Introduction.
1. — La Grammaire est l’art de parler et d’écrire1 correctement. Pour parler et pour écrire, on emploie des mots : les mots sont composés de lettres.
2. — Il y a deux sortes de lettres, les voyelles et les consonnes.
Les voyelles sont : a, e, i, o, u, et y. On les appelle voyelles, parce que, seules, elles forment une voix, un son.
3. — Il y a trois sortes d’e : e muet, é fermé, è ouvert.
L’e muet, comme à la fin de ces mots, homme, monde : on l’appelle muet, parce que le son en est sourd et peu sensible.
L’é fermé, comme à la fin de ces mots, bonté, café : cet é se prononce la bouche presque fermée.
L’è ouvert, comme à la fin de ces mots, procès, accès, succès : pour bien prononcer cet è, il faut appuyer dessus, et desserrer les dents.
4. — L’y grec s’emploie le plus souvent pour deux ii, comme dans pays, moyen, joyeux : prononcez pai-is, moi-ien, joi-ieux 2.
5. — Il y a dix-neuf consonnes ; savoir : b, c, d, f, g, h, j, k, l, m, n, p, q, r, s, t, v, x, z. Ces lettres s’appellent consonnes, parce qu’elles ne forment un son qu’avec le secours des voyelles, comme ba, be, bi, bo, bu ; ca, ce, ci, co, cu ; da, de, di, do, du, etc.
6. — La lettre h ne se prononce pas dans certains mots, l’homme, l’honneur, l’histoire, etc., qu’on prononce comme s’il y avait l’omme, l’onneur, l’histoire ; alors on l’appelle h muette.
Mais, dans les mots suivants, la haine, le hameau, le héros, la lettre h fait prononcer du gosier la voyelle qui suit1 ; alors on l’appelle h aspirée ; ainsi, l’on écrit et l’on prononce séparément les deux mots la haine, et non pas l’haine ; les héros, et non pas comme s’il y avait les zhéros.
Des voyelles longues▶ et des voyelles brèves.
7. — Les voyelles ◀longues▶ sont celles sur lesquelles on appuie plus longtemps que sur les autres en les prononçant.
Les voyelles brèves sont celles sur lesquelles on appuie moins longtemps.
Par exemple, a est ◀long▶ dans pâte pour faire du pain, il est bref dans patte d’animal.
è est ◀long▶ dans tempête, et il est bref dans trompette.
i est ◀long▶ dans gîte, et bref dans petite.
o est ◀long▶ dans apôtre, et bref dans dévote.
u est ◀long▶ dans flûte, et bref dans butte.
8. — Pour marquer les différentes sortes d’e, et les voyelles ◀longues▶, on emploie trois petits signes que l’on appelle accents ; savoir, l’accent aigu (ˊ) qui se met sur les é fermés, bonté ; l’accent grave (`) qui se met sur les è ouverts, accès ; et l’accent circonflexe (^) qui se met sur la plupart des voyelles ◀longues, apôtre.
9. — Il y a en français dix sortes de mots qu’on appelle les parties du discours ; savoir : le Nom, l’Article, l’Adjectif, le Pronom, le Verbe, le Participe, la Préposition, l’Adverbe, la Conjonction et l’Interjection.