ; et omnium consensu capax imperii visus esset, nisi imperâsset. — 5. Magorum mos est non humare corpora suorum, nisi a feris sint ante laniata. — 6. Si iram vincere non potes, illa te incipit vincere. — 7. Dolorem meum, si non potero frangere, occultabo. — 8. Quum Theseo Neptunus tres optiones dedisset, optavit interitum Hippolyti, filii sui ; si Neptunus, quod Theseo promiserat, non fecisset, Theseus filio non esset orbatus. — 9. Si illud, quod volumus, eveniet, gaudebimus ; sin minùs, patiemur animo æquo. — 10. Rectum discernere a pravo quis potest, nisi sapiens ? — 11. Quid faciet in tenebris is homo, qui nihil timet, nisi testem et judicem ? — 12. Apud antiquos, non solùm publicè, sed etiam privatim, nihil gerebatur, nisi auspicio priùs sumpto.
corrigé.
1. Les disciples aiment et respectent leur maître, pourvu qu’ils soient bien élevés. — 2. Quiconque s’est fait connaître une fois par une honteuse fourberie, perd toute créance, même lorsqu’il dit vrai. — 3. Les gens qui courent tombent plus fréquemment que ceux qui se traînent ; mais ceux-ci n’ont aucune gloire à ne pas tomber, tandis que les premiers ont quelque gloire, même lorsqu’ils tombent. — 4. Galba, tant qu’il fut simple particulier, parut au-dessus de la condition privée ; et tout le monde l’aurait, d’un consentement unanime, jugé digne de l’empire, s’il n’avait été empereur. — 5. C’est la coutume des mages de ne pas inhumer le corps de leurs parents, qu’ils n’aient été auparavant déchirés par les bêtes sauvages. — 6. Si vous ne pouvez triompher de la colère, elle triomphe aussitôt de vous. — 7. Si je ne puis vaincre ma douleur, du moins je la dissimulerai. — 8. Neptune ayant donné à Thésée le choix entre trois vœux, celui-ci souhaita la mort de son fils Hippolyte ; si Neptune n’avait pas tenu la promesse qu’il lui avait faite, Thésée n’aurait pas été privé de son fils — 9. Si ce que nous désirons arrive, nous nous réjouirons ; sinon, nous nous y résignerons patiemment. — 10. Qui peut discerner le bien du mal, si ce n’est la sage ? — 11. Que fera dans les ténèbres l’homme qui ne craint rien, si ce n’est d’avoir un témoin et un juge ? — 12. Chez les anciens, rien ne se faisait, non-seulement en public, mais encore en particulier, si ce n’est après avoir préalablement pris les auspices.
§ 187. Conjonctions UT et NE.
version 137.
1. Ut agri non omnes frugiferi sunt, qui coluntur, sic animi non omnes culti fructum efferre solent. — 2. Ægyptum Nilus irrigat, et quum totâ æstate obrutam oppletamque tenuit, tùm recedit, mollitosque et oblimatos agros ad serendum relinquit ; itaque in Ægypto aut sterilis annus aut fertilis est, prout Nilus magnus influxit aut parcior. — 3. Manilius, tribunus plebis, legem tulit, ut bellum Mithridaticum per Pompeium administraretur. — 4. Arboribus consita est Italia tota, ut pomarium videatur. — 5. Atticus græcè sic loquebatur, ut Athenis natus videatur. — 6. Ut cetera auferat, affert certè prudentiam senectus. — 7. Ager non semel aratur, sed novatur et iteratur, quò meliores fetus possit et grandiores edere. — 8. Obducuntur libro aut cortice trunci, quò sint a frigoribus tutiores. — 9. Spartani, ad dissimulandum et occultandum vulnerum suorum cruorem, puniceis in prælio tunicis utebantur, non ne ipsis adspectus ejus cruoris terrorem, sed ne hostibus fiduciam afferret.
corrigé.
1. De même que tous les champs qui sont cultivés ne sont pas fertiles, de même tous les esprits cultivés n’ont pas coutume de donner des fruits. — 2. Le Nil arrose l’Égypte, et lorsqu’il l’a tenue inondée et recouverte pendant tout l’été, alors il se retire, laissant la terre trempée et engraissée pour recevoir la semence ; aussi l’année est-elle stérile ou fertile en Égypte, selon que le débordement du Nil a été plus ou moins considérable. — 3. Manilius, tribun du peuple, rendit une loi pour que la direction de la guerre contre Mithridate fût confiée à Pompée. — 4. Toute l’Italie est plantée d’arbres, de sorte qu’elle ressemble à un verger. — 5. Atticus parlait le grec de telle façon qu’il paraissait né à Athènes. — 6. La vieillesse, en admettant qu’elle nous enlève tout le reste, nous apporte du moins la prudence. — 7. On ne se contente pas de labourer une seule fois le sol ; on lui donne une deuxième et une troisième façon, pour qu’il puisse porter des fruits meilleurs et plus abondants. — 8. Le tronc des arbres est revêtu d’une pellicule ou d’une écorce, afin qu’il soit mieux garanti contre le froid. — 9. Les Spartiates, pour dissimuler et cacher le sang de leurs blessures, portaient dans les combats des tuniques de couleur pourpre, pour éviter, non pas que la vue de ce sang leur inspirât de la terreur à eux-mêmes, mais qu’elle donnât de la confiance aux ennemis.
§ 188. Observations particulières sur les conjonctions.
version 138.
1. Themistocles, quòd et nimis liberè vivebat, et rem familiarem negligebat, a patre exheredatus est. — 2. Ubi cupido divitiarum invasit, et virtutem opulentia vincit, animus ad voluptatem ab honesto deficit. Itaque postquàm Romæ divitiæ honori esse cœpêre, et eas gloria, imperium, potentia sequebatur, hebescere virtus, paupertas probro haberi cœpit. — 3. Mortem, ut nunquàm timeas, semper cogita. — 4. Athenienses urbem suam, quò faciliùs ab hoste possent defendere, muris sepserunt. — 5. Sardanapalus, rex Assyriorum, ob luxuriam perdito regno, ne vivus in potestatem hostium veniret, venenum bibit, et cum regiâ suâ se concremavit. — 6. Vir bonus mavult perire, ne noceat, quàm nocere, ne pereat. — 7. Agesilaus, quum ex Ægypto reverteretur, venissetque in portum qui est inter Cyrenas et Ægyptum, in morbum implicitus decessit : eum amici, quò Spartam faciliùs perferre possent, cerâ circumfuderunt, atque ità domum retulerunt. — 8. Thucydides suos libros tunc scripsit, quum in exsilium pulsus esset. — 9. Aristides nonne expulsus est patriâ, quòd præter modum justus esset ? — 10. Veteres homines, quum perceperant fruges, antequàm vescerentur, dîs libare solebant.
corrigé.
1. Thémistocle fut déshérité par son père parce qu’il menait une conduite trop libre, et qu’il négligeait son patrimoine. — 2. Dès que la soif de l’or a fait irruption, et que l’opulence a le pas sur la vertu, les cœurs abandonnent l’honneur pour le plaisir. Aussi, après que les richesses eurent commencé à être en honneur à Rome, et que la gloire, l’autorité, la puissance en dépendirent, la vertu commença à se relâcher, et la pauvreté à passer pour un opprobre. — 3. Pensez sans cesse à la mort, afin de ne la craindre jamais. — 4. Les Athéniens environnèrent leur ville de murailles, afin de pouvoir plus facilement la défendre contre l’ennemi. — 5. Sardanapale, roi d’Assyrie, ayant perdu son royaume par sa mollesse, prit du poison et se brûla avec son palais, de peur de tomber vivant entre les mains de ses ennemis. — 6. L’homme de bien aime mieux périr, pour ne pas nuire, que de nuire, pour ne pas périr. — 7. Comme Agésilas revenait d’Égypte, étant arrivé à un port situé entre Cyrène et l’Égypte, il tomba malade et mourut : ses amis, pour pouvoir le transporter plus facilement à Sparte, enduisirent son corps d’une couche de cire, et le rapportèrent ainsi dans son pays. — 8. Thucydide a écrit ses ouvrages après avoir été exité. — 9. Aristide n’a-t-il pas été banni pour avoir poussé la justice à l’extrême ? — 10. Les premiers humains, lorsqu’ils avaient fait la récolte, avaient coutume d’en offrir les prémices aux dieux avant de s’en nourrir.
version 139.
De fragilitate rerum humanarum.
Ex Asiâ rediens, quum ab Æginâ Megaram versùs navigarem, cœpi
regiones circumcircà prospicere. Post me erat Ægina, ante
Megara, dextrâ Piræus, sinistrâ Corinthus, quæ oppida quondàm
florentissima fuerunt, nunc prostrata et diruta ante oculos
jacebant. Cœpi egomet mecum sic cogitare
: « Hem ! nos homunculi indignamur, si quis nostrûm
interiit aut occisus est, quorum vita brevis esse debet, quum
uno loco tot oppidorum cadavera projecta jaceant(1) ! »
corrigé.
Sur la fragilité des choses humaines.
A mon retour d’Asie, comme je faisais voile d’Égine vers Mégare,
je me mis à promener les yeux sur les
pays qui
étaient autour de moi. J’avais Égine derrière moi, devant moi
Mégare, à droite le Pirée, à gauche Corinthe, villes qui furent
jadis très-florissantes, et qui maintenant gisaient abattues et
ruinées devant mes yeux. Je me mis à faire en moi-même ces
réflexions : « Hélas ! chétifs mortels, nous nous
indignons si quelqu’un d’entre nous, dont la vie doit être si
courte, vient à mourir ou à être tué, lorsqu’en un seul lieu les
cadavres de tant de villes gisent dans la
poussière ! »
version. 140
Nitedula et mustela, fabella.
Forte per angustam tenuis nitedula rimamRepserat in cumeram frumenti ; pastaque, rursùsIre foràs pleno tendebat corpore frustrà.Cui(1) mustela procul : « Si vis, ait, effugere istinc,Macra cavum repetes arctum, quem macra subîsti. »
corrigé.
Le mulot et la belette, fable.
Un mulot de peu d’embonpoint s’était introduit par hasard, à
travers une étroite fente, dans une jarre de blé ; après
s’être repu, il faisait de vains efforts pour en sortir avec son
corps replet. Une belette lui cria de loin : « Si tu
veux te tirer de là, il faudra repasser maigre le trou étroit
par où tu es entré maigre. »
version 141.
De Archimede.
Archimedes Syracusanus fuit unicus spectator cœli siderumque. Concavo ære similitudinem mundi ac figuram machinatus est, in quo ità solem ac lunam composuit, ut conversionibus suis motus cœlestibus similes’efficerent, et non modò accessus solis et recessus, vel incrementa diminutionesque lunæ, verùm etiam stellarum vel inerrantium vel vagarum dispares cursus orbis ille, dùm vertitur, exhiberet.
Cicero, quum quæstor in Siciliâ esset, Archimedis sepulcrum, ignoratum ab Syracusanis, septum undique et vestitum vepribus et dumetis, indagavit : in quo inerat sphæræ figura et cylindri. Ità nobilissima Græciæ civitas, quondàm verò etiam doctissima, sui civis acutissimi monumentum semper ignorâsset, nisi ab homine Arpinate(1) didicisset.
corrigé.
Sur Archimède.
Archimède de Syracuse fut un homme unique comme observateur du ciel et des astres. Il avait fabriqué une sphère d’airain, représentant l’image de la voûte céleste, sur laquelle il avait placé le soleil et la lune de telle façon que ces astres y décrivaient des révolutions semblables aux mouvements qu’ils accomplissent dans le ciel, et que ce globe, en tournant, reproduisait non-seulement la marche du soleil vers la terre ou en sens inverse, et la croissance ou la décroissance de la lune, mais encore les mouvements inégaux des étoiles fixes ou errantes.
Cicéron, lorsqu’il était questeur en Sicile, découvrit, parmi les ronces et les broussailles dont il était de toutes parts entouré et recouvert, le tombeau d’Archimède, ignoré des Syracusains : sur ce tombeau était la figure d’une sphère et celle d’un cylindre. Ainsi cette ville, une des plus célèbres, et même autrefois une des plus savantes de la Grèce, eût ignoré à jamais le monument du plus ingénieux de ses citoyens, si un homme d’Arpinum ne le lui avait révélé.
Version 142.
Tulliœ parricidium.
Servius Tullius duas filias, alteram ferocem, mitem alteram habebat. Quum Tarquinii Prisci, cui successerat, filii duo pari animo essent, ferocem miti, mitem feroci in matrimonium dedit, ut omnium mentes morum diversitate temperaret. Sed mites, seu forte, seu fraude perierunt ; feroces morum similitudo conjunxit. Statim Tarquinius Superbus a Tulliâ novâ uxore incitatus, advocato senatu, regnum paternum repetere cœpit. Quâ re auditâ Servius, dùm ad curiam properat, jussu Tarquinii gradibus dejectus, et domum refugiens, interfectus est. Tullia in Forum properavit, ut virum prima regem salutaret. A quo jussa e turbâ decedere, quum domum rediret vecta carpento, patris corpus humi projectum vidit ; et mulionem evitantem increpans, super cruentum patrem ipsa consternatos equos egit.
corrigé.
Parricide de Tullie.
Servius Tullius avait deux filles, l’une violente, l’autre débonnaire. Comme les deux fils de Tarquin l’Ancien, son prédécesseur, présentaient le même contraste, il donna en mariage la fille qui était violente au prince débonnaire, et la débonnaire au prince violent, afin que tous ces caractères différents se tempérassent l’un l’autre. Mais le couple débonnaire périt, soit par accident, soit par un crime ; et la ressemblance du caractère amena une union entre les deux autres. Aussitôt Tarquin le Superbe, excité par sa nouvelle épouse Tullie, convoqua le sénat et se mit à réclamer le trône qu’avait possédé son père. A cette nouvelle, Servius accourt au sénat ; il est jeté du haut en bas des degrés par ordre de Tarquin, et massacré comme il se sauvait à sa maison. Tullie vint en toute hâte au Forum, pour être la première à saluer son mari du nom de roi. Ayant reçu de lui l’ordre de se retirer de la foule, elle revenait chez elle portée sur un char, lorsqu’elle aperçut le cadavre de son père gisant sur le sol ; et, gourmandant le cocher qui voulait se détourner, elle fit passer elle-même par-dessus son père tout sanglant les chevaux qui s’arrêtaient d’horreur.
version 143.
De bello Romanorum adversùs Pyrrhum.
Tarentus, Lacedæmoniorum colonia, Calabriæ quondàm et Apuliæ totiusque Lucaniæ caput, quum magnitudine et muris portuque nobilis fuit, tùm mirabilis situ : quippe in ipsis Adriatici maris faucibus posita, in omnes terras, Histriam, Illyricum, Epirum, Achaïam, Africam, Siciliam vela dimittebat. Imminebat portui, ad prospectum maris positum, theatrum : quod quidem causa miseræ civitati fuit omnium calamitatum. Ludos forte celebrabant, quum adremigan tem littori romanam classem inde vident : emicant, sine discrimine insultant. Nec satis : aderat sine morâ querelam ferens legatio. Hanc quoque fœdè violant : exhinc bellum.
corrigé.
Guerre des Romains contre Pyrrhus.
Tarente, colonie Lacédémonienne, jadis capitale de la Calabre, de l’Apulie et de toute la Lucanie, était fameuse par sa grandeur, ses murailles, son port, et admirable par sa position. En effet, située au débouché même de la mer Adriatique, elle envoyait ses vaisseaux dans tous les pays du monde, en Istrie, en Illyrie, en Épire, en Grèce, en Afrique, en Sicile. Le port était dominé par le théâtre, qui avait vue sur la mer, ce qui fut pour cette malheureuse cité la cause de tous ses désastres. Un jour que les Tarentins célébraient des jeux, ils voient du théâtre une flotte romaine s’avancer vers le rivage ; ils se précipitent, ils l’insultent sans rien considérer. Ce n’est pas tout : une ambassade arrive bientôt, apportant les plaintes de Romè ; elle est à son tour ignominieusement insultée : de là la guerre.
version 144.
Sequitur de bello adversùs Pyrrhum.
Multi simul populi pro Tarentinis consurgunt, omnibusque vehementior Pyrrhus, qui semigræcam ex Lacedæmoniis conditoribus civitatem vindicaturus, cum totius viribus Epiri, Thessaliæ, Macedoniæ, incognitisque in id tempus elephantis, veniebat. Apud Heracleam et Campaniæ fluvium Lirim prima pugna, in quâ elephanti fugam stragemque latè dederunt. In Apuliâ deinde apud Asculum meliùs Romani dimicavêre : quippe jàm belluarum terror exoleverat. Ipse rex, humero saucius, in armis suis relatus est. In Lucaniâ suprima pugna, quæ victoriam sine controversiâ Romanis dedit. Pyrrho castris exuto et in Græciam suam trans mare fugato, pulcherrimus in Urbem ac speciosissimus triumphus intravit. Sed nihil libentiùs populus Romanus adspexit, quàm illas, quas timuerat, belluas, quæ non sine sensu captivitatis, submissis cervicibus victores equos sequebantur.
corrigé.
Suite de la guerre contre Pyrrhus.
Une foule de peuples se lèvent à la fois pour les Tarentins ; mais nul ne montra plus d’ardeur que Pyrrhus, qui, pour défendre une ville à demi grecque par son origine lacédémonienne, arrivait avec toutes les forces de l’Épire, de la Thessalie, de la Macédoine, et amenait des éléphants, animaux jusqu’alors inconnus. C’est à Héraclée, sur les bords du Liris, rivière de Campanie, que se livra la première bataille, dans laquelle les éléphants semèrent au loin le carnage et la fuite. Les Romains combattirent ensuite plus heureusement près d’Asculum en Apulie ; car la terreur qu’inspiraient ces animaux monstrueux était déjà bien affaiblie. Le roi lui-même, blessé à l’épaule, fut emporté du champ de bataille sur son bouclier. La dernière bataille, livrée en Lucanie, donna aux Romains une victoire incontestable. Pyrrhus perdit son camp, et fut contraint à s’enfuir dans sa Grèce, au-delà des mers. Alors entra dans les murs de Rome le triomphe le plus beau et le plus éclatant ; mais le peuple Romain ne vit rien avec plus de joie que ces bêtes qui l’avaient épouvanté, et qui, comme si elles avaient eu le sentiment de leur captivité, marchaient la tête baissée à la suite des chevaux vainqueurs.
version 145.
De conciliis Germanorum publicis.
De minoribus rebus principes consultant ; de majoribus omnes. Coeunt, nisi quid fortuitum et subitum inciderit, certis diebus, quum aut inchoatur luna aut impletur ; nàm agendis rebus hoc auspicatissimum initium credunt. Non omnes simul conveniunt ; sed et alter et tertius dies cunctatione coeuntium absumitur. Ut turbæ placuit, considunt armati. Silentium per sacerdotes, quibus tùm coercendi jus est, imperatur. Mox rex vel princeps, prout ætas cuique, prout nobilitas, prout decus bellorum, prout facundia est, audiuntur. Si displicuit sententia, fremitu aspernantur ; sin placuit, frameas concutiunt : honoratissimum assensûs genus est, armis laudare.
corrigé.
Sur les assemblées publiques des Germains.
Les principaux de la nation délibèrent sur les affaires les moins importantes, le peuple entier sur les plus considérables. Ils se réunissent, à moins qu’il ne survienne tout à coup quelque incident fortuit, à des jours déterminés, lorsque la lune est nouvelle ou dans son plein ; car c’est à leurs yeux l’époque du meilleur augure pour entamer une entreprise. Ils n’arrivent pas tous à la fois au rendez-vous ; deux ou trois jours se perdent à attendre les retardataires. Dès que l’assemblée en est d’accord, ils s’asseoient tout armés. Le silence est commandé par les prêtres, à qui appartient alors le droit de maintenir l’ordre. Ensuite le roi ou quelqu’un des grands, suivant l’âge, le rang, la gloire militaire ou l’éloquence, prend la parole. Si la proposition leur déplaît, ils la rejettent par un frémissement ; si au contraire elle leur plaît, ils agitent leurs framées : la marque d’assentiment la plus honorable, c’est l’approbation par les armes.
Livre second.
Syntaxe particulière ou méthode.
Chapitre Ier.
Proposition infinitive.
§§ 189 et 190. Proposition infinitive servant de complément.
version 146.
1. Solem mathematici confirmant majorem esse quàm terram. — 2. Solem Persæ unum Deum esse credebant. — 3. Non errabimus, si dixerimus philosophiam esse legem benè honestèque vivendi. — 4. Insanus furere credit ceteros. — 5. Cicero existimavit latinam linguam locupletiorem esse quàm græcam. — 6. Possidonius a terrâ ad lunam viciès centum millia stadiorum esse contendit. — 7. Non sum inscius esse utilitatem in historiâ, non modò voluptatem. — 8. Tres Chrysippus Gratias Jovis et Eurynomes filias esse dixit. — 9. Metilius, tribunus plebis, dicebat Fabium Maximum dictatorem, qui Annibalem morâ fregit, sedulò bellum ducere, quò diutiùs in magistratu esset. — 10. Cæsarem munditiarum lautitiarumque studiosissimum fuisse multi prodiderunt. — 11. Adventantibus Gallis, vox clarior humanâ nuntiaverat Romanis Gallos instare.
corrigé.
1. Les mathématiciens démontrent que le soleil est plus gros que la terre. — 2. Les Perses croyaient que le soleil était le seul Dieu. — 3. Nous ne nous tromperons pas, si nous disons que la philosophie est la méthode de vivre bien et honnêtement. — 4. Le fou croit que tous les autres sont en démence. — 5. Cicéron a pensé que la langue latine était plus riche que la langue grecque. — 6. Possidonius prétend qu’il y a deux millions de stades de la terre à la lune. — 7. Je n’ignore pas qu’il y a profit, et non pas seulement plaisir dans la lecture de l’histoire. — 8. Chrysippe a dit que les trois Grâces étaient filles de Jupiter et d’Eurynome. — 9. Métilius, tribun du peuple, disait que le dictateur Fabius Maximus, qui fatigua Annibal par ses lenteurs, prolongeait la guerre à dessein, pour rester plus longtemps en charge. — 10. Plusieurs historiens ont rapporté que César avait beaucoup de goût pour la parure et les raffinements du luxe. — 11. A l’approche des Gaulois, une voix plus éclatante que celle d’un homme avait annoncé aux Romains que les Gaulois approchaient.
version 147.
1. Theopompus dicit Euripidis poetæ matrem olera vendentem victum quæsîsse. — 2. Pompeios, celebrem Campaniæ urbem, desedisse terræ motu audivimus. — 3. Non assentior iis, qui hæc disserunt, cum corporibus simul animos interire, atque omnia morte deleri ; credo non exstingui animos, sed aut pro justitiâ præmio affici, aut pœnâ pro sceleribus sempiternâ. — 4. Sanctæ litteræ docent hominem fuisse ultimum Dei opus, et sic inductum fuisse in hunc mundum quasi in domum jàm paratam et instructam. — 5. Thucydides Lacedæmonios, summos bellatores, non cornuum tubarumve signis, sed tibiarum modulis, in præliis usos esse refert. — 6. Quidam Numam Pompilium fuisse pythagoreum ferunt, qui annis ante permultis fuit, quàm ipse Pythagoras. — 7. Cæsarem accepimus epistolas quaternas pariter librariis dictare solitum. — 8. Plinius Tiberium principem, tonante cœlo, coronari lauro solitum tradit, contrà fulminum metus (1)
corrigé.
1. Théopompe dit que la mère d’Euripide gagnait sa vie en vendant des herbes. — 2. Nous avons entendu dire que Pompéii, ville célèbre de Campanie, fut engloutie par un tremblement de terre. — 3. Je ne partage pas l’opinion de ceux qui soutiennent que l’âme périt avec le corps, et que tout est anéanti par la mort ; je crois que l’âme ne meurt pas, mais qu’elle reçoit ou une récompense éternelle pour prix de sa justice, ou un châtiment sans fin en expiation de ses crimes. — 4. L’Écriture sainte nous apprend que l’homme a été le dernier ouvrage de Dieu, et qu’il a été introduit dans ce monde comme dans une maison toute meublée et prête à le recevoir. — 5. Thucydide rapporte que les Lacédémoniens, ce peuple si belliqueux, ne combattaient pas aux accents du clairon ou de la trompette, mais aux modulations de la flûte. — 6. Quelques auteurs rapportent que Numa Pompilius fut pythagoricien, lui qui a vécu un grand nombre d’années avant Pythagore lui-même. — 7. Nous apprenons que César dictait à ses secrétaires quatre lettres à la fois. — 8. Pline rapporte que l’empereur Tibère, quand il tonnait, se couronnait de laurier, pour se rassurer contre la foudre.
version 148.
1. Medici, quanquàm sæpe intelligunt(1), tamen nunquàm ægris dicunt, eos morbo suo esse morituros. — 2. Æschines Atheniensis, summus orator, quum accusationem, quâ fuerat usus in Demosthenis, Rhodiis legisset, legit et defensionem Demosthenis ; mirantibusque, tùm magis miraturos fuisse dixit, si ipsum audivissent. — 3. Deus Abrahami sobolem multiplicatum iri sicut arenas maris stellasque cœli, spopondit. — 4. Cato censebat dissuendas magis quàm discindendas amicitias. — 5. Deum esse nemo negat. — 6. Pentheus, Echionis et Agaves filius, negavit deum Bacchum esse. — 7. Quis Hippocentaurum(2)fuisse aut Chimæram(2) putat ? — 8. Nefas est dictu, miseram fuisse Quinti Maximi senectutem. — 9. Pollio Asinius Cæsaris commentarios parùm diligenter compositos putat, existimatque Cæsarem, si diutiùs vixisset, rescripturum eos et correcturum fuisse ; Tullius autem valdè probandos judicat, neque corrigendos fuisse censet.
corrigé.
1. Les médecins ne disent jamais aux malades, quoique souvent ils le pressentent, qu’ils mourront de leur maladie. — 2. Eschine d’Athènes, orateur éminent, après avoir lu aux Rhodiens l’accusation qu’il avait prononcée contre Démosthène, leur lut aussi la réponse de Démosthène, et les voyant émerveillés, il leur dit qu’ils auraient eu encore plus d’admiration s’ils l’avaient entendu lui-même. — 3. Dieu promit que la race d’Abraham se multiplierait comme les grains de sable de la mer et les étoiles du ciel. — 4. Caton pensait que l’amitié doit se dénouer et non se rompre. — 5. Personne ne nie qu’il y ait un Dieu. — 6. Penthée, fils d’Échion et d’Agavé, nia que Bacchus fût un dieu. — 7. Qui croit que l’Hippocentaure ou la Chimère ait existé ? — 8. Il n’est pas permis de dire que la vieillesse de Quintus Maximus ait été malheureuse. — 9. Asinius Pollion trouve que les commentaires de César sont écrits avec peu de soin ; il croit que César, s’il eût vécu plus longtemps, les eût refaits et corrigés ; mais Cicéron pense qu’ils doivent être approuvés pleinement, et n’est pas d’avis qu’ils auraient dû être corrigés.
version 149.
Ad juvenes Romanos adhortatio.
Imitemur Brutos, Camillos, Ahalas, Decios, Curios, Fabricios, Maximos, Scipiones, Lentulos, Æmilios, innumerabilesque alios, qui hanc Rempublicam suis consiliis aut laboribus aut auxerunt aut servaverunt ; existimemus eos esse immortalem gloriam consecutos. Amemus patriam, pareamus senatui, consulamus bonis. Præsentes fructus negligamus, posteritati et gloriæ serviamus. Id esse optimum putemus, quod erit rectissimum. Speremus quæ volumus ; sed quod acciderit ; seramus. Cogitemus denique corpus virorum fortium magnorumque hominum esse mortale, animi verò motus et virtutis gloriam sempiternam.
corrigé.
Exhortation aux jeunes Romains.
Imitons les Brutus, les Camille, les Ahala, les Décius, les Curius, les Fabricius, les Maximus, les Scipions, les Lentulus, les Émilius, et une foule d’autres, dont la prudence ou les travaux ont agrandi ou sauvé notre République ; soyons convaincus qu’ils ont acquis une gloire immortelle. Aimons la patrie, obéissons au sénat, prenons les intérêts des gens de bien. Négligeons les avantages présents, travaillons pour la postérité et pour la gloire. Croyons que ce qui est le plus juste est le plus avantageux. Espérons ce que nous désirons, mais supportons ce qui sera arrivé. Songeons enfin que le corps des gens de cœur et des grands hommes est mortel, tandis que les beaux mouvements de l’âme et la gloire de la vertu ne meurent jamais.
§ 191. Infinitif futur formé par périphrase.
version 150.
1. Credimus eos, qui rectè vixerint, æternam mercedem esse
accepturos ; spero fore ut id contingat
nobis. — 2. Theophrastus arbitrabatur, si ætas hominum
potuisset esse longinquior, futurum fuisse ut, omnibus perfectis
artibus, omni doctrinà hominum vita erudiretur. — 3.
Gallis adventantibus, exaudita vox est (1), futurum esse ut Roma
caperetur. — 4. Illud tibi affirmo, fore ut ab omnibus
collaudêre, si rectè feceris. — 5. Agrippinæ
consulenti super filio Nerone Chaldæi responderunt, fore ut
imperaret, matremque occideret ; atque illa
: « Occidat, inquit, dùm imperet. »
—
6. Otho speraverat fore ut adoptaretur a Galbâ,
quia Ptolemæus mathematicus ei persuaserat fore ut in imperium
adscisceretur. — 7. Livius non existimat futurum
fuisse ut Romani ab Alexandro vincerentur, si Asiâ ille subactâ
bellum in Italiam intulisset.
corrigé.
1. Nous croyons que ceux qui auront bien vécu en recevront une
éternelle récompense ; j’espère que nous aurons ce
bonheur. — 2. Théophraste pensait que, si la durée de
notre existence avait pu être plus longue, tous les arts
auraient atteint la perfection, et que l’humanité aurait acquis
la plénitude de la science. — 3. A l’approche des
Gaulois, on entendit une voix, annonçant que Rome serait
prise. — 4. Je vous assure que vous serez loué par
tout le monde,si vous vous conduisez bien. — 5.
Agrippine consultant des Chaldéens sur son fils Néron, ils lui
répondirent qu’il serait empereur, et qu’il tuerait sa mère.
« Eh bien ! répondit-elle, qu’il me tue pourvu qu’il
règne. »
— 6. Othon avait espéré qu’il serait
adopté par Galba, parce que l’astrologue Ptolémée lui avait
persuadé qu’il serait appelé à l’empire. — 7.
Tite-Live ne pense pas que les Romains eussent été vaincus par
Alexandre, si ce prince, après avoir soumis l’Asie, eût tourné
ses armes contre l’Italie.
§ 192.Infinitif français rendu en latin par une proposition infinitive.
version 151.
1. Antonius orator disertos dicebat se vidisse multos, eloquentem omninò neminem. — 2. Si nec furtum feci, nec hominem occidi, non idcircò me puto laudem meruisse. — 3. Arcades ipsum Jovem vidisse se credebant. — 4. Adolescentium greges Lacedæmone certabant incredibili contentione, ut exanimarentur, priùsquàm se victos faterentur. — 5. Darius mille talenta interfectori Alexandri daturum se promiserat. — 6. Publio et Cneio Scipionibus in Hispaniâ cum majore parte exercitûs ab acie Punicâ oppressis, nullo ducum Romanorum illùc ad corrigendam rem proficisci audente, Publius Scipio (1), quartum et vicesimum annum agens, iturum se pollicitus est. — 7. Plerique amicos eos potissimùm diligunt, ex quibus sperant se maximum fructum esse capturos. — 8. Spero me tibi sententiam meam approbâsse. — 9. Spero et confido te valere. — 10. Quæ dixi, ea spero et confido probata esse omnibus. — 11. Helvetii totius Galliæ sese potiri posse sperabant. — 12. Galli, bello Romanis indicto, non priùs soluturos se baltea, quàm Capitolium ascendissent, juraverant.
corrigé.
1. L’orateur Antonius disait avoir vu beaucoup d’hommes diserts, mais pas un seul éloquent. — 2. Si je n’ai commis ni larcin ni meurtre, je ne crois pas avoir pour cela mérité des éloges. — 3. Les Arcadiens croyaient avoir vu Jupiter lui-même. — 4. A Lacédémone, des troupes de jeunes gens luttaient entre eux avec une ardeur incroyable, au point de perdre la vie avant de s’avouer vaincus. — 5. Darius avait promis de donner mille talents à celui qui tuerait Alexandre. — 6. Publius et Cnéius Scipion ayant été anéantis en Espagne avec la plus grande partie de leur armée par les forces carthaginoises, aucun des généraux Romains n’osait partir pour rétablir les affaires dans ce pays ; mais Publius Scipion, alors dans sa vingt-quatrième année, prit l’engagement d’y aller. — 7. La plupart des hommes choisissent de préférence pour amis ceux dont ils espèrent retirer le plus grand profit. — 8. J’espère vous avoir fait partager mon avis. — 9. J’espère fermement que vous vous portez bien. — 10. J’ai l’espoir et la confiance que ce que j’ai dit a été approuvé de tout le monde. — 11. Les Helvétiens espéraient pouvoir s’emparer de toute la Gaule. — 12. Les Gaulois, ayant déclaré la guerre aux Romains, avaient juré de ne pas détacher leurs baudriers avant d’être montés au Capitole.
version 152.
1. Cæsar piratas, a-quibus erat captus, suffixurum se cruci
minatus est. — 2. Marcus Tullius cruentam seditionem
apud judices ità commemoravit : « Meministis tùm,
judices, corporibus civium Tiberim compleri, cloacas referciri,
e Foro spongiis effingi sanguinem. »
— 3. Memini
Marium exsulem navigio perparvo in oras Africæ desertissimas
pervenisse. — 4. Cicero juravit Rempublicam suâ unius
operâ esse salvam. — 5. Sylla se Felicem appellari voluit. — 6. Ego me
Phidiam esse mallem, quàm vel optimum fabrum
tignarium. — 7. Ego cupio me mendacem non
putari. — 8. Miseranda est vita eorum, qui se metui
quàm amari malunt. — 9. Pelias rex Jasonem perditum
cupiebat. — 10. Bellum ego populo Romano, aiebat
Bocchus, neque feci, neque factum unquàm volui. — 11.
Scipio Nasica, in Tiberium Gracchum facturus impetum,
proclamavit : « Qui Rempublicam salvam volunt, me
sequantur. »
— 12. Marcus Tullius eos, qui Verri
favebant, sic increpabat : « Odistis hominum
industriam, despicitis frugalitatem, pudorem contemnitis ;
ingenium verò et virtutem depressam exstinctamque
cupitis. »
corrigé.
1. César, fait prisonnier par des pirates, les menaça de les
faire mettre en croix. — 2. Cicéron, rappelant devant
les juges une sédition sanglante, leur disait : « Vous
vous souvenez, juges, que le Tibre était
rempli de
cadavres de citoyens, que les égouts en regorgeaient, que sur le
Forum on enlevait le sang avec des
éponges. »
— 3. Je me souviens que Marius exilé
aborda, sur une chétive barque, aux rivages les plus déserts de
l’Afrique. — 4. Cicéron jura que la République avait
été sauvée par lui seul. — 5. Sylla voulut être
surnommé l’Heureux. — 6. J’aimerais
mieux être Phidias que d’être le premier charpentier du
monde. — 7. Je désire ne pas passer pour un
menteur. — 8. Elle est à plaindre la vie de ceux qui
aiment mieux se faire craindre que se faire
aimer. — 9. Le roi Pélias désirait perdre
Jason. — 10. Je n’ai jamais, disait Bocchus, fait ni
voulu faire la guerre au peuple Romain. — 11. Scipion
Nasica, sur le point d’attaquer Tibérius Gracchus,
s’écria : « Que ceux qui veulent sauver la République
me suivent. »
— 12. Cicéron s’élevait en ces
termes contre ceux qui favorisaient Verrès : « Vous
haïssez les hommes actifs, vous dédaignez la frugalité, vous
méprisez la pudeur ; vous désirez humilier et anéantir le
mérite et la vertu. »
version 153.
Humarorum casuum exemplum.
Quum in littore maris ambularem, repente video corpus humanum
circumactum levi vortice ad terram deferri. Substiti ergò
tristis, et : « Hunc forsitan, proclamo, in aliquâ
parte terrarum secura exspectat uxor ; forsitan ignarus
tempestatis filius ; aut patrem utique reliquit aliquem,
cui proficiscens osculum dedit. »
Adhùc tanquàm ignotum
deflebam, quum inviolatum os fluctus convertit in terram,
agnovique terribilem implacabilemque mihi hominem, pedibus meis
subjectum. Non tenui igitur diutiùs lacrymas ; imò percussi
manu pectus, et : « Ubi nunc est,
inquam,
iracundia tua ? Nempe piscibus belluisque expositus
es ; et qui paulò ante jactabas vires imperiitui, de tantâ
nave ne tabulam quidem naufragus habes. Ite nunc, mortales, et
magnis cogitationibus pectora implete. Hunc arma
conficiunt ; illum deos colentem ruina domûs sepelit ;
ille vehiculo lapsus exspirat. Si rectè inspicias, ubique
naufragium est. »
corrigé.
Exemple des vicissitudes humaines.
Je me promenais un jour sur le bord de la mer, lorsque je vis
tout à coup un corps humain, qu’un léger courant poussait vers
la terre. Je m’arrêtai rempli de tristesse
: « Peut-être, m’écriai-je, ce malheureux a-t-il quelque part
une épouse qui l’attend sans inquiétude, ou un fils qui ne sait
pas encore ce que c’est qu’une tempête ; peut-être a-t-il
du moins laissé un père, qu’il a embrassé en partant. »
Je
croyais encore pleurer un inconnu, lorsqu’une vague ayant tourné
vers la terre son visage non encore défiguré, je reconnus un
ennemi terrible et implacable dans ce cadavre gisant à mes
pieds. Je ne pus retenir mes larmes, et me frappant la
poitrine : « Qu’est devenue, m’écriai-je, ta haïne
furieuse ? Te voilà donné en pâture aux poissons et aux
monstres sauvages ; et toi qui naguère vantais l’étendue de
ta puissance, de ton superbe navire, le naufrage ne t’a pas même
laissé une seule planche. Allez donc, mortels, nourrissez
maintenant dans votre cœur d’orgueilleuses pensées. L’un périt
par les armes ; l’autre est écrasé par la chute de sa
maison pendant qu’il offre un sacrifice aux dieux ; un
autre se tue en tombant de son char. Si vous y regardez bien, le
naufrage est partout. »
§ 193. Proposition infinitive servant de sujet.
version 154.
1. Deum vitæ hominum providere manifestum est. — 2. Omnes homines, qui de rebus publicis consultant, ab odio, aminicitiâ, irâ atque misericordiâ vacuos esse decet. — 3. Constat ante Æneam Antenorem Trojanum in Italiam esse pervectum, et urbem Patavium condidisse. — 4. Præcipere convenit pueris senem. — 5. Patremfamiliâs vendacem, non emacem esse oportet. — 6. Omnes fontes æstate quàm hieme gelidiores esse, quem fugit ? — 7. Neminem latet lunam suum propriumque lumen non habere, sed esse uti speculum, et a sole recipere splendorem. — 8. Fama est Aristæum in Arcadiâ regnâsse, eumque primum et apium et mellis usum et lactis ad coagula hominibus tradidisse. — 9. Res mali exempli est, imperatores legi ab exercitibus. — 10. Falsa fingere, id est esse mendacem. — 11. Vel pace vel bello clarum fieri licet. — 12. Magni animi est proprium, placidum esse tranquillumque, et injurias offensionesque superne despicere. — 13. Homini facile est esse justo. — 14. Patricio Romano tribuno plebis fieri non licebat. — 15. Natura beatis omnibus esse dedit.
corrigé.
1. Il est évident que Dieu prend soin de la vie des hommes. — 2. Il convient que tous les hommes qui délibèrent sur les affaires publiques soient exempts de haine et d’affection, de colère et de pitié. — 3. Il est certain qu’avant Énée, le Troyen Anténor aborda en Italie, et qu’il fonda la ville de Padoue. — 4. Il est convenable que le vieillard donne des conseils aux enfants. — 5. Il faut que le père de famille soit grand vendeur, et non grand acheteur. — 6. Qui ignore que toutes les sources sont plus froides en été qu’en hiver ? — 7. Personne n’ignore que la lune n’a pas une lumière qui lui appartienne en propre, mais qu’elle est comme un miroir, et reçoit sa lumière du soleil. — 8. C’est une tradition qu’Aristée régna en Arcadie, et que le premier il fit connaître aux hommes l’usage des abeilles et du miel, et celui du lait pour faire des fromages. — 9. C’est une chose d’un mauvais exemple que les généraux soient élus par les armées. — 10. Inventer des faussetés, c’est être menteur. — 11. On peut s’illustrer, soit en paix, soit en guerre. — 12. C’est le propre d’un grand cœur d’être calme et impassible, et de regarder avec dédain les injures et les offenses. — 13. Il est facile à l’homme d’être juste. — 14. Il n’était pas permis à un patricien Romain de devenir tribun du peuple. — 15. La nature a donné à tous les hommes les moyens d’être heureux.
version 155.
De Germanorum bellandi studio.
Quum ventum est in aciem, turpe principi virtute vinci, turpe comitatui virtutem principis non adæquare ; jàm verò infame in omnem vitam ac probrosum, superstitem principi suo ex acie recessisse. Principes pro victoriâ pugnant, comites pro principe. Si civitas, in quâ orti sunt, longâ pace et otio torpeat, plerique nobilium adolescentium petunt ultrò eas nationes, quæ tùm bellum aliquod gerunt, quia et ingrata genti est quies et faciliùs inter ancipitia clarescunt. Apud Germanos, latrocinia nullam habent infamiam, quæ extrà fines cujusque civitatis fiunt, atque ea juventutis exercendæ ac desidiæ minuendæ causâ fieri prædicant.
corrigé.
Passion des Germains pour la guerre.
Lorsqu’on livre bataille, c’est une honte pour le chef d’être surpassé en bravoure, et une honte pour ses compagnons de ne pas égaler la bravoure de leur chef ; mais surtout c’est un opprobre, une tache qui dure autant que la vie, de s’être retiré du combat en survivant à son chef. Les chefs combattent pour la victoire, les compagnons pour leur chef. Si la tribu dans laquelle ils sont nés languit dans les loisirs d’une longue paix, la plupart des jeunes gens de noble famille vont spontanément se joindre aux tribus qui ont pour le moment quelque guerre, parce que le repos est insupportable à cette nation, et qu’il leur est plus facile de s’illustrer parmi les hasards. Chez les Germains, le vol n’entraîne aucune honte quand il se commet hors du territoire respectif de chaque tribu ; ils prétendent que c’est un moyen d’exercer la jeunesse, et de combattre l’oisiveté.
§ 194. Changement de l’actif en passif dans la proposition infinitive.
version 156.
1. Apud Issum Clitarchus narravit Darium ab Alexandro esse superatum. — 2. Neminem a te decipi oportet. — 3. Compertum ego habeo, verba virtutem non addere(1), neque ex ignavo strenuum neque fortem ex timido exercitum oratione imperatoris fieri(2). — 4. Semper statui, neminem sapientiæ laudem et eloquentiæ sine summo studio et labore et doctrinâ consequi posse(3). — 5. Lapidum conflictu atque tritu elici ignem videmus. — 6. Veteres deos iratos sacrificiis et odoribus placari credebant. — 7. Marcus Tullius dicit pugnâsse se semper contrà fortunam, eamque a se semper esse superatam. — 8. Poetæ hominem de luto a Prometheo factum esse dixerunt, quod significat primum omnium Prometheum simulacrum hominis formâsse de pingui et molli luto, ab eoque inventam esse artem statuas et simulacra fingendi. — 9. Pyrrhus, rex Epirotarum, quum imperium orbis agitaret, et Romanos potentes videret, Apollinem de bello consuluit. Ille ambiguè respondit :
Aio te, Æacida, Romanos vincere posse(1).
Hoc dicto in voluntatem tracto, auxilio Tarentinorum, bellum Romanis intulit.
corrigé.
1. Clitarque a raconté qu’Alexandre vainquit Darius à la bataille
d’Issus. — 2. Il faut que vous ne trompiez
personne. — 3. Je suis persuadé que les paroles ne
peuvent donner du cœur, et que la harangue du général ne fait
pas d’un lâche un brave, ni d’une armée timide une troupe
résolue. — 4. J’ai toujours tenu pour certain que
personne ne peut atteindre la gloire de la sagesse et de
l’éloquence sans beaucoup d’étude, de travail et de
savoir. — 5. Nous voyons que le choc et le frottement
des pierres fait jaillir du feu. — 6. Les anciens
croyaient que des sacrifices et des parfums apaisaient les dieux
irrités. — 7. Cicéron prétend avoir toujours lutté
contre la fortune, et en avoir toujours triomphé. — 8.
Les poëtes ont dit que Prométhée avait fait un homme avec de
l’argile, ce qui signifie que Prométhée, le premier, façonna
l’image d’un homme avec une argile grasse et molle, et qu’il
inventa l’art de la statuaire. — 9. Pyrrhus, roi
d’Épire, rêvant l’empire du monde, et voyant que les
Romains étaient puissants, consulta Apollon sur les chances de
la guerre. Celui-ci lui fit une réponse qui présentait ce double
sens : « Descendant d’Éaque, je dis que tu peux
vaincre les Romains, ou que les Romains peuvent te
vaincre. »
Ayant interprété cette réponse conformément à
ses vœux, il vint au secours des Tarentins et déclara la guerre
aux Romains.
version 157.
Diluvium.
