(1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce second volume. »
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(1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce second volume. »

Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce second volume.

A

Abel, fils d’Adam et d’Ève nos premiers parents. Il immolait à Dieu, avec une piété sincère et généreuse, les premiers-nés de ses troupeaux, tandis que Caïn, son frère aîné, lui offrait, avec une piété avare, les prémices de sa récolte. Celui-ci, jaloux de voir que ses offrandes n’étaient pas aussi agréables au Seigneur que celles d’Abel, le tua l’an 3874 avant J.-C.

Adule, ou Saint-Gothard, une des plus hautes montagnes de Suisse, et au sommet de laquelle on jouit d’une des plus belles vues du monde. C’est au pied de cette montagne que le Rhin prend sa source.

Ajax, fils de Télamon, roi de Salamine, et le plus brave des Grecs, après Achille. Il se battit un jour entier contre Hector, le plus vaillant des Troyens, et la victoire resta indécise. Après la mort d’Achille, il disputa à Ulysse les armes de ce héros. Mais son concurrent l’emporta par son éloquence. Ajax en devint si furieux, qu’il perdit l’usage de sa raison. Il se jeta sur tous les troupeaux du camp, et en fit un grand carnage, croyant tuer Ulysse, Agamemnon, et les autres rois de la. Grèce. Revenu dans son bon sens, il se perça lui-même de son épée. Les poètes disent que son sang fut changé en une fleur, nommé hyacinthe.

Alcibiade, né à Athènes, l’an 454 avant J.-C., et disciple de Socrate. Il joignit à une haute naissance et à de grandes richesses, tous les agréments du corps et tous les talents de l’esprit, avec un caractère qui se pliait à tout. Après avoir remporté plusieurs fois le prix aux jeux olympiques, il fut nommé général de la flotte des Athéniens en Sicile, et s’empara de la ville de Catane. Mais accusé d’avoir mutilé les statues de Mercure, et condamné à mort par contumace, il se retira à Lacédémone, où cet homme, accoutumé au luxe et aux délices de sa patrie, prit sans peine la manière de vivre sobre et dure des Spartiates. La jalousie des généraux de cette république fit encore condamner à mort Alcibiade, qui se réfugia auprès de Tissapherne, satrape, ou gouverneur d’une des provinces du roi des Perses. On ménagea son retour à Athènes ; et il n’y rentra, qu’après avoir conquis plusieurs villes sur les Lacédémoniens, qu’il força à demander la paix. Les Athéniens lui décernèrent une couronne d’or, lui rendirent tous ses biens, et quelque temps après, le nommèrent généralissime de leurs troupes. Il commanda la flotte qui devait attaquer les Lacédémoniens, Mais dans le temps qu’il avait quitté son armée, pour aller amasser l’argent dont il avait besoin, son lieutenant ayant été battu, Alcibiade, injustement accusé de ce mauvais succès, fut déposé et banni, Il se retira dans la province du satrape Pharnabaze, qui, à la sollicitation du général lacédémonien, eut la lâche cruauté de le faire tuer à coups de flèches, l’an 404 avant J.-C.

Alcide. Voyez le mot Hercule.

Alexandre, fils de Philippe, roi de Macédoine, et d’Olympias, né l’an 356 avant J, C., et élevé par le célèbre Aristote : c’est le plus grand conquérant qui ait existé, parvenu, dès l’âge de 20 ans, au trône de son père, il soumit par les armes toute la Grèce, et se fit nommer généralissime des Grecs contre les Perses. Il part avec trente mille hommes de pied seulement, et cinq mille chevaux ; entre dans l’Asie mineure (ou Natolie) ; défait au passage du Granique (fleuve de Bithynie) une armée de cent mille Perses ; gagne ensuite sur Darius, leur roi, la bataille d’Issus (petite ville de Cilicie) ; se rend maître, dans la Phénicie, de la fameuse ville de Tyr, après un siège de sept mois ; pénètre dans la Judée (contrée célèbre de la Syrie) ; marche vers la ville de Gaza dont il s’empare ; arrive à Memphis, capitale de l’Égypte ; se remet à la poursuite de Darius, qu’il défait en bataille rangée, près d’Arbelles dans l’Assyrie ; entre triomphant dans Babylone, et puis dans Suze, capitale du royaume de Perse ; réduit en cendres Persépolis, ancienne demeure de ces rois ; traverse les déserts, franchit les fleuves et les montagnes ; pousse ses conquêtes jusqu’aux Indes ; ramène son armée par une autre route ; subjugue de nouveaux peuples ; revient à Babylone, craint, respecté, adoré comme un Dieu, et y meurt l’an 513 avant J.-C., âgé de 35 ans. Alexandre, qui, suivant Montesquieu, fonda plus de villes que les autres conquérants n’en détruisirent, joignait aux plus grands talents militaires d’excellentes qualités. Mais elles furent bien obscurcies. Par l’orgueil, la colère et l’excès du vin. Il avait la manie de vouloir passer pour le fils d’un Dieu, et de se faire adorer comme tel. Il fit assassiner le vieux Parménion, qui lui avait rendu les services les plus signalés, et tua de sa propre main, au milieu d’un repas et de l’ivresse, Clitus, un de ses plus fidèles amis. À Babylone, sa table était tellement un lieu de débauche, qu’il était honteux de ne pas s’y enivrer.

Amalthée, nom de la chèvre qui nourrit Jupiter, et que ce Dieu plaça parmi les astres avec ses deux chevreaux. Les nymphes qui avaient pris soin de son enfance, en reçurent une de ses cornes, qui avait la vertu de produire tout ce qu’elles désiraient. C’est ce qu’on appelait la Corne d’Abondance, qu’on représente pleine de feuilles, de fleurs et de toutes sortes de fruits, avec une pointe au milieu.

Ammon, fils de Loth, neveu d’Abraham. Les Ammonites, peuples voisins de la Judée, en descendaient.

Amphictyons. (Tribunal des) Il était composé des députés des villes de la Grèce, dont il était le conseil suprême, et comme les états-généraux. On y jugeait souverainement et sans appel toutes les affaires qui y étaient portées. Amphictyon, troisième roi d’Athènes, désirant maintenir l’union parmi les Grecs, l’avait établi, l’an 1522 avant J.-C. ; et c’est de son propre nom, que les juges étaient appelés Amphictyons.

