(1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — B — article »
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(1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — B — article »

Brutus (Lucius Junius), fils de Marcus Junius, et de Tarquinie, fille de Tarquin l’ancien, et sœur de Tarquin le superbe, tous les deux rois de Rome. On le surnomma Brutus, parce qu’il contrefit le stupide et l’insensé, pour échapper à la cruauté du dernier de ces Tarquins, qui avoit fait mourir son père et son frère aîné. Mais après l’outrage fait à Lucrèce par Sextus Tarquinius, fils du tyran, il arracha lui-même du sein de cette dame romaine, le poignard dont elle venoit de se percer, en présence de ses parens, et jura avec eux de venger cet attentat sur toute la famille du ravisseur. Le peuple fut aussitôt convoqué ; le sénat s’assembla ; la royauté fut abolie ; les Tarquins furent chassés de Rome ; le gouvernement républicain fut établi, et Brutus fut nommé consul avec Lucius Tarquinius Collatinus, mari de Lucrèce. Les deux fils de Brutus ayant conspiré pour remettre les Tarquins sur le trône, furent découverts : et le consul eut le féroce courage de leur faire couper la tête sous ses yeux, au milieu de la place publique. Dans cette même année, les Tarquins, soutenus par Porsenna, roi d’Etrurie, marchèrent contre Rome. Il se livra un furieux combat, où ils furent entièrement défaits, mais où Brutus fut tué, l’an 509 avant J.C. Tous les historiens le dépeignent comme un homme, dont les mœurs, naturellement austères, ne pouvoient être adoucies par la raison.