Deus, malitiâ hominum offensus, quæ ultrà modum processerat, delere penitùs humanum genus decreverat. Sed Noe, virum justum, vita innocens destinatæ exemit sententiæ. Admonitus a Domino diluvium terris imminere, arcam immensæ magnitudinis ex lignis contexuit, ac bitumine illitam, impenetrabilem aquis reddidit : quâ ille cum uxore ac filiis tribus et totidem nuribus est clausus. Volucrum etiam et bestiarum omnis generis duo paria eodem claustro recepta ; reliqua omnia diluvio absumpta. Igitur Noe, quum jàm imbrem destitisse, ac quieto in salo arcam circumferri intelligeret, ratus, id quod erat, aquas decedere, corvum primùm explorandæ rei gratiâ, eoque non revertente, emisit columbam ; quæ quum consistendi locum non reperisset, reversa est. Rursùm emissa, folium olivæ retulit, manifestum indicium, nudari cacumina arborum. Tertiò demùm emissa, non rediit : unde animadversum, aquas destitisse. Ità Noe, ex arcâ egressus, aram Domino statuit, hostiasque immolavit.
corrigé.
Le Déluge.
Dieu, irrité de la malice des hommes, qui avait dépassé toutes les bornes, avait résolu d’anéantir le genre humain. Mais Noé était un homme juste ; l’innocence de sa vie le déroba à la sentence préparée. Averti par le Seigneur que la terre était menacée d’un déluge, il construisit une arche de bois, d’une grandeur immense, et l’ayant enduite de bitume, il la rendit impénétrable aux eaux : il s’y renferma avec sa femme, ses trois fils et ses trois brus. Deux couples de toutes les espèces d’oiseaux et de bêtes trouvèrent de même asile dans ses flancs ; tout le reste fut anéanti par le déluge. Aussi Noé, reconnaissant que la pluie avait cessé, et que l’arche voguait sur des flots paisibles, en conclut, ce qui était en effet, que les eaux se retiraient, et pour s’en assurer, il lâcha d’abord un corbeau ; celui-ci ne revenant pas, il lâcha une colombe, qui, n’ayant pas trouvé de lieu pour se poser, revint à l’arche. Lâchée une seconde fois, elle rapporta une feuille d’olivier, marque évidente que la cime des arbres commençait à se découvrir. Lâchée une troisième fois, elle ne revint pas, à quoi l’on reconnut que les eaux s’étaient retirées. Aussi Noé, étant sorti de l’arche, éleva un autel au Seigneur et lui offrit un sacrifice.
version 158.
De inventione litterarum.
Primi per figuras animalium Ægyptii sensus mentis effingebent, et litterarum semet inventores fuisse perhibent ; dicunt inde Phœnicas, quia mari præpollebant, intulisse Græciæ, gloriamque adeptos, tanquàm repererint, quæ acceperant. Quippe fama est Cadmum, classe Phœnicum vectum, rudibus adhùc Græcorum populis artis ejus auctorem fuisse. Quidam Cecropem Atheniensem vel Linum Thebanum, et temporibus Trojanis Palamedem Argivum memorant sexdecim litterarum formas ; mox alios, ac præcipuum Simonidem, ceteras reperisse. At in Italiâ Etrusci ab Corinthio Demarato, Aborigines Arcade ab Evandro didicerunt ; et formæ litterarum latinarum similes sunt veterrimis Græcorum.
corrigé.
Invention de l’écriture.
Les Égyptiens sont les premiers qui représentèrent la pensée au moyen de figures d’animaux, et ils prétendent avoir été les inventeurs de l’écriture ; ils ajoutent que, comme les Phéniciens se trouvaient maîtres de la mer, ils l’apportèrent d’Egypte en Grèce, et qu’on leur attribua la gloire d’avoir inventé un art qu’ils avaient reçu d’autrui. En effet, c’est une tradition que Cadmus, porté par une flotte phénicienne, vint apprendre cet art aux peuples de la Grèce encore plongés dans l’ignorance. Quelques-uns rapportent que Cécrops d’Athènes ou Linus de Thèbes, et aux temps de la guerre de Troie, le Grec Palamède, inventèrent les formes de seize lettres ; que d’autres, et principalement Simonide, inventèrent ensuite le reste. En Italie, les Étrusques les apprirent de Démarate de Corinthe, et les Aborigènes de l’Arcadien Évandre ; et en effet, la forme des lettres latines ressemble à celle des plus anciennes lettres grecques.
version 159.
Reguli fides.
Primo punico bello, Atilius Regulus, victis navali prælio Pœnis, in Africam trajecit, et aliquot præliis benè adversùs Carthaginienses pugnavit. Deinde arcessito in auxilium a Carthaginiensibus Xantippo, Lacedæmoniorum duce, mutatâque fortunâ, victus prælio et captus est. Quum missus esset a Carthaginiensibus ad senatum, ut de pace, et, si eam non posset impetrare, de captivis commutandis ageret, et jurejurando adstrictus rediturum se Carthaginem, si commutari captivos non placuisset, primùm, ut venit, captivos reddendos in senatu non censuit. Deinde, quum retineretur a propinquis et ab amicis, manifestumque esset fore ut crudelissimis suppliciis afficeretur, ad tormenta redire maluit, quàm fidem hosti datam fallere. Hunc Carthaginienses, resectis palpebris, vigilando necaverunt.
corrigé.
Bonne foi de Régulus.
Pendant la première guerre punique, Atilius Régulus, après avoir remporté une victoire navale sur les Carthaginois, passa en Afrique, et leur livra plusieurs batailles avec succès. Ensuite, les Carthaginois ayant appelé à leur secours Xantippe, général Lacédémonien, et la fortune ayant changé, il fut vaincu et fait prisonnier. Les Carthaginois l’envoyèrent au sénat pour négocier la paix, et, s’il ne pouvait l’obtenir, un échange de prisonniers ; ils lui avaient fait jurer de revenir à Carthage, si l’échange de prisonniers n’était pas conclu. Lorsqu’il fut arrivé, il commença par exprimer dans le sénat l’avis qu’il ne fallait pas rendre les prisonniers. Ensuite, quoique ses amis et ses proches s’efforçassent de le retenir, et qu’il fût évident qu’il serait livré aux plus cruels supplices, il aima mieux revenir pour endurer les tortures, que de violer la parole qu’il avait donnée à l’ennemi. Les Carthaginois, lui ayant coupé les paupières, le firent mourir d’insomnie.
version 160.
Dionysii tyranni impia dicteria.
Dionysius, Siciliæ tyrannus, post victoriam Græciâ
potitus, templa spoliavit, deos illusit ; siquidem
sacrilegia sua jocosis dictis prosequi voluptatis loco duxit.
Nàm quum Jovi Olympio(1) magni ponderis
aureum amiculum detraxisset, quo eum tyrannus Hiero e manubiis
Carthaginiensium ornaverat, laneum pallium reposuit, dicens
æstate grave amiculum aureum esse, hieme frigidum, laneum autem
ad utrumque tempus anni aptius. Idem Epidauri Æsculapio(1) barbam dempsit auream, incongruens
et iniquum esse affirmans, quum Æsculapii pater Apollo adhùc
esset imberbis(2), ipsum barbatum
conspici. Sacris rebus ablatis, prosperè navigavit, quod joco
ipse testatus est, ut solebat. « Videtis, inquit comitibus,
naufragium timentibus, prosperam sacrilegis navigationem ab
ipsis diis immortalibus tribui. »
corrigé.
Plaisanteries sacriléges de Denys le tyran.
Denys, tyran de Syracuse, s’étant emparé de la Grèce après sa
victoire, dépouilla les temples, et se moqua des dieux ; il
se faisait en effet un plaisir d’accompagner ses sacriléges de
plaisanteries. Ayant enlevé à Jupiter Olympien un manteau d’or
d’un grand poids, parure que le tyran Hiéron lui avait donnée
comme prémices du butin pris sur les Carthaginois, il y
substitua un manteau de laine, en disant qu’un manteau d’or
était lourd en été, froid en hiver, tandis qu’un manteau de
laine convenait mieux en toute saison. Il enleva de même, à
Épidaure, la barbe d’or d’Esculape, affirmant qu’il était
inconvenant et injuste qu’Esculape portât de la barbe, tandis
que son père Apollon était encore imberbe. Après avoir enlevé
ces objets sacrés, il eut une heureuse navigation, ce qu’il fit
remarquer lui-même en plaisantant selon son habitude.
« Vous voyez, dit-il
à ses compagnons qui
craignaient de faire naufrage, que les dieux immortels accordent
eux-mêmes une heureuse navigation aux sacriléges. »
version 161.
De Gallorum sacris.
Natio est omnis Gallorum admodùm dedita religionibus, atque, ob eam causam, qui sunt affecti gravioribus morbis, quique in præliis periculisque versantur, aut pro victimis homines immolant, aut se immolaturos vovent, quòd, pro vitâ hominis nisi vita hominis reddatur, non posse aliter deorum immortalium numen placari arbitrantur ; administrisque ad ea sacrificia druidibus utuntur. Immani magnitudine simulacra habent, quorum contexta viminibus membra vivis hominibus complent ; quibus succensis, circumventi flammâ exanimantur homines. Supplicia nocentium gratiora diis immortalibus esse arbitrantur ; sed, quum ejus generis copia deficit, ad innocentium supplicia descendunt. Deum maximè Mercurium colunt, quem omnium inventorem artium ferunt ; post hunc Apollinem et Martem et Jovem et Minervam. Putant, ut reliquæ gentes, Apollinem morbos depellere, Minervam operum atque artificiorum initia tradere, Jovem imperium cœlestium tenere, Martem bella gerere. Huic, quum prælio dimicare constituerunt, ea, quæ bello ceperint, plerùmque devovent.
corrigé.
Religion des Gaulois.
Toute la nation gauloise est extrêmement adonnée aux superstitions, et, pour cette raison, ceux qui sont atteints de maladies graves ou qui se trouvent dans les combats et les dangers, immolent des victimes humaines ou font vœu d’en immoler, parce qu’ils s’imaginent que les dieux ne peuvent être apaisés à moins qu’on ne leur donne la vie d’un homme en échange de celle d’un autre homme ; et ils se servent, pour ces sacrifices, du ministère des druides. Ils ont des idoles d’une grandeur colossale, dont le corps est fait d’osier ; ils en remplissent l’intérieur d’hommes vivants, ils y mettent le feu, et ces malheureux périssent étouffés dans les flammes. Ils pensent que le supplice des criminels est le plus agréable aux dieux ; mais, lorsque cette catégorie de victimes fait défaut, ils en viennent à livrer au supplice des innocents. Parmi les dieux, ils adorent principalement Mercure, qu’ils regardent comme l’inventeur de tous les arts, et après lui Apollon, Mars, Jupiter et Minerve. Ils pensent, comme les autres nations, qu’Apollon guérit les maladies, que Minerve initie aux différents arts et métiers, que Jupiter gouverne le ciel, que Mars préside à la guerre. Lorsqu’ils ont résolu de combattre, ils font vœu ordinairement de consacrer à ce dernier le butin qu’ils feront.
Chapitre II.
Propositions complétives unies a la principale par les conjonctions, ou par les pronoms et adverbes interrogatifs.
§ 195. Conseiller de, avertir de, ordonner de, être digne de, etc.
version 162.
1. Sæpe evenit, ut humili loco nati ad summam dignitatem consurgant. — 2.. Marcus Porcius Cato senatui suasit, ut Carthaginiensibus bellum indiceretur. — 3. Quid doctrina proficit ? Ut politiora scilicet fiant ingenia. — 4. Omne animal se diligit, ac, simul ut ortum est, id agit ut se conservet. — 5. Septem nobilissimi Persæ, mago Smerde interfecto, constituerunt ut ex illis regnaret is, cujus equus primus hinnîsset : equus Darii primus hinnitum dedit. — 6. Lucretia, a Sexto Tarquinio stuprata, patrem et virum obtestata, ne inultam mortem suam sinerent, cultro se interemit. — 7. Quum Caius Marcius Coriolanus exsul dux Volscorum factus esset, exercitumque hostium urbi Romæ admovisset, et missi ad eum primùm legati, deinde sacerdotes, suis insignibus velati, frustrà deprecati essent ne bellum patriæ inferret, Veturia mater et Volumnia uxor impetraverunt ab eo ut recederet.
corrigé.
1. Il arrive souvent que des hommes d’une humble origine s’élèvent au plus haut rang. — 2. Marcus Porcius Caton conseilla au sénat de déclarer la guerre aux Carthaginois. — 3. A quoi sert l’instruction ? A rendre les esprits plus polis. — 4. Tout animal a l’amour de soi, et, aussitôt qu’il est né, travaille à sa conservation. — 5. Sept des premiers nobles de la Perse, après avoir mis à mort le mage Smerdis, convinrent que celui d’entre eux dont le cheval aurait henni le premier, serait roi : le cheval de Darius fit entendre le premier hennissement. — 6. Lucrèce, déshonorée par Sextus Tarquin, se perça d’un poignard après avoir conjuré son père et son époux de ne pas laisser sa mort sans vengeance. — 7. Caïus Marcius Coriolan, étant devenu, après son exil, chef des Volsques, avait fait marcher une armée ennemie contre la ville de Rome ; des députés, et ensuite les prêtres, revêtus de leurs habits sacerdotaux, se rendirent auprès de lui, et le conjurèrent vainement de ne pas faire la guerre à sa patrie ; mais sa mère Véturie et Volumnie son épouse obtinrent de lui qu’il se retirât.
version 163.
1. Romani Pyrrhum regem, hostem armatum, ut a veneno caveret, monuerunt(1). — 2. Si scieris aspidem occultè latere uspiàm, improbè feceris, nisi monueris aliquem ne assideat. — 3. Annibal, Carthaginiensium dux, Saguntum, Hispaniæ civitatem, Romanis amicam, oppugnare aggressus est : huic Romani per legatos denuntiaverunt, ut bello abstineret. — 4. Bello punico secundo, Magoni Carthaginienses scripserunt, ut in Italiam ex Hispaniâ trajiceret, et se Annibali jungeret. — 5. Cæsar acie Pharsalicâ proclamavit, ut civibus(2) parceretur. — 6. Alexandro Babyloniam festinanti quidam ex magis prædixit, ne urbem introiret, testatus hunc locum ei fatalem fore. — 7. Græci legislatores corpora juvenum firmari labore voluerunt. — 8. Volo epistolas diligentiùs scribas. — 9. Sic cum inferiore vivas, quemadmodùm tecum superiorem vivere optares. — 10. Caius Cæsar optabat ut populus Romanus unam cervicem haberet(3).
corrigé.
1. Les Romains avertirent le roi Pyrrhus, un ennemi armé contre eux, de se méfier du poison. — 2. Si vous savez qu’il y a quelque part un serpent caché, vous ferez une mauvaise action, si vous n’avertissez pas les gens de ne pas s’y asseoir. — 3. Annibal, général Carthaginois, entreprit le siège de Sagonte, ville d’Espagne, alliée des Romains : les Romains lui signifièrent par ambassadeurs de cesser les hostilités. — 4. Pendant la seconde guerre punique, les Carthaginois écrivirent à Magon de passer d’Espagne en Italie et de se joindre à Annibal. — 5. Pendant la bataille de Pharsale, César cria d’épargner les citoyens. — 6. Alexandre se dirigeant en hâte vers Babylone, un des mages le prévint de ne pas entrer dans cette ville, protestant qu’elle lui serait fatale. — 7. Les législateurs grecs voulurent que les jeunes gens se fortifiassent le corps par la fatigue. — 8. Je veux que vous écriviez vos lettres avec plus de soin. — 9. Vivez avec vos inférieurs comme vous souhaiteriez que vos supérieures vécussent avec vous. — 10. L’empereur Caligula souhaitait que le peuple Romain n’eût qu’une seule tête.
version 164.
1. Discipuli taceant oportet. — 2. Pueri pareant necesse est. — 3. Ut hominibus prosimus, eniti debemus. — 4. Alcibiades Athenas Lacedæmoniis servire non poterat pati. — 5. Romani salutis communis interesse putabant, duos consules in Republicâ esse. — 6. Expedit omnibus, ut singulæ civitates sua jura et suas leges habeant. — 7. Nostrâ interest, ne imperatorem pessimi faciant. — 8. Lex Oppia romanis feminis veste varii coloris uti non permittebat. — 9. Ante senectutem curandum est ut benè vivas ; in senectute, ut benè moriaris. — 10. Conon muros dirutos a Lysandro et Piræi et Athenarum reficiendos curavit. — 11. Ego vos hortor, ut amicitiam omnibus rebus humanis anteponatis. — 12. Cæsar milites cohortabatur, ut suæ pristinæ virtutis memoriam retinerent, neu perturbarentur animo. — 13. Demetrius impulit Philippum, ut bellum Romanis inferret. — 14. Cæsar, ut repudiaret Corneliam uxorem, compelli a dictatore Syllâ nullo modo potuit.
corrigé.
1. Il faut que les élèves gardent le silence. — 2. Il est nécessaire que les enfants obéissent. — 3. Nous devons nous efforcer d’être utiles à nos semblables. — 4. Alcibiade ne pouvait souffrir qu’Athènes fût esclave des Lacédémoniens. — 5. Les Romains pensaient qu’il importait au salut général qu’il y eût deux consuls dans la République. — 6. Il est de l’intérêt général que chaque État ait sa constitution et ses lois. — 7. Il nous importe que le souverain ne soit pas élu par les plus mauvais citoyens. — 8. La loi Oppia ne permettait pas aux femmes romaines de se servir d’étoffes de diverses couleurs. — 9. Il faut songer, avant la vieillesse, à bien vivre, et dans la vieillesse, à bien mourir. — 10. Conon fit rebâtir les murs du Pirée et d’Athènes, abattus par Lysandre. — 11. Je vous engage à mettre l’amitié au-dessus de toutes les choses humaines. — 12. César exhortait ses soldats à se souvenir de leur ancienne valeur, et à ne pas laisser ébranler leur courage. — 13. Démétrius poussa Philippe à déclarer la guerre aux Romains. — 14. Le dictateur Sylla ne put par aucun moyen amener César à répudier son épouse Cornélie.
version 165.
1. A communi concilio Asiæ decretum est, ut nomen ejus, qui templum Dianæ Ephesiæ incenderat, ne quis ullo in tempore nominaret(1). — 2. A senatu decretum est, ut Cæsar pater patriæ appellaretur, et sacrosanctus ac dictator in perpetuum esset. — 3. Senatus eradendos ubique titulos Domitiani, abolendam que omnem memoriam decrevit. — 4. Censuerunt quidam ex Patribus, ut Tiberius Cæsar pius cognominaretur. — 5. Contrà Carthaginienses et Hieronem, regem Syracusanorum, auxilium Mamertinis ferendum censuit senatus. — 6. Præcipitur primùm ut purè et latinè loquamur, deinde ut planè et dilucidè, tùm ut ornatè, post ad rerum dignitatem aptè et quasi decorè. — 7. Noe a Domino præceptum accepit, ne sanguine vesceretur, aut sanguinem hominis effunderet. — 8. Cæsar, in castris obsessus a Gallorum exercitu, suis imperavit, ne quod omninò telum in hostes rejicerent.
corrigé.
1. Une assemblée générale de l’Asie décréta que personne ne prononçât jamais le nom de celui qui avait mis le feu au temple de Diane à Éphèse. — 2. Il fut décrété par le sénat que César recevrait le titre de père de la patrie, que sa personne serait inviolable, qu’il aurait la dictature à perpétuité. — 3. Le sénat décréta d’effacer partout les titres de Domitien, et d’abolir la mémoire de son nom. — 4. Quelques sénateurs proposèrent de décerner à l’empereur Tibère le surnom de pieux. — 5. Le sénat fut d’avis de porter secours aux Mamertins contre les Carthaginois et Hiéron, roi de Syracuse. — 6. Il nous est prescrit de parler d’abord purement et en bon latin, ensuite avec clarté et nettement, puis avec élégance, et enfin dans un style proportionné à l’importance des choses, et pour ainsi dire avec bienséance. — 7. Noé reçut du Seigneur la loi de ne pas se nourrir de sang, et de ne pas verser le sang humain. — 8. César, assiégé dans son camp par l’armée des Gaulois, commanda aux siens de s’abstenir absolument de répondre aux traits des ennemis.
version 166.
1. Alexander Ephestionem amicum coli ut deum
jussit. — 2. Alexander corpus suum in Hammonis templo
condi jussit. — 3. Annibal a Carthaginiensibus redire
in Africam jussus est, quam Scipio vastabat. — 4.
Titus Manlius Torquatus, bello Gallico, filium suum, quòd is
contrà imperium in hostem pugnaverat, necari jussit, atque
egregius ille adolescens immoderatæ fortitudinis morte pœnas
dedit. — 5. Docti homines digni sunt, quibuscum
disseramus. — 6. Voluptas non est digna, ad quam
sapiens respiciat. — 7. Tusculani crebris
rebellationibus meruerant, ut urbem Tusculum funditùs Romani
everterent. — 8. Et qui benè imperat, paruerit
aliquandò necesse est ; et qui modestè paret, videtur, qui
aliquandò imperet, dignus esse ; itaque oportet et eum, qui
paret, sperare se aliquo tempore imperaturum, et illum, qui
imperat, cogitare brevi tempore sibi esse
parendum. — 9. Animadversurus in latrones duos Burrhus
postulabat a Nerone ut sententiæ subscriberet, et hoc ut fieret,
instabat ; quum chartam proferret, Nero exclamavit
: « Vellem nescire litteras. »
O dignam vocem(1), quam
audirent omnes gentes, quæ orbem terrarum incolunt !
corrigé.
1. Alexandre ordonna d’adorer comme un dieu son ami
Éphestion. — 2. Alexandre ordonna que son corps fût
enterré dans le temple de Jupiter Hammon. — 3. Annibal
reçut des Carthaginois l’ordre de revenir en Afrique, où Scipion
portait le ravage. — 4. Pendant la guerre contre les
Gaulois, Titus Manlius Torquatus fit mourir son fils(2), pour avoir, contrairement à ses
ordres, combattu un ennemi, et ce noble jeune homme
paya de sa tête une valeur trop bouillante. — 5. Les
hommes instruits sont dignes que nous discutions avec
eux. — 6. La volupté ne mérite pas que le sage en
tienne compte. — 7. Les Tusculans, par leurs
fréquentes révoltes, avaient mérité que les Romains
détruisissent de fond en comble la ville de
Tusculum. — 8. Il est nécessaire que celui qui
commande bien ait obéi quelque temps, et celui qui obéit avec
soumission paraît digne de commander un jour ; il faut
donc, et que celui qui obéit espère commander un jour, et que
celui qui commande songe qu’il lui faudra bientôt
obéir. — 9. Burrhus, devant livrer deux malfaiteurs au
supplice, demandait à Néron de signer l’arrêt et le pressait de
le faire ; comme il lui présentait le papier
: « Je voudrais, s’écria Néron, ne savoir pas écrire. »
O parole digne d’être entendue par tous les peuples du
monde !
§ 196. Craindre de, prendre garde de, se garder bien de, etc.
version 167.
1. Vereor ne metui quàm diligi malis. — 2. Illa, quæ rogas, vereor ut tibi possim concedere. — 3. Pompeius verebatur, ne quem haberet parem. — 4. Timebam ne evenirent ea, quæ acciderunt. — 5. Vereor ne fortunæ tuæ sufficere non possis. — 6. Galli, cohortati inter se, iniquo loco prælium committere non dubitaverunt. — 7. Cave ne deformes multa bona uno vitio. — 8. Cave ne quid temerè dicas aut facias. — 9. Non committam ut ullum meum factum reprehendi jure possit. — 10. Nunquàm committet virtus, ut vitia(1) imitetur. — 11. Mancinus victus a Numantinis et castris exutus, quum spes nulla servandi exercitûs esset, pacem cum iis fecit ignominiosam, quam ratam esse senatus noluit. Ad exsolvendum fœderis religione populum Mancinus hostibus est deditus ; sed eum Numantini non receperunt. Posteà quum domum rediisset, neque in senatum introire dubitâsset, Rutilius, tribunus plebis, jussit educi, quòd eum civem negaret esse. — 12. Opus est dare te operam, ne molestè scribas aut loquaris.
corrigé.
1. J’appréhende que vous n’aimiez mieux vous faire craindre que vous faire aimer. — 2. Je crains de ne pas pouvoir vous accorder ce que vous me demandez. — 3. Pompée craignait d’avoir un égal. — 4. Je craignais de voir arriver ce qui est arrivé effectivement. — 5. Je crains que vous ne puissiez pas porter le poids de votre fortune. — 6. Les Gaulois, s’étant exhortés mutuellement, ne craignirent pas d’engager la bataille dans une position défavorable. — 7. Prenez garde de gâter, par un seul défaut, beaucoup de bonnes qualités. — 8. Gardez-vous de parler ou d’agir inconsidérément. — 9. Je ne m’exposerai pas à ce qu’aucune de mes actions puisse être justement blâmée. — 10. L’homme vertueux se gardera bien d’imiter jamais les gens vicieux. — 11. Mancinus ayant été vaincu et chassé de son camp par les Numantins, et n’ayant aucun espoir de sauver son armée, fit avec eux une paix ignominieuse, que le sénat refusa de ratifier. Pour délier le peuple de cet engagement sacré, Mancinus fut livré aux ennemis ; mais les Numantins refusèrent de le recevoir. Étant ensuite revenu à Rome, il ne craignit pas d’entrer au sénat ; Rutilius, tribun du peuple, l’en fit sortir, disant qu’il n’était plus citoyen. — 12. Vous devez prendre garde d’écrire ou de parler d’une manière choquante.
version 168.
De legibus Lycurgi.
Non habentibus Spartanis leges Lycurgus instituit. Populum in obsequia principum, principes ad justitiam formavit. Parcimoniam omnibus suasit, existimans laborem militiæ assiduâ frugalitatis consuetudine faciliorem fore. Emi res necessarias non pecuniâ, sed compensatione mercium jussit. Auri argentique usum, velut omnium scelerum materiam, sustulit. Virgines sine dote nubere jussit, ut uxores eligerentur, non pecuniæ. Fundos omnium æqualiter inter omnes divisit, ut æquata patrimonia neminem potentiorem altero redderent. Convivari omnes publicè jussit, ne cujus divitiæ vel luxuria in occulto essent. Juvenibus non ampliùs unâ veste uti toto anno permisit. Pueros in agrum deduci jussit, ut primos annos non in luxuriâ, sed in opere et laboribus agerent. Jussit eos nihil somni causâ substernere, et vitam sine pulmento degere, neque priùs in urbem redire, quàm viri facti essent.
corrigé.
Lois de Lycurgue.
Lycurgue donna des lois aux Spartiates, qui n’en avaient pas eu jusque-là. Il façonna le peuple à la soumission envers ses chefs, et les chefs à la justice. Il conseilla l’épargne à tous les citoyens, pensant que les fatigues de la guerre deviendraient plus légères par une habitude constante de la frugalité. Il ordonna d’acheter les choses nécessaires non à prix d’argent, mais par un échange de marchandises. Il supprima l’usage de l’or et de l’argent, comme le principe de tous les crimes. Il voulut que les jeunes filles se mariassent sans dot, afin que l’on considérât, dans le choix d’une épouse, non la somme, mais la personne. Il partagea également entre tous les citoyens la totalité des terres, afin que l’égalité des patrimoines ne permît à personne de se rendre plus puissant que les autres. Il ordonna que les repas se prendraient en commun, afin que personne ne pût cacher sa richesse ou son luxe. Il ne permit pas aux jeunes gens de porter plus d’un habit par an. Il ordonna d’envoyer les enfants à la campagne, afin qu’ils passassent leurs premières années, non dans la mollesse, mais dans les fatigues et les travaux. Il voulut qu’ils n’eussent pas de lit pour dormir, qu’on ne leur fît manger aucun ragoût, et qu’ils ne revinssent à la ville que lorsqu’ils seraient parvenus à l’âge d’hommes.
version 169.
Sequitur de Lycurgi legibus.
Hæc(1) quoniam primò, solutis anteà moribus, dura videbat esse, Lycurgus auctorem eorum Apollinem Delphicum finxit, ut consuescendi tædium metus religionis vinceret. Dein ut æternitatem legibus suis daret, jurejurando obligavit Spartanos, nihil eos de his legibus mutaturos, priùsquàm reverteretur, et simulavit se ad oraculum Delphicum proficisci consulturum. Profectus est autem Cretam, ibique perpetuum exsilium egit, abjicique in mare ossa sua moriens jussit, metuens ne, si Lacedæmonem relata essent, solutos se Spartani religione jurijurandi arbitrarentur. Sic effecit ne leges suæ dissolverentur.
corrigé.
Suite des lois de Lycurgue.
Comme le relâchement antérieur des mœurs faisait dans le commencement trouver ces lois dures, Lycurgue fit croire qu’Apollon Delphien en était l’auteur, afin qu’une crainte religieuse triomphât de la peine qu’on avait à s’y accoutumer. Ensuite, pour assurer l’éternité à ses lois, il fit jurer aux Spartiates de n’y rien changer avant son retour, et feignit de partir pour consulter l’oracle de Delphes. Cependant il partit pour la Crète, où il passa le reste de ses jours en exil ; et il ordonna en mourant de jeter ses restes à la mer, craignant que, s’ils étaient rapportés à Sparte, les Spartiates ne se crussent déliés de leur serment. Par là il empêcha que ses lois ne fussent abrogées.
§ 197. Empêcher de, défendre de, etc.
version 170.
1. Infirmitate vocis Isocrates, ne in publico diceret, impediebatur. — 2. Ætas non impedit quominùs litterarum studia teneamus usque ad ultimum tempus senectutis. — 3. Non deterret sapientem mors, quæ quotidiè imminet, quominùs in omne tempus Reipublicæ suisque consulat. — 4. Judæis interdictum erat ne porcinâ carne vescerentur. — 5. Porsena, rex Clusinorum, bello pro Tarquiniis suscepto, quum ad Janiculum venisset, ne Tiberim transiret, virtute Coclitis Horatii prohibitus est. — 6. Julianus imperator Christianos liberales litteras docere ac discere vetuit. — 7. Athenis actor causarum movere affectus vetabatur. — 8. Bonus non potest non facere quod facit. — 9. Temperare mihi non possum, quominùs bonos laudem. — 10. Non per me stetit quominùs inceptum perficeres. — 11. Miltiades Atheniensis suasit ut pons ille, quem Persarum rex Darius fecerat in Istro flumine, rescinderetur ; Histiæus Milesius ne res conficeretur obstitit. — 12. Milites, qui Massiliam obsidebant, Trebonio Cæsaris legato irascebantur, quòd stetisse per eum quominùs oppido potirentur, videbatur.
corrigé.
1. La faiblesse de sa voix empêchait Isocrate de parler en public. — 2. L’âge ne nous empêche pas de conserver le goût des lettres jusqu’au dernier terme de la vieillesse. — 3. La mort, qui nous menace chaque jour, ne détourne pas le sage de travailler jusqu’au bout pour sa patrie et pour les siens. — 4. Il était interdit aux Juifs de manger de la chair de pourceau. — 5. Porsenna, roi des Clusiniens, ayant entrepris la guerre en faveur des Tarquins, et étant arrivé jusqu’au Janicule, le courage d’Horatius Coclès l’empêcha de passer le Tibre. — 6. L’empereur Julien défendit aux Chrétiens d’enseigner et d’apprendre les belleslettres. — 7. A Athènes, il était défendu à l’avocat d’exciter les passions. — 8. L’homme de bien ne peut s’empêcher d’agir comme il agit. — 9. Je ne puis me retenir de faire l’éloge des gens de bien. — 10. Il n’a pas dépendu de moi que vous ne vinssiez à bout de votre entreprise. — 11. Miltiade d’Athènes donna le conseil de rompre le pont que Darius, roi de Perse, avait jeté sur l’Ister ; Histiée de Milet s’opposa à l’exécution de ce dessein. — 12. Les soldats qui assiégeaient Marseille étaient irrités contre Trébonius, lieutenant de César, parce qu’il paraissait avoir tenu à lui qu’ils ne prissent la ville.
version 171.
Darii adhortatio ad suos.
Darius, Persarum rex, apud Arbela cum Alexandro acie dimicaturus,
dextrâ lævâque ad circumstantium agmina oculos
circumferens : « Terrarum, inquit, quas Oceanus hinc
alluit, illinc claudit Hellespontus, paulò ante dominis, jàm non
de gloriâ, sed de salute, et, quod saluti præponitis, de
libertate pugnandum est Conjuges quoque et liberi sequuntur hanc
aciem,
parata hostibus præda, nisi pro carissimis
pignoribus corpora opponimus. Hic dies imperium, quo nullum
amplius vidit ætas, constituet aut finiet. Quod mearum fuit
partium, exercitum pene immensum comparavi ; equos, arma
distribui ; commeatus ne tantæ multitudini deessent,
providi : cetera in vestrâ potestate sunt. Vindicate ab
ultimo dedecore nomen gentemque Persarum. Ite alacres et spe
pleni, ut quam gloriam accepistis a majoribus vestris, posteris
relinquatis. Ipse, ut ab omnibus conspici possim, curru
vehor ; nec recuso quominùs imitemini me, sive fortitudinis
exemplum, sive ignaviæ fuero. »
corrigé.
Exhortation de Darius à ses troupes.
Sur le point de livrer bataille à Alexandre près d’Arbèle,
Darius, roi de Perse, promenant ses regards à droite et à gauche
sur ses troupes rangées autour de lui, leur adressa ce
discours : « Naguère maîtres de toutes les contrées
baignées d’un côté par l’Océan et bornées de l’autre par
l’Hellespont, vous avez à combattre, non plus pour la gloire,
mais pour votre vie, et, ce qui vous est plus cher que la vie,
pour votre liberté. Nos épouses mêmes et nos enfants suivent
cette armée, proie assurée pour l’ennemi, si nous ne faisons un
rempart de nos corps à ces objets de notre tendresse. Ce jour
consolidera ou renversera cet empire, le plus vaste qu’aucun âge
ait vu. Pour ce qui me concernait, j’ai rassemblé une armée
presque innombrable ; je lui ai distribué des chevaux, des
armes ; j’ai pourvu à ce que les vivres ne manquassent pas
à une si grande multitude : le reste dépend de vous.
Préservez du dernier opprobre le nom et la race des Perses.
Marchez résolus et pleins d’espoir, afin de transmettre à vos
descendants la gloire que vous avez reçue de vos ancêtres.
Moi-même, si je suis monté sur un char, c’est
pour
pouvoir être aperçu de tous ; et je consens que vous
m’imitiez, soit que je vous donne l’exemple du courage, soit que
je vous donne celui de la lâcheté. »
§ 198. Se réjouir de, accuser de, etc.
version 172.
1. Ego maximas infinitasque parentibus ago gratias, quòd me erudiendum curaverunt. — 2. Queruntur quidam ineptè quòd non magnitudine corporis æquemus elephantos, velocitate cervos, levitate aves, impetu tauros ; quòd sagacitate nos narium canes vincant, acie luminum aquilæ, spatio ætatis corvi. — 3. Euripides querebatur quòd triduo non ultrà très versus maximo labore deducere potuisset. — 4. Valerius laudavit fortunam Bruti, quòd, liberatâ patriâ, pro patriâ dimicans mortem occubuisset. — 5. Non equidem miror quòd tot et tanti viri rusticis laboribus delectati fuerint. — 6. Nonne censetis, si cives sui Fabio Pictori laudi dedissent, quòd pingeret, multos Romæ pictores egregios futuros fuisse ? — 7. Cuidam historico Tiberius objecit, quòd Brutum et Cassium ultimos Romanorum dixisset. — 8. Epicurus gloriabatur se magistrum habuisse nullum. — 9. Cicero lætabatur, conjuratione patefactâ, civitatem periculis ereptam esse. — 10. Alcibiades Athenis insimulatus est mysteria Cereris enuntiavisse. — 11. In epistolâ quâdam, Alexandrum filium Philippus accusavit, quòd largitione benevolentiam Macedonum consectaretur. — 12. Publicia et Licinia, nobiles feminæ Romanæ, viros suos necâsse veneno insimulatæ sunt.
corrigé.
1. Je sais à mes parents un gré infini d’avoir pris soin de mon éducation. — 2. Quelques personnes se plaignent sans raison que nous n’égalions pas les éléphants en grosseur, les cerfs en agilité, les oiseaux en légèreté, les taureaux en impétuosité ; que les chiens l’emportent sur nous par la finesse de l’odorat, les aigles par la portée de la vue, les corbeaux par la longueur de la vie. — 3. Euripide se plaignait de n’avoir pas pu faire plus de trois vers en trois jours, et encore avec une peine infinie. — 4. Valérius félicita Brutus d’avoir trouvé la mort en combattant pour sa patrie, après l’avoir délivrée. — 5. Je ne suis pas surpris que tant de grands hommes se soient fait un plaisir des travaux champêtres. — 6. Ne pensez-vous pas que, si les concitoyens de Fabius Pictor lui avaient fait un mérite de savoir peindre, il y aurait eu à Rome beaucoup de peintres distingués ? — 7. Tibère reprocha à un historien d’avoir appelé Brutus et Cassius les derniers Romains. — 8. Epicure se vantait de n’avoir pas eu de maître. — 9. Cicéron se réjouissait que la découverte de la conjuration eût mis la République hors de danger. — 10. Alcibiade fut accusé par les Athéniens d’avoir divulgué les mystères de Cérès. — 11. Philippe, dans une de ses lettres, a accusé son fils Alexandre de capter par des largesses la faveur des Macédoniens. — 12. Publicia et Licinia, nobles dames Romaines, furent accusées d’avoir empoisonné leurs maris.
version 173.
Alexander et medicus Philippus.
Alexander Cydni fluminis amœnitate invitatus ut corpus ablueret,
depositâ veste projectisque armis, plenus pulveris ac sudoris in
præfrigidam undam se projecit. Tùm subito horrore artus rigere
cœperunt ; pallor deinde suffusus est, et totum propemodùm
corpus vitalis calor reliquit. Exspiranti similem ministri manu
excipiunt, nec satis compotem mentis in tabernaculum deferunt.
Inter hæc liberiùs meare spiritus cœperat : allevabat rex
oculos, et, paulatim redeunte
animo, circumstantes
amicos agnoverat. Animi autem ægritudo corpus urgebat ;
quippe Darium hostem quinto die affore constabat. Victoriam ergò
suis e manibus eripi, obscurâque et ignobili morte in
tabernaculo suo exstingui se querebatur. Frustrà amici
precabantur, ne festinatione periculum augeret. « Lenta,
inquit, remedia non exspectant tempora mea ; et mori
strenuè quàm tardè convalescere mihi melius est. »
corrigé.
Alexandre et le médecin Philippe.
La fraîcheur du fleuve Cydnus invitant Alexandre à s’y baigner,
il dépouilla ses vêtements, se débarrassa de ses armes, et se
jeta tout couvert de poussière et de sueur dans l’eau qui était
glaciale. Aussitôt ses membres se raidirent de froid ; puis
la pâleur se répandit sur son visage, et la chaleur vitale
abandonna presque entièrement son corps. Ses serviteurs le
prennent expirant entre leurs bras, et le portent évanoui dans
sa tente. Pendant ce temps, le roi avait commencé à respirer
plus librement ; il levait les yeux, et reprenant peu à peu
ses sens, il avait reconnu ses amis qui l’entouraient. Son
inquiétude d’esprit aggravait son mal ; en effet, on
assurait que Darius, son ennemi, serait en présence dans cinq
jours. Il se plaignait donc de voir la victoire lui échapper des
mains, et de périr dans sa tente d’une mort obscure et vulgaire.
Ses amis le priaient en vain de ne pas aggraver le péril par son
impatience. « Ma situation, disait-il, ne me permet pas
d’attendre des remèdes d’un effet lent, et une mort prompte est
pour moi préférable à un rétablissement tardif. »
version 174.
Sequitur de Alexandro et Philippo medico.
Unus ex medicis, natione Acarnan, nomine Philippus, solus remedium strenuum sese allaturum, et vim morbi potione medicatâ levaturum esse pollicebatur ; sed hune ipsum Parmenionis pridiè a Cappadociâ missæ epistolæ suspectum faciebant, qui, ignarus infirmitatis Alexandri, scripserat(1) a Philippo medico caveret : corruptum illum a Dario ingenti pecuniâ esse. Ingentem animo sollicitudinem hæ litteræ incusserunt. Tutius tamen est ratus dubiæ se fidei medici credere, quàm indubitatâ morte perire. Accepto igitur poculo, epistolam medico tradit ac legere jubet. Tùm potionem haurit interritus, atque inter bibendum oculos in vultum legentis intendit. Ut securum conspexit, lætior factus est, sanitatemque quartâ die recepit.
corrigé.
Alexandre et le médecin Philippe (Suite).
Un de ses médecins, nommé Philippe, Acarnanien de nation, promettait seul de lui donner un remède d’un effet prompt, et de calmer par une potion la violence de la maladie ; mais une lettre de Parménion, arrivée la veille de Cappadoce, rendait suspect au roi ce médecin même, dont Parménion, qui ignorait la maladie d’Alexandre, lui avait écrit de se méfier, disant que Darius l’avait corrompu par une forte somme d’argent. Cette lettre jeta son esprit dans une grande perplexité. Cependant, il crut que le risque était moins grand, de se confier à la foi douteuse du médecin, que de périr d’une mort assurée. Ayant donc pris la coupe, il remet la lettre au médecin, et lui ordonne de la lire. Alors il boit la potion avec assurance, et en buvant il tient les yeux fixés sur le visage du médecin qui lisait. Dès qu’il le vit rester impassible, il se rassura, et il recouvra la santé au bout de quatre jours.
§ 199. Attendre que. — § 200. Être cause que.
version 175.
1. Exspectare dùm hostium copiæ augeantur, summæ dementiæ est. Nùm igitur exspectabimus dùm hostis, exercitu admoto, ferro atque flammâ nostra invadat ? — 2. Nùm Cæsar prævidebat fore ut in senatu trucidaretur ? — 3. Publius Scipio Africanus, accusatus a tribunis plebis, die dictâ ad causam dicendam non adfuit ; ubi dies venit et absens citatus est, Lucius Scipio morbum causæ esse, cur frater abessel, excusavit. — 4. Homo nihil pulchrius esse quàm hominem putat ; ea fuit causa cur humanam Deo formam quidam philosophi dederint. — 5. Placet omnibus ferè Deum esse : id magnum argumentum est, cur esse Deum confiteamur. — 6. Digni sunt amicitiâ, quibus in ipsis inest causa cur diligantur. — 7. Quid causæ fuit, quarè consilium mutâris ?
corrigé.
1. Il est de la dernière folie de donner à l’ennemi le temps d’accroître ses forces. Attendrons-nous donc que l’ennemi, faisant avancer son armée, envahisse notre territoire, le fer et la flamme à la main ? — 2. César s’attendait-il qu’il serait égorgé en plein sénat ? — 3. Publius Scipion l’Africain, accusé par les tribuns du peuple, ne se présenta pas au jour fixé pour se défendre. Lorsque ce jour fut venu, et qu’il ne répondit pas à l’accusation, son frère Lucius Scipion l’excusa en disant que la maladie était cause qu’il ne comparaissait pas. — 4. L’homme pense qu’il n’y a rien de plus beau que l’homme ; cela fut cause que certains philosophes attribuèrent à Dieu la forme humaine. — 5. Presque tous les hommes admettent qu’il y a un Dieu ; c’est une puissante raison pour reconnaître que Dieu existe. — 6. Ils sont dignes d’amitié, ceux qui ont en eux-mêmes quelque raison d’être aimés. — 7. Quelle a été la cause de votre changement de résolution ?
version 176.
De verâ sapientiâ.
Veteres philosophi veram sapientiam non viderunt. Anaxagoras pronuntiat, circumfusa esse tenebris omnia ; Democritus quasi in puteo quodam sic alto, ut fundus sit nullus, veritatem jacere demersam. Socrates confitebatur se nihil scire, nisi hoc unum, quòd nihil sciret. Facessant igitur illi omnes. Quid enim docent ? Quem sanare ægroti, quem regere cæci possunt ? An exspectabimus, donec Socrates aliquid sciat ? aut Anaxagoras in tenebris lumen inveniat ? aut Democritus veritatem de puteo extrahat ? Qui vult sapiens ac beatus esse, audiat Dei vocem, discat justitiam, humana contemnat, divina suspiciat, ut summum illud bonum, ad quod natus est, possit adipisci.
corrigé.
La vraie sagesse.
Les anciens philosophes n’ont pas connu la vraie sagesse. Anaxagore déclare que tout est enveloppé de ténèbres ; Démocrite, que la vérité est comme ensevelie dans un puits tellement creux, qu’on n’en trouve pas le fond. Socrate avouait ne rien savoir, si ce n’est qu’il ne savait rien. Qu’ils se retirent donc tous. En effet, que nous apprennent-ils ? Ces malades, qui pourront-ils guérir ? ces aveugles, qui pourront-ils diriger ? Attendrons-nous que Socrate sache quelque chose, ou qu’Anaxagore trouve la lumière au sein des tenèbres, ou que Démocrite tire la vérité du fond du puits ? Celui qui veut être sage et heureux, qu’il écoute la parole de Dieu, qu’il apprenne la justice, qu’il méprise les choses humaines, qu’il élève ses regards vers les choses divines, afin de pouvoir acquérir ce souverain bien, pour lequel il est né.
§ 201. Douter que, ne pas douter que. — § 202. Il n’importe pas, il importe peu de … ou de.
version 177.
1. Quis dubitat quin in virtute divitiæ sint ? — 2. Numquid dubium est, quin contraria sit beneficio injuria ? — 3. Quum machinatione quâdam moveri aliquid videmus, ut sphæram, ut horas, non dubitamus quin illa opera sint rationis. — 4. Apud Ægos flumen copiæ Atheniensium a Lysandro sunt devictæ : nemini erat dubium, si Conon adfuisset, illam Athenienses calamitatem accepturos non fuisse. — 5. Quis hiemes et æstates siderum motu fieri dubitat ? — 6. Non utilem arbitror esse nobis futurarum rerum scientiam. — 7. Multi antiquorum æternas esse animas suspicabantur. — 8. Hominibus prodesse natura jubet ; servi an liberi sint, quid refert ? — 9. Nihil differt utrùm in ligneo lecto an in aureo ægrum colloces. — 10. Nil interest divesne sim an pauper et infimâ de gente. — 11. Quid refert malè necne saltes ? — 12. Quod erit discrimen sceleris ac virtutis, si nihil interest utrùmne Aristides sit aliquis an Phalaris, utrùm Cato an Catilina ?
corrigé.