Annibal, le plus grand général carthaginois, et un des plus grands capitaines de l’antiquité ; né d’Amilcar-Barca, l’an 247 avant J.-C. Implacable ennemi des Romains, auxquels, dès l’âge de neuf ans, il avait voué une haine éternelle, il prit en Espagne la ville de Sagonte, leur alliée, et dont les habitants aimèrent mieux périr sous ses ruines que de se rendre. De là, résolu d’aller attaquer les Romains dans Rome même, il passe les Pyrénées, traverse les Gaules, franchit les Alpes à travers mille périls ; entre dans l’Italie avec son armée, réduite à vingt mille hommes d’infanterie, et six mille de cavalerie, s’empare de Turin, et défait P. Corn. Scipion près de Pavie sur le Tésin, le consul Sempronius près de la rivière de Trébie (dans le duché de Milan d’aujourd’hui), et le consul Flaminius près du lac de Trasimène, dans l’Étrurie (ou Toscane). Fabius, dictateur romain, interrompit le cours de ses victoires, par une sage lenteur et des marches multipliées. Mais les consuls Paul Émile et Terentius Varron furent battus près de Cannes, petit bourg de la Pouille, et perdirent quarante mille hommes, parmi lesquels on comptait cinq mille six cent trente chevaliers, dont Annibal envoya les anneaux a Carthage. Après avoir passé l’hiver à Capoue, il eut à soutenir contre le consul Marcellus, trois différents combats, dont le succès ne fut pas décisif. Il y avait seize ans qu’il était en Italie, lorsque la situation de sa patrie, pressée de tous les côtés par les Romains, le fit retourner en Afrique, où il eut, sous les murs de Zama, non loin de Carthage, une entrevue avec Scipion, surnommé depuis l’Africain. C’est là que se livra cette bataille mémorable, si funeste aux Carthaginois, qui furent entièrement défaits. Peu de temps après, Annibal, honteux de l’opprobre de sa patrie, devenue tributaire des Romains ; ne recevant d’ailleurs, pour prix de ses services, que des marques d’ingratitude de la part de ses concitoyens, se retira d’abord chez Antiochus, roi de Syrie ; ensuite chez Prusias, roi de Bithynie, dans l’Asie mineure (ou Natolie), et s’empoisonna lui-même, âgé de 64 ans, pour ne pas tomber au pouvoir des Romains, qui exigeaient qu’on le leur livrât.

Aonie, petite contrée de la Béotie, qui est aujourd’hui la Livadie du milieu, dans la Turquie d’Europe. Elle avait tiré son nom d’une de ses montagnes, qui, suivant les poètes, était consacrée aux muses.

Aristide, illustre Athénien, qui par ses rares vertus, et sa conduite irréprochable dans l’administration des affaires de la république, mérita le surnom de juste. Cependant Thémistocle, son rival, vint à bout, par ses intrigues, de le faire exiler. Les Athéniens ne le rappelèrent que six ans après, et le rétablirent dans le commandement des armées. Uni avec Thémistocle, général en chef des Athéniens contre les Perses, il l’aida de ses conseils dans cette fameuse bataille qu’ils gagnèrent, l’an 480 avant J.-C., près de la petite île de Salamine, sur les côtes de l’Attique (aujourd’hui Livadie). Quelques années après, Aristide eut à combattre les mêmes ennemis à Platée, et remporta sur eux une victoire complète, avec Pausanias, général des Lacédémoniens. Ce grand homme, que rien ne pouvait écarter des règles de la modération et de la justice, ne voulut jamais se joindre aux ennemis de Thémistocle, pour le faire bannir à son tour. Il vivait l’an 490 avant J.-C., et mourut si pauvre, quoiqu’il eût eu le maniement des deniers publics, que l’État fut obligé de payer ses funérailles, et de pourvoir à la subsistance de ses filles. (Voyez le mot Thémistocle.)

Ascàlon, ville voisine de la mer Méditerranée, dans l’ancienne Palestine. Quoique ruinée, elle porte encore le même nom.

Asdrubal-Barca, un des plus grands généraux Carthaginois, fils d’Amilcar-Barca, et frère du fameux Annibal, qu’il remplaça dans le commandement de l’armée de la république en Espagne. Les deux frères P. Corn. et Cn. Corn. Scipion, que Cicéron et Virgile appellent des foudres de guerre, y commandaient alors l’armée romaine. Il se livra une grande bataille, où les deux Scipions furent tués, et dont Asdrubal retira tout l’avantage. Après cette victoire, il passa en Italie, pour apporter des secours à son frère. Mais il lut arrêté près du fleuve Métaure, l’an 207 avant J.-C., par le consul Caius Claudius Néron. Le combat fut des plus meurtriers. L’armée carthaginoise fut taillée en pièces, et Asdrubal y périt. Le consul romain fit jeter sa tête encore toute sanglante dans le camp d’Annibal, qui, à cette vue, s’écria : En perdant Asdrubal, j’ai perdu tout mon bonheur, et Carthage toute son espérance. Depuis ce moment, en effet, les Carthaginois n’éprouvèrent que des revers.

Atride. On appelait ainsi Agamemnon et son frère Ménélas du nom de leur père Atrée. Lorsque Agamemnon commandait les Grecs devant Troie, Chrysès, prêtre d’Apollon, vint, revêtu de ses habits pontificaux, lui demander sa fille Chryséis, qui avait été faite prisonnière à la prise de Thèbes en Cilicie (aujourd’hui la Caramanie dans la Turquie d’Asie). Agamemnon la lui ayant refusée, l’armée des Grecs fut frappée de la peste, qui ne cessa qu’au moment où la jeune captive fut rendue à son père.

