(1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Introduction. » p. 4
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(1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Introduction. » p. 4

Introduction.

1. — La Grammaire est l’art de parler et d’écrire1 correctement. Pour parler et pour écrire, on emploie des mots : les mots sont composés de lettres.

 

2. — Il y a deux sortes de lettres, les voyelles et les consonnes.

Les voyelles sont : a, e, i, o, u, et y. On les appelle voyelles, parce que, seules, elles forment une voix, un son.

 

3. — Il y a trois sortes d’e : e muet, é fermé, è ouvert.

L’e muet, comme à la fin de ces mots, homme, monde : on l’appelle muet, parce que le son en est sourd et peu sensible.

L’é fermé, comme à la fin de ces mots, bonté, café : cet é se prononce la bouche presque fermée.

L’è ouvert, comme à la fin de ces mots, procès, accès, succès : pour bien prononcer cet è, il faut appuyer dessus, et desserrer les dents.

 

4. — L’y grec s’emploie le plus souvent pour deux ii, comme dans pays, moyen, joyeux : prononcez pai-is, moi-ien, joi-ieux 2.

 

5. — Il y a dix-neuf consonnes ; savoir : b, c, d, f, g, h, j, k, l, m, n, p, q, r, s, t, v, x, z. Ces lettres s’appellent consonnes, parce qu’elles ne forment un son qu’avec le secours des voyelles, comme ba, be, bi, bo, bu ; ca, ce, ci, co, cu ; da, de, di, do, du, etc.

 

6. — La lettre h ne se prononce pas dans certains mots, l’homme, l’honneur, l’histoire, etc., qu’on prononce comme s’il y avait l’omme, l’onneur, l’histoire ; alors on l’appelle h muette.

Mais, dans les mots suivants, la haine, le hameau, le héros, la lettre h fait prononcer du gosier la voyelle qui suit1 ; alors on l’appelle h aspirée ; ainsi, l’on écrit et l’on prononce séparément les deux mots la haine, et non pas l’haine ; les héros, et non pas comme s’il y avait les zhéros.

Des voyelles longues et des voyelles brèves.

7. — Les voyelles longues sont celles sur lesquelles on appuie plus longtemps que sur les autres en les prononçant.

Les voyelles brèves sont celles sur lesquelles on appuie moins longtemps.

Par exemple, a est long dans pâte pour faire du pain, il est bref dans patte d’animal.

è est long dans tempête, et il est bref dans trompette.

i est long dans gîte, et bref dans petite.

o est long dans apôtre, et bref dans dévote.

u est long dans flûte, et bref dans butte.

 

8. — Pour marquer les différentes sortes d’e, et les voyelles longues, on emploie trois petits signes que l’on appelle accents ; savoir, l’accent aigu (ˊ) qui se met sur les é fermés, bonté ; l’accent grave (`) qui se met sur les è ouverts, accès ; et l’accent circonflexe (^) qui se met sur la plupart des voyelles longues, apôtre.

 

9. — Il y a en français dix sortes de mots qu’on appelle les parties du discours ; savoir : le Nom, l’Article, l’Adjectif, le Pronom, le Verbe, le Participe, la Préposition, l’Adverbe, la Conjonction et l’Interjection.