1. Qui doute que la vertu ne soit un trésor ? — 2. Est-il douteux que l’injure ne soit opposée au bienfait ? — 3. Lorsque nous voyons une chose se mouvoir par un mécanisme quelconque, comme une sphère, comme une horloge, nous ne doutons pas que ces ouvrages ne soient l’œuvre d’une intelligence. — 4. L’armée athénienne fut vaincue par Lysandre à Ægos-Potamos ; personne ne doutait que les Athéniens n’auraient pas éprouvé ce désastre, si Conon avait assisté à la bataille. — 5. Qui doute que l’hiver et l’été ne soient produits par le cours des astres ? — 6. Je doute que la connaissance de l’avenir nous soit utile. — 7. Plusieurs d’entre les anciens se sont doutés que les âmes étaient immortelles. — 8. La nature nous ordonne de faire du bien aux hommes ; qu’ils soient libres ou esclaves, qu’importe ? — 9. Que l’on couche un malade sur un lit de bois ou d’or, cela ne fait aucune différence. — 10. Il n’importe nullement que je sois riche ou pauvre et d’une humble famille. — 11. Qu’importe que vous dansiez bien ou mal ? — 12. Quelle différence y aura-t-il entre le crime et la vertu, si l’on n’attache aucune importance à ce qu’un homme soit un Aristide ou un Phalaris, un Caton ou un Catilina ?
§ 203. Si interrogatif placé entre deux verbes.
version 178.
1. Puer nescit an peccet. — 2. Attus Navius vir summus
augurio erat. Eum rex Tarquinius Priscus in experimentum
rogavit, fierine posset, quod ipse mente conceperat. Ille, rem
expertus augurio, posse respondit. « Atqui hoc, inquit rex,
agitabam, an cotem illam secare novaculâ
possem. — Potes ergò, »
inquit augur ; et
secuit. Inde Romanis sacer auguratus. — 3. Socrates
interrogatus Archelaum, Perdiccæ filium, qui tùm fortunatissimus
habebatur, nonne beatum putaret : « Haud scio,
inquit ; nunquàm enim cum eo collocutus
sum. »
— 4. Augustus diù cunctatus est an
Germanicum sibi successorem designaret. — 5. Remus,
dubium an jussu fratris, occisus est. — 6. Haud scio
an acerrimus sit omnium motus invidiæ. — 7. Nescio an
satius fuerit populo Romano Siciliâ et Africâ contento fuisse,
quàm totum subigere terrarum orbem. — 8. Si virtus
sola ponderanda sit, dubito an Thrasybulum primum omnium ponam
(1).
corrigé.
1. L’enfant ignore s’il fait mal. — 2. Attus Navius
était un homme consommé dans la science des augures. Le roi
Tarquin l’Ancien lui demanda, pour le mettre à l’épreuve, si la
chose à laquelle il songeait lui-même pouvait se faire.
Celui-ci, après avoir consulté à cet effet le vol des oiseaux,
répondit qu’elle était possible. « Eh bien, lui dit le roi,
je me demandais en moi-même si je pourrais couper avec un rasoir
cette pierre à aiguiser. — Oui, tu le peux, »
reprit l’augure ; et en effet il la coupa. A partir de ce
moment, l’art augural fut sacré à Rome. — 3. On
demandait à Socrate s’il ne regardait pas comme heureux
Archélaüs, fils de Perdiccas, qui passait alors pour un mortel
très-fortuné. « Je l’ignore, répondit-il ; car je ne
me suis jamais entretenu avec lui. »
— 4. Auguste
hésita longtemps s’il ne désignerait pas Germanicus pour son
successeur. — 5. Rémus fut mis à mort ; on doute
si ce fut par ordre de son frère. — 6. Je ne sais si
l’envie n’est pas la plus violente de toutes les
passions. — 7. Je ne sais s’il n’aurait pas mieux valu
pour le peuple Romain se contenter de la Sicile et de l’Afrique,
que de soumettre tout l’univers. — 8. S’il faut
considérer la vertu seule, je doute si je ne mettrai pas
Thrasybule au-dessus de tous les hommes.
version 179.
1. Alcibiadis nescio utrùm bona an vitia patriæ perniciosiora fuerint ; incertum est utrùm Athenienses eum contumeliosiùs expulerint, an revocaverint honoratiùs. — 2. Alexander Babylone defunctus est, incertum vinolentiâ an veneno. — 3. Belli punici tempore, in discrimine erat humanum omne genus utrùm Romanos an Carthaginienses principes orbis terrarum videret. — 4. Belli gallici tempus populo Romano nescio utrùm clade funestius fuerit, an virtutum experimentis speciosius : eam certè calamitatem in experimentum illatam putaverim divinitùs, scire volentibus immortalibus diis, an romana virtus imperium orbis mereretur. — 5. Sapientia sola beatos efficiat necne, quæstio est. — 6. Dii utrùm essent necne veteres philosophi dubitârunt.
corrigé.
1. Je ne sais si ce sont les qualités ou les défauts d’Alcibiade qui ont été le plus funestes à sa patrie ; il est incertain s’il a été banni plus ignominieusement ou rappelé plus honorablement par les Athéniens. — 2. Alexandre mourut à Babylone ; on ne sait si ce fut des suites de l’ivrognerie ou par le poison. — 3. A l’époque de la guerre punique, le genre humain était en suspens, incertain si l’empire du monde appartiendrait aux Romains ou aux Carthaginois. — 4. Je ne sais si le temps de la guerre avec les Gaulois a été pour le peuple Romain ou plus funeste par le désastre qu’il éprouva, ou plus glorieux par les vertus dont il fit preuve : je croirais volontiers que ce malheur lui fut infligé par la volonté du ciel comme une épreuve, les dieux immortels voulant s’assurer si la vertu romaine méritait l’empire du monde. — 5. C’est une question de savoir si la sagesse suffit ou non à rendre l’homme heureux. — 6. Les anciens philosophes ont douté s’il y avait des dieux ou non.
§ 204. Pronoms et adverbes interrogatifs placés entre deux verbes.
version 180.
1. Archimedes, intentus formis quas in pulvere descripserat, ab
ignaro (1) milite quis
esset, interfectus
est. — 2. Non ignorare
potest Deus quâ quisque mente sit. — 3. Vide cui
fidas. — 4. Qualis sit animus, ipse animus
nescit. — 5. Scimus quæ causa inducat noctem, quæ
reducat diem. — 6. Anaxagoras interroganti cuidam,
quisnam esset beatus : « Nemo, inquit, ex his quos tu
felices existimas. »
— 7. Mori cupis : disce
priùs quid sit vivere. — 8. Exercendæ memoriæ gratiâ,
quid quoque die dixerim, audierim, egerim, commemoro
vesperi. — 9. Sanctissimum consilium Areopagus quid
quisque Atheniensium ageret, aut quonam quæstu sustentaretur,
diligentissimè inquirere solebat. — 10. Unde Nilus
oriatur, nescimus. — 11. Non intelligimus quandò
obrepat senectus. — 12. Vides ut navigia, quæ modum
excedunt, regi nequeant. — 13. Deum esse qui dubitat,
haud sanè intelligo cur non idem, sol sit an nullus sit,
dubitare possit. — 14. Doctoris intelligentis est,
videre quò ferat natura sua quemque (1), et eâ
duce utentem instituere. — 15. Natale solum nescio quâ
dulcedine cunctos allicit. — 16.
Si meliora dies, ut vina, poemata reddit,Scire velim pretium chartis quotus irroget annus.
corrigé.
1. Archimède, appliqué à considérer des figures qu’il avait
tracées sur le sable, fut tué par un soldat qui ignorait qui il
était. — 2. Dieu ne peut ignorer quel est le fond de
l’âme de chacun de nous. — 3. Voyez à qui vous donnez
votre confiance. — 4. L’âme elle-même ignore ce que
c’est que l’âme. — 5. Nous savons quelle cause amène
la nuit et quelle cause ramène le jour. — 6. On
demandait à Anaxagore quel était l’homme heureux
: « Ce n’est, répondit-il, aucun de ceux que tu crois
heureux. »
— 7. Vous désirez
mourir : apprenez auparavant ce que c’est que de
vivre. — 8. Pour exercer ma mémoire, je repasse chaque
soir dans mon esprit ce que j’ai dit, entendu ou fait pendant le
jour. — 9. L’Aréopage, ce conseil si respectable,
avait coutume de s’informer avec grand soin de la conduite que
menait chaque Athénien, et de la manière dont il gagnait sa
vie. — 10. Nous ne savons pas où le Nil prend sa
source. — 11. Nous ne sentons pas à quel moment la
vieillesse commence à s’avancer. — 12. Vous voyez
comme il est impossible de gouverner les navires qui dépassent
certaines dimensions. — 13. Si un homme doute que Dieu
existe, je ne vois pas ce qui l’empêcherait de douter également
si le soleil existe ou non. — 14. Il est d’un maître
intelligent de voir où chacun de ses disciples est porté par sa
nature d’esprit, et de la prendre pour guide dans les leçons
qu’il lui donne. — 15. Tous les hommes sont attachés
au sol natal par je ne sais quel charme. — 16. Si les
poëmes s’améliorent, comme les vins, en vieillissant, je
voudrais savoir combien il faut d’années de date pour donner du
prix à un ouvrage.
version 181.
Adolescentis Romani crudeliter factum.
Quanta libido quantaque intemperantia sit hominum adolescentium,
unum exemplum vobis ostendam, ex Caii Gracchi oratione
decerptum. « His annis paucis, inquit, ex Asiâ missus est
Romam homo adolescens pro legato. Is in lecticâ ferebatur. Ei
obviàm bubulcus de plebe Venusinâ advenit, et per jocum, quum
ignoraret qui ferretur, rogavit lecticarios nùm mortuum ferrent.
Ubi id audivit, lecticam jussit deponi ; struppis, quibus
lectica deligata erat, usque adeò verberari jussit, dùm animam
efflavit. »
corrigé.
Trait de cruauté d’un jeune Romain.
Je vais vous montrer, par un exemple tiré d’un discours de Caïus
Gracchus, de quels caprices, de quels excès les jeunes gens sont
capables. « L’une de ces dernières années, dit-il, un jeune
homme fut envoyé d’Asie à Rome en mission. Il était porté en
litière. Il rencontre sur son chemin un bouvier de Venouse.
Celui-ci, ne sachant pas qui l’on portait ainsi, demanda aux
porteurs, par plaisanterie, s’ils portaient un mort. L’autre
n’eut pas plus tôt entendu ces paroles, qu’il fit mettre la
litière par terre, et fit frapper le malheureux avec les
courroies dont elle était attachée, tant et si longtemps qu’il
expira sous les coups. »
§ 205. Subjonctif futur formé par périphrase.
version 182.
1. Sæpe utile non est scire quid futurum sit ; quæ enim vita fuisset Priamo, si ab adolescentiâ scîsset, quos eventus senectutis esset habiturus ? — 2. Dux ille Græciæ Agamemnon optabat ut Nestoris similes haberet decem ; quod si contigisset, non dubitabat quin brevi esset Troja peritura. — 3. Nesciebam an futurum esset ut litteris studeres. — 4. Lycurgus simulavit se ad oraculum Delphicum proficisci, consulturum quid addendum mutandumque legibus suis esset. — 5. Bello punico secundo, non dubium est quin omnis Hispania sublatura animos fuerit, ni prætor Publius Cornelius Scipio trans Iberum multa secunda prælia fecisset. — 6. Tarquinii Superbi regis filii, missi Delphos, Apollinem Pythium consuluerunt, quisnam ex ipsis Romæ regnaturus esset. Responditeum regnaturum, qui primus matrem osculatus esset. Quod responsum quum regii juvenes aliter interpertarentur, Junius Brutus, qui cum iis profectus erat, prolapsum se simulavit, et terram osculatus est ; idque factum ejus eventus rei comprobavit. Nàm Tarquiniis Româ expulsis, Brutus primus consul creatus est.
corrigé.
1. Souvent il n’est pas avantageux de savoir ce qui arrivera ; en effet, quelle aurait été la vie de Priam, s’il avait su dès sa jeunesse comment sa vieillesse se terminerait ? — 2. Agamemnon, ce fameux chef des Grecs, souhaitait d’avoir dix hommes semblables à Nestor ; il ne doutait pas que Troie ne pérît promptement, si ce vœu eût été accompli. — 3. Je ne savais pas si vous étudieriez les lettres. — 4. Lycurgue feignit de partir pour aller consulter l’oracle de Delphes sur ce qu’il fallait ajouter à ses lois ou y modifier. — 5. Il n’est pas douteux que l’Espagne, pendant la seconde guerre punique, ne se fût soulevée en masse, si le préteur Publius Cornélius Scipion n’avait livré plusieurs batailles avec succès au delà de l’Èbre. — 6. Les fils du roi Tarquin le Superbe, envoyés à Delphes, demandèrent à Apollon Pythien qui d’entre eux règnerait à Rome. Il répondit que celui qui aurait embrassé sa mère le premier aurait le pouvoir suprême. Pendant que les jeunes princes interprétaient autrement cette réponse, Junius Brutus, qui était parti avec eux, fit semblant de se laisser choir, et il embrassa la terre. L’événement lui donna raison ; car, les Tarquins ayant été chassés de Rome, Brutus fut le premier promu au consulat.
version 183.
Cliti cædes.
Alexander, amicis in convivium vocatis, quum incaluisset mero, præferre se patri Philippo, rerumque suarum magnitudinem extollere cœlo tenus cœpit, assentante majore parte convivarum. Quum unus e senibus Clitus Philippi memoriam tueretur et resgestas laudaret, rex irâ exæstuans ex lecto (1) repente prosiluit, et, percutere eum conatus, a Ptolemæo et Perdiccâ inhibetur. Clitum, qui proximè ei cubuerant, conabantur abducere. Simul Ptolemæus et Perdiccas, Alexandri genibus advoluti, orabant ne in irâ perseveraret. Sed clausæ erant aures, obstrepente irâ. Itaque impotens animi percurrit in regiæ vestibulum, et vigili excubanti hastâ ablatâ, constitit in aditu quo necesse erat iis qui simul cœnaverant egredi. Abierant ceteri ; Clitus ultimus sine lumine exibat. Quem rex, quisnam esset, interrogat ; ille Clitum esse (2) et de convivio exire respondit. Hæc dicentis latus hastâ transfixit.
corrigé.
Meurtre de Clitus.
Alexandre avait invité ses amis à un festin. Échauffé par le vin, il se mit à s’élever au-dessus de Philippe son père, et à porter ses propres exploits jusqu’aux nues, aux applaudissements de la plus grande partie de ses convives. Comme Clitus, un des plus âgés, défendait la mémoire de Philippe et vantait ses actions, le roi, bouillant de colère, s’élança tout à coup de dessus son lit, et, s’efforçant de le frapper, il fut retenu par Ptolémée et Perdiccas. Ceux qui étaient assis le plus près de Clitus s’efforçaient de le faire sortir. En même temps Ptolémée et Perdiccas, se jetant aux genoux d’Alexandre, le priaient de ne pas persévérer dans son courroux. Mais la colère qui grondait en lui l’empêchait de rien entendre. Aussi, n’étant plus maître de lui, il court au vestibule du palais, et, arrachant la lance des mains d’une des sentinelles qui faisaient la garde, il va se placer près de l’issue par où ceux qui avaient soupé avec lui devaient nécessairement sortir. Tout le monde était parti ; Clitus se retirait le dernier sans lumière ; le roi lui demande qui il est. Il répond qu’il est Clitus et qu’il se retire du festin. Comme il disait ces mots, Alexandre lui perça le flanc d’un coup de lance.
version 184.
Sera Alexandri pœnitentia.
Postquàm satiatus cæde animus conquievit, pigere eum facti cœpit. Quippe amicum senem et innoxium suâ manu occisum inter epulas et pocula dolebat. Eo maximè movebatur, quòd omnium amicorum animos videbat attonitos. Primùm in fletus progressus, amplecti (1) mortuum, vulnera tractare, et quasi audienti confiteri dementiam suam. Ergò hastam ex corpore jacentis evulsam retorsit in suum pectus, quum advolant vigiles, et repugnanti e manibus extorquent. Mansit hæc voluntas moriendi etiam sequentibus diebus. Reputabat enim quantam in exercitu suo, quantam apud devictas gentes invidiam, quantum apud ceteros amicos metum et odium fecerit, quàm amarum et triste reddiderit convivium suum. Ob hæc illi quatriduo perseverata inedia est, donec exercitûs universi precibus exoratus est, precantis ne ità mortem unius doleat, ut universos perdat. Diù precibus ipsorum reluctatum ægrè vicerunt ut cibum caperet ; quòque minùs cædis puderet, jure interfectum Clitum Macedones decernunt, nec dubium est quin sepulturâ quoque prohibituri fuerint, ni rex humari jussisset.
corrigé.
Repentir tardif d’Alexandre.
Lorsque sa colère, assouvie par ce meurtre, se fut apaisée, il commença à se repentir de son action. Il se désolait d’avoir, dans un festin et parmi les coupes, donné la mort à un ami, à un vieillard innocent. Il était ému surtout de voir tous ses amis plongés dans la stupeur. S’abandonnant d’abord aux larmes, il embrasse le cadavre, il touche ses blessures, et lui avoue sa démence, comme s’il en était entendu. Arrachant la lance du corps de la victime, il la tourne contre sa propre poitrine, lorsque les gardes accourent, et la lui arrachent des mains malgré sa résistance. Il persévéra encore les jours suivants dans cette résolution de mourir, en songeant quelle indignation il avait soulevée dans son armée et parmi les nations vaincues, quelle haine, quelle crainte il avait inspirée à ses autres amis, combien il avait rendu ce festin triste et amer. Aussi persista-t-il quatre jours à ne pas prendre de nourriture ; mais enfin, il céda aux prières de toute son armée, qui le conjurait de ne pas sacrifier tout le monde au regret que lui causait la perte d’un seul. Longtemps il résista à leurs prières ; ils eurent la plus grande peine à gagner sur lui qu’il prît de la nourriture. Pour diminuer la honte que ce meurtre lui inspirait, les Macédoniens déclarèrent que Clitus avait été tué justement ; et il n’est pas douteux qu’ils l’eussent privé de la sépulture, si Alexandre n’avait donné ordre de l’enterrer.
version 185.
Danielis sagacitas.
Erat apud Babylonios Beli antiquissimi regis ex ære simulacrum, quod, superstitione hominum consecratum, Cyrus quoque adorare erat solitus, antistitum dolo illusus, qui vesci effigiem illam atque potare affirmabant, quum cibum, qui idolo inferebatur, ipsi consumerent. Igitur Cyrus, quum Daniele familiariter uteretur, quærit ab eo cur simulacrum non adoraret. Daniel, ridens hominis errorem, negare id posse fieri, ut æs illud sensu carens cibo uteretur aut potu. Acciri ergò rex-sacerdotes jubet, et quærit quis apposita consumeret. Tùm illi, confisi parato dolo, poscunt ut, illato cibo, a rege templum obsignetur, eâ conditione ut, nisi omnia postero die absumpta essent, morte pœnas persolverent, dùm eamdem conditionem Daniel subiret. Itaque signo regis templum obsignatur, quum priùs Daniel, sacerdotibus insciis, pavimentum cinere adspersisset. Igitur postero die rex, templum ingressus, animadvertit absumpta quæ idolo apponi jusserat. Tùm Daniel, occultam fraudem vestigiis prodentibus reserat : sacerdotes, cum uxoribus et filiis suffosso foramine ingressos, ea quæ idolo apposita fuerant devorâsse. Ità omnes jussu regis interfecti, templum ac simulacrum dirutum.
corrigé.
Sagacité de Daniel.
Il y avait à Babylone une statue en bronze de Bélus, un de leurs plus anciens rois. Consacrée par la superstition populaire, Cyrus lui-même avait coutume de l’adorer, trompé par la fourberie des prêtres, qui affirmaient que cette statue mangeait et buvait, tandis qu’ils mangeaient eux-mêmes la nourriture servie à l’idole. Aussi le roi demanda à Daniel, avec lequel il vivait familièrement, pourquoi il n’adorait pas la statue. Daniel, souriant de l’erreur du roi, soutint qu’il était impossible que cet airain insensible prît de la nourriture ou de la boisson. Cyrus fait donc appeler les prêtres, et leur demande par qui étaient mangés les mets qu’on servait. Alors ceux-ci, comptant sur le stratagème qu’ils avaient préparé, demandent qu’on mette de la nourriture devant la statue, et qu’ensuite le temple soit scellé par le roi, à condition qu’ils seraient punis de mort si tout n’avait disparu le lendemain, pourvu que la même condition fût imposée à Daniel. En conséquence, le temple est scellé du sceau du roi, après que Daniel, à l’insu des prêtres, eut semé de la poussière sur le pavé. Le lendemain, le roi, étant entré dans le temple, remarqua que ce qu’il avait fait servir à l’idole avait été mangé. Alors Daniel découvre la fourberie à l’aide des traces de pas qui la trahissaient ; il montre que les prêtres, étant entrés avec leurs femmes et leurs enfants par un passage souterrain, avaient dévoré ce qu’on avait servi à l’idole. Aussi le roi les fit tous mettre à mort, et le temple et la statue furent renversés.
Chapitre III.
Des Pronoms.
§ 206. Différentes manières de traduire ON, L’ON.
version 186.
1. Maxima debetur senibus reverentia. — 2. Ridenur,
mala qui componunt carmina. — 3. Nemo prudens punit
quia peccatum est, sed ne iterùm peccetur. — 4. Post
Cannensem pugnam, victo consuli Terentio Varroni obviàm itum est
frequenter, et gratiæ actæ, quòd de Republicâ non
desperâsset. — 5. Per annos quatuor et viginti primo
punico bello certatum est cum Pœnis. — 6. Omnibus, qui
Cæsarem interfecerant, aquâ ignique interdictum
est. — 7. Homines annum solis cursu
metiuntur. — 8. Sæpe innocentibus
irascimur. — 9. In suo quisque negotio hebetior est,
quàm
in alieno. — 10. Caius Cæsar
tragicum illud (1) subinde jactabat
: « Oderint, dùm metuant »
. — 11. Successit
Romulo Numa Pompilius, quem Curibus ultrò petivêre, ob inclytam
viri religionem. — 12. Bos in Ægypto numinis vice
colitur ; Apin vocant. — 13. Otiosæ vitæ citò
tædet homines. — 14. Suæ quemque fortunæ pœnitet.
corrigé.
1. On doit aux vieillards le plus grand respect. — 2.
On se moque de ceux qui font de mauvais vers. — 3.
L’homme sage ne punit jamais parce qu’on a péché, mais afin
qu’on ne pèche plus à l’avenir. — 4. Après la bataille
de Cannes, on se porta en foule au-devant de Térentius Varron,
le consul vaincu, et on le remercia de n’avoir pas désespéré de
la République. — 5. Dans la première guerre punique,
on combattit vingt-quatre ans contre les
Carthaginois. — 6. On interdit l’eau et le feu à tous
les meurtriers de César. — 7. On mesure l’année par la
marche du soleil. — 8. On se met souvent en colère
contre des innocents. — 9. On a la vue plus courte
dans ses propres affaires, que dans celles
d’autrui. — 10. L’empereur Caligula répétait souvent
ce mot de tragédie : « Qu’on me haïsse, pourvu qu’on
me craigne .»
— 11. Romulus eut pour successeur
Numa Pompilius, qu’on appela spontanément de Cures, en
considération de sa piété renommée. — 12. Il y a en
Égypte un bœuf honoré à l’égal d’un dieu ; on le nomme
Apis. — 13. On se dégoûte promptement d’une vie
oisive. — 14. On est toujours mécontent de son
sort.
version 187.
1. Nemo fideliter diligit, quem fastidit. — 2. Nemo unquàm, sine spe immortalitatis, se pro patriâ offerret ad mortem. — 3. Quid est libertas ? Potestas vivendi ut velis. — 4. Gubernatorem in tempestate, in acie militem intelligas. — 5. Germani cedere loco, dummodò rursùs instes, consilii, non formidinis esse arbitrantur. — 6. Equi variare gyros docentur. — 7. Vetamur irasci, vetamur cupere, vetamur libidine commoveri, vetamur dolorem vel mortem timere. — 8. Capua, quæ ad Annibalem a Romanis defecerat, recepta est a Quinto Fulvio et Appio Claudio consulibus. Principes Campanorum veneno sibi consciverunt mortem. Quum senatus Campanorum deligatus esset ad palos, ut securi feriretur, litteras a senatu missas Quintus Fulvius, quibus jubebatur parcere, antequàm legeret, in sinu posuit, et lege agi jussit, et supplicium peregit.
corrigé.
1. On n’aime jamais sincèrement celui que l’on méprise. — 2. Sans l’espérance de l’immortalité, on ne s’exposerait jamais à la mort pour sa patrie. — 3. Qu’est-ce que la liberté ? Le pouvoir de vivre comme l’on veut. — 4. On reconnaît le pilote dans la tempête, et le soldat dans la bataille. — 5. Reculer, pourvu que l’on revienne à la charge, c’est, suivant les Germains, de la prudence et non de la lâcheté. — 6. On apprend aux chevaux à faire le manége. — 7. On nous défend de nous mettre en colère, de nous abandonner aux désirs et aux transports des passions, de craindre la douleur ou la mort. — 8. Capoue, qui avait fait défection et quitté les Romains pour Annibal, fut reprise par les consuls Quintus Fulvius et Appius Claudius. Les principaux d’entre les Campaniens se donnèrent la mort par le poison. Comme les sénateurs de Capoue venaient d’être attachés à des poteaux pour être frappés de la hache, Quintus Fulvius reçut une lettre du sénat, par laquelle on lui ordonnait d’épargner leur vie ; il la mit dans son sein avant de la lire, ordonna de passer outre à l’exécution de la loi, et consomma le supplice.
version 188.
1. Pœnitentibus venia negari non potest. — 2. Etiam in tormentis rectè, honestè, laudabiliter vivi potest. — 3. Terrâ marique simul cœptæ sunt oppugnari Syracusæ. — 4. Gloria non appeti debet. — 5. Alexander Magnus Pindari vatis penatibus jussit parci, quum Thebas caperet. — 6. Exsulibus igni et aquâ interdici solebat. — 7. Iis, qui imprudentes læserunt, ignosci convenit. — 8. Nùm quis irascitur pueris, quorum ætas nondùm novit rerum discrimina ? — 9. Nùm quis se hieme algere miratur ? — 10. Ne cui noceatur ; communi serviatur utilitati. — 11. Si quis fuerit injustus, intemperans, timidus, hebeti ingenio atque nullo, miser erit. — 12. Senectus plena est voluptatis, si illâ scias uti. — 13. Difficile est, quum præstare omnibus concupieris, servare æquitatem. — 14. Mortem ubi contemnas, omnes viceris metus. — 15. Fatetur facinus is, qui judicium fugit. — 16. Qui debet, limen creditoris non amat. — 17. Videre est philosophos pecuniæ aut gloriæ cupidos. — 18. Inventi sunt, qui vitam profundere pro patriâ parati essent.
corrigé.
1. On ne peut refuser le pardon à ceux qui se repentent. — 2. On peut même dans les tortures, vivre d’une manière droite, honorable et digne d’estime. — 3. On commença à assiéger Syracuse par terre et par mer à la fois. — 4. On ne doit pas courir après la gloire. — 5. Alexandre le Grand, au moment où il prit Thèbes, ordonna d’épargner(1) la maison du poëte Pindare. — 6. On avait coutume d’interdire aux exilés le feu et l’eau. — 7. Il convient de pardonner (1) à ceux qui nous ont offensés par mégarde. — 8. Se met en colère contre les enfants, dont l’âge ne sait pas [illisible chars][texte coupé]ncore discerner les choses ? — 9. S’étonne-t-on d’a[illisible chars][texte coupé]oir froid en hiver ? — 10. Qu’on ne nuise à per[illisible chars][texte coupé]onne ; qu’on se dévoue à l’intérêt général. — 11. Si [illisible chars][texte coupé]on est injuste, intempérant, timide, dépourvu de [illisible chars][texte coupé]ens, nul d’esprit, on sera malheureux. — 12. La [illisible chars][texte coupé]ieillesse est pleine de charme, si l’on sait en bien [illisible chars][texte coupé]ser. — 13. Il est difficile, quand on désire l’emporter [illisible chars][texte coupé]ur tous les autres, de rester fidèle à l’équité. — 14. [illisible chars][texte coupé]uand on méprise la mort, on est au-dessus de toutes [illisible chars][texte coupé]es craintes. — 15. On s’avoue coupable quand on [illisible chars][texte coupé]uit le jugement. — 16. Quand on a des dettes, on [illisible chars][texte coupé]’aime pas le seuil de son créancier. — 17. On voit [illisible chars][texte coupé]es philosophes avides d’argent ou de gloire. — 18. [illisible chars][texte coupé]n a trouvé des hommes prêts à sacrifier leur vie pour [illisible chars][texte coupé]eur pays.
version 189.
1. Feminam ferunt, cui mors filii falsò nuntiata [illisible chars][texte coupé]rat, ad primum conspectum redeuntis filii, gaudio [illisible chars][texte coupé]imio exanimatam. — 2. Arganthonium Gaditanum [illisible chars][texte coupé]ctoginta annis regnâsse prope certum est ; putant [illisible chars][texte coupé]uadragesimo cœpisse. — 3. Atlas dicitur cœlum sus[illisible chars][texte coupé]inere. — 4. Lycurgi temporibus Homerus fuisse tra[illisible chars][texte coupé]itur. — 5. Traditum est Homerum cæcum fuisse. — 6. Luna solis lumine collustrari putatur. — 7. Satur[illisible chars][texte coupé]us liberos suos comesse fingitur solitus. — 8. Post [illisible chars][texte coupé]ædem Cæsaris, stella crinita per septem dies conti[illisible chars][texte coupé]uos fulsit, exoriens circà undecimam horam, credi[illisible chars][texte coupé]umque est animam esse Cæsaris in cœlum recepti. — 9. Phœnix similis aquilæ narratur magnitudine. — 10. Memoriæ proditum est Latonam confugisse Delum, atque ibi Apollinem Dianamque peperisse. — 11. Zeuxis longè ceteris excellere pictoribus existima[illisible chars][texte coupé]atur. — 12. Musicen natura ipsa nobis videtur ad [illisible chars][texte coupé]olerandos faciliùs labores muneri dedisse.
corrigé.
1. On dit qu’une femme, à qui l’on avait annoncé faussement la mort de son fils, fut suffoquée par l’excès de la joie en le voyant revenir. — 2. Il est presque certain qu’Arganthonius de Gadès régna quatre-vingts ans ; on pense qu’il monta sur le trône à quarante ans. — 3. On dit qu’Atlas porte le ciel sur ses épaules. — 4. On rapporte qu’Homère vécut au temps de Lycurgue. — 5. On rapporte qu’Homère était aveugle. — 6. On croit que la lune est éclairée par la lumière du soleil. — 7. On lit dans la fable que Saturne avait coutume de dévorer ses enfants. — 8. Après le meurtre de César, on vit briller pendant sept jours consécutifs une comète qui se levait sur les onze heures, et l’on crut que c’était l’âme de César admis dans le ciel. — 9. On raconte que le phénix est de la grosseur de l’aigle. — 10. On rapporte que Latone se réfugia à Délos, et y mit au monde Apollon et Diane. — 11. On considérait Zeuxis comme bien supérieur à tous les autres peintres. — 12. Il semble que la nature elle-même nous ait donné la musique pour nous aider à supporter plus aisément nos travaux.
version 190.
Quæstiones a Nerone in Christianos actæ.
Nero, non dicam regum, sed omnium hominum et vel immanium bestiarum crudelissimus, dignus exstitit, qui persecutionem in Christianos primus inciperet. Hic primus christianum nomen tollere aggressus est : quippe semper inimica virtutibus vitia sunt, et boni ab improbis quasi exprobrantes adspiciuntur. Namque eo tempore divina apud Urbem religio invaluerat. Intereà, abundante jàm Christianorum multitudine, accidit ut Roma incendio conflagraret. Opinio omnium invidiam incendii in principem retorquebat, credebaturque imperator gloriam innovandæ urbis quæsîsse. Sed vertit invidiam in Christianos, actæque in innoxios crudelissimæ quæstiones. Quin et novæ mortes excogitatæ, ut ferarum tergis contecti, laniatu canum interirent. Multi crucibus affixi, aut flammâ usti ; plerique in id reservati, ut, quum defecisset dies, in usum nocturni luminis urerentur. Hoc initio in Christianos sæviri cœptum. Post etiam datis legibus religio vetabatur, palàmque edictis propositis christianum esse non licebat. Tùm Paulus ac Petrus capitis damnati : Paulo cervix gladio desecta, Petrus in crucem sublatus est.
corrigé.
Persécutions exercées par Néron contre les Chrétiens.
Néron, le plus cruel, je ne dirai pas seulement des rois, mais de tous les hommes et même des bêtes féroces, se montra digne d’ouvrir l’ère des persécutions contre les Chrétiens. Il entreprit le premier d’anéantir le nom chrétien ; en effet, le vice est toujours hostile à la vertu, et les hommes vertueux sont considérés par les méchants comme des reproches vivants. En ce temps-là, la religion divine avait fait des progrès à Rome. Sur ces entrefaites, comme la multitude des Chrétiens commençait à devenir considérable, il arriva que Rome fut dévorée par un incendie. L’opinion publique rejetait sur le prince l’odieux de cet incendie, et l’on croyait que Néron avait voulu se préparer la gloire de rebâtir la ville. Mais il sut tourner l’indignation contre les Chrétiens, et des poursuites très-cruelles furent exercées contre ces innocents. Bien plus, on imagina de nouveaux genres de mort ; on les habillait de peaux de bêtes, et on les faisait déchirer par des chiens. Un grand nombre furent mis en croix ou jetés dans les flammes ; la plupart furent réservés pour être brûlés, après la chute du jour, en guise de flambeaux. C’est par ce début que l’on inaugura les persécutions contre les Chrétiens. Ensuite on porta même des lois pour interdire leur religion, et en vertu d’édits affichés en public, il n’était plus permis d’être chrétien. C’est alors que Paul et Pierre furent condamnés à mort : Paul eut la tête tranchée par le glaive, Pierre fut crucifié.
§ 207. Pronoms RIEN DE, QUELQUE CHOSE DE, etc.
version 191.
1. Pyrrho regi, postquàm Italiâ pulsus est, prosperi nihil evenit ; in Græciam regressus, quum Argos oppugnaret, temerè nocte ingressus urbem, ictu tegulæ prostratus est, atque ità ignobili atque inhonestâ morte occubuit. — 2. Interdictum est a Nerone, ne quid in popinis cocti præter legumina aut olera veniret. — 3. Darius gratias egit Alexandro, quòd nihilin suos hostile fecisset. — 4. Gallis Insubribus, accolis Alpium, primus impetus terribilis est. Sed Alpina corpora, humenti cœlo educata, habent quiddam simile cum nivibus suis ; quæ mox ut caluêre pugnâ, statim in sudorem eunt. — 5. Agamemnon, quum devovisset Dianæ quod in suo regno pulcherrimum natum esset illo anno, immolavit Iphigeniam filiam ; quâ nihil erat eo quidem anno natum pulchrius. — 6. Annibalis exercitus, postquàm in hiberna Capuam concessit, nihil usquàm pristinæ disciplinæ tenuit. — 7. In Alpium jugo, si quid est pabuli, obruunt nives. — 9. Ignari quid in poematibus, in picturis vitii sit, nequeunt judicare.
corrigé.
1. Après que le roi Pyrrhus eut été chassé de l’Italie, il ne lui arriva plus rien d’heureux. De retour [illisible chars][texte coupé]Grèce, il mit le siége devant Argos. Étant entré [illisible chars][texte coupé]considérément dans la ville pendant la nuit, il fut [illisible chars][texte coupé]nversé par une tuile qu’on lui lança, et périt ainsi [illisible chars][texte coupé]une mort obscure et vulgaire. — 2. Néron défendit [illisible chars][texte coupé] vendre rien de cuit dans les tavernes, si ce n’est [illisible chars][texte coupé]es légumes et des herbes. — 3. Darius remer[illisible chars][texte coupé]a Alexandre de n’avoir rien fait d’hostile contre [illisible chars][texte coupé]a famille. — 4. Les Gaulois Insubriens, qui habitent [illisible chars][texte coupé] milieu des Alpes, sont terribles dans le premier [illisible chars][texte coupé]hoc. Mais ces corps alpestres, élevés sous un ciel hu[illisible chars][texte coupé]ide, ont quelque analogie avec les neiges de leur [illisible chars][texte coupé]ays ; à peine se sont-ils échauffés par l’ardeur de la [illisible chars][texte coupé]ataille, qu’ils se fondent en sueur. — 5. Agamem[illisible chars][texte coupé]on, ayant fait vœu d’offrir à Diane ce qui naîtrait de [illisible chars][texte coupé]lus beau dans son royaume pendant l’année, lui im[illisible chars][texte coupé]ola sa fille Iphigénie ; en effet, il n’était rien né de [illisible chars][texte coupé]lus beau pendant cette année. — 6. Après que l’ar[illisible chars][texte coupé]ée d’Annibal se fut retirée à Capoue en quartiers d’hi[illisible chars][texte coupé]er, elle ne conserva plus rien de son antique disci[illisible chars][texte coupé]line. — 7. S’il y a quelque pâturage sur le sommet [illisible chars][texte coupé]es Alpes, il est enfoui sous la neige. — 8. La justice [illisible chars][texte coupé]e réclame aucune récompense, aucun salaire. — 9. Les ignorants ne peuvent discerner ce qu’il y a de défectueux dans un poëme ou dans un tableau.
version 192.
De Suevorum moribus.
Suevorum gens est maxima et bellicosissima Germanorum omnium. Ii centum pagos habent, ex quibus quotannis singula millia armatorum, bellandi causâ, suis ex finibus educunt. Reliqui domi manent, et agros colunt. Sic neque agricultura, neque ratio atque usus belli intermittitur. Privati ac separati agri apud eos nihil est. Maximam partem lacte atque pecore vivunt, et plerùmque sunt in venationibus, quæ res quotidianâ exercitatione et vires alit, et immani corporum magnitudine homines efficit. Atque in eam se consuetudinem adduxerunt, ut locis frigidissimis neque vestitûs præter pelles habeant quidquam, quarum propter exiguitatem magna est corporis pars aperta, et laventur in fluminibus. Equestribus præliantur, equosque eodem remanere vestigio assuefaciunt, ad quos se celeriter, quum usus est, recipiunt ; neque eorum moribus turpius quidquam aut inertius habetur, quàm ephippiis uti.
corrigé.
Mœurs des Suèves.
La nation des Suèves est la plus puissante et la plus belliqueuse de toute la Germanie. Ils possèdent cent villages, dont chacun met tous les ans mille hommes armés en campagne. Les autres restent dans leurs foyers, et cultivent les champs. Ainsi, ni l’agriculture, ni l’art et la pratique de la guerre ne souffrent d’interruption. Chez eux, il n’y a point de terres possédées séparément par un maître particulier. Ils se nourrissent principalement de lait et de bétail, et passent la plus grande partie de leur vie à la chasse, ce qui développe leur force par un exercice continuel, et produit des hommes d’une stature colossale. Ils sont parvenus à s’accoutumer, même dans les lieux les plus froids, à ne porter pour vêtement que des peaux de bêtes, dont la petitesse laisse à découvert une grande partie de leur corps, et à se baigner dans les fleuves. Dans les combats de cavalerie, ils sautent souvent de dessus leurs chevaux pour se battre à pied ; ils les accoutument à rester immobiles à la même place, et ils se replient rapidement vers leurs montures lorsque les circonstances l’exigent. Il n’y a, selon leurs mœurs, rien de plus honteux ni de plus lâche que de se servir de selle.
§ 208. Pronoms il, elle, le, la, les, lui, leur, eux, rendus en latin par SUI, SIBI, SE.
version 193.
1. Sapiens debet a se petere divitias. — 2. Sententiæ veterum philosophorum de naturâ Dei sunt variæ atque inter se dissidentes. — 3. Iratus quum ad se redit, sibi tùm irascitur. — 4. Virtus nos ad se allicit. — 5. Ajax postulavit a Danais, ut arma sibi Achillis darent ; Ulysses autem sua esse debere contendebat. — 6. Antæus, Terræ filius, hospites cogebat secum luctari, et delassatos interficiebat. — 7. Gyges, Lydiæ rex, Apollinem Pythium sciscitatum venit, an aliquis mortalium se esset felicior. — 8. Leonidas occidere dimicans, quàm assignatam sibi a patriâ stationem deserere maluit. — 9. Morientem Africanum Literni sepeliri se jussisse ferunt. — 10. Cæsar Massiliam, quæ portas ipsi clauserat, obsedit. — 11. Persæ, mortuo Alexandro, non alium, qui imperaret ipsis, digniorem fuisse confitebantur. — 12. Sibi quisque habeat, quod suum est. — 13. Bonus rex credit, non Rempublicam suam esse, sed se Reipublicæ.
corrigé.
1. Le sage doit chercher ses richesses en lui-même. — 2. Les opinions des anciens philosophes sur la nature de Dieu sont diverses et ne s’accordent pas entre elles. — 3. Lorsqu’un homme irrité revient à lui, il tourne alors sa colère contre lui-même. — 4. La vertu nous attire à elle. — 5. Ajax demanda aux Grecs de lui donner les armes d’ Achille ; Ulysse de son côté prétendait qu’elles devaient être à lui. — 6. Antée, fils de la Terre, forçait les étrangers à lutter avec lui, et quand ils étaient épuisés, il les mettait à mort. — 7. Gygès, roi de Lydie, vint demander à l’oracle d’Apollon Pythien s’il y avait au monde un homme plus heureux que lui. — 8. Léonidas aima mieux mourir en combattant, que d’abandonner le poste qui lui avait été assigné par sa patrie. — 9. On rapporte que Scipion l’Africain ordonna en mourant qu’on l’enterrât à Literne. — 10. César assiégea Marseille, qui lui avait fermé ses portes. — 11. Les Perses, après la mort d’Alexandre, avouaient qu’aucun autre n’avait été plus digne de régner sur eux. — 12. Que chacun possède ce qui est à lui. — 13. Le bon roi se persuade, non pas que l’État est à lui, mais qu’il appartient lui-même à l’État.
§ 209. Son, sa, ses, leur, leurs, rendus tantôt par SUUS, SUA, SUUM, tantôt par EJUS, EORUM, EARUM.
version 194.
1. Ratio docet esse Deum ; quo concesso, confitendum est
ejus consilio mundum administrari. — 2. Curius
Samnitum divitias contempsit ; Samnites ejus paupertatem
mirati sunt. — 3. Ovibus sua lana decori
est. — 4. Scipio suas res Syracusanis
restituit. — 5. Qui magno imperio præditi in excelso
ætatem agunt, eorum facta cuncti mortales novêre. — 6.
Sylla violentissimus fuit, ubi faciem ejus sanguis
invaserat. — 7. Inimicus patriæ fuisse Tiberius
Gracchus existimatus est ; nec immeritò, quia potentiam
suam saluti ejus prætulerat. — 8. Trahit sua quemque
voluptas. — 9. Populus Romanus duces suos consules appellavit, ut consulere se
civibus suis debere meminissent. — 10. Spartanus
quidam, nobilitate et sanctitate præstans, et in petitione
magistratûs victus,
maximæ sibi lætitiæ esse
prædicavit, quòd aliquos patria sua se meliores viros
haberet. — 11. Abderites Protagoras, quum in principio
libri sui sic posuisset : « Utrùm dii necne sint, non
habeo dicere »
, Atheniensium jussu urbe atque agro est
exterminatus, librique ejus in concione combusti.
corrigé.
1. La raison nous enseigne qu’il y a un Dieu ; ce point
accordé, il faut reconnaître que son intelligence gouverne le
monde. — 2. Curius méprisa les richesses des
Samnites ; les Samnites admirèrent sa
pauvreté. — 3. La laine des brebis leur sert de
parure. — 4. Scipion restitua aux Syracusains leurs
propriétés. — 5. Ceux qui, revêtus d’un grand pouvoir,
vivent dans un poste élevé, leurs actions sont sues de tous les
hommes. — 6. Sylla était très-violent dès que le sang
lui était monté au visage. — 7. Tibérius Gracchus fut
considéré comme ennemi de sa patrie, et non sans raison,
puisqu’il avait préféré sa propre puissance au salut de l’État
(1). — 8. Chacun se laisse entraîner
par son penchant. — 9. Le peuple Romain donna le nom
de consuls à ses premiers magistrats, afin
qu’ils se souvinssent qu’ils devaient consulter les intérêts de leurs
concitoyens. — 10. Un Spartiate recommandable par sa
noblesse et sa vertu ayant été vaincu dans sa candidature pour
une charge publique, déclara qu’il se réjouissait fort que sa
patrie possédât des citoyens meilleurs que lui. — 11.
Protagoras d’Abdère ayant écrit au commencement d’un de ses
ouvrages : « Je ne puis dire s’il y a des dieux ou
non »
, les Athéniens le bannirent de leur ville et de leur
territoire, et ses livres furent brûlés dans l’assemblée du
peuple.
version 195.
Themistoclis dolus.