Auguste ( Caius Julius César Octavianus), né à Rome, l’an 63 avant J.-C., fils d’Octave, sénateur, et d’Accie, fille de Julie, sœur de Jules César. Il n’avait que 10 ans, lorsqu’étant en Grèce, il apprit la mort funeste de son grand-oncle, qui l’avait adopté pour son fils et son héritier. Il se rendit à Rome, où il trouva plusieurs grands personnages, disposés en sa faveur, moins pour l’élever, que pour abaisser Antoine, qui était à la tête d’un parti considérable. Octave en effet lui fit lever le siège de Modène, et resta seul général des troupes, par la mort des deux consuls, Hirtius et Pansa, qui commandaient son armée. Mais instruit du dessein du sénat qui ne cherchait qu’à les détruire l’un par l’autre, il se réconcilia avec Antoine et Lépide, qui s’était joint à ce dernier. Tous les trois se partageant l’Empire et le pouvoir suprême pendant cinq ans, formèrent ce Triumvirat, qui fit périr dans Rome plus de trois cents sénateurs, plus de deux cents chevaliers, Cicéron lui-même, et un nombre infini d’autres citoyens. Après ces exécutions sanglantes, Octave et Antoine marchèrent contre Brutus et Cassius, généraux de l’armée de la République, et les défirent près de Philippes dans la Macédoine. Bientôt Octave, vainqueur en Sicile, dépouilla Lépide de sa portion de l’Empire, et ne tarda pas à se brouiller avec Antoine, qu’il battit près d’Actium (aujourd’hui Capo Figallo dans la Turquie d’Europe). De retour à Rome, l’an 30 avant J.-C., il ferma, en donnant la paix au monde, le temple de Janus, qui, depuis 205 ans, avait été toujours ouvert, eut les honneurs du triomphe trois jours de suite, et prit le titre d’Empereur. Deux ans après, il reçut du Sénat les noms de Prince, d’Auguste et de Père de la Patrie. Depuis son avènement à l’Empire, Auguste fut l’idole des Romains. Il ne régna que par les lois ; prit soin de conserver les bonnes mœurs, surtout celles de la jeunesse ; décora Rome d’un grand nombre d’édifices utiles ou agréables ; fit fleurir les arts et les sciences, en accordant une protection spéciale à ceux qui les cultivaient. Il mourut à Nole, en revenant de Naples, l’an 14 de J.-C., âgé de 76 ans, après en avoir régné seul 44, et avoir adopté Tibère, qu’il s’était associé à l’Empire.

Aurore, fille, selon la fable, de Titan et de la Terre. Les poètes la font mère du Jour et des Vents. Ils la représentent dans un palais de vermeil, montée sur un char d’or et d’azur, traîné par quatre chevaux de couleur de rose, et lui font ouvrir, avec des doigts de rose, les portes de l’Orient.

Ausonie, ancienne contrée de l’Italie, et que les poètes prennent souvent pour l’Italie même. Elle tirait son nom d’Auson, un des premiers rois de ce pays.

B

Babylone, ville très célèbre d’Asie, située sur l’Euphrate, et capitale de l’ancien empire des Assyriens. Elle fut prise l’an 558 avant Jésus-Christ, par Cyrus, roi de Perse, et environ deux cents ans après par Alexandre. Il n’en reste plus aucun vestige ; et l’on ne peut pas même marquer précisément le lieu où elle avait été bâtie.

Basan ou Astaroth, ville capitale du royaume de ce premier nom, dans le pays des Gergéséens, peuples de l’ancienne Palestine. Og, espèce de géant, qui en était roi, fut défait, et dépouillé de ses états par les Israélites, lors de leur entrée dans la terre promise.

Bavière (Marie-Anne-Christine Victoire de), fille de Ferdinand de Bavière, et née à Munich en 1660. Elle épousa, en 1680, Louis, dauphin de France, fils de Louis XIV. Cette princesse, qui avait un esprit délicat et tous les talents pour plaire, se livra, après les fêtes de son mariage, à son goût pour la solitude, et y passa toute sa vie. Elle mourut en 1690, âgée de 30 ans. Louis XIV fut la voir dans ses derniers moments, un peu avant qu’elle expirât. Bossuet lui ayant dit : Il faudrait que votre majesté se retirât. — Non, non, répondit le roi, il est bon que je voie comment meurent mes pareils. Quelques moments après, le roi dit au dauphin, en le tirant du chevet du lit de la princesse qui expirait : Voilà ce que deviennent les grandeurs.

Berlin, grande et belle ville d’Allemagne, située sur la Sprée, et capitale de l’électorat de Brandebourg. Le roi de Prusse y fait sa résidence ordinaire,

Berri (Charles duc de), troisième fils du grand dauphin et de Marie-Anne de Bavière, et oncle de Louis XV. Il naquit en 1686, et mourut en 1714. Il y avait quelque temps qu’il était entré au conseil.

Borée. Voyez le mot Aquilons dans les notes à la fin du premier volume.

Bourgogne (Louis, duc de), fils aîné du grand dauphin et de Marie-Anne de Bavière, et père de Louis XV. Il naquit en 1682, et eut pour précepteur l’illustre Fénelon 334, qui composa pour lui son Télémaque. Nommé général des armées d’Allemagne en 1701, et généralissime de celles de Flandres en 1702, il eut d’abord quelques désavantages. La duchesse de Bourgogne entendant blâmer à Versailles la conduite de son époux, en ressentit une douleur amère, et ne put retenir ses larmes. Madame de Maintenon, qui était présente, recueillit ces précieuses larmes sur un ruban qu’elle envoya au prince. L’amour de la gloire se ranima aussitôt dans le cœur du jeune héros, qui, cette même année, vainqueur près de Nimègue, s’empara, l’année suivante, du vieux Brisach. Mais les qualités guerrières brillaient moins en lui, que les vertus morales et les vertus chrétiennes. Parfaitement instruit dans l’art de régner et de faire des heureux, il donnait les plus belles espérances à la France, lorsqu’il lui fut enlevé à la fleur de son âge, en 1712, six jours après la mort de la duchesse son épouse, et un an après être devenu l’héritier du trône par la mort du grand dauphin.

Bretagne (Louis duc de), fils du duc de Bourgogne, et frère aîné de Louis XV. Il naquit en 1707, et mourut âgé de cinq ans, la même année que son père.

C

Capitole, forteresse bâtie sur le mont Tarpéïen ; une des montagnes que Rome renfermait dans son enceinte.

Céphale, fils, selon la fable, du dieu Mercure et d’Hersé, fille de Cécrops, premier roi d’Athènes. L’Aurore l’aima et l’enleva ; mais Céphale, constamment attaché à sa femme Procris, ne voulut jamais se rendre aux désirs de la déesse. Il aimait passionnément la chasse ; et un jour qu’il prenait cet exercice, il eut le malheur de tuer cette épouse chérie, qui était derrière un buisson, et qu’il avait prise pour une bête sauvage. Céphale ayant reconnu son erreur, se perça du même javelot qu’il lui avait lancé. Jupiter le métamorphosa en astres.

