Mazarin (Jules de), né en 1602, à Piscina, bourg de l’Abruzze, dans le royaume de Naples. Il se fit connoître, en 1630, à la cour de France, où il vint traiter de la part du duc de Savoie. Louis XIII obtint pour lui le chapeau de cardinal en 1641, et le fit entrer dans son conseil en 1643, le jour même de la mort de Richelieu. L’année suivante, la reine Anne d’Autriche, régente du royaume, lui confia le gouvernement de l’Etat. C’étoit un homme d’un caractère doux, sage et circonspect ; ayant beaucoup de finesse et de mesure dans l’esprit, avec un courage toujours conforme aux circonstances ; n’employant jamais la force qu’au défaut des autres moyens ; possédant sur-tout à un degré supérieur l’art de connoître les hommes, et de les employer à propos. Durant les troubles de la Fronde, il sortit deux fois du royaume pour y rétablir le calme, mais sans rien perdre de son crédit sur l’esprit de la reine-régente. C’est à lui que nous devons ces deux traités si avantageux pour la France ; celui de Westphalie, signé en 1648, et celui des Pyrénées, en 1659. Ce dernier traité fut, suivant le président Hénault, le fruit des réflexions du cardinal Mazarin, qui montra bien, dit-il, que l’art de lire dans l’avenir n’étoit pas une chimère pour les hommes vraiment politiques. Un des principaux articles étoit le mariage de Louis XIV avec l’infante Marie Thérèse ; alliance qui acquéroit à la France des droits à la couronne d’Espagne, si le prince, frère de l’infante, venoit à mourir▶ sans enfans, comme cela arriva. (On peut voir sur ce sujet l’Abrégé de l’Histoire de France par l’auteur cité, année 1659.) Mazarin ◀mourut en 1661, après avoir fondé à Paris un collège qui porte son nom, et qui est appelé aussi le collège ds.
(1813)
Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.)
« Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — M — article »
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