Quum Xerxes, Persarum rex, et mari et terrâ bellum Græciæ inferret maximèque Athenienses peti dicerentur, miserunt Delphos consultum, quidnam facerent. Pythia respondit, ut mœnibus ligneis se munirent. Id responsum quum intelligeret nemo, Themistocles persuasit ut in naves se suaque conferrent, oppidum relinquerent. Eo consilio probato, classis Atheniensium primùm apud Artemisium, inter Eubœam insulam continentemque terram, cum classiariis regis conflixit ; angustias enim Themistocles quærebat, ne multitudine circumiretur. Hinc pari prælio discesserunt, et exadversùm Athenas apud Salamina classem suam constituerunt. At Xerxes, Thermopylis expugnatis, protinùs accessit Astu, idque incendio delevit. Cujus flammâ perterriti classiarii quum manere non auderent, et plurimi hortarentur ut domos suas discederent mœnibusque se defenderent, Themistocles unus restitit. Itaque noctu ex servis suis, quem habuit fidelissimum, ad regem misit, ut ei nuntiaret suis verbis, adversarios ejus in fugâ esse ; quos si statim aggrederetur, brevi oppressurum. Hoc eò valebat, ut ingratiis ad depugnandum omnes cogerentur.
corrigé.
Ruse de Thémistocle.
Comme Xerxès, roi de Perse, venait attaquer la Grèce par terre et par mer, et que l’on disait qu’il en voulait principalement aux Athéniens, ils envoyèrent consulter l’oracle de Delphes sur ce qu’ils devaient faire. La Pythie leur répondit de chercher leur sûreté dans des murailles de bois. Comme personne ne comprenait cette réponse, Thémistocle leur persuada de se retirer sur leurs vaisseaux avec tout ce qu’ils avaient et d’abandonner leur ville. Cet avis ayant été approuvé, la flotte des Athéniens livra une première bataille à celle du roi près d’Artémisium, entre l’île d’Eubée et la terre ferme ; car Thémistocle cherchait un lieu étroit pour n’être pas enveloppé par la multitude. La victoire resta incertaine, et ils allèrent de là mouiller en face d’Athènes, près de Salamine. Mais Xerxès, ayant forcé le passage des Thermopyles, marcha aussitôt sur Athènes, et la livra à l’incendie. Comme ceux qui étaient sur la flotte, effrayés par la vue des flammes, n’osaient plus rester au même endroit, et que la plupart leur conseillaient de retourner dans leurs maisons et de se défendre derrière leurs murailles, Thémistocle seul s’y opposa. Il choisit donc le plus fidèle de ses esclaves, et l’envoya pendant la nuit trouver le roi, pour lui annoncer de sa part que ses adversaires étaient en fuite, et que, s’il les attaquait immédiatement, il en aurait bon marché. Le but de sa conduite, c’était de les forcer tous à combattre malgré eux.
version 196.
Sequitur de dolo Themistoclis.
Hâc re auditâ, Barbarus, nihil doli subesse credens, postridiè alienissimo sibi loco, contrà opportunissimo hostibus, angusto mari conflixit ; multitudo navium ejus explicari non potuit ; victus ergò est. Hic etsi rem malè gesserat, Themistocles, verens ne bellare perseveraret, certiorem eum fecit, id agi ut pons, quem ille in Hellesponto fecerat, dissolveretur, ac reditu in Asiam excluderetur. Itaque, quà sex mensibus iter fecerat, eàdem diebus triginta in Asiam reversus est ; seque a Themistocle non superatum, sed conservatum judicavit. Itaque Themi stocles, quum in invidiam suorum civium venisset, et ejectus esset e civitate, in Asiam exsul dicitur transîsse, et ad Artaxerxem, qui tùm regnabat, confugisse. Hìc quum regi esset pollicitus, si suis uti consiliis vellet, illum Græciam bello oppressurum, magnis muneribus ab eo donatus est. De morte ejus multimodis scriptum est. Thucydides illum ait Magnesiæ morbo mortuum ; idem ossa ejus clàm in Atticâ ab amicis esse sepulta, memoriæ prodidit.
corrigé.
Ruse de Thémistocle. (Suite).
A cette nouvelle, le Barbare, ne soupçonnant aucune ruse, livra bataille le lendemain dans un endroit où la mer était fort étroite, position très-désavantageuse pour lui, mais très-favorable pour ses ennemis ; la multitude de ses vaisseaux ne put se déployer ; aussi fut-il vaincu. Quoique Xerxès eût perdu la bataille, Thémistocle, craignant qu’il ne continuât la guerre, le fit avertir qu’il était question de rompre le pont qu’il avait établi sur l’Hellespont, et de lui fermer la route pour rentrer en Asie. Il retourna donc dans son royaume en trente jours par le même chemin qu’il avait mis six mois à faire en venant, et il se persuada qu’il avait été sauvé et non vaincu par Thémistocle. Aussi, lorsque celui-ci eut encouru la haine de ses concitoyens, et eut été exilé de son pays, il passa, dit-on, en Asie, et chercha un refuge auprès d’Artaxerxès, qui régnait alors. Ayant promis à ce prince la conquête de la Grèce, s’il voulait suivre ses conseils, il en reçut de grands présents. Les historiens varient beaucoup sur sa mort. Thucydide dit qu’il mourut de maladie à Magnésie ; le même écrivain rapporte que ses restes furent inhumés secrètement en Attique par ses amis.
§ 210. Tel, tel qui, tel que.
version 197.
1. Non ingemuisse Epaminondam puto, quum unà cum sanguine vitam effluere sentiret : imperantem enim patriam Lacedæmoniis relinquebat, quam acceperat servientem : hæc sunt solatia, hæc fomenta summorum dolorum. — 2. Mithridates, Pharnacis filii sui seditione ad mortem coactus, venenum hausit : hunc finem habuit Mithridates. — 3. Simus ii, qui haberi volumus ; quales autem sumus, tales esse videamur. — 4. Oportet regem talem esse civibus, qualem sibi Deum velit. — 5. Trajanus prædicabat talem se imperatorem esse privatis, quales esse sibi imperatores privatus optâsset. — 6. Quales in Republicâ principes sunt, tales solent esse cives. — 7. Ea erat Romana gens, quæ victa quiescere nesciret. — 8. Eâ misericordiâ senatus populusque Romanus semper fuit, ut nemo unquàm ab eo frustrà auxilium petiverit. — 9. Non sum ille, qui fratris mœrore non movear. — 10. Artifex erat ejusmodi Roscius, ut solus dignus videretur, qui scenam introiret ; tùm vir ejusmodi, ut videretur dignus, qui eò non accederet (1). — 11. Non te puto eum esse, qui Jovi fulmina fabricatos esse Cyclopas putes.
corrigé.
Je ne pense pas qu’Épaminondas ait poussé des gémissements, lorsqu’il sentait sa vie s’échapper avec son sang. Il laissait en effet sa patrie maîtresse des Lacédémoniens, auxquels il l’avait trouvée asservie : telles sont les consolations, tels sont les soulagements des plus grandes douleurs. — 2. Mithridate, réduit par la révolte de son fils Pharnace à la nécessité de mourir, prit du poison : telle fut la fin de ce prince. — 3. Soyons tels que nous voulons paraître, et paraissons tels que nous sommes. — 4. Le roi doit être pour ses sujets tel qu’il voudrait que Dieu fût pour lui. — 5. Trajan disait qu’il était pour les particuliers un empereur tel qu’il aurait souhaité que les empereurs fussent pour lui, s’il eût été simple particulier. — 6. Ordinairement, dans un État, tels princes, tels sujets. — 7. Telle était la nation Romaine, qu’elle ne savait pas rester sous le coup d’une défaite. — 8. Telle fut toujours la miséricorde du sénat et du peuple Romain, que jamais personne n’en réclama vainement du secours. — 9. Je ne suis pas capable de rester insensible au chagrin de mon frère. — 10. Roscius était un artiste tel, qu’il paraissait être seul digne de monter sur la scène, et en même temps un homme tel, qu’il paraissait digne de n’en approcher jamais. — 11. Je ne vous crois pas homme à croire que les Cyclopes aient fabriqué des foudres pour Jupiter.
version 198.
Agricola injustè accusatus.
Furius Cresinus, ex servitute liberatus, quum ex parvo admodùm
agello largiores multò fructus perciperet, quàm ex amplissimis
vicini, in invidiâ magnâ erat, ceu fruges alienas pelliceret
veneficiis. Quamobrem, a Spurio Albino curuli die dictâ, metuens
damnationem, quum in suffragium tribus oporteret ire,
instrumentum rusticum omne in Forum attulit, et adduxit familiam
validam atque benè curatam ac vestitam, ferramenta egregiè
facta, graves ligones, vomeres ponderosos, boves saturos. Posteà
dixit : « Veneficia mea, Quirites, hæc sunt ; nec
possum vobis ostendere aut in Forum adducere lucubrationes meas
vigiliasque et sudores. »
Omnium sententiis absolutus
itaque est. Profectò operà, non impensâ, cultura constat ;
et
ideò majores fertilissimum in agro oculum domini
esse dixerunt.
corrigé.
Le laboureur injustement accusé.
Un affranchi, nommé Furius Crésinus, récoltait sur un très-petit
champ des moissons beaucoup plus abondantes que ses voisins sur
des terres très-étendues. Il était l’objet d’une violente
jalousie ; on l’accusait d’attirer les moissons d’autrui
par des sortilèges. Aussi fut-il cité en justice par Spurius
Albinus, édile curule. Craignant d’être condamné, il apporta sur
le Forum, au moment où les tribus s’apprêtaient à aller au
suffrage, tous ses instruments de labour ; il amena ses
gens de service, robustes, bien vêtus et bien nourris ; il
fit voir des outils supérieurement faits, de lourds hoyaux, des
socs pesants, des bœufs bien repus. «Romains, dit-il ensuite,
tels sont (ou voilà) mes sortilèges. Quant à
mes travaux, à mes veilles et à mes sueurs, je ne puis vous les
montrer ni les apporter sur le Forum.»
Aussi fut-il absous d’une
voix unanime. Certes, le succès de la culture dépend du travail,
et non de la dépense ; c’est ce qui a fait dire aux anciens
que rien ne fertilise plus une terre que l’œil du maître.
§ 211. Pronoms même, le même, le même que.
version 199.
1. Pythagoreos ferunt, si quid affirmarent in disputando, quum ex
iis quæreretur quarè ità esset, respondere solitos : «Ipse dixit.»
Ipse autem erat
Pythagoras. — 2. Qui mala magno animo fert, ipsas
miserias in gloriam vertit. — 3. Præcipitur ut
nobismetipsi imperemus. — 4. Cæsar consulem se ipse
fecit. — 5. Victi a Cæsare in Africâ Cato, Scipio,
Petreius, Juba ipsi se occiderunt. — 6.
Populus Romanus, civilibus bellis, semetipse
laceravit. — 7. Miles Pompeianus, in bello civili,
fratrem suum, dein cognito facinore, se ipsum
interfecit. — 8. Quamvis se ipso contentus sit
sapiens, amicis illi opus est. — 9. Marcus Tullius
ceteris satisfecit omnibus (1), sibi ipsi non
satisfaciebat. — 10. Nemo nostrûm idem est in
senectute, qui fuit juvenis. — 11. Numera annos tuos,
et pudebit eadem velle, quæ volueras puer. — 12.
Cogitemus illum, quem servum vocamus, eodem modo ortum esse ac
nos. — 13. Epicurus censuit eamdem esse hominum et
deorum figuram. — 14. Eodem quo obsessa est die, capta
est a Scipione Hispana Carthago. — 15. Apud Romanos,
imperatorum manibus olim colebantur agri : illi eâdem curâ
semina tractabant, quâ bella ; eâdemque diligentiâ arva
disponebant, quâ castra. — 16. Quò se fortuna, eòdem
plerùmque favor hominum inclinat.
corrigé.
1. On rapporte que les pythagoriciens, lorsqu’il leur arrivait,
dans la discussion, d’affirmer quelque chose, et qu’on leur
demandait pourquoi il en était ainsi, avaient coutume de
répondre : «Il l’a dit lui-même.»
Par lui-même, ils entendaient
Pythagore. — 2. Quand on supporte ses maux avec
courage, on tourne en gloire les malheurs
eux-mêmes. — 3. On nous prescrit de nous commander à
nous-mêmes. — 4. César se fit consul de sa propre
autorité (2). — 5.
Caton, Scipion, Pétréius, Juba, vaincus en Afrique par César, se
donnèrent eux-mêmes la mort. — 6. Le peuple Romain,
dans les guerres civiles, se déchira lui-même de ses propres
mains. — 7. Pendant la guerre civile, un soldat du
parti de Pompée tua son frère ; puis, ayant
connu son crime, il se tua lui-même. — 8. Quoique le
sage se suffise à lui-même, il a besoin d’amis. — 9.
Cicéron a satisfait tous les autres, mais il ne se satisfaisait
pas lui-même. — 10. Aucun de nous n’est dans sa
vieillesse le même qu’il a été dans sa jeunesse. — 11.
Comptez vos années, et alors vous rougirez d’avoir encore les
mêmes goûts que dans votre enfance. — 12. Songeons que
celui que nous appelons esclave est né de la même manière que
nous. — 13. Épicure a pensé que les dieux avaient la
même figure que les hommes. — 14. Carthagène fut prise
par Scipion le même jour qu’elle avait été
assiégée. — 15. Chez les Romains, les généraux
cultivaient autrefois les champs de leurs propres mains ;
ils apportaient à leurs semailles le même soin qu’à la guerre,
et alignaient leurs sillons en aussi bon ordre que leurs
camps. — 16. La faveur des hommes incline
ordinairement du même côté que la fortune.
version 200.
1. Meminerimus etiam adversùs infimos justitiam esse
servandam. — 2. Ignaviam quoque necessitas acuit, et
sæpe desperatio spei causa est. — 3. In victoriâ vel
ignavis gloriari licet ; adversæ res etiam bonos
detrectant. — 4. Claudius Vitellius duos filios
consules vidit, et quidem eodem anno. — 5. Lætamur
amicorum lætitiâ æquè atque nostrâ, itemque dolemus
angoribus ; si amici sumus, quod tuum est, meum est, omne
meum est item tuum, mihique idem expedit quod
tibi. — 6. Pompeius humilis, demissus, spectaculum uni
Crasso jucundum fuit(1), ceteris non item. — 7.
Mendaci ne verum quidem dicenti creditur. — 8.
Scelerati ne spirare quidem sine metu possunt. — 9.
Thales
interrogatus an facta hominum Deum
fallerent : «Ne cogitata quidem,»
inquit. — 10.
Sapiens ne in tormentis quidem miser est. — 11. Cæsar
Britannis bellum intulit, quibus ante eum ne nomen quidem
Romanorum cognitum erat ; nullâ belli occasione, ne injusti
quidem ac periculosi, abstinuit. — 12. Exercitus Appii
Claudii noluit vincere hostem, quum posset ; imò vinci
voluit.
corrigé.
1. Souvenons-nous qu’il faut observer la justice même envers les
hommes de la dernière condition — 2. La nécessité est
un aiguillon même pour la lâcheté, et souvent l’espérance naît
du désespoir. — 3. Dans la victoire, il est permis
même aux lâches de se glorifier, tandis que le revers humilie
même les braves. — 4. Claudius Vitellius vit ses deux
fils consuls, et même année. — 5. Nous jouissons de la
joie de nos amis autant que de la nôtre, et de même nous
souffrons de leurs douleurs ; si nous sommes amis, ce qui
est à vous est à moi, et de même tout ce qui est à moi est à
vous ; j’ai les mêmes intérêts que vous. — 6.
L’humiliation, l’abaissement de Pompée fut un spectacle agréable
pour le seul Crassus ; il ne le fut pas de même pour les
autres. — 7. Le menteur n’est pas cru, même lorsqu’il
dit la vérité. — 8. Les criminels ne peuvent pas même
respirer sans crainte. — 9. On demandait à Thalès si
les actions des hommes échappaient à l’œil de Dieu : «Pas
même leurs pensées,»
répondit-il. — 10. Le sage n’est
jamais malheureux, pas même dans les tortures. — 11.
César déclara la guerre aux Bretons, qui, avant lui, ne
connaissaient pas même le nom Romain ; il ne laissa jamais
passer l’occasion d’entreprendre une guerre, même injuste et
périlleuse. — 12. L’armée d’Appius Claudius ne voulut
pas vaincre l’ennemi, quoiqu’elle le pût ; et même elle
voulut être vaincue.
version 201.
De morbis animorum.
Sunt in corpore pulchritudo, vires, valetudo, firmitas, velocitas ; sunt item in animo. Ut enim corporis temperation, quum ea congruunt inter se, e quibus constamus ; sanitas sic animi dicitur, quum ejus judicia opinionesque concordant. Et ut corporis est quædam apta figura membrorum, cum coloris quâdam suavitate, quæ dicitur pulchritudo ; sic in animo opinionum judiciorumque æquabilitas et constantia pulchritudo vocatur. Illud animorum corporumque dissimile, quòd animi valentes morbo tentari non possunt, corpora possunt. Sed corporum offensiones sine culpâ accidere possunt, animorum non item ; quorum omnes morbi et perturbationes ex aspernatione rationis eveniunt. Inter acutos autem et inter hebetes interest, quòd ingeniosi, ut æs Corinthium in æruginem, sic illi in morbum et incidunt tardiùs, et recreantur ociùs ; hebetes non item.
corrigé.
Sur les maladies de l’âme.
Le corps a sa beauté, sa force, sa santé, sa vigueur, sa promptitude ; l’âme a de même la sienne. En effet, de même que l’on dit que le corps est bien constitué, lorsque toutes les parties dont nous sommes composés sont bien proportionnées ; de même on dit que l’âme est dans un état sain, lorsque ses jugements et ses opinions sont dans un parfait accord. Et de même qu’il y a dans le corps une heureuse proportion des membres, qui, accompagnée d’un certain charme de couleur, s’appelle la beauté, de même l’équilibre et l’harmonie des opinions et des jugements s’appelle la beauté de l’âme. Il y a cette différence entre l’âme et le corps, qu’une âme en état de santé n’est pas sujette à la maladie, tandis que le corps l’est. Mais les indispositions du corps peuvent arriver sans qu’il y ait de notre faute ; il n’en est pas de même de l’âme, dont toutes les maladies et tous les désordres proviennent du mépris de la raison. Il y a cette différence entre les esprits vifs et les esprits faibles, que les premiers mettent plus de temps à devenir malades, comme l’airain de Corinthe à se rouiller, et de moins de temps à se rétablir ; tandis qu’il n’en est pas de même des esprits faibles.
§ 212. Pronoms autre, autre que, etc.
version 202.
1. Facillimè aliis consilia damus. — 2. Verus amicus est tanquàm alter idem. — 3. Cato, quum in Hispaniam navigaret, non aliud vinum bibit quàm remiges. — 4. Apud Germanos, non alius feminis quàm viris habitus, nisi quòd feminæ sæpiùs lineis amictibus velantur, eosque purpurâ variant. — 5. Thura, præter Arabiam, nulla alia fert regio. — 6. Alia sunt juvenum, alia seniorum officia. — 7. Aliter cum tyranno, aliter cum amico vivitur. — 8. Sapientia quid est aliud, quàm donum Dei ? — 9. Non convenit meis moribus aliud palàm, aliud agere secretò. — 10. Micipsa, rex Numidarum, quum suspectum haberet Jugurtham, fratris filium, quòd erat avidus imperii et appetens gloriæ militaris, statuit eum objectare periculis. Igitur bello Numantino, quum populo Romano equitum atque peditum auxilia mitteret, sperans eum ostentando virtutem facilè occasurum, præfecit Numidis, quos in Hispaniam mittebat. Sed ea res longè aliter, ac ratus erat, evenit. Nàm Jugurtha Numantiâ magnâ cum gloriâ rediit.
corrigé.
1. Nous donnons très-aisément des conseils aux autres. — 2. Un ami véritable est comme un autre moi-même. — 3. Caton, pendant sa traversée pour se rendre en Espagne, ne but pas d’autre vin que les rameurs. — 4. Chez les Germains, les femmes ne portent pas un autre costume que les hommes, si ce n’est qu’elles s’habillent plus souvent d’étoffes de lin, et qu’elles les rehaussent par une teinture de pourpre. — 5. Aucun autre pays que l’Arabie ne produit l’encens. — 6. Les devoirs des jeunes gens sont autres que ceux des vieillards. — 7. On vit avec un tyran d’une autre façon qu’avec un ami. — 8. La sagesse, qu’est-ce autre chose qu’un don de Dieu ? — 9. Il n’est pas dans mon caractère d’agir en public autrement qu’en secret. — 10. Micipsa, roi de Numidie, ayant conçu des soupçons sur son neveu Jugurtha, parce qu’il le voyait ambitieux et passionné pour la gloire des armes, résolut de l’exposer aux dangers. Aussi, pendant la guerre contre Numance, comme il fournissait aux Romains des secours de cavalerie et d’infanterie, il le mit à la tête des Numides qu’il envoyait en Espagne, dans l’espérance qu’il y périrait infailliblement, en cherchant à signaler sa valeur. Mais la chose tourna tout autrement qu’il ne l’avait pensé ; car Jugurtha revint de Numance couvert de gloire.
version 203.
1. Cæsar calvitii deformitatem iniquissimè ferebat ; ideò et deficientem capillum revocare a vertice assueverat, et, ex omnibus decretis sibi a senatu populoque honoribus, non aliud aut recepit aut usurpavit libentiùs, quàm jus laureæ coronæ perpetuò gestandæ. — 2. Sunt apud nos alii pauperes, alii divites, alii servi, alii domini ; tamen omnes sumus fratres. — 3. Ad summos honores alios scientia juris, alios eloquentia, alios gloria militaris provehit. — 4. Quam matrem Euripides, aut quem patrem Demosthenes habuerit, ipsorum quoque sæculo ignotum fuit : alterius autem matrem olera, alterius patrem cultellos venditâsse proditum est. — 5. Prima officia Deo, secunda patriæ, tertia parentibus debentur. — 6. Cæsarem inter et Pompeium æmulation erupit : nec hic ferebat parem, nec ille superiorem. Annis post Urbem conditam septingentis tribus, bellum civile inter eos exarsit : alterius ducis causa melior videbatur, alterius erat firmior ; hic omnia speciosa, illic valentia ; Pompeium senatûs auctoritas, Cæsarem militum armavit fiducia.
corrigé.
1. César était chauve, défaut qu’il supportait très péniblement ; aussi avait-il coutume de ramener du sommet de la tête vers le front ses cheveux clair-semés ; et de tous les honneurs qui lui furent décernés par le sénat et le peuple, il n’en est aucun qu’il ait accepté ou dont il ait joui avec plus de plaisir, que du droit de porter constamment une couronne de laurier. — 2. Parmi nous, les uns sont pauvres, les autres riches, les uns esclaves, les autres maîtres ; cependant nous sommes tous frères. — 3. Les uns s’élèvent aux plus hauts honneurs par la science du droit, les autres très par l’éloquence, d’autres par la gloire militaire. — 4. Quelle fut la mère d’Euripide, quel fut le père de Démosthène ? C’est ce qu’on ignora même de leur temps ; on dit cependant que la mère de l’un vendait des herbes, et que le père de l’autre était coutelier. — 5. Nos premiers devoirs sont pour Dieu, les seconds sont pour notre patrie, les troisièmes pour nos parents. — 6. La rivalité se mit entre César et Pompée ; celui-ci ne pouvait supporter d’égal, ni celui-là de supérieur. L’an sept cent trois après la fondation de Rome, la guerre civile éclata entre ces deux chefs : la cause de l’un paraissait meilleure, celle de l’autre avait plus de chances ; d’un côté était le prestige, de l’autre la force ; Pompée avait pour appui l’autorité du sénat, César le dévouement des soldats.
version 204.
1. De Plauto et Terentio ambigitur, uter utro sit prior. — 2. Alii aliis studiis tenemur. — 3. Ut natura cujusque ad aliquem morbum proclivior, sic animus alius ad alia vitia propensior est. — 4. Aliud alibi gignitur. — 5. Hispania, inter Africam et Galliam posita, Gaditano freto et montibus Pyrenæis clauditur ; sicut minor utrâque terrâ, ità utrâque fertilior est. — 6. Sulpicius Galba et Aurelius Cotta consules in senatu contenderunt, uter adversùs Viriatum in Hispaniam mitteretur : neuter in hanc provinciam missus est. — 7. Inter homines, alter alterius indiget. — 8. Petreius et Juba concurrerunt, alterque alterius manu cæsi sunt. — 9. Homo alius alio ingeniosior est. — 10. Agesilaus et staturâ fuit humili, et corpore exiguo, et claudus altero pede. — 11. Annibal altero oculo captus est. — 12. Aut vives cràs, aut non vives ; alterutrum fiat necesse est. — 13. Annibal tunc inter Romam et Carthaginem fore finem belli dixit, quum alterutra urbs in pulverem esset redacta. — 14. Licinius Stolo legem tulit, ut alter consulum ex plebe crearetur. — 15. Populus Romanus finitimas civitates singulas superavit.
corrigé.
1. Il est difficile de décider, sur Plaute et Térence, lequel des deux est supérieur à l’autre. — 2. Nous avons du goût, les uns pour une chose, les autres pour une autre. — 3. De même que le tempérament de chacun a plus de disposition à telle ou telle maladie ; de même, parmi les âmes, l’une a plus de penchant pour un vice, l’autre pour un autre. — 4. Il pousse une chose en un endroit, une autre en un autre. — 5. L’Espagne, située entre l’Afrique et la Gaule, est bornée par le détroit de Gadès et par les monts Pyrénées ; plus petite que chacune de ces deux contrées, elle est plus fertile que l’une et l’autre. — 6. Les consuls Sulpicius Galba et Aurélius Cotta se disputèrent dans le sénat, à qui serait envoyé en Espagne contre Viriate ; ni l’un ni l’autre ne fut envoyé dans cette province. — 7. Les hommes ont besoin l’un de l’autre. — 8. Pétréius et Juba se battirent, et périrent par la main l’un de l’autre. — 9. Les hommes ont plus d’esprit les uns que les autres. — 10. Agésilas était petit de taille, chétif de corps, et boiteux d’un pied. — 11. Annibal perdit un œil. — 12. Ou vous vivrez encore demain, ou vous ne vivrez plus ; il est nécessaire que l’un ou l’autre ait lieu. — 13. Annibal dit que la guerre entre Rome et Carthage ne finirait que lorsque l’une ou l’autre de ces deux villes serait réduite en poussière. — 14. Licinius Stolon porta une loi pour que l’un des deux consuls fût pris parmi les plébéiens. — 15. Le peuple Romain soumit les villes voisines l’une après l’autre.
version 205.
Cœna Cleopatræ.
Cleopatra, Ægypti regina, quum exquisitis quotidiè Antonius saginaretur epulis, quærente eo quid adstrui magnificentiæ posset, respondit unâ se cœnâ centiès sestertiûm absumpturam. Antonius fieri posse non arbitrabatur. Ergò sponsionibus factis, postero die magnificam cœnam Antonio apposuit irridenti computationemque expostulanti. At illa, confirmans solam se centiès sestertiûm cœnaturam, inferri mensam secundam jussit. Ex præcepto ministri unum tantùm vas ante eam posuêre aceti, cujus asperitas visque in tabem margaritas resolvit. Gerebat auribus quum maximè duos uniones, singulare et verè unicum naturæ opus. Itaque exspectante Antonio quidnam esset actura, detractum alterum mersit in acetum, ac liquefactum absorbuit. Alterum quoque parante illâ simili modo absumere, victum se Antonius pronuntiavit.
corrigé.
Souper de Cléopâtre.
Dans le temps qu’Antoine se gorgeait chaque jour des mets les plus exquis, Cléopâtre, reine d’Égypte, à qui il demandait ce qu’on pourrait bien ajouter à sa magnificence, lui répondit qu’elle dépenserait en un seul repas dix millions de sesterces. Antoine ne croyait pas que la chose fût possible. Ils font donc un pari ; et le lendemain elle servit un souper magnifique à Antoine, qui demandait d’un ton railleur qu’on produisît le compte de la dépense. Mais celle-ci, soutenant qu’elle mangerait à elle seule les dix millions de sesterces, ordonna d’apporter le second service. Les serviteurs, qui étaient prévenus, placèrent seulement devant elle un vase plein de vinaigre, liquide dont le mordant a la propriété de dissoudre les perles. Elle portait en ce moment même à ses oreilles deux perles, chef-d’œuvre incomparable et vraiment unique de la nature. Tandis qu’Antoine attend avec impatience ce qu’elle va faire, elle en détache une, qu’elle jette dans le vinaigre, et dès qu’elle est dissoute, elle l’avale. Comme elle s’apprêtait à avaler la seconde de la même manière, Antoine s’avoua vaincu.
version 206.
Horatiorum et Curiatiorum certamen.
Tullus Hostilius, mirum in modum exercitâ juventute Romanâ, provocare ausus est Albanos, gravem populum. Romani Albanique, utri utris imperarent, decertabant. Sed quum pari robore frequentibus præliis utrique comminuerentur, neutri autem vincerent, misso in compendium bello, Horatiis Curiatiisque, tergeminis hinc atque inde fratribus, utriusque populi fata permissa sunt. Anceps et pulchra contentio, exituque ipso mirabilis ! Tribus quippe illine vulneratis, hinc duobus occisis, qui supererat Horatius, quia, quamvis integer, tribus impar erat, addito ad virtutem dolo, ut distraheret hostem, simulat fugam ; singulosque, prout sequi poterant, adortus exsuperat. Sic (rarum aliàs decus) unius manu parta victoria est.
corrigé.
Combat des Horaces et des Curiaces.
Tullus Hostilius, après avoir admirablement exercé la jeunesse Romaine, osa attaquer les Albains, peuple redoutable. Il s’agissait, dans cette guerre, de décider lequel des deux peuples donnerait des lois à l’autre. Mais comme les deux partis, égaux en force, s’épuisaient dans de fréquents combats, et que la victoire ne se décidait d’aucun côté, on confia, pour diminuer l’effusion du sang, les destinées de l’un et de l’autre peuple à trois frères jumeaux de chaque parti, les Horaces et les Curiaces. Lutte douteuse, émouvante, et admirable surtout par l’issue ! D’un côté, en effet, les trois champions sont blessés ; de l’autre, deux tombent morts. Celui des Horaces qui survivait, se voyant, quoique intact, trop faible contre trois, ajoute la ruse au courage. Pour les diviser, il feint de prendre la fuite ; il les attaque l’un après l’autre, selon qu’ils pouvaient le suivre, et en triomphe. Ainsi la victoire (honneur rare dans toute autre guerre) fut gagnée par le bras d’un seul homme.
§ 213. Pronoms interrogatifs.
version 207.
1. Quis sapientes viros non miretur ? — 2. Quis in
adolescentibus pudorem, constantiam, etiamsi suâ nihil intersit,
non tamen diligat ? — 3. Romani ridicula quædam
numina coluerunt ; quis non rideat Fornacem
deam ? — 4. Quis huic audeat regi struere
insidias, sub quo justitia, pudicitia, securitas, dignitas
florent, sub quo opulenta civitas copiâ bonorum omnium
abundat ? — 5. Valerius quotidiè cantabat ;
erat enim scenicus : quid faceret
aliud ? — 6. Quis speraret, victâ Carthagine,
aliquod fore Romanis in Africâ bellum ? — 7. Quid
scribam vobis nescio. — 8. Antonius, quò se verteret,
non habebat. — 9. Æmilius Paulus, qui Persen vicerat,
quum ex Hispaniâ et Macedoniâ immensas opes retulisset, non
reliquit unde uxori ejus dos solveretur. — 10. Ubi
quis semel pejeraverit, ei non creditur posteà. — 11.
Augustus, si quò pervenire mari posset, potiùs
navigabat. — 12. Exstant hæc verba Caii Gracchi ad
plebem Romanam : «Quò me miser conferam ? quò
vertam ? In Capitoliumne ? at fratris sanguine
redundat. An domum ? matremne ut miseram lamentantemque
videam et abjectam ?»
corrigé.
1. Qui n’admirerait pas le sage ? — 2. Qui ne
chérirait dans les jeunes gens la retenue et la constance, lors
même qu’il n’y aurait aucun intérêt ? — 3. Les
Romains adoraient certaines divinités ridicules ; qui ne se
moquerait de la déesse Fournaise ? — 4. Qui
oserait tramer quelque complot contre un roi sous
lequel règnent la justice, les mœurs, la sécurité, la dignité,
sous lequel l’État opulent jouit de l’abondance de tous les
biens ? — 5. Valérius chantait tous les
jours ; en effet, il était acteur : quelle autre chose
eût-il pu faire ? — 6. Après la défaite de
Carthage, qui se fût attendu que les Romains auraient encore
quelque guerre en Afrique ? — 7. Je ne sais que
vous écrire. — 8. Antoine ne savait de quel côté se
tourner. — 9. Paul-Émile, le vainqueur de Persée,
après avoir rapporté d’Espagne et de Macédoine des richesses
immenses, ne laissa pas en mourant de quoi rembourser la dot de
sa femme. — 10. Un homme s’est-il une fois parjuré, on
ne le croit plus dans la suite. — 11. Auguste
pouvait-il se rendre par mer en quelque lieu, il prenait cette
voie de préférence. — 12. On a conservé ces paroles de
Caïus Gracchus au peuple Romain : «Malheureux ! où me
tourner ? où chercher un asile ? Au Capitole ?
mais il est inondé du sang de mon frère. Dans ma maison ?
mais j’y verrais une malheureuse mère plongée dans les larmes et
la consternation.»
§ 214. QUI, QUÆ, QUOD, suivi du subjonctif.
version 208.
1. Adhùc nemo exstitit, cujus virtutes nullo vitiorum confinio læderentur. — 2. Quis est, qui non beneficus videri velit ? — 3. Nihil est amabilius virtute, nihil quod magis alliciat ad diligendum. — 4. Sunt certa vitia, quæ nemo est quin effugere cupiat. — 5. Athenienses pœnituit quòd Alcibiadem e civitate expulissent. Itaque populiscito revocatus, postquàm Astu venit, et in concione verba fecit, nemo fuit quin ejus casum lacrymârit, proinde ac si alius populus, non ille ipse qui tùm flebat, eum sacrilegii damnâsset. — 6. Cinna Marci Antonii præcidi caput jussit, omnium eloquentissimi quos quisquam audierit. — 7. Scaurus in ædilitate theatrum fecit, opus maximum omnium, quæ unquàm fuêre humanâ manufacta. — 8. Una res est virtus, quæ nos immortalitate donare et pares diis facere possit. — 9. In Græciâ septem fuerunt uno tempore, qui sapientes et haberentur et vocarentur. — 10. Qui se ultrò morti offerant, faciliùs reperiuntur, quàm qui dolorem patienter ferant. — 11. Apud Athenienses non deerant qui Rempublicam contrà populi temeritatem defenderent.
corrigé.
1. Il n’a encore existé aucun homme dont la vertu ne fût altérée par le mélange d’aucun défaut. — 2. Quel est l’homme qui ne veuille pas paraître bienfaisant ? — 3. Il n’y a rien de plus aimable que la vertu, rien qui attire davantage notre affection. — 4. Il y a des vices tels qu’il n’est personne qui ne désire les éviter. — 5. Les Athéniens se repentirent d’avoir banni Alcibiade. Aussi, lorsqu’il eut été rappelé par un décret du peuple, et que, de retour à Athènes, il prit la parole dans l’assemblée publique, il n’y eut personne qui ne pleurât sur son infortune, comme s’il eût été condamné pour sacrilège par un autre peuple, et non par celui qui pleurait alors. — 6. Cinna fit couper la tête à Marc Antoine, l’homme le plus éloquent qu’on ait jamais entendu. — 7. Scaurus, dans son édilité, bâtit un théâtre, ouvrage le plus considérable que la main des hommes ait jamais élevé. — 8. La vertu est la seule chose qui puisse nous assurer l’immortalité, et nous rendre égaux aux dieux. — 9. Il y eut Grèce dans le même temps sept hommes qui passaient pour sages et en portaient le nom. — 10. On trouve plus facilement des hommes qui s’offrent spontanément à la mort, que des hommes qui supportent patiemment la douleur. — 11. Chez les Athéniens, il ne manquait pas de gens pour défendre la République contre la témérité de la multitude.
version 209.
1. Omnia præclara rara ; nec quidquam difficilius, quàm reperire quod sit omni ex parte in suo genere perfectum. — 2. Artaxerxes, Persarum rex, ab Atheniensibus petivit ducem, quem præficeret exercitui. — 3. Quatenùs nobis denegatur diù vivere, relinquamus aliquid, quo nos vixisse testemur. — 4. Lacedæmonii legatos Athenas miserunt, qui Themistoclem accusarent, quòd societatem cum rege Persarum ad Græciam opprimendam fecisset. — 5. Juvenis qui rationem eloquendi a præceptoribus diligenter acceperit, oratorem sibi aliquem deligat, quem sequatur, quem imitetur. — 6. Cæsar dictitabat Syllam nescîsse litteras, qui dictaturam deposuerit. — 7. Mihi quidem, aiebat Cicero, tribunorum plebis potestas pestifera videtur, quippe quæ in seditione et ad seditionem nata sit. — 8. Plinius perire omne tempus arbitrabatur, quod studiis non impertiretur. — 9. Quidam crocodilum, quamdiù vivat, crescere arbitrantur. — 10. Socrates putabat, qualis ipse homo esset, talem esse ejus orationem ; hanc viam ad virtutem proximam dicebat esse, si quis id ageret ut, qualis haberi vellet, talis esset. — 11. Legiones romanas scribit Cato sæpe alacres in eum locum profectas, unde redituras se non arbitrarentur.
corrigé.
1. Toutes les belles choses sont rares, et il n’y a rien de plus difficile que de trouver une chose qui soit, en son genre, parfaite de tout point. — 2. Artaxerxès, roi de Perse, demanda aux Athéniens un général qu’il pût mettre à la tête de son armée. — 3. Puisqu’il nous est refusé de vivre longtemps, laissons du moins quelque chose qui atteste que nous avons vécu. — 4. Les Lacédémoniens envoyèrent des députés à Athènes pour accuser Thémistocle de s’être entendu avec le roi de Perse à l’effet d’asservir la Grèce. — 5. Lorsqu’un jeune homme aura appris avec soin de ses maîtres les préceptes de l’éloquence, qu’il choisisse quelque orateur, qu’il prenne pour modèle et qu’il imite. — 6. César disait que Sylla n’y entendait rien, lui qui avait déposé la dictature. — 7. Je trouve pernicieux, disait Cicéron, le pouvoir des tribuns du peuple, ce pouvoir qui a pris naissance dans la sédition et pour la sédition. — 8. Pline croyait perdu tout le temps qu’il ne consacrait pas à l’étude. — 9. Quelques personnes croient que le crocodile ne cesse de grandir aussi longtemps qu’il vit. — 10. Socrate pensait que, tel est l’homme, tel est son langage ; il croyait que le chemin le plus court pour arriver à la vertu est de faire tous ses efforts pour être tel qu’on désire paraître. — 11. Caton écrit que souvent les légions romaines partirent avec une joyeuse ardeur pour des lieux d’où elles n’espéraient pas revenir.
version 210.
Marii ingratè factum.
Marius, quum a spe consulatûs abesset, neque petiturus unquàm consulatum videretur, Metellum, cujus legatus erat Jugurthino bello, quum ab eo imperatore Roman missus esset, apud populum Romanum criminatus est, bellum illum ducere(1) ; si se consulem fecissent(2), brevi tempore aut vivum aut mortuum Jugurtham se in potestatem populi Romani redacturum. Itaque factus est ille quidem consul ; sed a fide justitiâque discessit, qui optimum et gravissimum civem, cujus legatus et a quo missus esset, in invidiam falso crimine adduxerit.
corrigé.
Ingratitude de Marius.
Lorsque Marius était encore éloigné de l’espérance du consulat, et qu’il semblait qu’il ne dût jamais briguer cet honneur, il fut envoyé en mission à Rome par Métellus, dont il était lieutenant dans la guerre contre Jugurtha. Il en profita pour accuser son général devant le peuple Romain, en disant qu’il traînait la guerre en longueur, et que si on le faisait lui-même consul, il livrerait bientôt Jugurtha mort ou vif au pouvoir du peuple Romain. Par cette manœuvre, il se fit à la vérité nommer consul ; mais il viola la foi et la justice en rendant odieux, par une fausse accusation, un citoyen très-digne et très-honorable, dont il était le lieutenant et dont il tenait sa mission.
version 211.
De consulatûs apud Romanos initio.
Expulso Tarquinio, pro uno rege consules duo factisunt, ut, si unus malus esse voluisset, alter eum, habens similem potestatem, cœrceret. Et placuit ne imperium longius quàm annuum haberent, ne per diuturnitatem insolentiores redderentur, sed civiles semper essent, qui se post annum scirent futuros esse privatos. Fuerunt igitur anno primo, expulsis regibus, consules Lucius Junius Brutus et Tarquinius Collatinus, maritus Lucretiæ. Sed Tarquinio Collatino statim sublata dignitas est : placuerat enim ne quisquam in Urbe maneret, qui Tarquinius vocaretur.
corrigé.
De l’origine du consulat chez les Romains.
Après l’expulsion de Tarquin, on créa deux consuls à la place d’un roi unique, afin que, si l’un d’eux voulait abuser, l’autre, ayant un pouvoir égal, pût le contenir. Il fut décidé que leur autorité ne durerait pas plus d’un an, de peur qu’un long exercice du pouvoir ne leur donnât de la hauteur, et afin qu’ils gardassent toujours des sentiments de modération, sachant qu’ils redeviendraient simples particuliers au bout d’une année. On nomma donc consuls, la première année après l’expulsion des rois, Lucius Junius Brutus et Tarquin Collatin, mari de Lucrèce. Mais on retira immédiatement cette dignité à Tarquin Collatin, parce qu’on avait décidé qu’il ne resterait à Rome personne qui portât le nom de Tarquin.
§ 215. QUEL QUE, QUELQUE QUE, QUICONQUE, etc.
version 212.
1. Quidquid facis, respice ad mortem. — 2. Historia, quoquo modo scripta(1), delectat. — 3. Apud Zamam, ità magnæ utrinque copiæ, ità paratæ ad depugnandum erant, ut, utercumque vicisset, non fuerit mirum futurum. — 4. Socrates, ab adolescentulo consultus, utrùm uxorem duceret, an se omni matrimonio abstineret, respondit, utrum eorum fecisset, acturum pœnitentiam. — 5. Vespasianus nunquàm cujusquam cæde lætatus est. — 6. Affirmare possum me, qualiscumque sum, eum esse qui semper fui. — 7. Quidquid scribes, esto brevis. — 8. Mea, inquit Cicero, oratio et facultas, quantacumque in me(1), nunquàm amicorum periculis defuit. — 9. Decet magnanimitas quemlibet mortalem ; quid enim majus aut fortius, quàm malam fortunam retundere ? — 10. Canes itinera, quamvis longa, meminêre. — 11. Divitias quum quivis, quamvis indignus sit, habere possit, in bonis non numero. — 12. Milvo est quoddam bellum quasi naturale cum corvo : ergò alter alterius, ubicumque nactus est, ova frangit. — 13. Quandòcumque ultimus dies venerit, non cunctabitur vir sapiens ire ad mortem certo gradu. — 14. Laudamus et in numero felicium reponimus eum, cui, quantulùmcumque temporis contigit, benè collocatum est.
corrigé.
1. Quoi que vous fassiez, songez à la mort. — 2. L’histoire plaît, de quelque manière qu’elle soit écrite. — 3. A la bataille de Zama, les armées étaient de part et d’autre si nombreuses et si résolues à combattre, que, quel que soit celui des deux adversaires qui eût remporté la victoire, on ne s’en fût pas étonné. — 4. Un jeune homme demandait à Socrate s’il devait prendre femme ou rester célibataire ; Socrate répondit que, quoi qu’il fît de ces deux choses, il en aurait du repentir. — 5. Vespasien ne se réjouit jamais de la mort de qui que ce fût. — 6. Je puis affirmer que, quel que je sois, je suis tel que j’ai toujours été. — 7. Quoi que vous écriviez, soyez bref. — 8. Ma voix et mon talent, quels qu’ils soient, disait Cicéron, n’ont jamais fait défaut aux périls de mes amis. — 9. La grandeur d’âme convient à tous les hommes, quels qu’ils soient ; en effet, quoi de plus grand et de plus courageux que de triompher de la mauvaise fortune ? — 10. Les chiens se souviennent des chemins par où ils ont passé, quelque longs qu’ils soient. — 11. Puisque tout homme peut posséder la richesse, quelque indigne qu’il soit, je ne la compte pas au nombre des biens. — 12. Il existe une guerre en quelque sorte naturelle entre le milan et le corbeau ; aussi chacun des deux brise-t-il les œufs de l’autre, en quelque endroit qu’il les trouve. — 13. A quelque moment que vienne le jour suprême, le sage ne balancera pas à marcher à la mort d’un pas assuré. — 14. Nous louons et nous mettons au nombre des hommes heureux celui qui, quelque peu de temps que la nature lui ait accordé, a su en faire un bon emploi.
version 213.
1. Asellus exiguo et qualicumque pabulo contentus est ; quippe vel foliis spinisque, vel perticis salignis alitur. Plagarum et penuriæ tolerantissimus ; laboris et famis maximè patiens ; rarò morbis afficitur. Quarè omne rus, tanquàm maximè necessarium, desiderat asellum. — 2. Quintus Fabius, imperator Romanus, dedit ad Carthaginienses epistolam, ubi scriptum fuit populum Romanum misisse ad eos hastam et caduceum, signa duo belli aut pacis ; ex quibus utrum vellent, eligerent ; quod elegissent, id unum ut(1) esse missum existimarent. Carthaginienses responderunt neutrum sese eligere ; sed posse, qui attulissent, utrum mallent relinquere ; quod reliquissent, id sibi pro lecto futurum.
corrigé.
1. L’âne se contente d’une petite quantité de nourriture, quelle qu’en soit la qualité ; en effet, il se nourrit de feuilles, de ronces, et même de branches de saule. Il supporte très-patiemment les coups et les privations ; il résiste très-facilement à la fatigue et à la faim ; il est rarement malade. Aussi toute propriété rurale réclame-t-elle l’âne comme un animal indispensable. — 2. Quintus Fabius, général Romain, fit parvenir aux Carthaginois une lettre, dans laquelle il était écrit que le peuple Romain leur envoyait une lance et un caducée, double symbole de guerre ou de paix ; qu’ils pouvaient choisir celui des deux qu’ils voudraient, et considérer celui qu’ils auraient choisi comme leur ayant été seul envoyé. Les Carthaginois répondirent qu’ils ne choisissaient ni l’un ni l’autre ; mais que ceux qui les avaient apportés pouvaient laisser celui des deux qu’ils voudraient, et que celui qu’ils auraient laissé leur tiendrait lieu de choix.