Charente, rivière de France qui prend sa source près de Rochechouart, sur les confins du Limosin ; traverse l’Angoumois et la Saintonge et se jette dans l’Océan, vis-à-vis l’île d’Oléron.

Charlemagne, fils de Pépin, et le deuxième de la seconde race de nos rois. Il éleva la monarchie à un point de grandeur où on ne l’a jamais vue, et fut couronné empereur d’Occident en 800. Durant tout le cours de son règne, il fit éclater son respect, son amour et son zèle pour la religion. Il était monté sur le trône en 768, et mourut en 814.

Circé, fameuse magicienne ; fille, selon la fable, du Soleil et de la nymphe Persa. Chassée de son pays pour avoir empoisonné son mari, qui était un roi des Sarmates, elle se retira sur les côtes d’Italie, dans la Campanie (aujourd’hui terre de Labour), et y bâtit un palais enchanté sur une montagne qu’on nomme à présent monte Circello. Ulysse, jeté par la tempête sur cette côte, fut très bien reçu de Circé, qui le retint auprès d’elle par ses enchantements, et qui parvint même à s’en faire aimer. Mais bientôt le héros, honteux de sa passion, trouva le moyen de s’éloigner de celle qui l’avait fait naître.

Clytie, une des nymphes qui, selon la fable, étaient filles de l’Océan et de Thétys, qu’il ne faut pas confondre avec Thétis, sa petite-fille, et mère d’Achille. Clytie fut aimée de Phœbus ou le Soleil. Mais en ayant été abandonnée, elle en ressentit une si vive douleur, qu’elle se laissa mourir de faim. Le dieu en eut pitié, et la métamorphosa en une fleur, appelée héliotrope ou tournesol, parce qu’elle regarde toujours le soleil.

Coco, fruit gros comme un melon, et quelquefois davantage. L’arbre qui le porte, croît dans les Indes orientales et dans l’Afrique.

Cocyte, un des cinq fleuves des Enfers, selon la fable, et formé des larmes d’une multitude de malheureux, qui n’ayant point reçu de sépulture après leur mort, errent pendant cent ans sur ses rives, où ils ne cessent de pleurer.

Colchyde, petite contrée de l’Asie mineure (aujourd’hui Natolie), au fond du Pont-Euxin (aujourd’hui mer Noire). Elle était abondante en monstres et en herbes venimeuses. C’est aujourd’hui la Mingrelie, dans la Turquie d’Asie.

Conti ( François-Louis de Bourbon, prince de), né en 1664 d’Armand de Bourbon, prince de Conti, frère du grand Condé. Son courage et sa valeur parurent avec éclat au siège de Luxembourg, dans la campagne de Hongrie, aux batailles de Fleurus, de Steinkerke et de Nerwinde. D’autres qualités, non moins précieuses et non moins connues, lui méritèrent la gloire d’être appelé, par la voie d’une élection juridique, au trône de Pologne. Il fut proclamé roi de ce pays, le 27 juin 1693, par le cardinal Radziejouski, primat du royaume. Mais le même jour, et deux heures après, Frédéric Auguste, électeur de Saxe, fut aussi proclamé par l’évêque de Cujavie. Ce souverain, qui était le plus près, arriva en Pologne le 21 juillet, et se fit sacrer à Cracovie le 15 septembre. Le prince de Conti n’arriva à la rade de Dantzic que le 16 du même mois ; et voyant que son parti s’affaiblissait de jour en jour, il se rembarqua, le 6 novembre. Il mourut à Paris en 1709.

Crœsus, roi de Lydie dans l’Asie mineure (aujourd’hui Natolie), né l’an 597 avant Jésus-Christ. Il fut le plus riche monarque de son temps ; et ses richesses passèrent en proverbe. Ce prince, amateur des arts eut toujours des gens de lettres à sa cour. Il fit même des conquêtes, et ajouta plusieurs provinces à ses états. Mais Cyrus, roi des Perses, à qui il avait déclaré la guerre, lui enleva tout son royaume, l’an 544 ayant Jésus-Christ.

Cusco, ville du Pérou, dont elle était autrefois la capitale, ainsi que le lieu de la résidence des incas, souverains de ce pays.

Cypris, surnom que l’on donne à Vénus, à cause de l’île de Cypre ou Chypre, qui lui était consacrée. Elle est dans la mer Méditerranée, sur les côtes de la Turquie d’Asie.

Cythérée, nom que l’on donne souvent à Vénus, parce qu’elle avait un temple dans l’île de Cythère (aujourd’hui Cérigo), dans la mer Ionienne, ou mer de Grèce.

D

Daphné, fille, selon la fable, du fleuve Pénée, Poursuivie à la trace par Apollon qui l’aimait, elle implora le secours de son père, qui la métamorphosa en laurier. Le dieu, frustré de ses espérances, se fit une couronne de cet arbrisseau, qui lui fut depuis consacré.

Dauphin. Louis, dauphin de France, dit le grand dauphin, fils de Louis XIV et de Marie-Thérèse d’Autriche, né en 1661. Son caractère était aussi bon et facile, que son courage était ferme et élevé. Placé à la tête des armées en 1688, il s’empara de Philipsbourg, d’Haidelberg, de Manheim, et conquit le Palatinat. Il accompagna ensuite Louis XIV au siège de Mons, à celui de Namur, et commanda l’armée de Flandres en 1694. On assure que lorsque le duc d’Anjou, son deuxième fils, fut appelé à la couronne d’Espagne en 1700, il dit : Je n’aspire qu’à dire toute ma vie, le roi mon père et le roi mon fils. Cette espèce de proverbe qui, même longtemps avant sa mort, courut sur ce prince, fils de roi, père de roi, sans être roi, était fondé sur la santé de Louis XIV, qui était bien meilleure que celle de son fils. Il mourut de la petite vérole en 1711, âgé de 50 ans.

Dioné, nom que l’on donne à Vénus, comme étant celui de sa mère.

