(1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — C — article » p. 409
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(1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — C — article » p. 409

Colbert (Jean-Baptiste), marquis de Seignelai, né à Paris en 1619, le plus grand ministre des finances qu’ait eu la France. Il s’étoit fait connoître du cardinal Mazarin, qui, étant près de mourir, le recommanda à Louis XIV. Je vous dois tout, Sire , lui dit-il ; mais je crois m’acquitter en quelque sorte envers votre Majesté, en vous donnant Colbert. Après la disgrace de Fouquet, Louis XIV le fit conseiller d’état, contrôleur général des finances, sur intendant des bâtimens, secrétaire et ministre d’état. Colbert répondit parfaitement à la confiance de ce grand monarque, en remplissant toutes ces places avec une application des plus suivies, une fidélité à toute épreuve, et une intelligence rare. Il rétablit les finances et la marine ; ranima toutes les branches du commerce ; fit fleurir les sciences et les arts ; ouvrit au peuple des sources fécondes de richesses, et mérita, pour tout dire en un mot, d’être regardé comme le père du commerce et des arts. Cependant ce même peuple, ingrat, aveugle, injuste et féroce, voulut le déterrer après sa mort arrivée en 1683. Malgré cette frénésie, les hommes sensés, et dignes appréciateurs du vrai mérite, pensèrent, comme l’on pense encore aujourd’hui, que la mémoire de ce grand ministre ne périra jamais.