§ 216. Pronoms français qui ne s’expriment pas en latin.
version 214.
1. Scipio Africanus turpe esse aiebat in re militari
dicere : « Non putâram. »
— 2. Nulla
inter malos potest esse amicitia. — 3. Multa Romæ
geruntur. — 4. Nihil accidere bono viro mali
potest. — 5. Mirifica in Ægypto
visuntur. — 6. Multa petentibus desunt
multa. — 7. Qui non est dives, fieri
vult. — 8. Fortunæ impetum effugere multi voluerunt,
pauci potuerunt. — 9. Nullum corporis vitium animi
vitiis gravius est. — 10. Non semper vulgi judicium
cum intelligentium judicio congruit. — 11. Libera te
primùm metu mortis, deinde metu paupertatis. — 12.
Propiùs a terrâ Jovis stella fertur, quàm stella
Saturni. — 13. Major animi voluptas, quàm
corporis. — 14. Mihi rectius esse videtur ingenii quàm
corporis viribus gloriam quærere. — 15. Ut Tiberii
Gracchi anteà corpus, ità Caii fratris in Tiberim dejectum
est : hunc Scipionis Africani nepotes vitæ habuêre
exitum. — 16. Socrates dicebat cibi condimentum esse
famem ; potionis, sitim.
corrigé.
1. Scipion l’Africain prétendait qu’il était honteux, à la
guerre, de dire : « Je ne m’y attendais
pas. »
— 2. Il ne peut y avoir aucune amitié
entre les méchants. — 3. Il se fait bien des choses à
Rome. — 4. Il ne peut arriver aucun mal à l’homme de
bien. — 5. Il se voit en Égypte des choses
merveilleuses. — 6. Il manque bien des choses à celui
qui en désire beaucoup. — 7. Celui qui n’est pas riche
veut le devenir. — 8. Bien des gens ont voulu éviter
les atteintes de la fortune, peu de gens l’ont
pu. — 9. Aucun des défauts du corps n’est plus grave
que ceux de l’âme. — 10. Le jugement du vulgaire n’est
pas toujours d’accord avec celui des gens
d’esprit. — 11. Affranchissez-vous d’abord de la
crainte de la mort, ensuite de celle de la
pauvreté. — 12. La planète de Jupiter roule plus près
de la terre que celle de Saturne. — 13. Les plaisirs
de l’âme sont plus grands que ceux du corps. — 14. Il
me paraît plus honorable de tendre à la gloire par les forces de
l’esprit que par celles du corps. — 15. Le corps de
Caïus Gracchus fut jeté dans le Tibre, comme celui de Tibérius
son frère l’avait été auparavant : telle fut la fin de ces
petits-fils de Scipion l’Africain. — 16. Socrate
disait que la faim était l’assaisonnement des mets, et la soif
celui de la boisson.
version 215.
1. Animus peccat, non corpus. — 2. Non te divitiæ, non aurea tecta beatum efficient. — 3. Non solùm nobis divites esse volumus, sed liberis, propinquis, amicis, maximèque Reipublicæ. — 4. Crebrò vise bonos : sic eris ipse bonus. — 5. Frustrà scientiam docemur, si quidquid audimus præterfluit. — 6. Tempus lenit dolorem. — 7. Homines ab injuriâ natura, non pœna arcere debet. — 8. Illud te hortor, ut diligentissimus sis. — 9. Hoc maximè est providendum, ne quid abjectè, ne quid ignavè faciamus. — 10. Idem velle atque nolle, ea demùm firma amicitia est. — 11. Id multos a proposito discendi fugat, quòd quidam magistri sic objurgant, quasi oderint. — 12. Peccatum attenuat, qui celeriter corrigit. — 13. Multùm auxiliatur, qui citò. — 14. Ingratus est, qui beneficium accepisse se negat, quod accepit. — 15. Errat si quis existimat tutum esse ibi regem, ubi nihil a rege tutum est. — 16. Consilium tuum reprehendere non audeo, non quin ab eo ipse dissentiam, sed quòd eâ te sapientiâ esse judicem, ut meum consilium non anteponam tuo.
corrigé.
1. C’est l’âme qui pèche, et non le corps. — 2. Ce ne sont ni les richesses, ni les palais dorés qui vous rendront heureux. — 3. Ce n’est pas seulement pour nous-mêmes que nous désirons être riches, mais encore pour nos enfants, nos parents, nos amis, et surtout pour notre patrie. — 4. Fréquentez les honnêtes gens : c’est ainsi que vous deviendrez vous-même honnête homme. — 5. C’est en vain qu’on nous enseigne la science, si tout ce qu’on nous dit s’échappe aussitôt. — 6. Ce qui adoucit la douleur, c’est le temps. — 7. Ce qui doit détourner les hommes de l’injustice, c’est la nature et non le châtiment. — 8. Ce à quoi je vous exhorte, c’est à être très-appliqué. — 9. Ce qu’il faut éviter avec le plus grand soin, c’est de faire aucune bassesse, aucune lâcheté. — 10. Avoir mêmes désirs et mêmes craintes, c’est là seulement ce qui fait la solide amitié. — 11. Ce qui dégoûte beaucoup d’élèves de la résolution d’étudier, c’est que certains maîtres réprimandent comme s’ils haïssaient. — 12. C’est atténuer sa faute que de la réparer promptement. — 13. Porter un prompt secours, c’est porter un grand secours. — 14. C’est être ingrat de nier qu’on ait reçu le bienfait qu’on a reçu. — 15. C’est se tromper que de croire qu’un roi soit en sûreté là où rien n’est en sûreté contre lui. — 16. Je n’ose pas blâmer votre dessein, non que je ne sois moi-même d’un autre avis ; mais parce que j’ai une telle opinion de votre sagesse que je ne préfère pas mon sentiment au vôtre.
version 216.
De animantium varietate.
Animantium quanta varietas est ! quarum aliæ coriis tectæ sunt, aliæ villis vestitæ, aliæ spinis hirsutæ ; plumâ alias, alias squamâ videmus obductas, alias esse cornibus armatas, alias habere effugia pennarum. Alia animalia gradiendo, alia serpendo ad pastum accedunt, alia volando, alia nando ; cibumque partim oris hiatu et dentibus ipsis capessunt, partim unguium tenacitate arripiunt, partim aduncitate rostrorum ; alia sugunt, alia carpunt, alia vorant, alia mandunt. Bestiarum terrenæ sunt aliæ, partim aquatiles ; aliæ quasi ancipites, in utrâque sede viventes ; sunt quædam etiam quæ in igne nasci putentur, appareantque in ardentibus fornacibus sæpe volitantes.
corrigé.
Variété des animaux.
Quelle est la variété des animaux ! Les uns sont recouverts d’un cuir, les autres revêtus d’une toison, d’autres hérissés de piquants. Nous voyons ceux-ci couverts de plumes, ceux-là d’écailles, d’autres armés de cornes, d’autres munis d’ailes qui assurent leur retraite. Ils vont chercher leur pâture, les uns en marchant, les autres en rampant, d’autres en volant ou en nageant ; les uns prennent directement leur nourriture avec la gueule et les dents, d’autres la saisissent avec des serres tenaces ou un bec recourbé ; les uns la sucent, d’autres la broutent, d’autres l’avalent, d’autres la mâchent. Il y a des animaux terrestres, il y en a d’aquatiques, il y en a d’amphibies, qui vivent dans l’un et l’autre élément ; il y en a même qui naissent dans le feu, à ce qu’on pense, et qu’on voit souvent voltiger dans les fournaises ardentes.
version 217.
Alexandri triumphus.
Alexander Patris Liberi triumphum statuit imitari. Vicos, per quos iter erat, floribus coronisque sterni jubet ; liminibus ædium crateras vino repletos, et alia eximiæ magnitudinis vasa disponi ; vehicula deinde constrata, ut plures capere milites possent, in tabernaculorum modum ornari, alia candidis velis, alia veste pretiosâ. Primi ibant amici et cohors regia, variis redimita floribus coronisque : alibi tibicinum cantus, alibi lyræ sonus audiebatur ; item in vehiculis, pro copiâ cujusque adornatis, comessabundus exercitus. Ipsum convivasque currus vehebat, crateris aureis ejusdemque materiæ ingentibus poculis prægravis. Hoc modo per dies septem bacchabundum agmen incessit, parta præda, si quid victis saltem adversùs comessantes animi fuisset. Mille, hercule, viri modò et sobrii, septem dierum crapulâ graves in suo triumpho capere potuerunt.
corrigé.
Triomphe d’Alexandre.
Alexandre résolut d’imiter le triomphe de Bacchus. Par ses ordres, on joncha de fleurs et de couronnes les villages qu’il devait traverser ; on disposa sur le seuil des maisons des cratères pleins de vin, et d’autres vases d’une grandeur considérable ; des chariots couverts, capables de contenir plusieurs soldats, furent ornés, les uns de voiles blancs, les autres d’étoffes précieuses, en manière de tentes. En tête s’avançaient les amis et l’escorte du roi, le front ceint de fleurs et de couronnes de différentes couleurs ; on entendait ici les oons de la flûte, là les accords de la lyre. Des chariots ornés de la même manière, selon les ressources de chacun, portaient l’armée, qui se livrait à d’ignobles orgies. Le roi lui-même était traîné avec ses convives sur un char surchargé de cratères d’or et de coupes immenses du même métal. C’est ainsi que pendant sept jours chemina cette troupe en débauche, proie facile si les vaincus avaient retrouvé, du moins en présence d’ennemis avinés, une étincelle de courage. Mille soldats, j’en suis sûr, pourvu qu’ils fussent hommes et à jeun, pouvaient surprendre et accabler dans son triomphe cette troupe abrutie par sept jours d’ivresse.
version 218.
Vires Alexandri cum viribus imperii Romani conferuntur.
Quærere libet quinam eventus romanis rebus, si cum Alexandro Macedone bellatum foret, futurus fuerit. Haud equidem abnuo egregium ducem fuisse Alexandrum. Sed si arma, Asià perdomitâ, in Europam vertisset, et Romanis, quos ne famâ quidem illi notos arbitror fuisse, bellum intulisset, longè alius Italiæ quàm Indiæ, per quam temulento agmine comessabundus incessit, visus illi habitus esset. Cum feminis in Asiâ sibi bellum fuisse, cum viris in Italiâ esse dixisset. Invictus ille Alexander cum invictis ducibus bella gessisset. Romanis multi fuissent imperatores Alexandro vel glorià vel rerum magnitudine pàres. Et profectò, uno prælio victus, bello victus esset.
corrigé.
Parallèle entre les forces d’Alexandre et celles de l’empire Romain.
Je veux examiner quelles auraient été, pour les destinées de Rome, les conséquences d’une guerre avec Alexandre de Macédoine. Certes, je ne nie pas qu’Alexandre ait été un grand général ; mais s’il eût, après avoir subjugué l’Asie, tourné ses armes contre l’Europe et déclaré la guerre aux Romains, qui, dans mon opinion, ne lui étaient pas même connus de nom, l’Italie lui eût présenté un tout autre aspect que l’Inde, à travers laquelle il promena, au milieu des orgies, son armée à moitié ivre. Il eût avoué que c’étaient des femmes qu’il avait eu à combattre en Asie, et qu’en Italie, c’étaient des hommes. Cet invincible Alexandre aurait eu affaire à des généraux invincibles. Les Romains auraient eu un grand nombre de chefs égaux à Alexandre par la gloire et par la grandeur de leurs exploits ; et à coup sûr la perte d’une seule bataille eût décidé contre lui du sort de la guerre.
version 219.
Quid vitandum sapienti.
Quòd pertinaciter studes, et, omnibus omissis, hoc unum agis ut te quotidiè meliorem efficias, et probo, et gaudeo ; nec tantùm hortor ut perseveres, sed etiam rogo. Illud autem te admoneo, ne facias aliqua quæ in habitu tuo aut genere vitæ notabilia sint. Asperum cultum, et intonsum caput, et negligentiorem barbam evita. Ipsum nomen philosophiæ, etiamsi modestè tractetur, invidiosum est. Quid si nos hominum consuetudini cœperimus excerpere ? Intùs omnia dissimilia sint ; frons populo nostra conveniat. Non(1) splendeat toga, ne sordeat quidem. Non habeamus argentum in quod solidi auri cælatura descenderit ; sed non putemus frugalitatis indicium auro argentoque caruisse. Id agamus, ut meliorem vitam sequamur quàm vulgus, non ut contrariam. Alioqui, quos emendari volumus, fugamus et a nobis avertimus.
corrigé.
Ce que doit éviter le sage.
Vous vous appliquez sans relâche, et, négligeant tout le reste, vous travaillez uniquement à vous rendre meilleur de jour en jour ; j’approuve cette conduite et je m’en réjouis ; et je ne vous exhorte pas seulement à persévérer, mais encore je vous en conjure. Mais ce dont je vous avertis, c’est de ne rien avoir, ni dans votre extérieur, ni dans votre genre de vie, qui se fasse remarquer. Une tenue sauvage, une tête hérissée, une barbe en désordre, voilà ce qu’il faut éviter. Le nom de philosophe est par lui-même sujet à l’envie, avec quelque modestie qu’on le porte. Que sera-ce si nous allons nous soustraire aux usages reçus ? Que la différence soit complète au dedans ; mais à l’extérieur mettons-nous d’accord avec le peuple. Que notre toge ne frappe ni par sa richesse, ni même par sa grossièreté. N’ayons pas d’argenterie ornée d’incrustations d’or massif ; mais ne croyons pas que ce soit une marque de frugalité de n’avoir ni or ni argent. Efforçons-nous de vivre mieux que le vulgaire et non de vivre au rebours. Autrement nous faisons fuir et nous éloignons de nous ceux que nous voulons améliorer.
Chapitre IV.
Des participes.
§ 217. Participes français qui manquent en latin.
version 220.
1. Hercules, infans quum esset, dracones duos manibus necavit, quos Juno miserat. — 2. Achivi, quum Trojam capere non possent, monitu Minervæ equum miræ magnitudinis ligneum fecerunt. — 3. Æmilius Lepidus, puer etiam tùm, hostem interemit, civem servavit. — 4. Publilius dictator leges secundissimas plebi, adversas nobilitati tulit. — 5. Curio ad focum sedenti magnum auri pondus Samnites quum attulissent, repudiati ab eo sunt : non enim aurum habere præclarum sibi videri dixit, sed eis, qui haberent aurum, imperare. — 6. Populus Romanus, auditis in theatro versibus Virgilii, surrexit universus, et forte præsentem spectantemque Virgilium veneratus est sic, quasi Augustum. — 7. Pompeius, post Pharsalicam pugnam, quum Ægyptum petîsset, jussu Ptolemæi regis occisus est ab Achillâ, cui id facinus erat delegatum, in naviculâ, antequàm in terram exiret. Cæsar, post tertium diem insecutus, quum ei unus e ministris regis caput Pompeii et annulum obtulisset, illacrymâsse dicitur.
corrigé.
1. Hercule, étant encore enfant, étouffa de ses mains deux serpents envoyés par Junon. — 2. Les Grecs, ne pouvant prendre Troie, construisirent, par le conseil de Minerve, un cheval de bois d’une grandeur prodigieuse. — 3. Émilius Lépidus, étant encore enfant, tua un ennemi et sauva un citoyen. — 4. Publilius, étant dictateur, porta des lois très-favorables au peuple et contraires à la noblesse. — 5. Les Samnites ayant apporté une grande somme d’or à Curius, qui était assis devant son foyer, il repoussa leur offre en disant que ce qui lui paraissait beau, ce n’était pas d’avoir de l’or, mais de commander à ceux qui en avaient. — 6. Le peuple Romain, ayant entendu au théâtre des vers de Virgile, se leva comme un seul homme, et rendit à Virgile, qui se trouvait par hasard assis parmi les spectateurs, le même hommage que si c’eût été Auguste. — 7. Après la bataille de Pharsale, Pompée, s’étant dirigé vers l’Égypte, fut tué, d’après l’ordre du roi Ptolémée, par Achillas, à qui l’exécution de ce crime avait été confiée. On l’assassina dans une barque, avant qu’il fût descendu à terre. César, qui le poursuivait, arriva trois jours après ; un des officiers du roi lui ayant présenté la tête et l’anneau de Pompée, il pleura, dit-on, à cette vue.
§ 218. Observations sur l’ablatif absolu.
version 221.
1. Natus est Augustus Marco Tullio Cicerone et Antonio consulibus. — 2. Plerique scripsêre Themistoclem Xerxe regnante in Asiam transiisse. — 3. Aquæ effervescunt subditis ignibus. — 4. Naturâ duce, errari nullo pacto potest. — 5. Artes innumerabiles repertæ sunt, docente naturâ. — 6. Quod Deo teste promiseris, id tenendum est. — 7. Œdipus, Thebarum rex, se luminibus privavit, et Thebis Antigonâ filiâ duce profugit. — 8. Græci ducem adversùs Persas constituerunt Cimonem Atheniensem, filium Miltiadis, quo duce apud Marathonem pugnatum erat. — 9. Auctore Homero quidam asserunt tubæ usum Trojanis temporibus etiam tunc ignoratum fuisse. — 10. Duilio, Carthaginiensibus victis, concessum est ut prælucente funali et præcinente tibicine a cœnâ rediret. — 11. Sulpicius consul adjuvantibus rege Attalo et Rhodiis bellum adversùs Philippum gessit. — 12. Scelerati conscientiâ obstrepente quum dormire non possint, agitant eos Furiæ non consummato modò, sed et cogitato parricidio.
corrigé.
1. Auguste naquit sous le consulat de Cicéron et d’Antonius. — 2. La plupart des auteurs rapportent que c’est sous le règne de Xerxès que Thémistocle passa en Asie. — 3. L’eau entre en ébullition quand on met du feu par-dessous. — 4. En prenant la nature pour guide, on ne court aucun risque de s’égarer. — 5. On a découvert des arts innombrables par l’inspiration de la nature. — 6. Il faut tenir ce que l’on a promis en face de Dieu. — 7. Œdipe, roi de Thèbes, se priva lui-même de la vue, et s’enfuit de Thèbes sous la conduite de sa fille Antigone. — 8. Les Grecs prirent pour général contre les Perses Cimon d’Athènes ; il était fils de Miltiade, sous la conduite duquel on avait combattu à Marathon. — 9. Quelques auteurs affirment, sur la foi d’Homère, que l’usage de la trompette était encore inconnu au temps de la guerre de Troie. — 10. On accorda à Duilius, après sa victoire sur les Carthaginois, le privilége de revenir chez lui, quand il avait soupé en ville, à la lumière d’une torche et au son de la flûte. — 11. Le consul Sulpicius fit la guerre contre Philippe avec l’aide du roi Attale et des Rhodiens. — 12. Les criminels, ne pouvant dormir à cause du murmure de leur conscience, sont poursuivis par les Furies, non-seulement quand ils ont consommé leur attentat, mais même dès qu’ils l’ont projeté.
§ 219. Participes français rendus par une préposition et un nom.
version 222.
1. Quâ erat humanitate Cæsar, facillimum fuit Marcello veniam ab eo impetrare. — 2. Quantum dolorem acceperim, et quanto fructu sim privatus fratris morte, in primis, pro nostrâ consuetudine, tu existimare potes. — 3. Ulysses domi contumelias servorum ancillarumque pertulit, ut ad id aliquandò, quod cupiebat, perveniret ; at Ajax, quo animo traditur(1), milliès oppetere mortem, quàm illa perpeti, maluisset.
corrigé.
1. César ayant autant de clémence qu’il en avait, il fut très-facile d’obtenir de lui la grâce de Marcellus. — 2. Étant amis comme nous le sommes, tu peux juger mieux que personne quelle douleur j’ai éprouvée et quel bonheur j’ai perdu par la mort de mon frère. — 3. Ulysse endura, dans sa maison, les outrages des esclaves et des servantes, afin de pouvoir parvenir à ses fins ; mais Ajax, ayant le caractère que la tradition lui attribue, aurait mieux aimé mourir mille fois que de subir ces humiliations.
§ 220. Parfait de l’infinitif français rendu par un participe latin.
version 223.
1. Gloriam captæ nobilissimæ pulcherrimæque urbis(2) græcarum dii Marcello
dederunt. — 2. Publius Clodius legem in tribunatu
tulit : « qui civem Romanum indemnatum interemisset,
ei aquâ et igni
interdiceretur. »
Cujus verbis
etsi non nominabatur Cicero, tamen solus petebatur. Ità vir
optimè meritus de Republicâ conservatæ patriæ pretium
calamitatem exsilii tulit. Non caruerunt suspicione oppressi
Ciceronis Cæsar et Pompeius. — 3. Nunquàm Atticum
suscepti negotii pertæsum est. — 4. Labeo malè
administratæ provinciæ arguebatur. — 5. Brutus
Ciceroni recuperatam libertatem est gratulatus. — 6.
Lentulo gloriæ fuit benè tolerata paupertas. — 7.
Populus Romanus argento signato non ante Pyrrhum regem devictum
usus est. — 8. Très et sexaginta anni fuerunt a primo
punico bello ad secundum punicum bellum finitum. — 9.
Scipio Africanus de Numantiâ triumphavit quarto decimo anno post
Carthaginem deletam. — 10. Judæi, extorres patriâ, per
orbem terrarum dispersi cernuntur, non ob aliud quàm ob illatas
Christo impias manus puniti.
corrigé.
1. Les dieux ont accordé à Marcellus la gloire d’avoir pris la plus fameuse et la plus belle des villes grecques. — 2. Publius Clodius fit rendre dans son tribunal une loi qui portait que l’eau et le feu seraient interdits à quiconque aurait fait mourir un citoyen Romain sans condamnation. Quoique Cicéron ne fût pas désigné par les termes de cette loi, c’était cependant contre lui seul qu’elle était dirigée. Ainsi cet homme qui avait si bien mérité de son pays n’eut que les rigueurs de l’exil pour récompense d’avoir sauvé sa patrie. César et Pompée n’échappèrent pas au soupçon d’avoir porté ce coup à Cicéron. — 3. Jamais Atticus ne se repentit d’avoir entrepris quoi que ce fût. — 4. Labéon était accusé d’avoir mal administré sa province. — 5. Brutus félicita Cicéron d’avoir rétabli la liberté. — 6. Ce fut une gloire pour Lentulus d’avoir supporté honorablement la pauvreté. — 7. Le peuple Romain ne se servit pas d’argent monnayé avant la défaite du roi Pyrrhus. — 8. Il s’écoula soixante-trois ans depuis la première guerre punique jusqu’à la fin de la seconde. — 9. Scipion l’Africain triompha de Numance quatorze ans après avoir détruit Carthage. — 10. On voit les Juifs, exilés de leur patrie, dispersés dans tout l’univers, châtiment qu’ils n’ont encouru que pour avoir porté sur le Christ des mains sacriléges.
version 224.
Scipionis Nasicæ acutè responsum.
Scipio Nasica, quum ad poetam Ennium venisset, eique ab ostio
quærenti Ennium ancilla dixisset domi non esse. Paucis post
diebus quum ad Nasicam venisset Ennius, et eum a januâ quæreret,
exclamat Nasica se domi non esse. Tùm Ennius
: « Quid ? ego non cognosco, inquit, vocem
tuam ? »
Hic Nasica : « Homo es impudens.
Ego quum te quærerem, ancillæ tuæ credidi te domi non
esse ; tu mihi non credis ipsi ! »
corrigé.
Réponse piquante de Scipion Nasica.
Scipion Nasica étant allé trouver le poëte Ennius, et le
demandant du seuil de la maison, une servante lui répondit qu’il
n’y était pas. Il se douta qu’elle parlait ainsi par l’ordre de
son maître, et qu’il était au logis. Quelques jours après,
Ennius étant venu trouver Nasica et le demandant sur la porte,
celui-ci lui cria de l’intérieur qu’il n’y était pas.
« Quoi donc ? reprit Ennius, ne reconnais-je pas votre
voix ? »
— « Tu as du front, répliqua
l’autre ; lorsque je te
demandais, j’ai cru,
sur la parole de ta servante, que tu n’y étais pas ; et
toi, tu ne t’en rapportes pas à moi-même ! »
version 225.
Fidelitatis canum exempla.
Pugnâsse adversùs latrones canem pro domino accepimus, confectumque plagis a corpore non recessisse, volucres et feras abigentem ; ab alio in Epiro agnitum in conventu percusserem domini, laniatuque et latratu coactum fateri facinus. Canis, Jasone Lycio interfecto, cibum capere noluit, inediâque consumptus est. Alius, accenso regis Lysimachi rogo, injecit se flammæ. Cœlium senatorem ægrum Placentiæ ab armatis oppressum esse memorant, nec priùs vulneratum, quàm cane interempto. Sed super omnia memoriæ proditum est, condemnati cujusdam canem nec a carcere abigi potuisse, nec a corpore recessisse abjecti in gradibus Gemitoriis, mœstos edentem ululatus, magnâ populi Romani coronâ ; ex quâ quum quidam ei cibum objecisset, ad os defuncti tulisse. Innatavit idem cadaver in Tiberim abjecti sustentare conatus, effusâ multitudine ad spectandam animalis fidem.
corrigé.
Traits de fidélité des chiens.
Nous apprenons qu’un chien combattit contre des brigands pour défendre son maître, et que, tout percé de coups, il resta auprès du cadavre, empêchant les oiseaux et les bêtes sauvages d’en approcher ; qu’un autre, en Épire, reconnut dans une assemblée l’assassin de son maître, et le força par ses aboiements et ses morsures à faire l’aveu de son crime. Après le meurtre de Jason de Lycie, son chien refusa de prendre de la nourriture, et se laissa mourir de faim. Un autre, lorsqu’on eut allumé le bûcher du roi Lysimaque, se jeta dans les flammes. On rapporte que le sénateur Cœlius, malade à Plaisance, fut assassiné par des hommes armés, et qu’ils ne parvinrent à le blesser qu’après avoir tué son chien. Mais on cite par-dessus tout le chien d’un certain condamné, qu’on ne put parvenir à éloigner de la prison, et qui, quand son maître eut été traîné aux Gémonies, se tint auprès du corps, en poussant des hurlements lamentables, en présence d’une foule de citoyens. Quelqu’un d’entre eux lui ayant jeté un morceau de pain, il le porta à la bouche du défunt ; et quand le cadavre eut été jeté dans le Tibre, il se jeta lui-même à la nage, s’efforçant de le soutenir sur l’eau, devant une multitude de peuple accourue pour être témoin de la fidélité de cet animal.
Chapitre V.
Des adverbes.
§ 221. Que adverbe.
version 226.
1. Quid juvat immensum te argenti pondus et auri Furtim defossà
timidum deponere terrà ? — 2. Quid tibi divitiis
opus est ? — 3. Quin urges
occasionem ? — 4. Quin continetis
vocem ? — 5. Paucis diebus ante cædem Cæsaris,
subscripsêre quidam Bruti(1) statuæ : « Utinàm
viveres ! »
— 6. Utinàm posset e vitâ in
totum abdicari auri sacra fames, ut ait
Virgilius ! — 7. Arbores tantummodò per stirpes
aluntur suas. — 8. Muliebris garrulitas id solum
potest tacere, quod nescit. — 9. Genus, forma, vires,
opes, divitiæ, ceteraque quæ fortuna dat, non
habent in se veram laudem, quæ deberi virtuti uni
putatur. — 10. Nulli nisi homini concessa est
cogitatio. — 11. Non aliud Eumeni defuit, quàm
generosa stirps. — 12. Bellum ità suscipiatur, ut
nihil aliud nisi pax quæsita videatur. — 13.
Athenienses auxilium adversùs Darium nusquàm nisi a Lacedæmoniis
petiverunt. — 14. Philosophia nihil aliud est, quàm
recta vivendi ratio. — 15. Nemo, nisi suâ culpâ, diù
dolet.
corrigé.
1. Que vous sert d’aller furtivement et en tremblant enfouir dans
un trou des monceaux d’argent et d’or ? — 2.
Qu’avez-vous besoin de richesses ? — 3. Que ne
saisissez-vous l’occasion ? — 4. Que ne
mettez-vous un frein à votre langue ? — 5.
Quelques jours avant le meurtre de César, on écrivit au bas de
la statue de Brutus : « Que ne vis-tu
encore ! »
— 6. Que ne peut-on faire
disparaître entièrement du monde la soif maudite de l’or, comme parle
Virgile ! — 7. Les arbres ne se nourrissent que
par leurs racines. — 8. La langue bavarde des femmes
ne peut taire que ce qu’elles ignorent. — 9. La
noblesse, la beauté, la force, la puissance, la richesse et les
autres biens que donne la fortune, ne renferment pas en soi la
vraie gloire, que l’on ne croit due qu’à la
vertu. — 10. La pensée n’est accordée qu’à
l’homme. — 11. Il ne manqua à Eumène que la noblesse
de la naissance. — 12. On doit entreprendre la guerre
de manière à paraître n’avoir désiré que la
paix. — 13. Les Athéniens ne demandèrent qu’aux
Lacédémoniens du secours contre Darius. — 14. La
philosophie n’est que l’art de bien vivre. — 15. On ne
souffre longtemps que par sa faute.
§ 222. Adverbes de quantité joints à un nom.
version 227.
1. Quintus Metellus, devictâ Carthagine, nescire se, illa victoria bonine plùs an mali Reipublicæ attulisset, asseveravit. — 2. Quis dubitet potentissimum esse regem, qui totius orbis habeat imperium ? At si plures partiantur orbem, minùs certè opum, minùs virium singuli habebunt. — 3. Nimiùm boni est, cui nihil est mali. — 4. Nimia fiducia magnæ calamitati solet esse. — 5. Cicero Aulum Gabinium, repetundarum reum, summo studio defendit. — 6. Cum auro et argento multo Romam Jugurtha legatos misit. — 7. Vivitur parvo benè. — 8. Multos Græcia tulit singulares viros. — 9. Quàm multa passus est Ulysses ! — 10. Vides quot versibus Homerus, quot Virgilius arma, hic Æneæ, Achillis ille describat. — 11. Quotusquisque est orator, qui se Demosthenis similem esse nolit ? — 12. Æstate plurima fiunt fulmina. — 13. Claudius Marcellus prætor Annibalis exercitum ad Nolam prælio fudit et vicit, primusque tot cladibus fessis Romanis meliorem spem belli dedit. — 14. Apud Arbela, cecidêre Persarum millia quadraginta ; Macedonum minùs quàm trecenti desiderati sunt. — 15. Augustus non ampliùs quàm septem horas dormiebat ; non ampliùs ter bibere super cœnam solebat.
corrigé.
1. Après la défaite de Carthage, Quintus Métellus assura qu’il ne savait pas si cette victoire avait fait plus de bien ou plus de mal à la République. — 2. Qui peut douter que celui qui posséderait l’empire de l’univers ne fût le plus puissant des rois ? Mais s’il est partagé entre plusieurs, chacun d’eux aura évidemment moins de puissance et moins de forces. — 3. C’est avoir trop de bonheur que de n’avoir aucun mal. — 4. Trop de confiance cause presque toujours beaucoup de mal. — 5. Cicéron défendit avec beaucoup de zèle Aulus Gabinius, accusé de concussion. — 6. Jugurtha envoya des ambassadeurs à Rome avec beaucoup d’or et d’argent. — 7. On vit fort bien de peu. — 8. La Grèce a produit beaucoup d’hommes remarquables. — 9. Que de maux a soufferts Ulysse ! — 10. Vous voyez combien Homère et Virgile consacrent de vers à décrire, celui-ci l’armure d’Enée, celui-là celle d’Achille. — 11. Combien y a-t-il d’orateurs qui ne souhaitassent pas de ressembler à Démosthène ? — 12. C’est en été que la foudre éclate le plus souvent. — 13. Le préteur Claudius Marcellus battit et mit en fuite, près de Nole, l’armée d’Annibal, et le premier il rendit aux Romains, découragés par tant de défaites, une meilleure espérance de succès. — 14. A la bataille d’Arbelles, il périt quarante mille Perses ; du côté des Macédoniens on eut moins de trois cents hommes à regretter. — 15. Auguste ne dormait pas plus de sept heures ; il avait coutume de ne pas boire plus de trois fois par repas.
§ 223. Adverbes de quantité joints à un adjectif ou à un autre adverbe.
version 228.
1. Pyrrhus, fortitudinem militum Romanorum admiratus, fertur
dixisse : « O quàm facile erat orbis imperium
occupare, aut mihi Romanis militibus, aut me rege
Romanis ! »
— 2. Vita quàm sit brevis,
cogita. — 3. Utinàm minùs cupidi
essemus ! — 4. Vespasianus offensarum
inimicitiarumque minimè memor fuit. — 5. Demosthenem
tradunt et vestitu ceteroque cultu corporis nitido venustoqur et
nimis accurato
fuisse. — 6. Mors sola
fatetur quantula sint hominum corpuscula. — 7. Nunquàm
satis laudari dignè poterit philosophia, cui qui pareat, omne
tempus ætatis sine molestiâ possit degere. — 8. Marcus
Porcius Cato vir promptioris ad vituperandum linguæ fuisse
traditur. — 9. Galba ad severitatem propensior
videbatur. — 10. Cæsar timidiùs pugnanti militi scutum
detraxit, eoque tectus acerrimè præliari cœpit. — 11.
Solis candor illustrior est quàm ullius ignis, quippe qui
immenso mundo tàm longè latèque colluceat.
corrigé.
1. On rapporte que Pyrrhus, admirant le courage des soldats
Romains, s’écria : « Oh ! que la conquête de
l’empire du monde eût été facile, ou pour moi avec des soldats
Romains, ou pour les Romains avec Pyrrhus à leur
tête ! »
— 2. Songez combien la vie est
courte. — 3. Plût au ciel que nous fussions moins
avides ! — 4. Vespasien avait très-peu de mémoire
pour les offenses et les inimitiés. — 5. On rapporte
que Démosthène était, dans sa mise et dans tout ce qui regarde
le soin du corps, élégant, coquet et trop
recherché. — 6. La mort seule révèle combien est
chétif le corps de l’homme. — 7. On ne pourra jamais
louer assez dignement la philosophie, elle qui met ceux qui lui
obéissent en état de passer sans chagrin tout le temps de leur
vie. — 8. Marcus Porcius Caton avait, dit-on, la
langue un peu prompte à blâmer. — 9. Galba paraissait
trop porté à la sévérité. — 10. César, voyant un
soldat qui combattait trop timidement, lui arracha son bouclier,
et s’en étant couvert lui-même, il se mit à combattre
très-vaillamment. — 11. Le soleil a un éclat plus
brillant que celui d’aucun astre, lui qui, dans l’immensité du
monde, projette sa lumière de si loin et si loin.
version 229.
1. Quum ingravescente ævo parùm se idoneum Diocletianus moderando
imperio sentiret, privato habitu imperii insigne mutavit,
Salonasque concessit ; et privatus in villâ, quæ haud
procul a Salonis erat, præclaro otio senuit. — 2.
Xantippe, Socratis philosophi uxor, morosa admodùm fuisse fertur
et jurgiosa. Alcibiades interrogavit Socratem, quænam ratio
esset, cur mulierem tàm acerbam domo non exigeret.
« Quoniam, inquit Socrates, quum illam domitalem perpetior,
insuesco et exerceor, ut ceterorum quoque foris petulantiam et
injuriam faciliùs feram. »
— 3. Non nisi optimus
quisque(1) legendus
est. — 4. Notissimum quodque malum maximè tolerabile
est. — 5. Alexander periculosissima quæque
aggrediebatur. — 6. Alcidamas quidam, rhetor antiquus,
in primis nobilis, scripsit laudationem mortis, quæ constat ex
enumeratione humanorum malorum. — 7. Vitellius
imperium non nisi consilio et arbitrio vilissimi cujusque
histrionum administravit.
corrigé.
1. Dioclétien, sentant que le poids de l’âge le rendait moins
capable de gouverner l’empire, quitta les insignes du pouvoir
suprême pour reprendre l’habit de simple particulier ; il
se retira à Salone, et rendu à la vie privée, il vieillit au
sein d’un noble repos, dans une maison de campagne située non
loin de cette ville. — 2. Xantippe, femme du
philosophe Socrate, était, dit-on, très-acariâtre et
très-querelleuse. Alcibiade demanda un jour à Socrate pourquoi
il ne chassait pas de sa maison une femme si insupportable.
« C’est, répondit-il, parce qu’en supportant chez moi une
femme de cette humeur, je m’accoutume et je m’exerce
[illisible chars][texte coupé] supporter plus
facilement au dehors l’emportement [illisible chars][texte coupé]t l’insolence des autres. »
— 3.
Il ne faut lire que [illisible chars][texte coupé]s
meilleurs auteurs. — 4. Les maux les plus connus
[illisible chars][texte coupé]ont les plus faciles
à supporter. — 5. Alexandre tentait [illisible chars][texte coupé]outes les entreprises les plus
périlleuses. — 6. Un [illisible chars][texte coupé]ertain Alcidamas, rhéteur ancien des plus
célèbres, a [illisible chars][texte coupé]crit un éloge de
la mort, qui consiste dans une énu[illisible chars][texte coupé]ération des maux de la vie
humaine. — 7. Vitellius [illisible chars][texte coupé]e gouverna l’empire que par les conseils
et au gré des [illisible chars][texte coupé]lus vils
histrions.
§ 224. Adverbes de quantité joints à un verbe.
version 230.
1. Nero, quum supplicio cujusdam condemnati ut [illisible chars][texte coupé]x more subscriberet,
admoneretur : « Quàm vellem, [illisible chars][texte coupé]quit, nescire
litteras ! »
— 2. Difficile dictu est
[illisible chars][texte coupé]uantoperè (1) conciliet animos hominum comitas
[illisible chars][texte coupé]ilitasque
sermonis. — 3. Dubitare non possumus [illisible chars][texte coupé]uin ea maximè conducant, quæ sunt
rectissima. — 4. Jugurtha, ut erat impigro animo,
solebat plurimùm [illisible chars][texte coupé]cere, et
minimùm ipse de se loqui. — 5. Intelligi
[illisible chars][texte coupé]on potest uter
Atticum plùs diligeret, Cicero an Hor[illisible chars][texte coupé]nsius. — 6. Athenis miramur
Vulcanum eum(2),
[illisible chars][texte coupé]uem fecit Alcamenes,
in quo stante et vestito leviter [illisible chars][texte coupé]pparet claudicatio non deformis :
claudum enim Vul[illisible chars][texte coupé]num fuisse
accepimus. — 7. Mors a senectute non [illisible chars][texte coupé]otest longè abesse. — 8.
Alexander haud longiùs [illisible chars][texte coupé]ntum
quinquaginta stadiis Darium abesse compere[illisible chars][texte coupé]t. — 9. Quanti est
sapere ! — 10. Divitiæ a me [illisible chars][texte coupé]inimi putantur. — 11.
Prudentiam magni æstima[illisible chars][texte coupé]us. — 12. Cato non habebat nauci
augurium. — 13. Sæpe ultio magno
constat. — 14. Intelligo
quanti intersit,
in bello, omnes copias convenire. — 15. Alexander
maximè suâ interesse putabat, ut facta sua posteris
traderentur. — 16. Philosophiam Cicero explicandam
suscepit, magni existimans ad decus et ad laudem patriæ suæ
interesse, res tàm graves tàmque præclaras latinis litteris
contineri. — 17. Vehementer interest Reipublicæ nullam
dissensionem esse. — 18. Ad disciplinam militiæ
plurimùm interest militem laboribus insuescere.
corrigé.
1. Comme on avertissait Néron de signer, suivant l’usage, la
sentence de mort d’un condamné : « Que je voudrais,
dit-il, ne savoir pas écrire ! »
— 2. On ne
saurait exprimer combien la politesse et l’affabilité est propre
à gagner le cœur des hommes. — 3. On ne peut douter
que les choses les plus justes ne soient en même temps les plus
avantageuses. — 4. Jugurtha, d’une activité
infatigable, avait coutume de faire le plus, et de se vanter le
moins. — 5. On ne peut décider lequel des deux, de
Cicéron ou d’Hortensius, avait pour Atticus le plus
d’affection. — 6. On admire à Athènes la statue de
Vulcain, ouvrage d’Alcamène, dans laquelle ce dieu, bien que
debout et vêtu, laisse apercevoir un peu qu’il est boiteux, et
cela sans difformité : nous savons en effet que Vulcain
boitait. — 7. La mort ne peut être fort éloignée de la
vieillesse. — 8. Alexandre avait été informé que
Darius n’était pas à plus de cent cinquante
stades. — 9. Que la sagesse a de
prix ! — 10. Je fais très-peu de cas de la
richesse. — 11. Nous estimons la
prudence. — 12. Caton ne faisait pas le moindre cas
des prédictions des augures. — 13. Souvent la
vengeance coûte cher. — 14. Je sens combien il
importe, à la guerre, que toutes les troupes soient
réunies. — 15. Alexandre croyait qu’il lui importait
beaucoup que ses actions fussent
transmises à la
postérité. — 16. Cicéron entreprit d’exposer la
philosophie, pensant qu’il importait fort à l’honneur et à la
gloire de son pays que la littérature latine s’enrichît d’une
matière si grave et si noble. — 17. Il importe
extrêmement à l’État qu’il n’y ait aucune
dissension. — 18. Il importe beaucoup à la discipline
militaire que le soldat s’endurcisse à la fatigue.
version 231.
1. Româ non ità pridem dominatu regio liberatâ, Coriolanus exsul
Volscorum exercitum adversùs patriam duxit. — 2. Si
singulas disciplinas percipere magnum est, quantò majus
omnes ? — 3. Tiberius, amisso Druso filio,
Iliensium legatis, paulò seriùs consolantibus, irridens
respondit se quoque vicem eorum dolere, quòd egregium civem
Hectorem(1)
amisissent. — 4. Africanus nihilò locupletior fuit,
Carthagine eversâ. — 5. Æschines, quum propter
ignominiam judicii cessisset Athenis et se Rhodum contulisset,
rogatus a Rhodiis [illisible chars][texte coupé]egisse
fertur orationem illam egregiam, quam in Cte-[illisible chars][texte coupé]iphontem contrà Demosthenem(2) dixerat. Quâ
per[illisible chars][texte coupé]ectà, petitum est
ab eo postridiè ut legeret illam etiam quæ erat contrà a
Demosthene pro Ctesiphonte edita. Quam quum suavissimâ et maximâ
voce legisset, [illisible chars][texte coupé]dmirantibus
omnibus : « Quantò, inquit, magis admi[illisible chars][texte coupé]aremini, si audîssetis
ipsum ! »
Ut enim longè omnium [illisible chars][texte coupé]erfectissimus oratorum Demosthenes,
ità Demosthenis [illisible chars][texte coupé]ratio pro
Ctesiphonte omnium est longè optima.
corrigé.
1. Rome était délivrée depuis peu de la domination des rois,
lorsque Coriolan exilé conduisit l’armée des
Volsques contre sa patrie. — 2. S’il est difficile
d’apprendre chaque science en particulier, combien l’est-il
davantage de les embrasser toutes ? — 3. Tibère
ayant perdu son fils Drusus, et les envoyés des habitants
d’Ilion étant venus un peu trop tard (ou un
peu tard) lui faire leurs condoléances, il leur répondit
ironiquement qu’il les plaignait, lui aussi, d’avoir perdu dans
Hector un illustre concitoyen. — 4. Scipion
l’Africain, après avoir détruit Carthage, n’en devint nullement
plus riche. — 5. Eschine, ayant quitté Athènes à la
suite d’un jugement qui aboutit à sa honte, et s’étant retiré à
Rhodes, lut, dit-on, à la demande des Rhodiens, ce discours
fameux qu’il avait prononcé contre Ctésiphon, dans le procès où
il eut Démosthène pour adversaire. Après cette lecture, on lui
demanda le lendemain de lire pareillement la réplique que
Démosthène lui avait faite en faveur de Ctésiphon. Quand il
l’eut lue d’une voix pleine de douceur et de force, voyant son
auditoire dans l’admiration, il s’écria : « Combien
votre admiration eût-elle été plus grande encore, si vous
l’aviez entendu lui-même ! »
En effet, si Démosthène
est de beaucoup le plus parfait des orateurs, le discours de
Démosthène pour Ctésiphon est de beaucoup le plus beau de ses
discours.
version 232.
De justitiâ.
Bonus vir si habeat servum infidelem vel domum insalubrem ac pestilentem, quæ vitia solus sciat, et ideò proscribat, ut vendat, utrùmne profitebitur infidelem servum vel pestilentem domum se vendere, an celabit emptorem ? Si profitebitur, vel parvo vendet, vel omnino non vendet ; sed bonus erit, quia non fallet. Si celaverit, rei consulet ; sed erit malus, quia fallet. Rursùs si reperiat aliquem qui aurichalcum se putet vendere, quum sit illud aurum, aut plumbum, quum sit argentum, tacebitne, ut id parvo emat, an indicabit, ut magno ?
corrigé.
Sur la justice.
Si un honnête homme a un esclave infidèle ou une maison insalubre et malsaine, défauts connus de lui seul, et que par suite il les mette en vente pour s’en défaire, déclarera-t-il qu’il vend un esclave infidèle ou une maison malsaine, ou bien le cachera-t-il à l’acquéreur ? S’il le déclare, il les vendra à vil prix, ou même il ne trouvera pas à les vendre ; mais il sera honnête homme, parce qu’il ne trompera pas. S’il le cache, il fera une bonne affaire ; mais il sera malhonnête, parce qu’il trompera. Si, d’un autre côté, il trouve un homme qui croie vendre du laiton, quand c’est de l’or, ou du plomb, quand c’est de l’argent, le laissera-t-il dans son erreur, afin d’avoir la chose à bon marché, ou l’en tirera-t-il, pour la payer cher ?
version 233.