Drusus, fils de Claude Tibère Néron et de Livie Drusille, qui épousa Auguste, étant déjà mère de Tibère Néron, qui fut le second empereur de Rome, et enceinte de Drusus, dont elle accoucha trois mois après son second mariage, dans le palais de son nouvel époux, l’an 38 avant Jésus-Christ. Ce prince n’avait que vingt-trois ans lorsqu’il battit les Vindeliciens, peuples qui habitaient la Souabe et la Bavière d’aujourd’hui. Plusieurs autres brillants exploits dans les Gaules, et principalement dans la Germanie, lui méritèrent le surnom de Germanicus, qui fut héréditaire à toute sa postérité. Il joignit le Rhin et l’Yssel par un canal qui subsiste encore. Auguste le jugeant digne de le remplacer, l’avait nommé dans son testament son successeur à l’Empire. Mais ce jeune héros mourut d’une chute de cheval à l’âge de 30 ans, laissant de la vertueuse Antonia, nièce d’Auguste, trois enfants : Germanicus, Claude qui fut le quatrième empereur de Rome, et Livie, qui épousa un autre Drusus, fils de l’empereur Tibère.

E

Ésaü, fils d’Isaac, et frère jumeau de Jacob. Les Iduméens, peuples qui occupaient une partie de ce qu’on appelle aujourd’hui l’Arabie pétrée, en descendaient.

Esther, juive de la tribu de Benjamin, et fille d’Abigaïl, frère de Mardochée, d’une famille considérable par son rang. Durant la captivité des Juifs à Babylone, et dont un grand nombre avait été transféré dans la Perse, elle épousa le roi Assuérus (nommé dans l’histoire profane Artaxerxès), qui avait répudié sa femme Vasthi. Aman, favori de ce monarque, irrité de ce que Mardochée ne voulait pas fléchir le genou devant lui, avait fait rendre un édit, pour que tous les Juifs de ce royaume fussent exterminés dans un temps marqué. Mais Esther implora la clémence du roi, qui, instruit par elle de la vérité des choses et de l’innocence des Juifs, révoqua l’édit de mort, et fit attacher Aman au même gibet que celui-ci avait fait planter pour Mardochée. Cette pieuse reine vivait environ l’an 480 avant Jésus-Christ.

Eugène ( François de Savoie, plus connu sous le nom de prince), né à Paris en 1663, d’Eugène Maurice de Savoie et d’Olympe Mancini, nièce du cardinal Mazarin. Son père était comte de Soissons, du chef de Marie de Bourbon, sa mère ; sœur et héritière du comte de Soissons, tué en 1642, à la bataille de Marfée ; laquelle avait épousé Thomas-François de Savoie, prince de Carignan, fils de Charles-Emmanuel duc de Savoie. Eugène fut d’abord ecclésiastique sous le nom de l’abbé de Carignan. Il demanda une abbaye, qu’il ne put obtenir, il prit le parti des armes, et sollicita un régiment, qui ne lui fut pas non plus accordé. Sensible à ce refus, il quitta la France, et entra au service de l’empereur en qualité de volontaire. Ses belles actions dans la campagne contre les Turcs, lui valurent un régiment de dragons. Il parvint ensuite par ses nombreux exploits et ses grands talents militaires, au commandement de l’armée impériale, et enfin au titre de généralissime des armées de l’empereur. Dans cette longue et sanglante guerre de la succession à la couronne d’Espagne, il gagna plusieurs batailles sur les généraux français. Mais il fut toujours battu lorsqu’il eut en tête Vendôme ou Villars. Après la paix de Rastadt, signée en 1714, il soutint parfaitement sa gloire, dans une nouvelle guerre contre les Turcs, Mais la fin de sa carrière ne fut pas, à beaucoup près, aussi brillante que le milieu. Ce héros paraissait craindre alors de compromettre sa réputation si solidement établie. Les Français prirent Philipsbourg à sa vue en 1734. Il mourut à Vienne en 1736, sans avoir été marié.

Euphrate, fleuve d’Asie, et l’un des plus considérables de toute la terre. Il prend sa source dans la grande Arménie, qu’il traverse d’Orient en Occident ; puis tournant vers le Midi, il va se joindre au Tigre, avec lequel il ne forme plus qu’un même lit, et de là descend à l’Océan, où il se décharge dans le golfe Persique à Bassora.

Ézéchias, roi de Juda. À peine fut-il monté sur le trône, qu’il détruisit dans Jérusalem les autels que son père Achaz y avait élevés aux faux dieux, et y rétablit le culte du Seigneur. Il reprit ensuite sur les Philistins les villes dont ils s’étaient emparés sous le règne précédent ; et quelques années après, il se vit délivré du joug des Assyriens, auxquels il payait tribut. Il mourut l’an 698 avant Jésus-Christ, âgé de 53 ans, après en avoir régné 29.

F

Flore, nymphe appelée Chloris et qui prit le nom de Flore, lorsque Zéphire la fit déesse des fleurs, en l’épousant. Les Romains célébraient tous les ans, au mois de mai, les Jeux Floraux en son honneur. On la représente ornée de guirlandes, ayant auprès d’elle des corbeilles pleines de fleurs.

Fouquet (Nicolas), marquis de Belle-Isle, né en 1615. Après avoir été reçu maitre des requêtes à 20 ans, et procureur-général du Parlement de Paris à 55, il fut nommé surintendant des finances, en 1653, dans un temps où elles étaient épuisées. Fouquet aurait dû les ménager ; et il les dissipa. Il fut arrêté à Nantes, en 1661, par ordre de Louis XIV, et condamné, en 1664, à un bannissement perpétuel, qui fut commué en une prison perpétuelle. Enfermé dans la citadelle de Pignerol, il y mourut, suivant le bruit commun, en 1680.

Fribourg, grande ville d’Allemagne, capitale du Brisgaw, dans la Souabe autrichienne, et située entre le Rhin et la forêt Noire.

G

Gloire (la), divinité poétique, dont le temple n’était ouvert qu’aux hommes qui avaient fait de belles actions, capables de les immortaliser. On la représente avec des ailes, et tenant des couronnes dans sa main.

Godefroi de Bouillon, duc de la Basse-Lorraine, et fils d’Eustache II, comte de Boulogne. Ses exploits en Allemagne et en Italie, sous l’empereur Henri IV, le firent regarder comme un des plus grands capitaines de son siècle. Il fut déclaré chef-général de l’armée des Croisés, qui partit, en 1097, pour aller délivrer les chrétiens de la terre Sainte, qui gémissaient sous l’oppression des infidèles. Tout ce pays, à l’exception de deux ou trois places, fut conquis dans l’espace de deux ans, et Godefroi fut élu par les Princes croisés roi de Jérusalem. Il ne voulut jamais porter une couronne d’or, dans une ville où Jésus-Christ avait été couronné d’épines : et il en prit une semblable à celle de ce divin Sauveur. On attendait du nouveau monarque de bien grands succès, lorsqu’il mourut en 1100, après un règne d’un an.

H

Hébé, fille de Junon, suivant la fable, et déesse de la Jeunesse. Elle versait le nectar à Jupiter et aux autres Dieux.

Hector, fils de Priam, roi de Troie, et d’Hécube. Durant le siège de cette ville, il tut la terreur des Grecs, dont il brûla la flotte, et soutint plusieurs combats singuliers, d’où il sortit toujours couvert de gloire. Mais vainqueur de Patrocle, si tendrement aimé du redoutable Achille, il succomba sous le fer de celui-ci ; qui, après l’avoir tué, le fit attacher à son char, et le traîna trois fois autour de la ville. Le vieux Priam, chargé de riches présents, pénétra jusques dans la tente d’Achille, et s’étant jeté à ses genoux, en obtint le corps de son cher Hector, et une trêve de onze jours pour les funérailles.

Henri IV, fils d’Antoine de Bourbon, roi de Navarre par Jeanne d’‘Albret, sa femme. Devenu roi de France, en 1589, il ne fut sacré qu’en 1594, après avoir porté le dernier coup à la Ligue, par l’abjuration qu’il fit de la religion protestante. Depuis ce moment où il se vit paisible possesseur de la couronne, il ne cessa de donner les plus grandes marques de clémence et de bonté envers ses ennemis, même les plus déclarés. Cependant il mourut assassiné, en 1610 dans la rue de la Ferronnerie à Paris.

Hercule, surnommé Alcide, parce qu’il descendait d’Alcée. Il était, selon la fable, fils de Jupiter et d’Alcmène, épouse d’Amphitrion, roi de Thèbes dans la Grèce. Les poètes ont feint que Junon, sollicitée par Pallas, lui ayant donné de son lait, en laissa tomber une goutte, qui fit au ciel cette tache blanche, qu’on nomme Voie Lactée. C’est le plus illustre de tous les héros que l’antiquité fabuleuse ait célébrés. Il est connu par douze grands travaux, et par bien d’autres encore, qui, quoique moins glorieux, l’auraient seuls immortalisé. On met au nombre des premiers sa descente aux Enfers, où il pénétra deux fois. Il en retira Thésée, son ami, qui y était enchaîné sur une pierre, pour avoir voulu enlever Proserpine, femme de Pluton ; et la seconde fois, il ramena sur la terre la généreuse Alceste, qui s’était dévouée à la mort, pour sauver la vie de son mari Admète. Il fit passer le fleuve Alphée à travers les étables du roi Augias, roi d’Élide dans le Péloponèse (aujourd’hui la Morée), parce que l’air était infecté du fumier qui y croupissait depuis trente ans. La fable veut encore qu’il ait séparé une montagne en deux parties, l’une appelée Calpé en Europe, et l’autre Abyla en Afrique ; séparation qui a formé le détroit de Gibraltar. Mais ce héros si fameux par ses exploits, ne l’est pas moins par ses faiblesses. Il aima si passionnément Omphale, reine de Lydie, que, pour lui plaire, il s’avilit jusqu’à s’habiller en femme, et à filer auprès d’elle. Placé au rang des Dieux par les poètes, il est représenté sous la figure d’un homme nerveux, armé d’une grosse massue, dont il avait tué l’hydre de Lerne, et couvert de la peau du lion qu’il avait étranglé dans la forêt de Némée. Au reste, les anciens auteurs comptent plusieurs Hercules. Diodore en nomme trois ; Cicéron six, et Varron jusqu’à quarante-trois. Il paraît donc qu’on a attribué les grandes actions de ces différents héros à celui-ci.

Hippocrène, fontaine peu éloignée du mont Hélicon dans la Phocide (aujourd’hui Livadie). Elle était consacrée à Apollon et aux neuf Muses.

Hippolyte, fils de Thésée, roi d’Athènes, et d’Antiope, reine des Amazones. Phèdre, sa marâtre, le voyant pénétré d’horreur, au seul aveu qu’elle ne rougit pas de lui faire de sa passion criminelle, lui arracha son épée, dont elle se serait percée de désespoir, si sa nourrice présente ne l’en eût empêchée. La fureur de la vengeance la porta jusqu’à montrer cette épée à son époux, en accusant son fils d’avoir voulu attenter à son honneur. La fable dit que Thésée irrité, livra ce malheureux prince à la colère de Neptune, qui lui avait promis d’exaucer son premier vœu. Hippolyte en effet côtoyait le rivage de la mer, lorsque ses chevaux effrayés à la vue d’un monstre horrible que ce Dieu avait envoyé, se précipitèrent à travers les rochers, où il périt au milieu des débris de son char fracassé.

Hydre, serpent monstrueux du marais de Lerne, près de Mycènes dans le Péloponèse (aujourd’hui la Morée). Il avait, selon la fable, plusieurs têtes ; et aussitôt qu’on lui en avait coupé une, il en renaissait plusieurs autres. Hercule vint à bout de l’assommer avec sa massue.

Hymen, ou Hyménée, Dieu, qui, selon la fable, présidait au mariage. Il était fils de Bacchus et de Vénus. On le représente sous la figure d’un jeune homme couronné de roses, avec un flambeau à la main.

I

Iris, fille de Thaumas, suivant la fable, et messagère de Junon, qui pour la récompenser de ses bons services, la métamorphosa en arc, et la plaça dans l’air sous les nuages. C’est ce qu’on appelle l’arc-en-ciel.

Ivri, bourg de la Normandie, diocèse d’Évreux, à 4 lieues de Dreux.

J

Jérusalem, capitale de l’ancienne Judée, depuis que David l’eut conquise sur les Jébuséens, peuples de la terre de Canaan, et qui s’appelait alors de leur nom Jébus. Nabuchodonosor, roi des Assyriens et des Babyloniens, s’en empara, l’an 600 avant J.-C., et emmena les Juifs captifs à Babylone. Titus prit Jérusalem l’an 70 de J.-C., et la détruisit, ainsi que le temple. Au commencement du siècle suivant, l’empereur Adrien fit bâtir une nouvelle ville près des ruines de l’ancienne. Elle fut prise, en 614, par les Perses, et, en 636, par les Sarrasins. Les Latins s’en emparèrent en 1099, et y fondèrent un nouveau royaume, qui dura 89 ans sous des rois français. Cette ville, aujourd’hui réduite presque à rien, est au pouvoir des Turcs, qui en chassèrent les Sarrasins, en 1517.