Epaminondæ abstinentia.
Tentata ejus est abstinentia a Diomedonte Cyziceno : namque
is, rogatu Artaxerxis, Persarum regis, eum [illisible chars][texte coupé]ecunià corrumpendum susceperat. Hic
magno cum [illisible chars][texte coupé]ondere auri Thebas
venit, et Micythum adolescentu[illisible chars][texte coupé]um quinque talentis ad suam perduxit
voluntatem, quem Epaminondas plurimùm diligebat. Micythus
Epaminondam convenit, et causam adventûs Diome[illisible chars][texte coupé]ontis ostendit. At ille, Diodemonte
coràm : « Nihil, [illisible chars][texte coupé]nquit, opus pecuniâ est ; nàm si ea rex
vult quæ [illisible chars][texte coupé]hebanis sint utilia,
gratis facere sum paratus ; sin
autem
contraria, non habet auri atque argenti satis ; namque
orbis terrarum divitias accipere nolo pro patriæ caritate. Te,
qui me incognitum tentâsti, tuîque similem existimâsti, non
miror ; tibi ignosco : sed egredere properè, ne alios
corrumpas, quum me non potueris. Tu, Micythe, argentum huic
redde ; nisi id confestim facis, ego te tradam
magistratui. »
corrigé.
Intégrité d’Épaminondas.
Son intégrité fut mise à l’épreuve par Diomédon de Cyzique, qui
entreprit, à la prière d’Artaxerxès, roi de Perse, de le
corrompre à prix d’or. Il se rendit donc à Thèbes avec beaucoup
d’or, et mit dans ses intérêts, moyennant cinq talents, un jeune
homme appelé Micythus, qu’Épaminondas aimait beaucoup. Micythus
alla le trouver, et lui fit connaître le motif de l’arrivée de
Diomédon. Épaminondas lui fit cette réponse, en présence de
Diomédon : « L’argent est inutile ; car si le roi
veut des choses qui soient utiles aux Thébains, je suis prêt à
les faire gratuitement ; mais s’il veut quelque chose de
contraire à leur intérêt, il n’a pas assez d’argent ni
d’or ; car je ne sacrifierais pas pour tous les trésors du
monde mon attachement à mon pays. Que, ne me connaissant pas, tu
aies voulu m’éprouver, et que tu m’aies cru semblable à toi, je
n’en suis pas surpris, et je te pardonne. Mais va-t’en au plus
vite, de peur que tu n’en corrompes d’autres, après avoir échoué
sur moi. Toi, Micythus, rends-lui son argent ; si tu ne le
fais sur-le-champ, je te défère au magistrat. »
version 234.
Initia medicinæ.
Ut alimenta sanis corporibus agricultura suppeditat, sic sanitatem ægris medicina promittit. Etiam imperitissimæ gentes herbas aliaque prompta in auxilium vulnerum morborumque noverunt. Verùm tamen apud Græcos aliquantò magis quàm in ceteris nationibus exculta est. Vetustissimus auctor Æsculapius celebratur ; qui quoniam adhùc rudem hanc scientiam paulò subtiliùs excoluit, in deorum numerum receptus est. Hujus deinde duo filii, Podalirius et Machaon, bello Trojano ducem Agamemnonem secuti, non mediocrem opem commilitonibus suis attulerunt. Quos tamen Homerus non in pestilentiâ neque in variis generibus morborum aliquid attulisse auxilii, sed vulneribus tantummodò ferro et medicamentis mederi solitos esse refert : ex quo apparet has partes medicinæ solas ab his esse tentatas, easque esse vetustissimas. Primòque medendi scientia sapientiæ pars habebatur : primus Hippocrates Cous a studio sapientiæ disciplinam hanc separavit, vir et arte et facundiâ insignis.
corrigé.
Commencements de la médecine.
De même que l’agriculture fournit des aliments à ceux qui sont en santé, de même la médecine promet la santé aux malades. Les nations même les moins éclairées connaissent des herbes et d’autres spécifiques pour la guérison des blessures et des maladie. Cependant cet art a été poussé un peu plus loin chez les Grecs que chez les autres peuples. On vante comme un des plus anciens créateurs de la médecine Esculape, qui fut mis au nombre des dieux pour avoir perfectionné un peu cette science encore grossière. Ensuite ses deux fils, Podalire et Machaon, ayant suivi Agamemnon au siège de Troie, ne rendirent pas peu de services à leurs compagnons d’armes. Toutefois, suivant Homère, ce n’est ni pendant la peste ni dans les divers autres genres de maladies que leurs soins furent de quelque secours ; ils se bornaient aux opérations et au traitement des blessures ; ce qui montre clairement qu’ils n’ont essayé que ces parties de la médecine, et qu’elles sont les plus anciennement connues. Dans l’origine, l’art de guérir était considéré comme une partie de la philosophie ; c’est Hippocrate de Cos, homme illustre et par son talent et par son éloquence, qui le premier sépara cette science de l’étude de la sagesse.
§ 225. Plus que, moins que, autant que. — § 226. Autant, répété.
version 235.
1. Nulla possessio, nulla vis auri et argenti pluris quàm virtus æstimanda est. — 2. Agri fertiles multò plùs efferunt quàm acceperunt. — 3. Injurias ferendo majorem laudem quàm ulciscendo merebere. — 4. Adolescentia plures quàm senectus mortis casus habet. — 5. Minùs Lacedæmone studia litterarum, quàm Athenis, honoris merebantur. — 6. Caius Octavius provinciæ præfuit non minore justitiâ quàm fortitudine. — 7. In omnibus sæculis, pauciores viri reperti sunt qui suas cupiditates, quàm qui hostium copias vincerent. — 8. Nulla pars corporis nostri est, quæ non sit minoris quàm nosmetipsi sumus. — 9. Quis quemquam hominum pejus oderit quàm Vedium Pollionem, qui murænas sanguine humano saginabat, et eos servos, qui se aliquid offenderant, in vivarium devorandos abjici jubebat ? O hominem mille mortibus dignum ! — 10. Tantùm incommodi humano generi affert perfidia, quantùm commodi bona fides. — 11. Crocodilus parit ova quanta anseres. — 12. Quidam homines tàm rapaces sunt quàm lupi. — 13. Homo totiès moritur, quotiès amittit suos. — 14. Quamdiù in Italiâ fuit Annibal, nemo ei in acie restitit. Tantò præstitit ceteros imperatores prudentiâ, quantò populus Romanus antecedebat fortitudine cunctas nationes.
corrigé.
1. Aucune possession, aucun monceau d’or et d’ar[illisible chars][texte coupé]ent ne doit être estimé plus que la vertu. — 2. Les [illisible chars][texte coupé]hamps fertiles rendent beaucoup plus qu’ils n’ont [illisible chars][texte coupé]eçu. — 3. On mérite plus de gloire à supporter les [illisible chars][texte coupé]njures qu’à les venger. — 4. La jeunesse a plus de [illisible chars][texte coupé]hances de mort que la vieillesse. — 5. Les études [illisible chars][texte coupé]ttéraires étaient moins considérées à Lacédémone [illisible chars][texte coupé]u’à Athènes. — 6. Caïus Octavius gouverna sa [illisible chars][texte coupé]ince avec non moins de justice que de fermeté. — 7. Dans tous les siècles, il s’est rencontré moins [illisible chars][texte coupé]hommes qui aient triomphé de leurs passions que [illisible chars][texte coupé]es armées ennemies. — 8. Il n’y a aucune partie de [illisible chars][texte coupé]otre corps qui ne vaille moins que nous ne valons [illisible chars][texte coupé]ous-mêmes. — 9. Pourrait-on haïr quelqu’un plus [illisible chars][texte coupé]ue ce Védius Pollion, qui engraissait ses murènes de [illisible chars][texte coupé]ng humain, et qui faisait jeter dans son vivier, pour [illisible chars][texte coupé] être dévorés, ceux de ses esclaves qui l’avaient mé[illisible chars][texte coupé]ontenté en quelque chose ? O homme digne de mille [illisible chars][texte coupé]orts ! — 10. La perfidie cause autant de mal parmi [illisible chars][texte coupé]s hommes que la bonne foi y produit de bien. — 11. Le crocodile pond des œufs aussi gros que ceux de [illisible chars][texte coupé]oie. — 12. Il y a des hommes aussi rapaces que les [illisible chars][texte coupé]ps. — 13. L’homme meurt autant de fois qu’il [illisible chars][texte coupé]erd quelqu’un des siens. — 14. Aussi longtemps [illisible chars][texte coupé]u’ Annibal fut en Italie, personne ne put lui résister [illisible chars][texte coupé]n bataille rangée. Il l’emportait autant en prudence [illisible chars][texte coupé]r les autres généraux, que le peuple Romain sur[illisible chars][texte coupé]assaît en valeur toutes les autres nations.
version 236.
1. Illum laudabimus puerum qui, quantùm in se [illisible chars][texte coupé]at, quod jussus est, fecit. — 2. Niobe septem habuit [illisible chars][texte coupé]ios totidemque filias. — 3. Pythagoras, vir sagacis [illisible chars][texte coupé]imi, a terrâ ad lunam centum viginti sex millia stadiorum esse collegit ; ab eâ ad Mercurium, spatii ejus dimidium, et ab eo ad Venerem, tantùmdem ; a quâ ad solem sescuplum ; a sole ad Martem, quantùm ad lunam a terrâ. — 4. Tàm sum mitis, quàm qui lenissimus. — 5. Te semper sic colam, ut quem maximè. — 6. Titus abstinuit alieno, ut si quis unquàm(1). — 7. Xerxis introitus in Græciam quàm terribilis, tàm turpis ac fœdus discessus fuit. — 8. Quanto est omnibus odio crudelitas, tanto amori clementia. — 9. Quantò pluris est anima quàm corpus, tantò pluris est Deus quàm mundus. — 10. Quot oratores, totidem pene reperiuntur genera dicendi. — 11. Prometheus cœlestem ignem furatus est ; itaque Jupiter jussit eum deligari in monte Caucaso ad saxum clavis ferreis, et aquilam apposuit, quæ cor ejus exesset : quantùm die ederat, tantùm nocte crescebat. Hanc aquilam post triginta annos Hercules interfecit, et eum liberavit.
corrigé.
1. Nous louerons l’enfant qui a fait, autant qu’il était en lui, ce qu’on lui a commandé. — 2. Niobé eut sept fils et autant de filles. — 3. Pythagore, homme d’un esprit pénétrant, a calculé qu’il y avait, de la terre à la lune, cent vingt-six mille stades ; de la lune à Mercure, la moitié de cette distance, et autant de Mercure à Vénus ; de celle-ci au soleil, une fois et demie autant ; du soleil à Mars, autant que de la terre à la lune. — 4. Je suis aussi indulgent que qui que ce soit. — 5. Je vous respecterai toujours autant qu’homme du monde. — 6. Titus respecta le bien d’autrui autant qu’homme du monde. — 7. Autant l’entrée de Xerxès en Grèce fut terrible, autant son départ fut honteux et humiliant. — 8. Autant la cruauté inspire de haine à tous les hommes, autant la clémence leur inspire d’amour. — 9. Autant l’âme est au-dessus du corps, autant Dieu est au-dessus du monde. — 10. Autant il y a d’orateurs, autant on trouve presque de genres d’éloquence. — 11. Prométhée avait dérobé le feu céleste ; aussi Jupiter le fit attacher à un rocher, sur le mont Caucase, par des liens de fer, et il mit auprès de lui un aigle, pour lui ronger le cœur : autant il en avait dévoré pendant le jour, autant il en repoussait pendant la nuit. Hercule, au bout de trente ans, tua cet aigle, et délivra Prométhée.
§ 227. D’autant plus que, d’autant moins que. — § 228. Plus, moins, répétés.
version 237.
1. Tantò brevius videtur omne, quantò felicius, tempus. — 2. Avaritia senilis quid sibi velit non intelligo : potest enim quidquam esse absurdius, quàm, quò minùs viæ restat, eò plùs viatici quærere ? — 3. Horatium, trium Curiatiorum victorem, Romani eò majore cum gaudio accepêre, quò propiùs metum res fuerat. — 4. Non nulli eò magis admirantur quædam opera, quòd non intelligunt. — 5. Numidæ sitim eò faciliùs tolerabant, quia plerùmque lacte et ferinâ carne vescebantur, neque salem neque alia irritamenta gulæ quærebant. — 6. Clementia in rege, quò rarior, eò mirabilior. — 7. Procellæ, quantò plùs habent virium, tantò minùs temporis. — 8. Quò quis versutior et callidior est, hoc invisior et suspectior. — 9. Ut quisque maximè opis indiget, ità ei potissimùm opitulandum est.
corrigé.
1. Le temps paraît toujours d’autant plus court qu’il est plus heureux. — 2. Je ne comprends pas ce que veut l’avarice, chez les vieillards : peut-il en effet y avoir rien de plus absurde, que d’amasser d’autant plus de provisions qu’il reste moins de chemin à faire ? — 3. Horace, vainqueur des trois Curiaces, fut accueilli par les Romains avec d’autant plus de joie que leurs affaires avaient été plus compromises. — 4. Quelques personnes admirent d’autant plus certains ouvrages, qu’elles ne les comprennent pas. — 5. Les Numides supportaient la soif d’autant plus facilement qu’ils se nourrissaient habituellement de lait et de la chair des bêtes sauvages, et qu’ils ne recherchaient ni le sel ni les autres excitants de la gourmandise. — 6. Plus la clémence est rare dans un roi, plus elle est digne d’admiration. — 7. Plus la tempête a de violence, moins elle a de durée. — 8. Plus on est fin et retors, plus on inspire d’aversion et de défiance. — 9. Plus un homme a besoin d’assistance, plus on doit le secourir de préférence à tout autre.
§ 229. Le plus, le moins possible.
version 238.
1. Curandum est ut quàm optimè dicamus, et quàm maximè ad veritatem accommodatè. — 2. Quàm minimùm de conditione suâ querendum est. — 3. Exercenda est memoria ediscendis ad verbum quàm plurimis scriptis. — 4. Gallinæ avesque reliquæ et quietum requirunt ad pariendum locum, et cubilia sibi nidosque construunt, eosque quàm possunt mollissimè substernunt, ut quàm facillimè ova serventur. — 5. Otho, quamvis dubium esset nemini, quin trahi bellum oporteret, quandò et fame et angustiis locorum urgeretur hostis, quàm primùm tamen cum Vitellii(1) copiis decertare statuit.
corrigé.
1. Nous devons prendre à tâche de nous exprimer le mieux possible et le plus conformément possible à la vérité. — 2. Il faut se plaindre de son sort le moins possible. — 3. Il faut exercer sa mémoire en apprenant par cœur le plus de morceaux qu’on peut. — 4. Les poules et les autres oiseaux choisissent pour pondre un lieu tranquille ; ils se font un nid, et pour ainsi dire une couche, dont ils tapissent le fond de la substance la plus moelleuse qu’ils peuvent trouver, afin que leurs œufs se conservent le plus facilement possible. — 5. Othon résolut de livrer bataille le plus tôt possible aux troupes de Vitellius, quoiqu’il ne fût douteux pour personne qu’il ne fallût traîner la guerre en longueur, attendu que l’ennemi souffrait de la faim et manquait d’espace pour s’étendre.
version 239.
Eques Romanus dolo elusus.
Caius Canius, eques Romanus, quum se Syracusas otiandi causâ
contulisset, dictitabat se hortulos aliquos velle emere, quò
invitare amicos, et ubi se oblectare sine interpellatoribus
posset. Quod quum percrebuisset, Pythius ei quidam dixit venales
quidem se hortos non habere, sed licere uti Canio, si vellet, ut
suis ; et simul ad cœnam hominem in hortos invitavit in
posterum diem. Quum ille promisisset, tùm Pythius piscatores ad
se convocavit, et ab his petivit, ut ante suos hortulos
postridiè piscarentur, dixitque quid eos facere vellet. Ad cœnam
tempore venit Canius ; opiparè a Pythio apparatum
convivium ; cymbarum ante oculos multitudo. Pro se quisque,
quod ceperat, afferebat ; ante pedes Pythii pisces
abjiciebantur. Incensus Canius cupiditate, contendit a Pythio ut
villam sibi
venderet. Gravatè(1)
ille primò. Quid multa ? impetrat ; emit homo cupidus
et locuples tanti, quanti Pythius voluit. Invitat Canius
postridiè familiares suos. Venit ipse maturè. Scalmum nullum
videt. Quærit ex proximo vicino nùm feriæ quædam piscatorum
essent, quòd eos nullos videret. « Nullæ, quod sciam,
inquit ille : sed hic piscari nulli solent. Itaque heri
mirabar quid accidisset. »
Stomachari Canius. Sed quid
faceret ? Negotium erat confectum.
corrigé.
Mystification d’un chevalier Romain.
Caïus Canius, chevalier Romain, étant allé à Syracuse pour
prendre du loisir, disait partout qu’il voulait acheter une
maison de plaisance, où il pût inviter ses amis, et se divertir
à l’abri des importuns. Ce bruit s’étant répandu, un certain
Pythius lui vint dire qu’il en avait une, qui n’était pas à
vendre à la vérité, mais dont Canius pouvait disposer en maître,
s’il lui plaisait ; et en même temps il l’y invita à souper
pour le lendemain. Celui-ci ayant accepté, Pythius convoqua chez
lui les pêcheurs de l’endroit, leur demanda de venir pêcher le
lendemain devant sa maison de plaisance, et leur fit leur leçon.
Canius vint souper à l’heure dite. Son hôte lui offrit un repas
splendide ; une multitude de barques était devant leurs
yeux. Les pêcheurs apportaient chacun ce qu’ils avaient
pris ; les poissons étaient jetés aux pieds de Pythius.
Canius, dans l’enthousiasme, presse Pythius de lui vendre cette
campagne. L’autre fait d’abord des difficultés. Bref, il se
rend. Canius avait envie de la propriété, il était riche ;
il en donna tout ce qu’on voulut. Le lendemain, il invite ses
amis ; il vient lui-même de bonne heure ; il ne voit
pas la moindre barque. Il demande à son plus proche voisin si
c’était jour de fête pour
les pêcheurs, attendu
qu’il n’en voyait aucun. « Non, que je sache, répond
l’autre ; mais ils ne viennent jamais pêcher ici, et hier
je ne savais ce que cela voulait dire. »
Canius était
furieux. Mais que faire ? Le marché était signé.
version 240.
Non miserum esse citò mori.
Veteres quidam non nasci homini longè optimum esse censent ; proximum autem, si natus sis, quàm primùm mori : quod a diis immortalibus judicatum ferunt. Primùm Argiæ sacerdotis Cleobis et Biton filii prædicantur. Quum illam ad solemne sacrificium curru vehi jus esset, satis longè ab oppido ad fanum, morarenturque jumenta, tùm juvenes ii, veste positâ, corpora oleo perunxerunt, ad jugum accesserunt. Ità sacerdos advecta in fanum, quum currus esset ductus a filiis, precata a deâ dicitur, ut illis daret pro pietate quod maximum homini dari posset a deo ; post epulatos cum matre adolescentes somno se dedisse ; mane inventos esse mortuos. Simili precatione Trophonius et Agamedes usi dicuntur. Qui quum Apollini Delphis templum exædificavissent, venerantes deum petierunt mercedem non parvam quidem operis et laboris sui, nihil certi, sed quod esset optimum homini. Quibus Apollo se id daturum ostendit post ejus diei diem tertium ; qui ut illuxit, mortui sunt reperti.
corrigé.
Ce n’est pas un malheur de mourir jeune.
Quelques anciens pensent que le mieux qui puisse arriver à l’homme, c’est incontestablement de ne pas naître ; et qu’ensuite c’est, quand il est né, de mourir le plus tôt possible ; et ils prétendent que les dieux en ont jugé ainsi. Ils citent d’abord Cléobis et Biton, fils d’une prêtresse d’Argos. Comme elle devait se rendre, pour un sacrifice solennel, à un temple situé assez loin de la ville, et que l’attelage se faisait attendre, alors ces jeunes gens, ayant quitté leurs habits, se frottèrent d’huile, et s’attelèrent au joug. La prêtresse, étant ainsi arrivée au temple dans un char traîné par ses fils, pria, dit-on, la déesse de leur donner, en récompense de leur piété filiale, le plus grand bien que la divinité puisse accorder à l’homme ; on ajoute qu’après avoir soupé avec leur mère, ces jeunes gens s’endormirent, et que le lendemain matin on les trouva morts. On rapporte que Trophonius et Agamède firent une prière du même genre. Après avoir bâti un temple à Delphes en l’honneur d’Apollon, ils invoquèrent ce Dieu, et ne lui demandèrent pas une faible récompense de leur peine ; car, sans rien spécifier, ils le prièrent de leur donner ce qu’il y avait de meilleur pour l’homme. Apollon leur fit entendre qu’à trois jours de là ils seraient exaucés, et dès que ce jour fut venu, ils furent trouvés morts.
§ 230. Tant que, si que. — § 231. Assez pour, trop pour, suivis d’un infinitif.
version 241.
1. Ferunt Cæsarem dicere solitum, non tàm suâ quàm Reipublicæ interesse, uti salvus esset. — 2. Nihil est tàm pestiferum quàm voluptas, siquidem ea, quum major est atque longior, omne animi lumen exstinguit. — 3. Tanta est struthiocamelorum stoliditas, ut, quum colla frutice occultaverunt, latere se existiment. — 4. Cato Uticensis ità doctrinæ cupiditate flagravit, ut ne in curiâ quidem, dùm senatus cogitur, temperaret sibi, quominùs libros græcos lectitaret. — 5. Solon tàm præclaras tàmque utiles Atheniensibus leges tulit, ut, si his perpetuò uti voluissent, sempiternum habituri fuerint imperium. — 6. Dolor tantulum malum est, ut a virtute(1) obruatur. — 7. Nemo est tàm senex, qui se annum non putet posse vivere. — 8. Expetuntur divitiæ, quum ad usus vitæ necessarios, tùm ad perfruendas voluptates. — 9. Marius omnes fortunæ impetus quà corporis, quà(2) animi robore, fortissimè sustinuit.
corrigé.
1. On rapporte que César avait coutume de dire que son salut ne lui importait pas tant qu’à la République. — 2. Rien n’est si pernicieux que la volupté, puisque, si elle est trop vive et trop prolongée, elle éteint toutes les lumières de l’âme. — 3. La stupidité de l’autruche est si grande que, lorsqu’elle s’est caché la tête derrière un arbre, elle croit qu’on ne la voit plus. — 4. Caton d’Utique était si passionné pour l’étude que, dans le palais même du sénat, pendant que l’assemblée se réunissait, il ne pouvait s’empêcher de lire des livres grecs. — 5. Solon donna aux Athéniens des lois si belles et si utiles, que, s’ils avaient voulu les observer toujours, ils auraient eu un empire éternel. — 6. La douleur est un mal si petit, que le courage en triomphe sans peine. — 7. Aucun homme n’est si âgé, qu’il ne se flatte de pouvoir vivre encore une année. — 8. On désire les richesses, tant pour subvenir aux besoins de la vie, que pour se procurer des plaisirs. — 9. Marius supporta très-courageusement tous les coups de la fortune, tant par sa vigueur physique que par sa force d’âme.
version 242.
1. Populus Romanus prope quingentis annis cum finitimis gentibus luctatus est, adeò difficile fuit dare Italiæ caput ! — 2. Alexander, quum interemisset Clitum, vix a se manus abstinuit, tanta vis fuit pœnitendi ! — 3. Quis est tàm miser, ut non Dei munificentiam senserit ? — 4. Quis tantus est, quem non fortuna indigere etiam infimis cogat ? — 5. Isocrates majore mihi ingenio videtur esse, quàm ut cum Lysiâ comparetur. — 6. Majus erat imperium Romanum, quàm ut ullis viribus externis opprimi posset. — 7. Breve tempus ætatis satis est longum ad bene honestèque vivendum. — 8. Cimon habebat satis eloquentiæ, magnamque prudentiam quum juris civilis, tùm rei militaris. Tantâ fuit liberalitate ut, quum compluribus locis prædia hortosque haberet, nunquàm in eis custodem posuerit, fructûs servandi gratiâ. Complures pauperes mortuos, qui unde efferrentur non reliquissent, suo sumptu extulit.
corrigé.
1. Le peuple Romain lutta près de cinq cents ans avec les nations voisines, tant il fut difficile de donner une tête à l’Italie ! — 2. Alexandre, ayant tué Clitus, put à peine se retenir de se frapper lui-même, tant son repentir fut vif ! — 3. Quel homme est assez malheureux pour n’avoir jamais éprouvé la munificence de Dieu ? — 4. Quel homme est assez grand pour que la fortune ne puisse le réduire à avoir besoin même des plus faibles ? — 5. Isocrate me paraît avoir trop de talent pour qu’on le compare avec Lysias. — 6. L’empire Romain était trop grand pour pouvoir être abattu par aucune force étrangère. — 7. La courte durée de notre existence est assez longue pour vivre bien et honnêtement. — 8. Cimon avait assez d’éloquence, et une habileté consommée, tant dans le droit civil que dans l’art de la guerre. Il était si libéral que, possédant en plusieurs lieux des propriétés et des jardins, il n’y mit jamais de gardien pour en conserver les fruits. Il pourvut à ses frais à la sépulture de plusieurs citoyens pauvres, qui n’avaient pas laissé assez pour (ou de quoi) payer leurs funérailles.
§ 232. Adverbes de temps.
version 243.
1. Si quis de romanis moribus singulatim velit disserere, tempus quàm res maturiùs deserat. — 2. Fuit tempus, quum rura colerent homines, neque urbem haberent. — 3. Quâ tempestate Carthaginienses pleræque Africæ imperitabant, Cyrenenses quoque magni atque opulenti fuêre. — 4. Regulus in senatu dixit se, ex illâ die quâ in potestatem Afrorum venisset, Romanum esse desiisse. — 5. Cæsar, admodùm juvenis, quum a piratis captus esset, ità se per omne spatium, quo retentus est apud eos, gessit, ut pariter his terrori venerationique esset. — 6. Nondùm sunt, inquit Seneca, mille anni ex quo philosophi esse cœperunt. — 7. Sulpicius Gallus, tribunus militum, sollicitudine exercitum romanum liberavit, pridiè quàm Perseus rex superatus a Paulo est, prædictâ eclipsi(1).
corrigé.
1. Si l’on voulait parler en détail des mœurs romaines, le temps ferait défaut plus tôt que la matière. — 2. Il fut un temps où les hommes habitaient la campagne, et n’avaient pas de villes. — 3. Dans le temps que les Carthaginois commandaient à la plus grande partie de l’Afrique, les Cyrénéens eurent aussi beaucoup de puissance et de richesses. — 4. Régulus dit dans le sénat que, du jour qu’il était tombé au pouvoir des Africains, il avait cessé d’être Romain. — 5. César ayant été, fort jeune encore, fait prisonnier par des pirates, se comporta, pendant tout le temps qu’il fut retenu parmi eux, de manière à leur inspirer également de la crainte et du respect. — 6. Il n’y a pas encore mille ans, dit Sénèque, que l’on a commencé à voir des philosophes. — 7. Sulpicius Gallus, tribun militaire, préserva l’armée romaine d’une grande inquiétude en prédisant une éclipse, la veille du jour que le roi Persée fut vaincu par Paul-Émile.
version 244.
De parricidarum supplicio apud Romanos.
Solon leges, quibus Athenienses utuntur, scripsit. Is quum interrogaretur, cur nullum supplicium constituisset in eum, qui parentem necâsset, respondit se id neminem facturum putâsse. Sapienter fecisse dicitur, quum de eo nihil sanxerit, quod anteà commissum non erat, ne non tàm prohibere, quàm admonere videretur. Quantò majores nostri sapientiùs, qui quum intelligerent nihil esse tàm sanctum, quod non aliquandò violaret audacia, supplicium in parricidas singulare excogitaverunt, ut, quos natura ipsa retinere in officio non potuisset, ii, magnitudine pœnæ, maleficio summoverentur ! Insui voluerunt in culeum vivos, atque ità in flumen(1) dejici.
corrigé.
Sur le supplice des parricides chez les Romains.
C’est Solon qui a rédigé les lois que suivent les Athéniens. Comme on lui demandait pourquoi il n’avait pas décrété de supplice contre celui qui aurait tué son père, il répondit qu’il avait pensé que ce crime ne serait jamais commis. On dit qu’il avait fait sagement de ne rien prononcer contre un attentat jusqu’alors sans exemple, dans la crainte de paraître moins l’interdire, qu’en donner l’idée. Combien nos ancêtres n’ont-ils pas agi plus sagement ! Comprenant qu’il n’y a rien de si sacré que l’audace ne le viole quelquefois, ils imaginèrent contre les parricides un supplice extraordinaire, afin que la grandeur du châtiment détournât de ce crime ceux que la nature n’aurait pu retenir elle-même dans le devoir. Ils voulurent qu’ils fussent cousus tout vivants dans un sac de cuir, et jetés ainsi dans le fleuve.
version 245.
De Indicis canibus.
Nobiles ad venandum canes in eâ regione sunt ; latratu abstinere dicuntur, quum vidêre feram, leonibus maximè infesti. Horum vim ut ostenderet Alexandro, rex Indus in conspectu leonem eximiæ magnitudinis jussit emitti, et quatuor omninò admoveri canes, qui celeriter occupaverunt feram. Tùm ex iis qui assueverant talibus ministeriis unus, canis leoni cum aliis inhærentis crus avellere, et, quia non sequebatur, ferro amputare cœpit ; ne sic quidem pertinaciâ victâ, rursùs aliam partem secare institit, et deinde non segniùs inhærentem ferro subinde cædebat : ille in vulnere dentes moribundus quoque infixerat ; tantam in illis animalibus ad venandum cupiditatem ingenerâsse naturam memoriæ proditum est !
corrigé.
Les chiens de l’Inde.
Il y a dans ce pays des chiens renommés pour la chasse. On dit qu’ils s’abstiennent d’aboyer, quand ils voient une bête sauvage, et qu’ils en veulent surtout aux lions. Un roi Indien, voulant donner à Alexandre une idée de leur force, fit lâcher un lion d’une taille extraordinaire, sur lequel on lança seulement quatre chiens, qui sautèrent sur lui aussitôt. Alors un de ceux que cet emploi regardait se mit à tirer par la patte un de ces chiens attachés aux flancs du lion, et comme il ne cédait pas, il la lui coupe avec un instrument tranchant. N’ayant pu même par ce moyen vaincre son acharnement, il lui coupe un autre membre, et le mutile partie par partie sans lui faire lâcher prise. Le chien, quoique expirant, avait toujours les dents enfoncées dans la blessure, tant la nature a, dit-on, donné à ces animaux d’ardeur pour la chasse !
version 246.
De Pompeii exitu.
Pompeius profugiens Ægyptum petere proposuit, memor beneficiorum quæ in patrem ejus Ptolemæi, qui tùm regnabat Alexandriæ, contulerat. Sed quis in adversis beneficiorum servat memoriam ? aut quis ullam calamitosis deberi putat gratiam ? aut quandò fortuna non mutat fidem ? Missi itaque ab rege, qui venientem Pompeium, consilio Theodoti et Achillæ, exciperent, hortarenturque ut ex onerariâ in eam navem, quæ obviàm processerat, transcenderet. Quod quum fecisset, princeps Romani nominis imperio arbitrioque Ægyptii mancipii jugulatus est. Hic post tres consulatus et totidem triumphos domitumque terrarum orbem, sanctissimi ac præstantissimi viri, duodesexagesimum annum agentis, pridiè natalem ipsius, vitæ fuit exitus, tantùm in illo viro a se discordante fortunâ, ut, cui modò ad victoriam terra defuerat, deesset ad sepulturam.
corrigé.
Mort de Pompée.
Pompée, dans sa fuite, résolut de gagner l’Égypte, comptant sur les services qu’il avait rendus au père de ce Ptolémée qui régnait alors à Alexandrie. Mais se souvient-on des bienfaits, quand le bienfaiteur est tombé ? ne se croit-on pas dispensé de toute reconnaissance envers les malheureux ? et la foi ne change-t-elle pas toujours avec la fortune ? Le roi envoya donc à la rencontre de Pompée, par le conseil de Théodote et d’Achillas, des gens chargés de le recevoir, et de l’engager à passer du bâtiment de transport qui l’avait amené, sur un navire qu’on avait envoyé au-devant de lui. A peine l’eut-il fait, qu’on l’égorgea, lui le plus haut représentant du nom Romain, par l’ordre et le caprice d’un esclave d’Égypte. Telle fut, après trois consulats et autant de triomphes, la fin de cet homme si respecté et si illustre, qui avait soumis l’univers ; il mourut dans sa cinquante-huitième année, la veille du jour anniversaire de sa naissance ; et la fortune eut pour lui de tels retours, que la terre, naguère trop petite pour ses victoires, lui refusa une sépulture.
version 247.
Platonis dictum refellitur.
Plato aiebat se gratias agere naturæ, primùm quòd homo natus esset, potiùsquàm mutum animal ; deinde quòd mas potiùsquàm femina ; quòd Græcus, quàm barbarus ; postremò quòd Atheniensis et quòd temporibus Socratis. Quantò saniùs faceret, si gratias agere se diceret, quòd ingeniosus, quòd docilis natus esset, quòd in iis opibus ut liberaliter crudiretur ! Nàm quòd Athenis natus est, quid in eo beneficii fuit ? Annon plurimi exstiterunt in aliis civitatibus excellenti ingenio atque doctrinâ viri ? Quot hominum millia fuisse credamus, qui et Athenis nati et temporibus Socratis, indocti tamen ac stulti fuerunt ? Non enim aut parietes aut locus, in quo quisque est natus, conciliat homini sapientiam. Quî verò attinuit, Socratis se temporibus natum gratulari ? Nùm Socrates ingenia discentibus potuit commodare ? Non venit in mentem Platoni, Alcibiadem quoque et Critiam ejusdem Socratis assiduos auditores fuisse, quorum alter hostis patriæ acerrimus fuit, alter crudelissimus omnium tyrannorum.
corrigé.
Réfutation d’un mot de Piaton.
Platon disait qu’il rendait grâce à la nature d’avoir fait de lui d’abord un être raisonnable plutôt qu’un animal muet, ensuite un homme plutôt qu’une femme, un Grec plutôt qu’un barbare, enfin de l’avoir fait naître à Athènes et du temps de Socrate. N’aurait-il pas été beaucoup plus sensé de dire qu’il lui rendait grâce de l’avoir fait naître avec un esprit intelligent et apte à s’instruire, et dans une fortune suffisante pour recevoir une éducation libérale ? Car, d’être né à Athènes, quel bienfait y a-t-il en cela ? N’y a-t-il pas eu dans les autres pays beaucoup d’hommes d’esprit et de savoir ? Ne croyons-nous pas qu’il est né à Athènes et du temps de Socrate des milliers de gens qui n’en furent pas moins ignorants et insensés ? En effet, ce n’est pas le lieu, ce ne sont pas les murs dans lesquels un homme est venu au monde, qui lui donnent la sagesse. De plus, quelle raison de se féliciter d’être né du temps de Socrate ? Socrate tenait-il entre ses mains le cœur de ses disciples ? Platon oublie que Socrate a eu aussi pour disciples Alcibiade et Critias, dont l’un a été l’ennemi le plus acharné de son pays, et l’autre le plus cruel de tous les tyrans.
Chapitre VI.
Prépositions françaises.
§ 233. Préposition de.
version 248.
1. Non fuit major sub imperio Romano dies, quàm ille, quum duo omnium ducum maximi, Annibal et Scipio, ille Italiæ, hic Hispaniæ victor, collatis cominùs signis apud Zamam direxêre aciem. Constat utriusque confessione, nec meliùs instrui aciem, nec acriùs potuisse pugnari : hoc Scipio de Annibalis, Annibal de Scipionis exercitu prædicaverunt. — 2. Cicero, in libro tertio de Naturâ Deorum, omnes funditùs religiones evertit ac delet. — 3. Mortuo Alexandro, Macedones divinos honores negâsse ei pœnituit ; ingratosque fuisse se confitebantur, quòd aures ejus optatâ appellatione(1) fraudâssent. — 4. Vehementer Syllam probo, qui tribunis plebis injuriæ faciendæ potestatem ademerit, auxilii ferendi reliquerit.
corrigé.
1. Il n’y eut pas, sous l’empire Romain, de jour plus mémorable que celui où les deux généraux les plus grands de tous, Annibal et Scipion, vainqueurs, l’un de l’Italie, l’autre de l’Espagne, se trouvèrent en présence à Zama, et marchèrent l’un contre l’autre. Il est établi par l’aveu de chacun d’eux qu’il était impossible soit d’adopter un meilleur ordre de bataille, soit de combattre plus vaillamment : c’est le témoignage que Scipion a rendu de l’armée d’Annibal, et Annibal de celle de Scipion. — 2. Cicéron, dans son troisième livre de la Nature des Dieux, déracine et détruit radicalement toutes les superstitions. — 3. Après la mort d’Alexandre, les Macédoniens se repentirent de lui avoir refusé les honneurs divins, et ils s’accusaient d’ingratitude d’avoir envié à ses oreilles ce titre si ambitionné de Dieu. — 4. Je loue vivement Sylla d’avoir enlevé aux tribuns le pouvoir de nuire, et de leur avoir laissé celui de porter secours.
§ 234. Préposition A devant un infinitif.
version 249.
1. Oppressâ libertate patriæ, nihil est quod ampliùs speremus. — 2. Dux Carthaginiensibus, quem opponerent Scipioni, non erat. — 3. Mors non est metuenda forti viro. — 4. Imperiti laudant ea, quæ laudanda non sunt. — 5. Ut vera dicam, Demosthenes Ciceronem eloquentiâ vincit. — 6. Ne mentiar, pessimi interdùm homines sunt. — 7. Neroni nihil aliud supererat, post matrem fratremque interfectos, quàm ut educatoris præceptorisque(1) necem adjiceret. — 8. Justè æstimantibus Alexandrum, liquet bona naturæ ejus fuisse, vitia vel fortunæ vel ætatis. — 9. Universum ævi tempus intuentibus, brevis est vita eorum etiam quibus largissimè contigit.
corrigé.
1. Quand notre patrie est asservie, nous n’avons plus rien à espérer. — 2. Les Carthaginois n’avaient point de général à opposer à Scipion. — 3. La mort n’est pas à craindre pour l’homme de cœur. — 4. Les ignorants louent des choses qui ne sont pas à louer. — 5. A vrai dire, Démosthène l’emporte en éloquence sur Cicéron. — 6. A ne pas mentir, les hommes sont quelquefois bien méchants. — 7. Il ne restait plus à Néron, après avoir fait mourir sa mère et son frère, qu’à y joindre le meurtre du maître qui l’avait élevé. — 8. A juger impartialement Alexandre, il est évident que ses bonnes qualités étaient dans sa nature, que ses défauts furent les torts de la fortune ou de l’âge. — 9. A considérer l’éternité, la vie est bien courte, même chez les hommes à qui elle a été le plus largement mesurée.
§ 235. Préposition POUR.
version 250.
1. In ludis gladiatoriis, homo occidebatur in hominis
voluptatem. — 2. Nero exuit obsequium in
matrem. — 3. Constat ad salutem civium inventas esse
leges. — 4. Lenæus, Pompeii magni libertus, tanto
amore ergà patroni memoriam exstitit, ut Sallustium historicum,
quòd eum oris probi, animo inverecundo esse scripsisset,
acerbissimâ satirâ laceraverit. — 5. Nemo non benignus
est suî judex. — 6. Summa fœderum Romanis religio
erat. — 7. Pro peccato magno, paulùm supplicii satis
est patri. — 8. Britanni utebantur ære aut annulis
ferreis pro nummo. — 9. Scythes Anacharsis pro nihilo
pecuniam duxit. — 10. Spurio Carvilio graviter
claudicanti ex vulnere ob Rempublicam accepto, et ob eam causam
verecundanti in publicum prodire, mater dixit : « Quin
prodis, mî Spurî ? Quotièscumque gradum facies, totiès tibi
tuarum virtutum veniet in mentem. »
— 11. Populus
Romanus cum Latinis, Samnitibus, Pœnis, Pyrrho, de imperio
dimicavit.
corrigé.
1. Dans les spectacles de gladiateurs, l’homme était égorgé pour
le plaisir de l’homme. — 2. Néron se dépouilla de tout
respect pour sa mère. — 3. Il est certain que les lois
ont été inventées pour le salut des citoyens. — 4.
Lénéus, affranchi du grand Pompée,
montra une telle
sollicitude pour la mémoire de son patron, qu’il déchira dans
une satire très-violente l’historien Salluste, pour avoir écrit
que Pompée portait l’honnêteté sur le visage et l’impudence dans
le cœur. — 5. Tout homme est pour lui-même un juge
partial. — 6. Les Romains avaient le respect le plus
religieux pour les traités. — 7. Un père se contente
d’un petit châtiment pour une grande faute. — 8. Les
Bretons se servaient de cuivre ou d’anneaux de fer pour
monnaie. — 9. Le Scythe Anacharsis comptait l’argent
pour rien. — 10. Spurius Carvilius boitait beaucoup
par suite d’une blessure reçue pour la République ; comme
il n’osait, pour cette raison, se montrer en public, sa mère lui
dit : « Que ne te montrestu, mon Spurius ? Chaque
pas que tu feras te remettra tes vertus en
mémoire. »
— 11. Le peuple Romain a lutté pour
l’empire avec les Latins, les Samnites, les Carthaginois,
Pyrrhus.
version 251.
1. Credibile est hominum causâ factum esse mundum. — 2. Britanni leporem et gallinam et anserem gustare fas non putabant ; hæc tamen alebant animi voluptatisque causâ. — 3. Quintum Curium censores senatu probri gratiâ moverunt. — 4. Turpe est stare a mendacio contrà veritatem. — 5. Curio, tribunus plebis, primò pro Pompeii partibus, mox pro Cæsare stetit. — 6. Interfecto Cæsare, nova civilia bella orta sunt : percussoribus enim Cæsaris senatus favebat ; Antonius consul, partium Cæsaris, opprimere eos conabatur. — 7. Equidem beatos puto quibus datum est aut facere scribenda, aut scribere legenda ; beatissimos verò, quibus utrumque. — 8. Cœlius Antipater scriptor fuit, ut illis temporibus, luculentus. — 9. Appius castra metatus est latiùs quàm pro copiis. — 10. Alexandro gloriæ laudisque, ut justo major cupido cupido fuit, ità ut juveni et in tantis admittenda rebus. — 11. Quia ægri non omnes convalescunt, non idcircò ars nulla medicina est. — 12. Dùm vitant stulti vitia, in contraria currunt. — 13. Boni regis si paulùm valetudo titubavit, non spes hominun excitatur, sed metus.
corrigé.
1. Il est à croire que le monde a été crée pour l’homme. — 2. Les Bretons ne croyaient pas que la religion leur permît de manger du lièvre, de la poule, de l’oie ; cependant, ils en élevaient pour leur plaisir et leur agrément. — 3. Quintus Curius fut exclu du sénat par les censeurs pour cause d’indignité. — 4. Il est honteux d’être pour le mensonge contre la vérité. — 5. Curion, tribun du peuple, fut d’abord pour Pompée, ensuite pour César. — 6. Après le meurtre de César, il s’éleva de nouvelles guerres civiles : en effet, le sénat favorisait les meurtriers ; le consul Antoine, qui avait été du parti de César, s’efforçait de les anéantir. — 7. Pour moi, je considère comme heureux ceux à qui il a été donné de faire des choses dignes d’être écrites, ou d’écrire des choses dignes d’être lues ; et comme les plus heureux des hommes, ceux qui ont réuni ces deux avantages. — 8. Célius Antipater fut un écrivain brillant pour son temps. — 9. Appius donna à son camp trop de développement pour le nombre de ses troupes. — 10. Alexandre eut pour la gloire et la louange une passion trop ardente sans doute, mais excusable dans un jeune homme et dans une si haute fortune. — 11. Si tous les malades ne guérissent pas, ce n’est pas à dire pour cela que la médecine ne soit pas un art. — 12. Les sots, pour éviter un vice, se jettent dans le vice contraire. — 13. Quand on a un bon roi, pour peu que sa santé paraisse ébranlée, ce n’est pas l’espérance, mais la crainte qui éclate parmi le peuple.
§ 236. Préposition APRÈS.
version 252.
1. Eloquentiâ Xenophon proximus a Platone fuit. — 2. Terrarum omnium Ægyptus accommodatissima unguentis ; ab eâ Campania est, copiâ rosæ. — 3. Menelaus post octavum annum, quàm ab Ilio decesserat, in patriam rediit. — 4. Hierosolymorum templum quadriennio consummatum est, sexto post anno quàm Darius regnare cœperat. — 5. Eris Pamphylius inter eos, qui in acie ceciderant, decem diebus jacuit ; biduoque postquàm inde sublatus erat, impositus rogo revixit. — 6. Titus excessit in eâdem quâ pater villâ, idibus septembris, post biennium ac menses duos diesque viginti quàm successerat patri, altero et quadragesimo ætatis anno. — 7. Decessit Philippus quadraginta et septem annorum, quum annis quinque et viginti regnâsset. — 8. Quinctius Cincinnatus dictaturam secto decimo die, quàm acceperat, deposuit.
corrigé.
1. Xenophon fut, pour l’éloquence, le premier après Platon. — 2. De tous les pays, l’Égypte est le plus riche en parfums ; après elle vient la Campanie, par l’abondance de ses roses. — 3. Ménélas rentra dans sa patrie huit ans après être parti de Troie. — 4. Le temple de Jérusalem fut achevé en quatre ans, six ans après que Darius eut commencé à régner. — 5. Eris de Pamphylie resta gisant pendant dix jours parmi ceux qui avaient péri dans une bataille ; et deux jours après avoir été relevé, ayant été mis sur le bûcher, il revint à la vie. — 6. Titus mourut dans la même maison de campagne que son père, le jour des ides de septembre, deux ans deux mois et vingt jours après avoir succédé à son père, et dans la quarante deuxième année de son âge. — 7. Philippe mourut à l’âge de quarante-sept ans, après en avoir règné vingt-cinq. — 8. Quinctius Cincinnatus se démit de la dictature seize jours après l’avoir reçue.