Jourdain, fleuve très célèbre d’Asie, dans l’ancienne Palestine (aujourd’hui Sourie) et dont la vraie source est Phiala, auprès du mont Liban. Dans un cours de plus de 50 lieues, du nord au sud, il traverse le lac de Génésareth, ou mer de Tibériade, et se perd dans le lac Asphaltite, appelé aujourd’hui Mer morte.

Juda (royaume de), composé seulement de deux tribus du peuple de Dieu, Juda et Benjamin, mais aussi puissant que celui d’Israël que les dix autres avaient établi. Après la destruction de celui-ci, qui n’avait duré que 200 ans, lorsque Salmanasar, roi de Syrie, s’en empara, le premier royaume se soutint longtemps avec éclat, et se maintint même durant la captivité des Juifs à Babylone, au retour de laquelle, les restes des dix autres tribus s’étant réunis à celles-ci, ne formèrent plus qu’un seul peuple. Ce royaume de Juda avait commencé sous son premier roi Saül, l’an 1095 avant J.-C., et finit, en quelque sorte, à la mort du souverain sacrificateur et prince des Juifs, Hyrcan II l’an 40 avant J.-C. À cette époque, les Romains, qui avaient assujetti les Juifs, leur ôtèrent le droit de se choisir un chef, et leur donnèrent pour roi Hérode, qu’on croit avoir été originaire d’Idumée, et juif de naissance. C’est sous son règne que Jésus-Christ naquit à Bethléem, et que dans le territoire de cette ville, on fit, par les ordres de ce roi cruel, un horrible massacre de tous les enfants mâles qui étaient au-dessous de deux ans. Il mourut rongé de vers, deux ou trois ans après la naissance du Messie. Le roi Hérode, devant lequel l’Homme-Dieu fut envoyé par Pilate, était son fils.

Judée, contrée célèbre de l’ancienne Syrie, en Asie, sur les côtes de la Méditerranée, et dont la capitale était Jérusalem. Elle porta plusieurs noms, et fut appelée 1º. Terre de Canaan, du nom des Cananéens qui l’habitaient ; 2º. Terre promise, parce que Dieu l’avait promise à son peuple chéri, c’est-à-dire, à la postérité des patriarches Abraham, Isaac et Jacob ; 3º. Terre des Hébreux ou Israélites, lorsque ce peuple en eut pris possession ; 4º. Royaume de Juda, et royaume d’Israël, lorsque ce même peuple s’étant divisé, il eut formé les deux royaumes de ces noms. 5º. Judée, lorsque ces deux peuples réunis ne formèrent plus que le royaume de Juda. Les Grecs et les Romains appelèrent cette contrée Palestine, du nom des Palestins ou Philistins, peuples voisins, qu’ils commencèrent à connaître par le commerce. Depuis rétablissement du christianisme, on l’a nommée Terre Sainte, à cause des mystères que le divin auteur de notre religion y a opérés. Elle est très fertile en grains, olives, vins, excellents fruits, et fait partie de la Sourie, dans la Turquie d’Asie.

Junon, fille, selon la fable, de Saturne et de Rhée, ou Cybèle. Elle était sœur et en même temps femme de Jupiter, déesse des empires, et reine des Dieux. Elle présidait aux mariages et aux accouchements ; ce qui lui fit donner le nom de Lucine. La fable dit que la Discorde piquée de n’avoir pas été invitée aux noces de Thétis et de Pélée, jeta au milieu de l’assemblée une pomme d’or, qui portait cette inscription : à la plus belle. Junon, Pallas et Vénus se la disputèrent. Pâris, fils de Priam, roi de Troie, gardait alors des troupeaux sur le mont Ida. Les trois Déesses le choisirent pour juge de leur différend, qu’il termina, en donnant la pomme à Vénus. De là cette haine implacable de Junon contre la nation troyenne. On la représente assise sur un trône au milieu des nues, tenant un sceptre à la main, et ayant le diadème sur la tête. Son char était traîné par des paons, oiseaux qui lui étaient consacrés.

L

Landau, ville très forte de France, et l’une des plus fortes de toute l’Europe, à l’extrémité septentrionale de l’Alsace, sur la rivière de Queich. Elle était autrefois impériale : mais elle lut cédée à la France par le traité de paix de Westphalie, en 1648.

Lens, petite ville de France, dans l’Artois, sur le ruisseau de Souchets, au nord d’Arras.

Louis (Saint), roi de France, et le neuvième de nom, de la troisième race. Il monta sur le trône, en 1226, et fut, sous tous les rapports, un des plus grands monarques qui aient existé. Mais les deux croisades qu’il entreprit lui furent très funestes. Dans la première, il fut fait prisonnier près de Massoure, non loin de Damiette, en Égypte. Dans la seconde, il mourut de la peste, en 1270, sous les murs de Tunis, qu’il assiégeait. Robert, son sixième fils, fut le chef de la maison de Bourbon. Je dirai ici qu’il y a des auteurs qui prétendent que nos rois de la troisième race descendent des rois de la seconde, et ceux-ci des rois de la première. Les preuves historiques qu’ils en apportent, sont solides. Mais elles ne sont pas tout à fait incontestables.

M

Macédoine, grande contrée d’Europe, qui faisait autrefois partie de la Grèce, et qui comprenait plusieurs provinces ou royaumes. Elle fut le théâtre de deux fameuses batailles, dont l’une se livra, dans les plaines de Pharsale entre César et Pompée, et l’autre près de Philippes, entre Octave et Marc-Antoine réunis, et Brutus et Cassius, généraux de la république Romaine. La Macédoine d’aujourd’hui, beaucoup moins étendue, est une province de la Turquie d’Europe. Les Turcs l’appellent Coménolitari.

macchabée (Judas), pontife des juifs, un des plus zélés qu’ils aient eus pour le culte du vrai Dieu, et tout à la fois un de leurs plus grands généraux. Il battit plusieurs fois, avec des forces très inférieures, les plus habiles capitaines des rois de Syrie, et profita d’un court intervalle de paix pour réparer le temple de Jérusalem, où il fit élever un nouvel autel à la place de celui que les idolâtres avaient profané. Vainqueur ensuite dans toutes les batailles qu’il livra aux divers peuples, il eut à combattre, avec 3 000 hommes seulement, une armée formidable du roi de Syrie. Ses soldats effrayés à la vue de tant d’ennemis l’abandonnèrent avant l’action ; et il ne lui resta que 800 braves, à la tête desquels il fondit courageusement sur l’aile droite des Syriens, et fut tué dans la mêlée, l’an 161 avant Jésus-Christ.