§ 237. Préposition AVANT, suivie d’un infinitif.
version 253.
1. Medico diligenti, priusquàm conetur ægro adhibere medicinam, non solùm morbus ejus, cui mederi volet, sed etiam natura corporis cognoscenda est. — 2. Priusquàm incipias, consulto, et ubi consulueris, maturè facto opus est. — 3. Spartani exercitus non ante ad dimicandum descendere solebant, quàm tibiæ concentu calorem animo traxissent. — 4. Nil non acerbum, priùsquàm maturum fuit. — 5. Scipio Africanus, ex quo togam virilem sumpsit, nullo die priùs ullam publicam privatamque rem egit, quàm in Capitolium iret, et ibi solus in cellâ Jovis Capitolini aliquandiù moraretur ; et ideò Jove genitus credebatur. — 6. Darius regnavit annos sex et triginta. Hic, ante quadriennium quàm decederet, apud Marathonem pugnavit, celeberrimo Græcis Romanisque historiis prælio : id gestum post Roman conditam anno ferè ducentesimo et sexagesimo.
corrigé.
1. Le bon médecin, avant de songer à traiter un malade, doit étudier non-seulement la maladie de celui qu’il voudra guérir, mais encore son tempérament. — 2. Avant d’entreprendre, il faut réfléchir, et dès qu’on a réfléchi, exécuter promptement. — 3. Les armées Spartiates avaient coutume de ne pas marcher au combat avant de s’être échauffé le cœur par les sons de la flûte. — 4. Tout fruit est amer, avant d’être mûr. — 5. Scipion l’Africain, depuis le jour qu’il prit la robe virile, n’entreprit jamais aucune affaire publique ou privée avant d’être allé au Capitole, et d’y avoir passé quelque temps seul dans le sanctuaire de Jupiter Capitolin ; c’est pour cela qu’on le croyait fils de Jupiter. — 6. Darius régna trente-six ans ; quatre ans avant de mourir, il livra près de Marathon cette bataille si fameuse dans les histoires grecques et romaines : cela se passa environ deux cent soixante ans après la fondation de Rome.
§ 238. Préposition SANS, suivie de l’infinitif.
version 254.
1. Scipio consulatum petiit nunquàm, factus est consul bis. — 2. Tantùm cibi et potionis adhibendum est, ut reficiantur vires, non ut opprimantur. — 3. Hortensius nullum patiebatur esse diem, quin in Foro diceret. — 4. Vitellius inauditos capite puniebat. — 5. Alexander, quum legisset epistolam matris, quâ admonebatur ut a veneno medici Philippi caveret, acceptam ab eo potionem non deterritus bibit : hoc eò magis in Alexandro laudo, quia nemo tàm obnoxius iræ fuit. — 6. Œdipus, Laii et Jocastes filius, patrem suum inscius occidit, et matrem uxorem duxit. — 7. Temperantiâ Socratem fuisse tantâ traditum est, ut omnia ferè vitæ suæ tempora valetudine inoffensâ vixerit. — 8. Siccius Dentatus quinque et quadraginta vulnera pectore accepit, tergo cicatricibus vacuo. — 9. Vir bonus, quidquid acciderit, æquo animo feret.
corrigé.
1. Scipion fut nommé deux fois consul, sans avoir jamais brigué le consulat. — 2. Il faut prendre assez de nourriture et de boisson pour réparer nos forces, sans les surcharger. — 3. Hortensius ne laissait pas passer un seul jour sans parler au Forum. — 4. Vitellius condamnait les gens à mort sans les entendre. — 5. Alexandre, après avoir lu une lettre de sa mère, qui l’avertissait de se méfier du médecin Philippe et de craindre un empoisonnement, prit sans s’émouvoir le breuvage que ce médecin lui présentait : je loue d’autant plus ce trait d’Alexandre, que personne n’était si porté à la colère. — 6. Œdipe, fils de Laïus et de Jocaste, tua son père et épousa sa mère sans le savoir. — 7. On rapporte que Socrate était d’une tempérance telle, qu’il vécut presque tout le temps de sa vie sans éprouver la moindre indisposition. — 8. Siccius Dentatus reçut quarante-cinq blessures à la poitrine, sans en recevoir aucune dans le dos. — 9. Quoi qu’il arrive, le sage le supportera sans se plaindre.
§ 239. Au lieu de. — § 240. Bien loin de.
version 255.
1. Manius Aquilius, quum sibi gloriosè exstingui posset, Mithridati maluit turpiter servire. — 2. Pater-familiâs vendax, non emax sit. — 3. Grammatica Romæ ne in usu quidem olim, nedùm in honore ullo(1), erat. — 4. Qui magnum scelus commiserunt, non modò sine curâ quiescere, sed ne spirare quidem sine metu possunt. — 5. Titus, privatus, ne odio quidem, nedùm vituperatione(2), caruit.
corrigé.
1. Manius Aquilius, au lieu de mourir glorieusement, aima mieux être honteusement l’esclave de Mithridate. — 2. Que le père de famille aime à vendre, au lieu d’aimer à acheter. — 3. Autrefois la grammaire, bien loin d’être en honneur à Rome, n’était pas même en usage. — 4. Ceux qui ont commis quelque grand crime, bien loin de pouvoir dormir sans souci, ne peuvent pas même respirer sans crainte. — 5. Titus, étant simple particulier, ne fut pas même à l’abri de la haine, bien loin d’être à l’abri de la critique.
version 256.
De Annibale et rhetore Phormione.
Quum Annibal Carthagine expulsus Ephesum ad Antiochum venisset exsul, invitatusque esset ab hospitibus suis, ut Phormionem peripateticum, si vellet, audiret, quumque is se non nolle dixisset, locutus esse dicitur homo copiosus aliquot horas de imperatoris officio et de omni re militari. Tùm, quum ceteri, qui illum audierant, vehementer essent delectati, quærebant ab Annibale quidnam ipse de illo philosopho judicaret. Hic Pœnus non optimè græce, sed tamen liberè respondisse fertur, multos se deliros senes sæpe vidisse, sed, qui magis quàm Phormio deliraret, vidisse neminem. Neque meherculè injuriâ. Quid enim aut arrogantiùs aut loquaciùs fieri potuit, quàm Annibali, qui tot annos de imperio cum populo Romano omnium gentium victore certâsset, Græcum hominem, qui nunquàm hostem, nunquàm castra vidisset, nunquàm denique minimam partem ullius publici muneris attigisset, præcepta de re militari dare ?
corrigé.
Annibal et le rhéteur Phormion.
Annibal, exilé de Carthage, s’étant retiré à Éphèse auprès d’Antiochus, ses hôtes l’invitèrent à venir entendre, s’il lui plaisait, le péripatéticien Phormion. Il répondit qu’il le voulait bien. On rapporte que le prolixe orateur disserta plusieurs heures sur les devoirs du général et sur toutes les parties de l’art militaire. Tous les auditeurs, dans le ravissement, demandaient à Annibal ce qu’il pensait lui-même de ce philosophe. Le Carthaginois répondit, sinon dans un excellent grec, du moins avec franchise, qu’il avait vu bien des vieillards radoter, mais qu’il n’en avait jamais rencontré d’aussi extravagant que Phormion. Et certes il n’avait pas tort. Où trouver, en effet, une telle outrecuidance, un tel excès de verbiage ? Après qu’Annibal avait combattu tant d’années pour l’empire du monde avec le peuple Romain vainqueur de toutes les nations, un misérable Grec, qui de sa vie n’avait vu ni camp ni ennemi, qui en un mot n’avait jamais eu la moindre part aux affaires publiques, venait lui en remontrer sur l’art militaire !
version 257.
Apelles et sutor.
Omnes priùs genitos futurosque posteà pictores Apelles superavit. Gratus Alexandro Magno erat, frequenter in officinam ventitanti : nàm ab alio pingi se vetuerat edicto. Sed in officinâ imperitè multa disserenti silentium comiter suadebat, rideri eum dicens a pueris qui colores tererent : tantùm erat auctoritati juris in regem alioqui iracundum ! Apelli fuit perpetua consuetudo nunquàm tàm occupatam diem agendi, ut non lineam ducendo exerceret artem. Idem perfecta opera proponebat in pergulâ transeuntibus, atque post ipsam tabulam latens, vitia quæ notarentur auscultabat. Ferunque a sutore reprehensum, quòd in crepidis unâ pauciores intùs fecisset ansas ; eodem, postero die, superbo emendatione pristinæ admonitionis, cavillante circà crus, indignatum prospexisse, denuntiantem ne suprà crepidam judicaret : quod et ipsum in proverbium venit.
corrigé.
Apelle et le cordonnier.
Apelle a surpassé tous les peintres nés ou à naître. Il était cher à Alexandre le Grand, qui venait souvent visiter son atelier ; car il avait défendu par un édit qu’aucun autre peintre fît son portrait. Lorsque ce prince entamait dans l’atelier quelque discussion sur l’art, auquel il n’entendait rien, Apelle lui conseillait poliment le silence, en lui disant que les enfants qui broyaient les couleurs riaient de ses propos, tant le talent avait de privilége auprès de ce roi d’ailleurs irascible. Apelle avait une habitude constante ; c’était de ne jamais passer un jour, quelles que fussent ses occupations, sans exercer son art en traçant quelques traits. Quand il avait achevé un tableau, il l’exposait sous un avant-toit aux regards des passants, tandis qu’il écoutait, caché derrière le tableau, quels défauts on y remarquerait. On dit qu’un jour il fut repris par un cordonnier pour avoir mis à la chaussure d’un personnage une attache de moins qu’il ne fallait ; que le lendemain cet homme, fier de voir corrigé ce qu’il avait critiqué la veille, s’avisa de gloser sur la jambe ; qu’alors Apelle indigné se montra, lui enjoignant de ne pas juger plus haut que la chaussure, mot qui passa en proverbe.
version 258.
Popilii Lænatis cum Antiocho rege conventus.
Quum Antiochus, Syriæ rex, Ptolemæum et Cleopatram, Ægypti reges,
Alexandreæ obsideret, missi ad eum a senatu Romano legati, qui
juberent ab obsidione soccii regis absistere. Quos quum
advenientes salutâsset dextramque Popilio legationis duci
porrigeret, tabellas ei Popilius senatusconsultum habentes
tradit, atque omnium primùm id legere jubet. Quibus
perlectis, quum se consideraturum quid faciendum sibi esset,
dixisset, Popilius virgâ, quam in manu gerabat, circumscripsit
regem, ac : « Priusquàm hoc circulo excedas, inquit,
redde responsum senatui quod referam. »
Obstupefactus tàm
violento imperio parumper quum hæsitâsset : « Faciam,
inquit, quod censet senatus.»
Tùm demùm Popilius dextram
regi, tanquàm socio atque amico, porrexit.
corrigé.
Entrevue de Popilius Lénas avec le roi Antiochus.
Pendant qu’ Antiochus, roi de Syrie, assiégeait dans Alexandrie
Ptolémée et Cléopâtre, souverains de l’Égypte, le sénat Romain
envoya des députés lui porter l’ordre de lever le siége et de
laisser en paix un roi allié de Rome. A leur arrivée, comme il
tendait la main, après les avoir salués, à Popilius, qui était à
la tête de la députation, celui-ci lui remit des tablettes
contenant le décret du sénat, et lui ordonna d’en prendre
lecture avant tout. Antiochus, après les avoir lues, dit qu’il
réfléchirait sur ce qu’il avait à faire. Alors Popilius, avec la
baguette qu’il tenait à la main, traça un cercle autour du roi,
en lui disant : « Avant de franchir ce cercle,
rends-moi une réponse à reporter au sénat. »
Le roi,
stupéfait d’une injonction si impérieuse, hésite quelques
instants. « Je ferai, reprit-il, ce que demande le
sénat. »
Alors seulement Popilius lui tendit la main, comme
à un allié et à un ami.
version 259.
Marathonia pugna.
Athenienses, audito Darii adventu, auxilium a Lacedæmoniis, sociâ tùm civitate, petiverunt. Quos ubi viderunt morari, non exspectato auxilio, instructis decem millibus civium et Platæensibus auxiliaribus mille, adversùs sexcenta millia hostium in campis Marathoniis in prælium egrediuntur. Miltiades et dux belli erat, et auctor non exspectandi auxillii ; quem tanta fiducia ceperat, ut plùs præsidii in celeritate quàm in sociis duceret. Magna igitur in pugnam euntibus alacritas animorum fuit, adeò ut, quum mille passus inter duas acies essent, citato cursu, ante jactum sagittarum, ad hostem venerint. Nec audaciæ ejus eventus defuit : pugnatum est enim tantâ virtute ut hine viros, inde pecudes putares. Victi Persæ in naves confugerunt, ex quibus multæ suppressæ, multæ captæ sunt. In eo prælio tanta virtus singulorum fuit, ut, cujus laus prima esset, difficile judicium videretur. Inter ceteros tamen Themistoclis adolescentis gloria emicuit.
corrigé.
Bataille de Marathon.
A la nouvelle de l’arrivée de Darius, les Athéniens demandèrent du secours aux Lacédémoniens, alors leurs alliés. Voyant qu’ils tardaient à venir, ils armèrent, sans attendre ce secours, dix mille citoyens et mille Platéens auxiliaires, et allèrent livrer bataille à six cent mille ennemis dans la plaine de Marathon. C’était Miltiade qui avait la conduite de la guerre, et qui leur avait conseillé de ne pas attendre le secours ; il était si rempli de confiance, qu’il espérait plus de la rapidité de l’attaque que du secours des alliés. Aussi ses troupes marchèrent au combat avec un tel entrain, qu’elles franchirent au pas de course un espace de mille pas, qui séparait les deux armées, et arrivèrent à l’ennemi avant d’avoir tiré une seule flèche. Le succès ne trahit pas son audace ; on combattit en effet avec tant d’ardeur, que l’on aurait cru voir d’un côté des hommes, et de l’autre de vils troupeaux. Les Perses vaincus se réfugièrent sur leurs navires, dont il y eut un grand nombre de coulés et de pris. Dans cette bataille, chacun se comporta si vaillamment, qu’il parut difficile de décider à qui revenait la palme. Cependant Thémistocle, jeune alors, se distingua entre tous.
version 260.
De leone.
Leonis generositas in periculis maximè deprehenditur. Spernens tela, diù se terrore solo tuetur, ac velut cogi(1) se testatur. Illa nobilior animi significatio : quamlibet magnâ canum et venantium urgente vi, contemptim restitansque cedit in campis et ubi spectari potest ; idem ubi virgulta silvasque penetravit, acerrimo cursu fertur, velut abscondente turpitudinem loco. Dùm sequitur, insilit saltu, quo in fugâ non utitur. Vulneratus, observatione mirâ percussorem novit, et in quantâlibet multitudine appetit. Eum verò qui telum miserit, sed tamen non vulneraverit, correptum raptatumque sternit, nec vulnerat. Leones dolis carent et suspicione ; nec limis intuentur oculis, adspicique simili modo nolunt. Atque hoc tale, tàm sævum animal rotarum orbes circumacti currusque inanes et gallinaceorum cristæ cantusque etiam magis terrent, sed maximè ignes.
corrigé.
Le lion.
La magnanimité du lion éclate surtout dans les dangers. Méprisant les traits, il se défend longtemps par la seule terreur qu’il inspire, et témoigne en quelque sorte qu’on le pousse à bout. Mais voici une marque encore plus noble de sa fierté : quel que soit le nombre des chiens et des chasseurs qui le pressent, il recule en s’arrêtant à chaque pas d’un air de dédain, tant qu’il est en plaine et qu’il peut être vu ; mais dès qu’il a pénétré dans les broussailles et les bois, il s’échappe emporté d’une course rapide, comme si l’obscurité du lieu dérobait sa honte(1). Dans la poursuite, il va par sauts et par bonds, ce qu’il ne fait pas dans la fuite. Blessé, il reconnaît avec un coup-d’œil merveilleux celui qui a lancé le trait, et va le chercher au milieu des chasseurs, quel qu’en soit le nombre. Si l’un d’eux a lancé un trait sans l’atteindre, il le saisit, l’entraîne et le terrasse sans le blesser. Le lion ne connaît ni la ruse ni la défiance ; il ne regarde jamais qu’en face, et ne veut pas qu’on le regarde autrement. Et cependant, quelque terrible que soit cet animal, la vue de roues en mouvement, le bruit de chariots vides, la crête et plus encore le chant du coq, lui font peur ; mais c’est surtout le feu qui l’épouvante.
Chapitre VII.
Gallicismes.
§ 241. Verbes français rendus par un adverbe latin. — § 242. Verbes français qui ne s’expriment pas en latin.
version 261.
1. Virtutem necessariò gloria consequitur. — 2. Fundanus amisit filiam : proinde, si quas ad eum de dolore tàm justo litteras mittes, memento adhibere solatium. — 3. Sæpe homines ægri morbo gravi, quum æstu febrique jactantur, si aquam gelidam biberint, primò relevari videntur ; mox autem multò graviùs vehementiùsque afflictantur. — 4. Aiunt multùm legendum esse, non multa ; distrahit enim animum librorum multitudo. — 5. Secretum locum et quàm altissimum silentium scribentibus maximè convenire nemo dubitaverit. — 6. Romulus lacte, non vino diis libabat. — 7. Xerxes bellum a patre cœptum adversùs Græciam quinquennium instruxit. — 8. Diù magnum inter mortales certamen fuit, vine corporis an virtute animi res militaris magis procederet.
corrigé.
1. La gloire ne manque jamais de suivre la vertu. — 2. Fundanus a perdu sa fille : si donc vous lui écrivez quelque lettre au sujet d’une douleur si légitime, ne manquez pas d’y joindre des consolations. — 3. Lorsqu’un homme atteint d’une maladie dangereuse est agité par les ardeurs de la fièvre, s’il vient à boire de l’eau froide, il arrive souvent qu’il commence par paraître soulagé ; mais le mal ne tarde pas à redoubler et à s’aggraver extrêmement. — 4. On dit qu’il faut lire beaucoup, et non lire beaucoup de choses ; en effet, la multitude des livres ne sert qu’à distraire l’esprit. — 5. On ne saurait douter qu’un lieu retiré et que le plus profond silence ne conviennent surtout à ceux qui composent. — 6. Romulus se servait de lait et non de vin pour faire des libations aux dieux. — 7. Xerxès mit cinq ans à faire les préparatifs de la guerre contre la Grèce, projetée par son père. — 8. Ce fut longtemps parmi les hommes une question vivement débattue, de savoir si c’est la force du corps ou l’énergie de l’âme qui contribue le plus aux succès militaires.
§ 243. Verbes devoir, aller.
version 262.
1. Non est interiturus animus cum corpore. —
2.
Dabo egentibus, succurram perituris, etiamsi futuri sint
ingrati. — 3. Videmus progredientem apud Homerum
Ajacem multâ cum hilaritate, quum depugnaturus esset cum
Hectore. — 4. Leonidas tàm alacri animo suos ad id
prælium, quo perituri erant, cohortatus est, ut diceret
: « Sic prandete, commilitones, tanquàm apud inferos
cœnaturi. »
— 5. Postquàm Jugurtha Româ egressus
est, fertur sæpe eò tacitus respiciens postremò dixisse
: « Urbem venalem, et maturè perituram, si emptorem
invenerit ! »
— 6. Marcellus, ut mœnia
Syracusarum ingressus, ex superioribus locis urbem, ferè omnium
illâ ætate pulcherrimam, vidit jàm momento horæ arsuram et ad
cineres redituram, illacrymâsse dicitur. — 7. Non tua
res agitur, paries quum proximus(1)
ardet ? — 8. Cato in senatu censuit supplicium de
Catilinæ sociis sumendum : « Non agitur, inquit, de
vectigalibus, non de sociorum injuriis ; libertas et anima
nostra in dubio est. »
— 9. Cave Catoni anteponas
ne Socratem quidem, quem Apollo sapientissimum judicavit ;
hujus enim dicta, illius facta laudantur.
corrigé.
1. L’âme ne doit pas périr avec le corps. — 2. Je
donnerai à ceux qui sont dans le besoin, je porterai secours à
ceux qui vont périr, dussent-ils me payer
d’ingratitude. — 3. Nous voyons dans Homère Ajax
marcher au combat avec beaucoup de gaieté, lorsqu’il allait se
battre contre Hector. — 4. Léonidas exhorta si
gaiement ses soldats à la bataille dans laquelle ils devaient
périr, qu’il leur dit : « Compagnons, dînez comme des
gens qui doivent souper chez Pluton. »
— 5. On
rapporte que Jugurtha, après être sorti de Rome, se retourna
plusieurs fois de ce côté sans rien dire, et qu’enfin il
s’écria : « Ville à vendre, et destinée à
périr bientôt, si elle trouve un acheteur. »
— 6.
Lorsque Marcellus, entré dans les murs de Syracuse, vit d’une
éminence cette ville, alors une des plus belles du monde, sur le
point de brûler et d’être réduite en cendres dans l’espace d’une
heure, on rapporte qu’il versa des larmes
d’attendrissement. — 7. N’y va-t-il pas de votre
intérêt, lorsque la maison du voisin brûle ? — 8.
Caton opina, dans le sénat, pour que les complices de Catilina
fussent livrés au supplice : « Il ne s’agit pas,
disait-il, des revenus de l’État ou d’offenses faites à nos
alliés ; c’est notre liberté, c’est notre vie qui est en
question. »
— 9. N’allez pas mettre au-dessus de
Caton Socrate lui-même, bien qu’Apollon l’ait jugé le plus sage
des hommes ; en effet, on vante les paroles de celui-ci, et
les actions du premier.
§ 244. Verbe falloir.
version 263.
1. Quum Æqui ac Volsci ad mœnia ipsa Romæ populabundi
accessissent, et inde inulti prædam præ se agentes recessissent,
Quinctius consul, populo ad concionem vocato
: « Hoc(1) vos scire, inquit, hoc posteris
memoriæ traditum iri, Æquos et Volscos, Tito Quinctio quartùm
consule, ad mœnia urbis Romæ impune armatos
venisse ! »
— 2. De pictore, sculptore,
fictore, nisi artifex, nemo potest judicare. — 3. Nero
Acten libertam paulùm abfuit, quin justo matrimonio sibi
conjungeret. — 4. Non multùm abfuit, quin Caius Cæsar
diadema sumeret. — 5. Philosophia tantùm abest ut,
proinde ac de hominum est vitâ merita, laudetur, ut, a plerisque
neglecta, a multis etiam vituperetur. — 6. Phocion
tantùm non in eculeo ab
Atheniensibus impositus
est. — 7. Porsena, Tusciæ rex, urbem Romam pæne
cepit. — 8. Apud Mundam, adeo Cæsar pæne victus est,
ut, fugientibus suis, se voluerit occidere.
corrigé.
1. Les Éques et les Volsques s’étant avancés jusqu’aux murailles
mêmes de Rome en ravageant la campagne, et s’étant retirés sans
être punis en emportant un grand butin, le consul Quinctius,
ayant convoqué l’assemblée du peuple, s’écria
: « Faut-il que vous sachiez, et que la postérité apprenne un
jour, que sous le quatrième consulat de Titus Quinctius, les
Éques et les Volsques se sont avancés impunément jusqu’aux
portes de la ville de Rome ! »
— 2. Il faut
être artiste pour pouvoir juger d’un peintre, d’un sculpteur,
d’un ciseleur. — 3. Peu s’en fallut que Néron
n’épousât en mariage légitime l’affranchie Acté. — 4.
Il s’en fallut peu que Caligula ne prît le
diadème. — 5. Tant s’en faut que la philosophie soit
louée en proportion des services qu’elle a rendus à l’humanité,
qu’elle est dédaignée par la plupart des hommes, et même blâmée
par un grand nombre. — 6. Peu s’en fallut que Phocion
ne fût mis sur le chevalet par les Athéniens. — 7.
Rome faillit être prise par Porsenna, roi
d’Étrurie. — 8. A la bataille de Munda, il s’en fallut
si peu que César ne fût vaincu, que, voyant fuir les siens, il
voulut se donner la mort.
§ 245. Verbe faire.
version 264.
1. Non terret sapientem mors. — 2. Democritus
patrimonium suum patriæ donavit. — 3. Pauperes quidam
agunt divites. — 4. Solo, quò et tutior vita ejus
esset, et plùs aliquandò Reipublicæ prodesset, furere se
simulavit. — 5. Actum erat de Romano
imperio, nisi Catilinæ conjuratio in Ciceronem et Antonium
consules(1)
incidisset. — 6. Non fieri potest ut sit miser, qui
virtute est præditus. — 7. Magna sæpe intelligimus ex
parvis. — 8. Omnis virtus facit ut eos diligamus, in
quibus ipsa inesse videatur. — 9. Statuam Augustus
Valerio Corvino in Foro statuendam curavit. — 10.
Calceus, si pede major erit, subvertet ; si minor,
uret. — 11. Non constat inter auctores, rex apum
nullumne solus habeat aculeum, majestate tantùm armatus, an
dederit eum quidem natura, sed usum ejus illi tantùm
negaverit. — 12. Domitianus princeps quotidiè secretum
sibi aliquot horarum sumere solebat, nec quidquam ampliùs quàm
muscas captare, ac stylo præacuto configere ; ut cuidam
interroganti, essetne quis intùs cum Cæsare, non absurdè
responsum sit a Vibio Crispo : « Ne musca
quidem. »
corrigé.
1. La mort ne fait pas peur au sage. — 2. Démocrite fit
don de son patrimoine à son pays. — 3. Il y a des
pauvres qui font les riches. — 4. Solon fit l’insensé,
afin de mettre sa vie plus en sûreté, et de parvenir plus
sûrement à rendre service à son pays. — 5. C’en était
fait de l’empire Romain, si la conjuration de Catilina n’eût
coïncidé avec le consulat de Cicéron et
d’Antonius. — 6. Il ne peut se faire que l’homme
vertueux soit malheureux. — 7. Souvent les petites
choses nous en font comprendre de grandes. — 8. Toute
vertu nous fait chérir les hommes dans lesquels elle paraît se
trouver. — 9. Auguste fit élever une statue à Valérius
Corvinus sur le Forum. — 10. Si la chaussure est plus
grande que le pied, elle fera choir ; si elle est plus
petite elle fera cuire. — 11. Les auteurs ne sont pas
d’accord si le roi des abeilles est seul dépourvu d’aiguillon,
ayant sa majesté pour toute défense, ou si
la
nature lui en a donné un, et n’a fait que lui en refuser
l’usage. — 12. L’empereur Domitien avait coutume de
s’enfermer seul tous les jours pendant quelques heures, et de ne
faire, pendant ce temps, que prendre des mouches, qu’il perçait
avec un poinçon très-aigu ; de sorte que Vibius Crispus, à
qui l’on demandait s’il y avait quelqu’un dans le palais avec
l’empereur, répondit non sans à-propos : « Pas même
une mouche. »
§ 246. Verbe AVOIR.
version 265.
1. Ægrè vetitis abstinetur. — 2. Difficulter reciduntur
vitia, quæ nobiscum creverunt. — 3. Vitellius dicere
ausus est, optimè olere occisum hostem. — 4.
Alexander, quum exercitus siti laboraret, oblatam aquam
recusavit : « Non solus, inquit, bibere
sustineo. »
— 5. Timoleonti contigit ut patriam
oppressam a tyranno liberaret. — 6. Quod turpe est,
id, quamvis occultetur, tamen honestum fieri nullo modo
potest. — 7. Si propter aviditatem pecuniæ nullum
quæstum turpem putas, si quotidiè fraudas, decipis, poscis,
aufers, eripis, quamvis arca tua sit plena, divitem non
putabo. — 8. Non est quòd credas irascentium
verbis. — 9. Nullam virtusaliam mercedem laborum
periculorumque desiderat, præter laudem et gloriam : quâ
quidem detractâ, quid est quòd in hoc tàm exiguo vitæ curriculo
et tàm brevi tantis nos in laboribus
exerceamus ? — 10. Mater Darii Ephestionem, quia
ei statura et forma præstabat, more Persarum adulata, tanquàm
Alexandrum salutavit ; admonita deinde erroris,
excusationis verba quærebat. Cui Alexander : « Nihil
est, inquit, quòd confundaris ; nàm et hic Alexander
est. »
— 11. Caius Cæsar contendebat se nihil
fecisse, cur cuiquam invisus esset.
corrigé.
1. On a de la peine à s’abstenir des choses
défendues. — 2. On a de la peine à déraciner les vices
qui ont grandi avec nous. — 3. Vitellius eut le front
de dire que le cadavre d’un ennemi sentait toujours
bon. — 4. Alexandre, voyant son armée souffrir de la
soif, refusa de l’eau qu’on lui présentait, en disant
: « Je n’ai pas le cœur de boire seul. »
— 5.
Timoléon eut le bonheur de délivrer sa patrie opprimée par un
tyran. — 6. Ce qui est honteux a beau être caché, il
ne saurait jamais devenir honnête. — 7. Si, dans votre
avidité pour l’argent, vous ne rougissez d’aucun gain, si l’on
vous voit chaque jour user de fraude et de tromperie, demander,
dérober, ravir, votre coffre aura beau être plein, vous ne serez
pas riche à mes yeux. — 8. Il n’y a pas lieu de croire
aux paroles dites dans la colère. — 9. La vertu ne
réclame aucun autre prix de ses travaux et de ses périls que la
louange et la gloire ; qu’on la supprime, quelle raison
aurons-nous de nous consumer en de si grands travaux dans le
cours si passager et si fugitif de notre
existence ? — 10. La mère de Darius, trompée par
la haute taille et l’extérieur avantageux d’Éphestion, le prit
pour Alexandre, et le salua en se prosternant, suivant l’usage
des Perses ; avertie de son erreur, elle cherchait des
paroles pour s’excuser ; mais Alexandre : « Il
n’y a pas, lui dit-il, sujet de vous méprendre ; car
celui-ci est un autre Alexandre. »
— 11. Caligula
prétendait n’avoir donné à personne sujet de le haïr.
version 266.
Plinius Fabio Justo suo S(1).
Olim nullas mihi epistolas mittis. « Nihil est,
inquis, quod scribam. »
At hoc ipsum scribe, nihil esse
quod scribas ; vel solum illud, unde incipere priores
solebant : « Si vales, bene est ; ego
valeo. »
Hoc mihi sufficit ; est enim maximum. Ludere
me putas ? Seriò peto. Fac sciam quid agas, quod sine
sollicitudine summâ nescire non possum. Vale.
corrigé.
Pline à son ami Fabius Justus, salut.
Voilà bien du temps que je ne reçois de vous aucune lettre.
« Je n’ai, dites-vous, rien à vous écrire. »
Écrivez-moi donc au moins que vous n’avez rien à m’écrire, ou
même ces simples mots, par lesquels on commençait autrefois la
plupart des lettres : « Si vous allez bien, tout va
bien ; pour moi, je vais bien. »
Cela me suffit ;
en effet, c’est l’essentiel. Vous allez croire que je
badine ; non, je vous le demande sérieusement. Faites-moi
savoir ce que vous faites ; je ne puis l’ignorer sans une
extrême inquiétude. Adieu.
version 267.
Roma ab Annibale obsessa.
Parva res est dictu, sed ad magnanimitatem populi Romani probandam satis efficax, quòd illis ipsis, quibus Roma ab Annibale obsidebatur, diebus, ager quem Annibal castris insederat, venalis Romæ fuit, hastæque subjectus invenit emptorem. Ubi autem eum agrum, in quo ipse castra haberet, venîsse nihil ob id deminuto pretio Annibali cognitum ex quodam captivo est, id adeò superbum atque indignum visum, ejus soli, quod ipse bello captum possideret haberetque, inventum Romæ emptorem, ut, extemplò vocato præcone, tabernas argentarias, quæ circà Forum Romanum tunc essent, jusserit venire. His tamen motus, ad Tutiam fluvium castra retulit, sex millia passuum ab Urbe.
corrigé.
Siége de Rome par Annibal.
Une circonstance petite en elle-même, mais assez propre à faire comprendre la grandeur d’âme du peuple Romain, c’est que, dans le temps même que Rome était assiégée par Annibal, le terrain sur lequel il avait assis son camp fut mis en vente à Rome, et qu’aux enchères, il trouva un acheteur. Mais dès qu’Annibal eut appris par un de ses prisonniers que le champ sur lequel était son camp avait été vendu sans perdre pour cela rien de sa valeur, ce fait qu’il s’était trouvé à Rome un acquéreur pour un terrain occupé et possédé par lui du droit de la guerre, lui parut une bravade si insolente qu’il fit appeler aussitôt le crieur public, et mettre en vente les comptoirs de banquiers établis à Rome autour du Forum. Cependant, frappé de cette circonstance, il leva le camp, et se retira près de la rivière de Tutia, à six milles de Rome.
version 268.
Agrigentinorum lepidè dictum.
Herculis templum est apud Agrigentinos, non longè a foro, sanè sanctum apud illos et religiosum : ibi est ex ære simulacrum Herculis, quo non facilè quidquam pulchrius. Ad hoc templum, quum esset Verres Agrigenti, repente jussu ejus, nocte intempestâ, servorum armatorum fit concursus atque impetus. Clamor a vigilibus fanique custodibus tollitur. Qui primò quum obsistere ac defendere conarentur, malè mulctati repelluntur. Posteà convulsis repagulis effractisque valvis, demoliri signum ac vectibus labefactare conantur. Intereà ex clamore fama totâ urbe percrebruit, expugnari deos patrios. Nemo Agrigenti neque ætate tàm affectâ neque viribus tàm infirmis fuit, qui non, illâ nocte, eo nuntio excitatus surrexerit, telumque, quod cuique fors offerebat, arripuerit. Itaque brevi tempore ad fanum ex urbe totâ concurritur. Horâ ampliùs jàm in demoliendo signo permulti homines moliebantur : illud intereà nullâ lababat ex parte, quum alii vectibus subjectis conarentur commovere, alii deligatum omnibus membris rapere ad se funibus. Repente Agrigentini concurrunt : fit magna lapidatio ; dant sese in fugam istius præclari imperatoris nocturni milites. Duo tamen sigilla perparvula tollunt, ne omninò inanes ad tstum prædonem religionum reverterentur. Nunquàm tàm malè est Siculis, quin aliquid facetè et commodè dicant, velut in hâc re : aiebant in labores Herculis non minùs hunc immanissimum Verrem(1), quàm illum aprum Erymanthium referri oportere.
corrigé.
Mot plaisant des Agrigentins.
Les Agrigentins ont dans leur ville, près de la place publique, un temple d’Hercule, très-saint et très-vénéré parmi eux ; il renferme une statue d’Hercule, si belle qu’on aurait peine à trouver rien de pareil. Pendant le séjour de Verrès à Agrigente, une troupe d’esclaves armés vint tout à coup, par son ordre, attaquer ce temple au milieu de la nuit. Les gardiens qui y veillaient poussent un cri. Ils tâchent d’abord de résister à cette invasion ; mais ils sont maltraités et repoussés. Alors les assaillants brisent les barrières, enfoncent les portes ; ils s’efforcent d’abattre la statue et de l’ébranler avec des leviers. Cependant, à la suite du cri d’alarme, le bruit s’est répandu dans toute la ville qu’on donne l’assaut aux dieux de la patrie. Il n’y eut cette nuit personne à Syracuse de si affaibli par l’âge ou les infirmités, qui ne se réveillât à cette nouvelle, ne se levât et ne se saisît de la première arme qui lui tombait sous la main. Aussi, en un instant, on accourt au temple de tous les quartiers de la ville. Il y avait plus d’une heure qu’une troupe nombreuse travaillait à détacher la statue ; cependant quelques efforts qu’ils fissent, les uns pour l’ébranler par-dessous avec des leviers, les autres pour l’attirer à eux avec des cordes attachées à chacun des membres du dieu, elle ne cédait d’aucun côté. Tout à coup les Agrigentins arrivent en foule ; les pierres pleuvent de toutes parts, et l’armée nocturne de cet illustre général prend la fuite. Ils emportent pourtant deux petites statuettes pour ne pas retourner absolument les mains vides vers ce déprédateur de temples. Les affaires des Siciliens ne vont jamais si mal, qu’ils ne trouvent à dire quelque bon mot. Ils disaient donc que ce farouche Verrès (ou verrat) ne méritait pas moins que le sanglier d’Erymanthe d’être compté parmi les travaux d’Hercule.
version 269.
Plinius Tacito suo S(1).
Ridebis, et licet rideas. Ego ille, quem nôsti, apros tres, et quidem pulcherrimos, cepi. Ipse ? inquis. Ipse : non tamen ut omninò ab inertiâ meâ et quiete discederem. Ad retia sedebam. Erant in proximo, non venabulum aut lancea, sed stylus et pugillares. Meditabar aliquid enotabamque, ut, si manus vacuas, plenas tamen ceras reportarem. Non est quod contemnas hoc studendi genus. Mirum est ut animus agitatione motuque corporis excitetur. Jàm undique silvæ et solitudo, ipsumque illud silentium, quod venationi datur, magna cogitationis incitamenta sunt. Proinde, quum venabere, licebit, auctore me, ut panarium et lagunculam, sic etiam pugillares feras. Experieris non Dianam magis montibus, quàm Minervam inerrare. Vale.
corrigé.
Pline à son ami Tacite, salut.
Tu vas rire, et tu en auras le droit. Tel que tu me connais, j’ai
pris trois sangliers, et même des plus beaux.
« Toi-même ? »
diras-tu. Moi-même, et cependant
sans sortir entièrement de ma paresse et de ma nonchalance.
J’étais assis près des filets ; j’avais sous la main non un
épieu ou une pique, mais un poinçon à écrire et des tablettes.
Je méditais quelque idée, et je prenais des notes, afin de
rapporter au moins mes tablettes pleines, si je revenais les
mains vides. Tu n’aurais pas raison de mépriser cette manière de
travailler. Il est surprenant combien le mouvement et
l’agitation du corps communiquent d’activité à l’esprit. En
outre, les forêts qui vous entourent, a la solitude, le silence
même qu’exige la chasse, sont pour la pensée de vifs stimulants.
Aussi, quand tu iras à la chasse, tu pourras, si tu m’en crois,
porter avec toi tes tablettes en même temps que ta panetière et
ta bouteille. Tu reconnaîtras que Minerve aime aussi bien que
Diane à errer sur les montagnes. Adieu.
§ 247. Verbe DIRE.
version 270.
1. Proavi nostri, inquit Horatius, Plautinos sales nimiùm patienter, ne dicam stultè, laudaverunt. — 2. Cato Censorius Celtiberos, id est robur Hispaniæ, aliquot præliis fregit. — 3. Prima ætas populi Romani, et quasi infantia, fuit sub regibus. — 4. Vultus sermo quidam tacitus mentis est. — 5. Nunquàm auditum est crocodilum autibim aut felem violatum esse ab Ægyptio. — 6. Cæsar, ad Dyrrachium pulsus, non instante Pompeio, negavit eum vincere scire. — 7. Tiberius tonitrua præter modum expavescebat ; et turbatiore cœlo nunquàm non coronam lauream capite gestavit, quòd fulmine afflari negetur id genus frondis.
corrigé.
1. Nos ancêtres, disait Horace, ont loué les bons mots de Plaute avec trop d’indulgence, pour ne pas dire sottement. — 2. Caton le censeur écrasa dans plusieurs batailles les Celtibériens, c’est-à-dire le nerf de l’Espagne. — 3. Le premier âge du peuple Romain, et pour ainsi dire son enfance, s’écoula sous les rois. — 4. La physionomie est pour ainsi dire un langage muet de l’âme. — 5. On n’a jamais entendu dire qu’un Égyptien ait osé faire du mal à un crocodile, à un ibis ou à un chat. — 6. A Dyrrachium, César, ayant été repoussé, et voyant que Pompée ne poussait pas son avantage, dit que ce général ne savait pas vaincre. — 7. Tibère craignait le tonnerre outre mesure ; et, pour peu que le ciel fût troublé, il ne manquait jamais de se couronner de laurier, parce qu’on dit que le feuillage de cet arbuste n’est jamais frappé par la foudre.
§ 248. Verbe LAISSER devant un infinitif.
version 271.
1. Cavendum est ne assentatoribus patefaciamus aures, nec adulari nos sinamus ; in quo falli facile est : tales enim nos esse putamus, ut jure laudemur. — 2. Vinum in dolium conditur, et ibi sinitur fermentari. — 3. Alexander Jovis filium se non solùm appellari passus est, sed etiam jussit ; rerumque gestarum famam, dùm augere vult, tali appellatione corrupit. — 4. Quum adversùs Asdrubalem Livius Salinator bellum gesturus urbe egrederetur, monente Fabio Maximo ne ante descenderet in aciem, quàm hostium vires animumque cognosceret, primam occasionem pugnandi non amissurum se respondit. — 5. Etsi nihil in se habeat gloria cur expetatur, tamen virtutem, tanquàm umbra, sequitur. — 6. Quum Pericles adversùs voluntatem populi loqueretur, jucunda nihilominùs et popularis ejus vox erat.
corrigé.
1. Il faut nous bien garder d’ouvrir l’oreille à l’adulation, et de nous laisser flatter ; mais il est facile de s’y laisser prendre, parce que nous croyons toujours mériter qu’on nous loue. — 2. On met le vin dans des tonneaux, et on l’y laisse fermenter. — 3. Non-seulement Alexandre se laissa appeler fils de Jupiter ; mais encore il se fit donner ce titre, par lequel il gâta la gloire de ses grandes actions, en voulant la rehausser.. — 4. Comme Livius Salinator sortait de Rome pour aller faire la guerre contre Asdrubal, Fabius Maximus l’avertit de ne pas livrer bataille avant de bien connaître les forces et les dispositions de l’ennemi ; il répondit qu’il ne laisserait pas échapper la première occasion de combattre qui s’offrirait. — 5. Quoique la gloire n’ait en soi aucune raison d’être recherchée, elle ne laisse pas de suivre la vertu, comme l’ombre suit le corps. — 6. Lorsque Périclès parlait dans un sens contraire aux vœux du peuple, sa parole ne laissait pas d’être agréable et populaire.
version 272.
Obsoletis verbis non utendum.
Favorinus philosophus adolescenti veterum verborum cupidissimo et
voces nimis priscas et ignotissimas in quotidianis communibusque
sermonibus expromenti : « Curius, inquit, et Fabricius
et Coruncanus, antiquissimi viri nostri, et his antiquiores
Horatii illi trigemini planè ac dilucidè cum suis fabulati
sunt ; neque Auruncorum aut Sicanorum aut Pelasgorum, qui
primi incoluisse Italiam dicuntur, sed ætatis suæ verbis locuti
sunt. Tu autem, proinde quasi cum matre Evandri nunc loquare,
sermone abhinc multis annis jàin desito uteris, quòd scire atque
intelligere neminem vis, quæ dicas. Nonne, homo inepte, ut quod
vis abunde consequaris, taceres ? Antiquitatem tibi placere
ais, quòd honesta et bona et sobria et modesta sit. Vive ergò
moribus præteritis, loquere verbis præsentibus ; atque id,
quod a Cæsare excellentis ingenii ac prudentiæ viro scriptum
est, habe semper in memoriâ, ut tanquàm scopulum, sic fugias
inauditum atque insolens verbum. »
corrigé.
N’employons pas les mots tombés en désuétude.
Le philosophe Favorinus dit à un jeune homme qui avait la manie
des vieux mots, et qui employait à chaque instant dans la
conversation des termes surannés et inconnus
: « Curius, Fabricius, Coruncanus, ces vieilles gloires de
notre pays, et dans des temps encore plus éloignés, les trois
Horaces, ces illustres jumeaux, s’entretenaient clairement et
intelligiblement avec leurs amis ; ils ne parlaient pas la
langue des Auronces, des Sicanes ou des Pélasges, qui passent
pour les premiers habitants de l’Italie, mais bien celle de leur
temps. Pour toi, comme si tu parlais à la mère d’Évandre, tu
n’emploies que des expressions qui n’ont
plus cours
depuis des siècles ; tu veux sans doute que tes paroles ne
soient entendues ni comprises de personne. Insensé ! pour
arriver à ton but, ne serait-il pas plus simple de ne rien
dire ? Mais, dis-tu, j’aime l’antiquité pour sa vertu, sa
probité, sa sobriété, sa modestie. Eh bien, vis avec les mœurs
d’autrefois, mais parle avec les expressions
d’aujourd’hui ; et que ce mot, écrit par César, homme
d’esprit et de goût, soit toujours gravé dans ta mémoire :
« Fuyons comme un écueil les expressions hors d’usage et
qui ne s’entendent plus. »
version 273.
De morte voluntariâ Catonis Uticensis.
Sicut in hanc vitam non nostrâ sponte venimus, ità rursùs ex hoc domicilio corporis, quod tuendum nobis assignatum est, non sine jussu Dei recedendum est, qui nos in hoc corpus induxit, tamdiù habitaturos, donec jubeat emitti. Homicida igitur existimandus ille Romanæ sapientiæ princeps Cato, qui antequàm se occideret, perlegisse fertur Platonis librum, qui est scriptus de æternitate animarum, et ad summum nefas philosophi auctoritate compulsus est. At enim aliquam moriendi causam videtur habuisse odium servitutis. Mihi verò Cato videtur causam quæsîsse moriendi, non tàm ut Cæsarem fugeret, quàm ut stoïcorum decretis obtemperaret, quos sectabatur, nomenque suum grandi aliquo facinore clarum faceret. Cui quid mali accidere potuerit, si viveret, non invenio. Cæsar enim, ut clemens erat, nihil aliud efficere volebat, etiam in ipso belli civilis ardore, quàm ut benè mereri de Republicâ videretur, duobus optimis civibus Cicerone et Catone servatis.
corrigé.
Sur le suicide de Caton d’Utique.
De même que nous ne sommes pas venus en ce monde par un effet de notre volonté, de même nous ne pouvons quitter ce séjour du corps, qui nous a été assigné comme un poste à garder, sans l’ordre de Dieu, qui nous a logés dans ce corps pour y habiter jusqu’à ce qu’il donne l’ordre de nous laisser sortir. Il faut donc regarder comme un homicide ce prince de la sagesse romaine, ce Caton qui, avant de se donner la mort, lut, à ce qu’on rapporte, le livre de Platon sur l’immortalité de l’âme, et se laissa entraîner au plus grand des crimes par l’autorité de ce philosophe. Mais, dira-t-on, il avait une raison plausible de mourir, la haine de la servitude. Pour moi, Caton me paraît avoir cherché un prétexte de mourir, moins pour échapper à César, que pour obéir aux préceptes du stoïcisme, dont il était sectateur, et pour rendre son nom fameux par un trait d’éclat. Je ne vois pas ce qu’il avait à craindre, en gardant la vie. En effet César, étant clément comme il l’était, n’aspirait, même dans l’ardeur de la guerre civile, qu’à paraître bien mériter de la patrie en sauvant ces deux éminents citoyens, Cicéron et Caton.
§ 249. Valoir la peine.
version 274.
1. Non est tanti vita, si, ut non pereamus, turpia facienda sunt. — 2. Cicero tanti esse sibi credidit invidiæ tempestatem subire, dummodò a civibus suis periculum depelleret. — 3. Quæ nos dementia exagitat ? Vela ventis damus, bellum petituri ; incertam fortunam experimur, vim tempestatum nullâ ope humanâ superabilem, mortem sine spe sepulturæ : non erat tanti, si ad pacem per ista veheremur. — 4. Regulus senatui suasit ne permutationem captivorum cum Pœnis faceret : tanti enim se non esse, ut tot millia captivorum propter unum se et senem, et paucos qui ex Romanis capti fuerant, redderentur. — 5. Operæ pretium est, ait Sallustius, quum domos atque villas cognoveris in urbium modum exædificatas, visere templa(1) deorum, quæ nostri majores, religiosissimi mortales, fecêre. Verùm illi delubra deorum pietate, domos suas gloriâ decorabant.
corrigé.
1. Ce n’est pas la peine de vivre, si l’on ne peut conserver sa vie qu’au prix de l’honneur. — 2. Cicéron crut que c’était la peine qu’il s’exposât au déchaînement de l’envie, pourvu qu’il détournât le péril qui menaçait ses concitoyens. — 3. Quelle démence nous agite ? pour courir à la guerre, nous mettons à la voile ; nous affrontons les incertitudes de la fortune, la violence des tempêtes, que nulle puissance humaine ne peut surmonter, la mort sans espoir de sépulture : ce ne serait pas la peine, lors même que nous irions chercher la paix à travers ces obstacles. — 4. Régulus conseilla au sénat de ne pas consentir à un échange de prisonniers avec les Carthaginois, disant qu’il ne valait pas la peine que, pour sauver un vieillard comme lui avec une poignée de prisonniers Romains, on rendît aux ennemis tant de milliers de captifs. — 5. Il est curieux, dit Salluste, après avoir vu ces palais, ces maisons de campagne aussi vastes que des cités entières, de visiter les temples que nos ancêtres, les plus religieux de tous les mortels, ont bâtis aux dieux. Mais ils donnaient pour ornement à leurs temples la piété, et à leurs demeures privées, la gloire.
§ 250. Il tarde de, être dans l’impatience de.
version 275.
1. Exsuli non longius quidquam est, quàm videre suorum vultus. — 2. Verres, quum audivisset Melitensem Diodorum habere pocula duo argentea Mentoris manu summo artificio facta, sic cupiditate inflammatus est auferendi, ut Diodorum ad se vocaret ac posceret ; nihil ei longius videbatur, quàm dùm illud videret argentum. — 3. Augustus, imperio stabilito, nihil antiquius duxit, quàm, quæ adolescens fecerat, memoriæ eximere. — 4. Nihil homini debet esse antiquius, quàm hominum utilitas. — 5. Vespasianus nihil antiquius habuit, quàm prope afflictam nutantemque Rempublicam stabilire. — 6. Dejotarus, Armeniæ rex, posteaquàm a Cæsare regno mulctatus est, dixit antiquiorem sibi fuisse possessionibus gloriam.
corrigé.
1. Il tarde à l’exilé de revoir le visage de ses amis. — 2. Verrès, ayant appris que Diodore de Malte possédait deux coupes d’argent, ouvrage de Mentor, chef-d’œuvre de l’art, fut enflammé d’un si vif désir de s’en emparer, qu’il fit appeler Diodore et les lui demanda ; il paraissait impatient de voir cette argenterie. — 3. Auguste, après avoir consolidé son empire, n’eut rien de plus à cœur que d’effacer le souvenir de ce qu’il avait fait dans sa jeunesse. — 4. L’homme ne doit avoir rien tant à cœur que d’être utile à ses semblables. — 5. Vespasien n’eut rien de plus à cœur que de raffermir l’État chancelant et presque abattu. — 6. Déjotarus, roi d’Arménie, après avoir été dépouillé de son royaume par César, dit qu’il avait eu sa gloire plus à cœur que ses possessions.
§ 251. A force de. — § 252. Malgré.
version 276.
1. Cicero, a principio consulatûs sui, multa pollicendo effecerat, ut Quintus Curius consilia Catilinæ sibi proderet. — 2. Alexandro Persicum bellum apparanti nuntiatum est Athenienses et Thebanos ad Persas defecisse, auctoremque ejus defectionis, magno auri pondere a Persis corruptum, Demosthenem oratorem exstitisse. — 3. Invitum quum retineas, exire incites. — 4. Titus Berenicen reginam, cui nuptias pollicitus ferebatur, ab Urbe dimisit invitus invitam. — 5. Gloria umbra virtutis est ; illam etiam invitam comitabitur. — 6. Horatius Cocles armatus in Tiberim desiluit, multisque superincidentibus telis incolumis ad suos tranavit. — 7. Litteræ, quum sint paucæ, variè tamen collocatæ innumerabilia verba conficiunt.
corrigé.
1. Dès le commencement de son consulat, Cicéron, à force de promesses, avait décidé Quintus Curius à lui révéler les desseins de Catilina. — 2. Comme Alexandre préparait la guerre contre les Perses, on lui annonça que les Athéniens et les Thébains s’étaient déclarés pour ses ennemis, et que l’orateur Démosthène, corrompu par les Perses à force d’or, avait été l’instigateur de cette défection. — 3. Quand on retient un homme malgré lui, on l’excite à sortir. — 4. Titus renvoya de Rome, malgré lui et malgré elle, la reine Bérénice, à laquelle il avait, dit-on, promis de l’épouser. — 5. La gloire est l’ombre de la vertu ; elle l’accompagnera même malgré elle. — 6. Horatius Coclès s’élança tout armé dans le Tibre, et, malgré une grêle de traits qui pleuvaient sur lui, il rejoignit les siens à la nage sans recevoir de blessure. — 7. Les lettres de l’alphabet, malgré leur petit nombre, forment cependant, par leurs diverses combinaisons, des mots innombrables.
§ 253. Le haut, le milieu, le bas de…
version 277.
1. Lusciniæ pariunt vere primo quùm plurimùm sena ova. — 2. Smaragdus in imâ tellure quæritur. — 3. Pompeius extremâ pueritiâ miles fuit summi imperatoris, ineunte adolescentiâ, maximi ipse exercitûs imperator. — 4. Codrus se in medios immisit hostes, veste famulari, ne agnosci posset, si esset ornatu regio, quòd oraculum erat datum, si rex interfectus esset, victrices Athenas fore. — 5. Quædam arbores hederâ vestiuntur, utque summæ suis, ità imæ alienis frondibus virent. — 6. Intueri solem adversum nequimus. — 7. Legi Gaditanum quemdam, Titi Livii nomine gloriâque commotum, ad visendum eum ab ultimo terrarum orbe venisse, statimque ut viderat, abîsse. — 8. Ceres ab Jove impetravit, ut Proserpina dimidiâ parte anni apud se, dimidiâ apud Plutonem esset. — 9. Servius Tullius, equitum magno numero ex omni populi summâ separato, reliquum populum distribuit in quinque classes. — 10. Eumenes, in castello obsessus, quum vereretur ne equos militares perderet, quòd spatium non esset agitandi, substringebat caput loro, altiùs quàm ut prioribus pedibus planè terram possent attingere ; deinde post verberibus cogebat exsultare et calces remittere, qui motus non minùs sudorem excutiebat, quàm si in spatio decurrerent.
corrigé.
1. Le rossignol pond au commencement du printemps, et chaque fois six œufs au plus. — 2. On cherche l’émeraude au fond de la terre. — 3. Pompée, à peine au sortir de l’enfance, fut soldat sous un grand général ; au commencement de sa jeunesse, il fut lui-même général d’une grande armée. — 4. Codrus se précipita au milieu des ennemis, déguisé en esclave, de peur que les insignes de la royauté ne le fissent reconnaître, et cela parce qu’un oracle avait annoncé qu’Athènes remporterait la victoire si son roi était tué. — 5. Certains arbres sont tapissés de lierre, et tandis que leur sommet est couronné de leur propre feuillage, leur pied est garni d’une verdure empruntée. — 6. Nous ne pouvons regarder le soleil en face. — 7. J’ai lu qu’un habitant de Gadès, attiré par le nom et la réputation de Tite-Live, vint du bout du monde pour le voir, et qu’il repartit aussitôt après l’avoir vu. — 8. Cérès obtint de Jupiter que Proserpine passât la moitié de l’année auprès d’elle, et l’autre moitié auprès de Pluton. — 9. Servius Tullius, ayant séparé de la masse du peuple un grand nombre de chevaliers, divisa le reste du peuple en cinq classes. — 10. Eumène, assiégé dans un fort, et craignant de perdre ses chevaux de guerre, parce qu’il manquait d’espace pour les faire courir, leur attachait la tête par-dessous avec une courroie, assez haut pour que leurs pieds de devant ne portassent pas sur la terre ; ensuite il les frappait par derrière à coups de fouet pour les faire cabrer et ruer, mouvement qui ne les faisait pas moins suer que s’ils avaient couru dans la carrière.
§ 254. Méthode générale pour traduire les gallicismes.
version 278(1)
1. Juventus refrænanda atque coercenda est. — 2. Virtutem gloriâ cariorem habeo. — 3. Non dedit beneficium, qui invitus profuit. — 4. Sunt vitia quædam virtutes imitantia. — 5. Scipionis filiæ ex ærario dotem acceperunt, quia nihil illis reliquerat pater : o felices viros puellarum, quibus populus Romanus loco soceri fuit ! — 6. Ciceroni dormitare interdùm Demosthenes, Horatio etiam Homerus ipse videtur. — 7. Sæpe adulatio, dùm blanditur, officit. — 8. Multi philosophorum, quum de bonis malisque præclarè dissererent, aliter tamen quàm loquebantur, vixerunt. — 9. Non minùs principi turpia sunt multa supplicia, quàm medico multa funera. — 10. Lysiæ eloquentia puro fonti quàm magno flumini propior est. — 11. Tiberius intercessit ne mensis september Tiberius vocaretur. — 12. Atheniensium res gestæ, sicuti ego æstimo, satis amplæ magnificæque fuêre ; verùm aliquantò minores, quàm famâ feruntur.
corrigé.
1. La jeunesse a besoin d’être contenue et réprimée. — 2. Je tiens plus à la vertu qu’à la gloire. — 3. Ce n’est pas accorder un bienfait que d’obliger à contre-cœur. — 4. Il y a des vices qui ont l’air de vertus. — 5. Les filles de Scipion furent dotées aux frais de l’État, parce que leur père ne leur avait laissé aucune fortune : heureux les maris de ces jeunes filles, puisque le peuple Romain leur tint lieu de beau-père ! — 6. Cicéron trouve que Démosthène sommeille de temps en temps, Horace en dit autant d’Homère lui-même. — 7. Souvent la flatterie nous nuit, tout en nous caressant. — 8. Plusieurs d’entre les philosophes, tout en discourant à merveille du bien et du mal, ont mené une vie opposée à leurs discours. — 9. Le grand nombre des supplices n’est pas moins honteux pour un souverain, que pour un médecin le grand nombre des décès. — 10. L’éloquence de Lysias représente plutôt une pure fontaine qu’un grand fleuve. — 11. Tibère mit opposition à ce que le mois de septembre prît son nom. — 12. A mes yeux, les hauts faits des Athéniens n’ont manqué ni de grandeur ni d’éclat ; mais cependant ils sont un peu au-dessous de ce que la renommée en publie.
version 279.
De Scytharum moribus.
In interiore Scythiâ habitant quædam gentes asperæ incultæque. Bella cædesque amant ; mosque est bellantibus cruorem ejus, quem primum interemerunt, ipsis e vulneribus ebibere. Ut quisque plures interemerit, ità apud eos habetur eximius ; ceterùm expertem esse cædis, inter opprobria vel maximum. Ne fœdera quidem incruenta sunt : sauciant se qui paciscuntur, exemptumque sanguinem ubi permiscuêre, degustant : id putant mansuræ fidei pignus certissimum. Inter epulas, quot quisque interfecerit, lætissima et frequentissima mentio ; binisque poculis qui plurimos retulêre perpotant : is inter jocantes honos præcipuus est. Pocula hostium capitibus expoliunt.
corrigé.
Mœurs des Scythes.
Il habite dans l’intérieur de la Scythie des peuplades farouches et incultes. Elles ne respirent que la guerre et le carnage. Les combattants ont coutume de boire aux blessures mêmes le sang du premier ennemi qu’ils ont tué. Plus un homme a tué d’ennemis, plus il est considéré parmi eux ; c’est d’ailleurs le dernier opprobre à leurs yeux de n’avoir jamais donné la mort. Le sang coule jusque dans leurs traités ; ceux qui traitent se font des blessures, mêlent le sang qui en coule, et en boivent ; c’est pour eux le gage le plus sûr d’une foi durable. Dans les festins, le sujet d’entretien le plus agréable et le plus fréquent, c’est d’énumérer les ennemis qu’on a tués ; ceux qui en comptent le plus boivent dans deux coupes, et c’est dans leurs divertissements la principale distinction. Ils façonnent leurs coupes avec le crâne de leurs ennemis.
version 280.
Pythagoricus et sutor.
Pythagoricus quidam emerat a sutore phæcasia, rem magnam, non
præsentibus nummis. Post aliquot dies venit ad tabernam
redditurus, et quum clausam diù pulsaret, fuit qui
diceret : « Quid perdis operam ? Sutor ille, quem
quæris, elatus, combustus est. Quod nobis fortasse molestum est,
qui in æternum nostros amittimus ; tibi minimè, qui scis
futurum ut renascatur(1) ; »
jocatus in Pythagoricum. At
philosophus noster tres aut quatuor denarios non invitâ manu
domum retulit, subinde concutiens. Deinde quum reprehendisset
hanc suam non reddendi tacitam voluptatem, intelligens arrisisse
sibi illud lucellum, redit ad eamdem tabernam, et ait
: « Ille tibi vivit ; redde quod debes. »
Deinde
per claustrum, quà se commisura laxaverat, quatuor denarios in
tabernam inseruit, ac misit, pœnas a se exigens improbæ
cupiditatis, ne alieno assuesceret.
corrigé.
Le pythagoricien et le cordonnier.
Un pythagoricien avait acheté à un cordonnier une paire de
chaussures, grosse emplette, vu qu’il n’avait pas de comptant.
Quelques jours après, il vint à la boutique pour
s’acquitter ; elle était fermée ; comme il frappait
depuis longtemps, il se trouva quelqu’un qui lui dit
: « Pourquoi perdre ta peine ? Ce cordonnier, après
lequel tu demandes, il est mort et enterré. Cette perte peut
être douloureuse pour nous, qui perdons nos amis pour
l’éternité ; mais elle n’est rien pour toi, qui sais qu’il
doit renaître un jour. »
C’était une
raillerie
à l’adresse du pythagoricien. Cependant notre philosophe
remporta chez lui sans chagrin ses trois ou quatre deniers,
qu’il faisait sauter de temps en temps dans sa main. Mais
bientôt, se reprochant de trouver un secret plaisir à ne pas
payer, et comprenant que cette petite aubaine lui avait souri,
il retourne à la boutique, et se dit : « Pour toi, cet
homme n’est pas mort ; paie-lui ce que tu lui dois. »
Ensuite il fit passer ses quatre deniers par une fente qui
s’était faite entre deux ais déjoints de la porte, et les laissa
tomber dans l’intérieur, se punissant lui-même de sa coupable
convoitise, de peur de prendre goût au bien d’autrui.
version 281.
Androclus et leo.
Romæ in circo maximo venationis amplissimæ pugna populo dabatur. Multæ ibi sæviebant feræ magnitudine excellentes. Sed præter alia omnia leonum immanitas admirationi fuit, præterque omnes ceteros unius. Is leo corporis impetu et magnitudine terrificoque fremitu et toris comisque cervicum fluctuantibus animos oculosque omnium in se convertit. Introductus erat inter complures alios ad pugnam bestiarum datus servus viri consularis : ei servo Androclus nomen fuit. Hunc ille leo ubi vidit procul, repente quasi admirans stetit, ac deinde sensim atque placidè tanquàm noscitabundus ad hominem accedit ; tùm caudam more atque ritu adulantium canum clementer et blandè movet, hominisque sese corpori adjungit, cruraque ejus et manus prope jàm exanimati metu linguâ leniter demulcet. Androclus inter illa tàm atrocis feræ blandimenta amissum animum recuperat ; paulatim oculos ad contuendum leonem refert. Tùm, quasi mutuâ recognitione factâ, lætos et gratulabundos videres hominem et leonem. Eâ re prorsùs tàm admirabili maximus populi clamor excitatur. Accersitur a Cæsare Androclus. Quæritur ab eo causa, cur ille atrocissimus leo uni pepercisset. Ibi Androclus rem mirificam narrat atque admirandam.
corrigé.
Le lion d’Androclus.
On donnait au peuple, dans le grand cirque de Rome, le spectacle d’un grand combat d’hommes contre des animaux. Une multitude de bêtes féroces, d’une taille extraordinaire, y exerçaient leur rage. Les lions se firent admirer principalement par leur férocité, et un d’entre eux plus que tous les autres. Ce lion, par sa grandeur, son impétuosité, ses rugissements épouvantables, la grosseur de ses muscles, la longueur de sa crinière flottante, fixa l’attention et les regards de tous les spectateurs. On avait introduit, parmi plusieurs autres malheureux condamnés à combattre les bêtes, un esclave appartenant à un personnage consulaire, et nommé Androclus. Dès que ce lion l’aperçoit de loin, il s’arrête tout à coup comme frappé d’étonnement ; puis il s’avance vers lui d’un pas lent et d’un air adouci, comme s’il le reconnaissait ; il remue la queue d’une manière amicale et caressante, comme le chien qui flatte son maître ; il se serre contre le corps de cet homme à demi-mort de frayeur ; il lui lèche doucement les pieds et les mains. Aux caresses de cet animal si terrible, Androclus reprend ses esprits ; il s’enhardit peu à peu à lever les yeux sur le lion. Alors vous eussiez vu l’homme et le lion se réjouir, se féliciter, comme des amis qui renouvellent connaissance. Ce spectacle si extraordinaire arrache au peuple des cris d’étonnement. L’empereur fait mander Androclus ; il lui demande comment il se fait que ce lion si furieux l’ait épargné lui seul. Alors Androclus lui fait ce récit merveilleux et digne d’admiration.
version 282.
Sequitur de Androclo et leone.
« Quum provinciam, inquit, Africam proconsulari imperio meus dominus obtineret, ego ibi iniquis ejus et quotidianis verberibus ad fugam sum coactus ; et, ut mihi a domino terræ illius præside tutiores latebræ forent, in camporum et arenarum solitudines concessi ; ac, si defuisset cibus, consilium fuit mortem aliquo pacto quærere. Tùm sole medio rapido et flagrante, specum quamdam nactus remotam latebrosamque, in eam penetro et me recondo. Neque multò post ad eamdem specum venit hic leo, debili uno et cruento pede, gemitus edens et murmura dolorem cruciatumque corporis commiserantia. Atque illic primo quidem conspectu advenientis leonis territus mihi et pavefactus animus est. Sed postquàm introgressus leo in habitaculum illud suum, vidit me procul delitescentem, mitis et mansuetus accessit, ac sublatum pedem ostendere ac porrigere, quasi opis petendæ gratiâ, visus est. Ibi ego stirpem ingentem vestigio pedis ejus hærentem revelli ; conceptamque saniem vulnere intimo expressi ; accuratiùsque, sine magnâ jàm formidine, siccavi penitùs atque detersi cruorem. Ille tunc meâ operâ et medelâ levatus, pede in manibus meis posito recubuit et quievit.
corrigé.
Suite du lion d’Androclus.
« Pendant que mon maître, lui dit-il, gouvernait la province d’Afrique en qualité de proconsul, les coups dont il m’accablait injustement tous les jours me contraignirent à prendre la fuite. Pour trouver une retraite plus sûre contre un maître qui commandait en ce pays, je m’enfonçai dans les plaines et les sables du désert, bien résolu à trouver la mort de quelque manière que ce fût, si la nourriture venait à me manquer. Alors, pendant la chaleur dévorante d’un soleil de midi, ayant rencontré par hasard une grotte retirée et obscure, j’y pénètre et je m’y cache. Quelques instants après, j’y vois arriver ce lion, qui traînait une patte blessée et ensanglantée ; la violence de la douleur lui arrachait des gémissements et des cris plaintifs. A la vue de cet animal, je sentis d’abord mon cœur glacé d’effroi. Mais lorsque le lion, entré dans son repaire, m’aperçoit caché au fond de l’antre, il s’avance vers moi d’un air doux et soumis ; il lève la patte, me la montre, me la présente, et semble me demander du secours. Alors j’arrache une grosse épine, enfoncée sous son pied ; j’exprime le pus ramassé au fond de la plaie ; enfin, commençant à me remettre de ma frayeur, je la nettoie avec soin, et je parviens à étancher le sang. Soulagé par mes soins et par mon secours, le lion se couche la patte entre mes mains, et s’endort paisiblement.
version 283.
Sequitur de Androclo et leone.
« Ex eo die, triennium totum ego et leo in eâdem specu
eodemque victu viximus. Nàm, quas venabatur feras, membra
opimiora ad specum mihi suggerebat. Quæ ego, ignis copiam non
habens, sole meridiano tosta edebam. Sed ubi me vitæ illius
ferinæ jàm pertæsum est, leone in venatum profecto, reliqui
specum ; et viam fermè tridui permensus, a militibus visus
apprehensusque sum, et ad dominum ex Africâ Romam deductus. Is
me statim rei capitalis damnandum, dandumque ad bestias curavit.
Intelligo autem hunc quoque leonem, me tunc separato, captum,
gratiam mihi nunc etiam beneficii et medicinæ referre. »
Hæc dixisse Androclum tradunt, eaque omnia scripta
circumlataque tabellâ populo ; atque ideò, cunctis
petentibus, dimissum Androclum et pœnâ solutum, leonemque ei
suffragiis populi donatum ; posteà Androclum et leonem loro
tenui revinctum urbe totâ circùm tabernas ire ; donari ære
Androclum, floribus spargi leonem ; omnes ferè ubique
obvios dicere : « Hic est leo hospes hominis, hic est
homo medicus leonis. »
corrigé.
Suite du lion d’Androclus.
« Depuis ce jour, nous avons, pendant trois ans entiers, le
lion et moi, vécu en commun dans cette caverne. Quand il avait
pris quelque bête à la chasse, il m’en apportait à la grotte les
meilleurs morceaux, que je mangeais après les avoir fait
griller, faute de feu, au soleil de midi. Mais, commençant à
m’ennuyer de cette vie sauvage, je profitai de l’instant où il
était allé chasser, je quittai la caverne, et, après trois jours
de marche environ, je fus découvert et arrêté par des soldats.
On me conduisit d’Afrique à Rome, et on me ramena à mon maître.
Sur-le-champ, il me fit condamner à mort et exposer aux bêtes.
Sans doute, après notre séparation, ce lion a été pris à son
tour, et je vois qu’il me témoigne encore aujourd’hui sa
reconnaissance du bienfait auquel il a dû sa guérison. »
Tel est le récit que fit, dit-on, Androclus. On ajoute que ces
détails furent mis par écrit et qu’on les fit circuler parmi la
foule ; qu’à la demande générale, Androclus fut renvoyé
absous ; que le lion lui fut adjugé par les suffrages du
peuple ; qu’à partir de ce jour, on voyait Androclus,
menant cet animal attaché à une simple courroie, se promener par
toute la ville autour des boutiques ; qu’on donnait à
Androclus des pièces de monnaie, qu’on couvrait le lion de
fleurs, et que les passants s’écriaient en tous lieux
: « Voilà le lion qui
a donné l’hospitalité à un
homme, voilà l’homme qui a servi de médecin à un
lion. »
version 284.
Augusti clementia.
Augustus mitis fuit princeps, si quis illum a principatu suo
æstimare incipiat ; nàm in adolescentiâ caluit irâ, et
multa crudelia fecit, ad quæ invitus oculos retorquebat. Sed
quum annum quadragesimum transîsset et in Galliâ moraretur,
delatum est ad eum indicium, Cinnam insidias ei struere :
dictum est et ubi et quandò et quemadmodùm aggredi vellet ;
unus ex consciis deferebat. Constituit se ab eo vindicare,
consilium amicorum advocari jussit. Nox illi inquieta erat, quum
cogitaret adolescentem nobilem, hoc detracto integrum, Pompeii
nepotem, damnandum. Gemens subinde voces emittebat varias et
inter se contrarias : « Quid ergò ? aiebat. Ego
percussorem meum securum ambulare patiar, me
sollicito ? »
Rursùs, silentio interposito, majore
multò voce sibi quàm Cinnæ irascebatur : « Quid vivis,
si perire te tàm multorum interest ? quis finis erit
suppliciorum, quis sanguinis ? Non est tanti vita, si, ut
ego non peream, tàm multa perdenda sunt. »
corrigé.
Clémence d’Auguste.
Auguste fut un prince plein de douceur, si on le juge à partir de
son avénement à l’empire ; car, dans sa jeunesse, il
s’abandonna au feu de la colère, et commit plusieurs cruautés,
sur lesquelles il ne reportait ses regards qu’avec regret. Mais,
à quarante ans passés, pendant un séjour qu’il fit en Gaule, on
lui révéla que Cinna conspirait contre lui ; on l’avertit
du lieu, du jour, du plan d’attaque ; la dénonciation
venait d’un des complices. Il résolut de s’en
venger, et convoqua ses amis pour leur demander conseil. Il
passa la nuit sans pouvoir reposer, en songeant qu’il lui
fallait condamner un jeune homme du plus haut rang, à qui l’on
ne pouvait reprocher que cette faute, un petit-fils de Pompée.
De temps en temps, il laissait échapper en gémissant des paroles
contradictoires : « Quoi donc ? disait-il, je
laisserai mon assassin se promener tranquillement, tandis que
moi-même je tremblerai. »
Puis, après quelques instants de
silence, il s’emportait contre lui-même d’une voix beaucoup plus
haute qu’il n’avait fait contre Cinna : « Pourquoi
vivre, si ta perte importe à tant de gens ? Quand
s’arrêteront les supplices et le sang ? Ce n’est pas la
peine de vivre, si, pour que je vive, il faut que tout
périsse. »
version 285.
Sequitur de Augusti clementiâ.
Interpellavit tandem illum Livia uxor, et : « Admittis,
inquit, muliebre consilium ? Fac quod medici solent, qui,
ubi usitata remedia non procedunt, tentant contraria. Severitate
nihil adhùc profecisti ; nunc tenta quomodò tibi cedat
clementia. Ignosce Cinnæ : deprehensus est, jàm nocere tibi
non potest, prodesse famæ tuæ potest. »
Gavisus Augustus
uxori quidem gratias egit ; renuntiari autem extemplò
amicis, quos in consilium rogaverat, imperavit, et Cinnam unum
ad se accersit, dimissisque omnibus e cubiculo, quum alteram
Cinnæ poni cathedram jussisset : « Hoc, inquit, primùm
a te peto, ne me loquentem interpelles, ne medio sermone meo
proclames ; dabitur tibi loquendi liberum tempus. Ego te,
Cinna, quum in hostium castris invenissem, non factum tantùm
mihi inimicum, sed natum, servavi ; patrimonium tibi omne
concessi. Hodiè tàm felix es et tàm dives, ut victo victores
invi[illisible chars][texte coupé]. Quum sic
de te meruerim, occidere me consti[illisible chars][texte coupé]i. »
corrigé.
Suite de la clémence d’Auguste.
[illisible chars][texte coupé]nfin, son épouse Livie vint
l’interrompre : « Veux-[illisible chars][texte coupé]lui dit-elle, écouter les conseils d’une
femme ? [illisible chars][texte coupé] comme les
médecins : quand les remèdes ordi[illisible chars][texte coupé]es ne font rien, ils en essaient de
contraires. Jus[illisible chars][texte coupé]à ce jour, tu
n’as rien gagné par la rigueur ; essaie [illisible chars][texte coupé]jourd’hui comment la clémence te
réussira. Fais grâce à [illisible chars][texte coupé]inna : il est découvert, il ne peut plus
te [illisible chars][texte coupé], et il peut servir à ta
renommée. »
Auguste [illisible chars][texte coupé]mé
remercia sa femme ; il ordonna de contreman[illisible chars][texte coupé] aussitôt les amis qu’il avait
convoqués ; il appela [illisible chars][texte coupé]a
seul auprès de lui, renvoya tout le monde de appartement, et
après avoir fait placer un second [illisible chars][texte coupé]e pour Cinna : « La première
chose que je te [illisible chars][texte coupé]ande, lui
dit-il, c’est de ne pas m’interrompre, de [illisible chars][texte coupé]aisser échapper aucun cri au milieu de
mon dis[illisible chars][texte coupé]s ; tu auras la
liberté de me répondre à loisir. Je [illisible chars][texte coupé]trouvé, Cinna, dans un camp armé
contre moi ; [illisible chars][texte coupé]es pas
seulement devenu mon ennemi ; tu le fus en [illisible chars][texte coupé]sant. Moi, je t’ai laissé la
vie ; je t’ai restitué tout ton [illisible chars][texte coupé]moine. Aujourd’hui, tu es si riche et
si heureux, [illisible chars][texte coupé]les vainqueurs
sont jaloux du vaincu. Après tant [illisible chars][texte coupé]ienfaits, tu as résolu de
m’assassiner. »
version 286.
Sequitur de Augusti clementiâ.
[illisible chars][texte coupé]uum ad hanc vocem exclamâsset
procul hanc ab [illisible chars][texte coupé]besse
dementiam : « Non præstas, inquit, fidem,
[illisible chars][texte coupé]na : convenerat,
ne interloquereris. Occidere, in[illisible chars][texte coupé]m, me paras. »
Adjecit locum, socios,
diem, ordi[illisible chars][texte coupé] insidiarum, cui
commissum esset ferrum. Et
quum defixum videret,
nec ex conventione jàm, sed ex conscientiâ tacentem
: « Quo, inquit, hoc animo facis ? Ut ipse sis
princeps ? Malè mehercule cum populo Romano agitur, si tibi
ad imperandum nihil præter me obstat. Cedo, si spes tuas solus
impedio, Paulusne te et Fabius Maximus et Cossi et Servilii
ferent, tantumque agmen nobilium, non inania nomina
præferentium, sed eorum, qui imaginibus suis decori
sunt ? »
Diutiùs quàm duabus horis Augustum locutum
esse constat. Quum hanc pœnam, quâ solâ erat contentus futurus,
extendisset : « Vitam tibi, inquit, Cinna, iterùm do,
priùs hosti, nunc insidiatori ac parricidæ. Ex hodierno die
inter nos amicitia incipiat. Contendamus, utrùm ego meliore fide
vitam tibi dederim, an tu debeas. »
Post hoc, detulit ultrò
consulatum, questus quòd non auderet petere. Amicissimum
fidelissimumque habuit. Nullis ampliùs insidiis ab ullo petitus
est.
corrigé.
Suite de la clémence d’Auguste.
Cinnà s’étant récrié à ce mot qu’il était bien éloigné d’une
telle démence : « Tu ne tiens pas ta parole,
poursuivit l’empereur ; il était convenu entre nous que tu
ne m’interromprais pas. Tu t’apprêtes, dis-je, à
m’assassiner. »
Il ajouta le lieu, le jour, les complices,
le plan d’exécution, le nom de celui à qui le fer était confié.
Puis, voyant Cinna, frappé de stupeur, rester muet non plus
seulement en vertu de leur accord, mais par conviction, il
reprit : « Quel est ton but en agissant ainsi ?
Est-ce de régner toi-même à ma place ? Certes, je plains le
sort du peuple Romain, si tu ne trouves, pour régner, d’autre
obstacle que moi. Mais voyons, s’il n’y a que moi qui, gêne tes
espérances, seras-tu supporté par un Paulus, par un Fabius
Maximus, par les Cossus, les Servilius, et par cette multitude
d’illustres personnages qui ne se parent pas de
vains noms, mais qui font eux-mêmes honneur à leurs titres de
noblesse ? »
On assure qu’Auguste parla plus de deux
heures. Lorsqu’il eut prolongé cette vengeance, dont il devait
se contenter : « Cinna, ajouta-t-il, je t’ai donné la
vie une première fois comme à un ennemi ; aujourd’hui je te
la donne de nouveau comme à un traître et à un assassin. Soyons
amis à partir de ce jour. Luttons entre nous deux à qui aura de
meilleure foi donné ou reçu la vie. »
Puis, il lui donna de
lui-même le consulat, en se plaignant que Cinna n’osât pas le
demander. Il le compta désormais au nombre de ses amis les plus
dévoués et les plus fidèles, et il ne fut plus menacé par aucune
conspiration.
version 287.
Honestæ æmulationis exemplum.
Erant in eâdem legione fortissimi viri centuriones, Pulfio et
Varenus. Hi perpetuas controversias inter se habebant, uter
alteri anteferretur. Ex iis Pulfio, quum acerrimè ad
munitiones(1) pugnaretur : « Quid
dubitas, inquit, Varene, aut quem locum probandæ virtutis tuæ
spectas ? Hic, hic dies de nostris controversiis
judicabit. »
Hæc quum dixisset, procedit extrà munitiones,
quàque pars hostium confertissima visa est, in eam irrumpit. Ne
Varenus quidem tùm vallo sese continet ; sed omnium veritus
existimationem subsequitur, mediocri spatio relicto. Pulfio
pilum in hostes mittit, atque unum ex multitudine procurrentem
transjicit ; quo percusso et exanimato, hostes in illum
universi tela conjiciunt, neque dant regrediendi facultatem.
Succurrit inimicus illi Varenus et laboranti subvenit. Ad hunc
se confestim a Pulfione omnis multitudo convertit. Huic rursùs
circumvento fert subsidium Pulfio,
atque ambo
incolumes, compluribus interfectis, summâ cum laude sese intrà
munitiones recipiunt. Sic fortuna in contentione et certamine
utrumque versavit, ut alter alteri inimicus auxilio salutique
esset, neque dijudicari posset uter utri virtute anteferendus
videretur.
corrigé.
Exemple de noble rivalité.
Il y avait dans la même légion deux centurions pleins de cœur,
Pulfion et Varénus. Ils étaient perpétuellement en lutte à qui
passerait avant l’autre. Pendant que l’on se battait avec fureur
près des retranchements, Pulfion dit à son rival
: « Pourquoi hésiter, Varénus ? quelle occasion
attends-tu pour prouver ta valeur ? Voici le jour qui va
décider de notre querelle. »
A ces mots, il s’avance en
dehors des retranchements, et se précipite au plus épais des
rangs ennemis. Varénus ne se tient pas non plus dans l’intérieur
des retranchements ; mais, craignant l’opinion publique, il
le suit à une faible distance. Pulfion lance son javelot sur les
ennemis, et traverse l’un d’eux, qui s’élançait en avant de la
foule. Le voyant frappé à mort, les ennemis font tous à la fois
pleuvoir leurs traits sur Pulfion, et lui coupent la retraite.
Alors son rival vient à son secours et s’avance pour le dégager.
Aussitôt toute la multitude laisse Pulfion, et se tourne contre
l’autre, qui est enveloppé. Pulfion à son tour lui vient en
aide, et tous les deux, après avoir fait un grand carnage, se
retirent dans le camp sans blessures et couverts de gloire.
Ainsi, dans cette lutte, la fortune fit passer les deux rivaux
par de telles alternatives, que chacun d’eux fut secouru et
sauvé par l’autre, sans qu’on pût décider à qui revenait le prix
de la valeur.
version 288.
Quomodò amicis utendum.
Si aliquem amicum existimas, cui non tantùmdem credis quantùm tibi, vehementer erras, et non satis nôsti vim veræ amicitiæ. Tu verò omnia cum amico delibera, sed de ipso priùs. Post amicitiam credendum est, ante amicitiam judicandum. Diù cogita, an tibi in amicitiam aliquis recipiendus sit ; quum placuerit fieri, toto illum pectore admitte ; tàm audacter cum illo loquere, quàm tecum. Cum amico omnes curas, omnes cogitationes tuas misce. Fidelem si putaveris, facies. Nàm multi fallere docuerunt, dùm timent falli, et aliis jus peccandi suspicando fecerunt. Quid est ergò quarè ulla verba coràm amico meo retraham ? Quid est quarè me coràm illo non putem solum ? Quidam quæ tantùm amicis committenda sunt, obviis narrant ; quidam rursùs etiam carissimorum conscientiam reformidant, et interiùs premunt omne secretum. Neutrum faciendum est : utrumque enim vitium est, et omnibus credere, et nulli.
corrigé.
Comment on doit vivre avec ses amis.
Regarder comme son ami un homme à qui l’on ne se fie pas autant qu’à soi-même, c’est se tromper étrangement, et méconnaître la force de la véritable amitié. Que votre ami soit le confident de toutes vos délibérations ; mais qu’il en ait été auparavant le sujet. La confiance doit suivre l’amitié, et le jugement la précéder. Examinez mûrement si un homme mérite d’être admis dans votre amitié ; lorsque vous y serez décidé, ouvrez-lui tout votre cœur ; parlez devant lui aussi hardiment qu’on se parle à soi-même. Partagez avec lui tous vos soucis, toutes vos pensées. Croyez-le fidèle, et il le sera. Car souvent on enseigne la trahison à force de la craindre, et on autorise la faute par ses soupçons. Quelle raison de retenir aucune parole devant un ami ? Quelle raison, en sa présence, de ne pas me croire seul ? Il y a des gens qui racontent au premier venu ce qui ne se doit confier qu’à des amis ; d’autres, au contraire, craignent de mettre dans leur confidence leurs amis les plus chers, et gardent tous leurs secrets renfermés dans leur sein. Il ne faut faire ni l’un ni l’autre ; car c’est une faute égale de se fier à tout le monde, et de ne se fier à personne.
version 289.
Quæ sint veræ divitiæ.
Non intelligunt homines quàm magnum vectigal sit parcimonia. Non esse cupidum, pecunia est ; non esse emacem, vectigal est ; contentum verò suis rebus esse, maximæ sunt certissimæque divitiæ. Etenim si callidi rerum æstimatores prata magno æstimant, quòd ei generi possessionum minimè noceri potest, quanti est æstimanda virtus, quæ nec eripi nec surripi potest, neque naufragio neque incendio amittitur ! Quâ præditi qui sunt, soli sunt divites ; soli enim possident res et fructuosas et sempiternas ; solique, quod est proprium divitiarum, contenti sunt rebus suis. Satis esse putant quod est ; nihil appetunt, nullâ re egent, nihil sibi deesse sentiunt, nihil requirunt. Improbi autem et avari, quoniam incertas atque in casu positas possessiones habent, et plùs semper appetunt, nec eorum quisquam adhùc inventus est, cui quod haberet esset satis, non modò non copiosi ac divites, sed etiam inopes ac pauperes existimandi sunt.
corrigé.
La vraie richesse.
Les hommes ne comprennent pas quel trésor c’est que l’économie. C’est une richesse d’avoir peu de désirs ; c’est un revenu de n’être point acheteur ; enfin, se contenter de ce qu’on a, c’est la plus grande et la plus sûre de toutes les fortunes. En effet, si les gens experts à priser les choses estiment les prairies à un si haut prix, parce qu’aucune espèce de propriété n’est exposée à moins d’accidents, combien ne devons-nous pas estimer la vertu, qui ne peut ni s’enlever ni se dérober, qui ne se perd ni par naufrage ni par incendie ! Ceux qui l’ont en partage sont les seuls riches. Seuls, en effet, ils possèdent un bien fructueux et inaltérable ; et seuls (ce qui est le propre de la richesse), ils sont contents de leur lot. Ce qu’ils ont leur suffit ; ils ne désirent rien de plus, ils ne manquent de rien, ils ne se sentent privés de rien, ils ne réclament rien. Au contraire, les méchants et les avares, qui n’ont que des biens incertains et dépendants du hasard, qui désirent sans cesse davantage, et dont on n’a encore vu aucun qui se contentât de son avoir, bien loin de les regarder comme riches et opulents, il faut les tenir pour indigents et pauvres.
version 290.
Dionysius tyrannus et Damocles.
Dionysius tyrannus, quum quidam ex ejus assentatoribus Damocles
commemoraret in sermone copias ejus, opes, rerum abundantiam,
magnificentiam ædium regiarum, negaretque unquàm beatiorem
quemquam fuisse : « Visne igitur, inquit, Damocle,
quoniam hæc te vita delectat, ipse eam degustare, et fortunam
experiri meam ? »
Quum se ille cupere dixisset,
collocari jussit hominem in aureo lecto, strato pulcherrimè
textili stragulo, magnificis operibus picto ; abacosque
complures ornavit argento auroque cælato. Tùm ad mensam eximiâ
formâ pueros delectos jussit consistere, eosque nutum ejus
intuentes diligenter ministrare.
Aderant unguenta,
coronæ ; incendebantur odores ; mensæ conquisitissimis
epulis exstruebantur. Fortunatus sibi Damocles videbatur. In hoc
medio apparatu fulgentem gladium, e lacunari setâ equinâ aptum,
demitti jussit, ut impenderet illius beati cervicibus. Itaque
nec plenum artis illud argentum adspiciebat, nec manum
porrigebat in mensam ; jàm ipsæ defluebant coronæ :
denique exoravit tyrannum, ut abire liceret, quòd jàm beatus
nollet esse. Satisne videtur declarâsse Dionysius, nihil esse ei
beatum, cui semper aliquis terror impendeat ?
corrigé.
Denys le tyran et Damoclès.
Denys le tyran, entendant un de ses flatteurs, nommé Damoclès,
s’étendre un jour, dans un entretien, sur sa puissance, ses
armées, l’immensité de ses trésors, la magnificence de son
palais, et soutenir qu’il n’y avait jamais eu d’homme plus
heureux : « Eh bien, Damoclès, lui dit-il, puisque
cette vie te paraît si douce, veux-tu en essayer, et faire
l’expérience de mon sort ? »
Celui-ci ayant répondu
qu’il ne demandait pas mieux, ce prince le fit asseoir sur un
lit d’or, recouvert d’un riche tapis brodé de sujets
magnifiques. Par son ordre, on garnit plusieurs buffets de
vaisselle en argent et en or ciselé. De jeunes esclaves d’une
beauté parfaite se tenaient debout autour de la table, attentifs
aux moindres signes de Damoclès et prompts à le servir.
Couronnes, cassolettes, rien ne manquait ; on brûlait des
parfums ; la table était chargée des mets les plus exquis.
Damoclès se trouvait le plus heureux des hommes. Mais, au milieu
de cet appareil, le tyran fit suspendre au plafond, par un crin
de cheval, une épée nue, qui pendait juste au-dessus de la tête
de ce mortel fortuné. Aussitôt Damoclès n’a plus d’yeux pour
cette vaisselle artistement travaillée, sa main ne touche plus
aux
mets ; déjà les couronnes tombent de son
front. Enfin, il demande en grâce au tyran la permission de s’en
aller, ne voulant plus, disait-il, être heureux. Denys n’a-t-il
pas, à votre avis, montré par là assez clairement qu’il n’y a
pas de bonheur pour l’homme qui vit sans cesse sous le coup de
la terreur ?
version 291.
Deum ex operibus ejus agnosci.
Si essent qui sub terrâ semper habitavissent, nec exîssent unquàm suprà terram ; deinde aliquo tempore, patefactis terræ faucibus, ex illis abditis sedibus evadere in hæc loca, quæ nos incolimus, atque exire potuissent : quum repente terram et maria cœlumque vidissent, adspexissentque solem ejusque tùm magnitudinem pulchritudinemque, tùm etiam efficientiam cognovissent, quòd is diem efficeret, toto cœlo luce diffusâ ; noctu autem cœlum totum cernerent astris distinctum et ornatum, lunæque luminum varietatem tùm crescentis tùm senescentis, eorumque omnium ortus et occasus atque in omni æternitate ratos immutabilesque cursus : hæc quum viderent, profectò et esse Deum, et hæc tanta opera Dei esse arbitrarentur.
corrigé.
On reconnaît Dieu à ses œuvres.
S’il y avait des hommes qui eussent toujours habité sous la terre, sans s’être jamais montrés au jour, et qu’ensuite, à un moment donné, les entrailles de la terre venant à s’entr’ouvrir, il leur fût donné de s’échapper et de quitter ce séjour ténébreux pour la région que nous habitons ; lorsqu’ils apercevraient tout à coup la terre, la mer et le ciel ; lorsqu’ils contempleraient le soleil, sa grandeur, son éclat ; qu’ils connaîtraient sa puissance, par laquelle il produit le jour en inondant le ciel de sa lumière ; qu’ils verraient pendant la nuit le firmament orné et émaillé d’étoiles, les différentes phases de la lune, sa croissance, son déclin, le lever et le coucher de tous ces astres, leur cours régulier, immuable de toute éternité ; à la vue de ce spectacle, ils ne pourraient pas s’empêcher de reconnaître qu’il y a un Dieu, et que ces merveilles sont son ouvrage.