Marathon, ville de l’Attique à trois lieues d’Athènes, et près de laquelle les Grecs, au nombre de dix mille hommes seulement, commandés par Miltiade, remportèrent, l’an 49 avant Jésus-Christ, une grande victoire sur une des plus nombreuses armées de Darius, roi des Perses, et dont ils firent un horrible carnage.

Marcellus, un des descendants de ce célèbre Marcellus, qui, par les victoires qu’il remporta sur Annibal en Italie, mérita qu’on l’appelât l’épée de Rome, comme Fabius, son collègue, en avait été appelé le bouclier. Il fut le grand-père du jeune Marcellus, fils d’Octavie, sœur d’Auguste, qui, en le mariant avec Julie, sa fille, l’adopta pour son fils et son successeur à l’Empire. Ce dernier, mort à la fleur de son âge, est le même dont Virgile fait l’éloge à la fin du sixième livre de l’Énéide.

Mayence, ville d’Allemagne dans le cercle électoral, ou du Bas-Rhin, sur la rive gauche de ce fleuve, vers l’endroit où il reçoit le Mein. Elle est la capitale de l’électorat de son nom ; et son archevêque, le premier des électeurs et grand-chancelier de l’Empire, a le droit de présider dans les assemblées générales. C’est à Mayence que l’imprimerie fut inventée, vers l’an 1440, par un gentilhomme, nommé Guttemberg, qui, après avoir fait plusieurs essais, aidé de Jean Fusth ou Fauste, orfèvre de cette ville, et de Pierre Schoeffer, de la petite ville de Gernsheim, dans le landgraviat de Darmstadt, parvint, vers l’an 450, à imprimer des ouvrages entiers.

On prétend aussi que c’est à Mayence qu’un moine, cordelier, originaire, de Fribourg, et nommé Bertod Schwarts, mais dont le vrai nom était Constantin Ancklitzen, inventa en 1280 la poudre à canon et les armes à feu. Cependant quelques auteurs attribuent cette funeste découverte à Roger Bâcon, anglais, qui vivait dans le treizième siècle. Les Vénitiens firent usage du canon dès l’an 1300, les Anglais en 1334 à la bataille de Créci, et les Français en 1338.

Mayenne (Charles de Lorraine, duc de), né en 1554. Il était le deuxième fils de François de Lorraine, duc de Guise, qui dans nos guerres de religion fut assassiné au siège d’Orléans, par Poltrot, gentilhomme protestant. Mayenne se signala dans plusieurs combats contre les huguenots ; et après la mort tragique du duc et du cardinal de Guise, ses frères, il se déclara le chef de la ligue, et prit le titre de lieutenant général de l’État et couronne de France. Henri IV le battit dans toutes les rencontres, et le reçut avec bonté lorsque cet illustre rebelle se soumit. Il lui donna même le gouvernement de l’Île-de-France. Mayenne mourut à Soissons en 1611, ne laissant qu’un fils, mort, en 1621, sans postérité.

Mécène (Caius Clinius), descendant des anciens rois d’Étrurie (aujourd’hui Toscane). Il se trouva à toutes les batailles que livra Auguste, avant de parvenir à l’Empire, et en fut toute sa vie le principal favori et le conseil. Mais il n’usa de sa faveur que pour faire du bien aux autres, en leur procurant des places et des dignités. Pouvant prétendre à tout, il se contenta, jusqu’à la mort, du simple rang de chevalier romain, il ne cessa d’être le protecteur des sciences et des arts, et l’ami des gens de lettres estimables, particulièrement de Virgile et d’Horace. Son nom est aujourd’hui un titre d’honneur pour les grands qui l’imitent sous ce rapport. Il mourut l’an 8 avant Jésus-Christ.

Mémoire (déesse de) ou Mnémosyne, nymphe que Jupiter aima, et qu’il rendit mère des neuf muses. Les anciens la révéraient sous le nom de déesse de mémoire. Ce qui a donné lieu à cette fiction, c’est que la mémoire est absolument nécessaire dans l’étude des sciences et des arts.

Mémoire (filles de). Nom que l’on donne souvent aux neuf muses, comme filles, selon la fable, de Mnémosyne, ou la déesse de mémoire. On les appelle aussi les neuf sœurs, et quelquefois piérides, parce qu’elles étaient nées sur le mont Pierius.

Mercy, né à Longuy en Lorraine, général de l’armée du duc de Bavière, et digne de se mesurer avec le grand Condé. Après s’être signalé en diverses occasions ; principalement à la prise de Fribourg en 1644, il fut battu dans la même année sous les murs de cette ville ; fut blessé l’année suivante à Nordlingue, et mourut de ses blessures. On l’enterra dans le champ de bataille, et l’on grava sur son tombeau une inscription latine, dont le sens est :

Arrête, voyageur, tu foules un héros !

Messine, capitale de la Sicile, sur le détroit qui porte son nom, et auprès duquel est un fare, ou une tour avec un fanal. Elle était très considérable du temps des Romains, et ne le fut pas moins dans la suite sous les Français, qui, malgré tous les efforts des rois d’Aragon, possédèrent la Sicile pendant une partie du treizième siècle. Mais ces mêmes Français, victimes d’une horrible conspiration, furent tous égorgés en 1282 le jour de Pâques, à l’heure de vêpres : c’est ce qui a fait appeler ce massacre Vêpres siciliennes. La population de Messine fut dès lors bien diminuée : elle l’a été encore bien davantage par le tremblement de terre qui s’y est fait sentir le 5 février 1783.

Métaure, rivière d’Italie, dans cette partie de l’ancienne Ombrie, qui fait aujourd’hui le duché d’Urbin. Elle prend sa source au pied de l’Apennin du côté de l’Orient, et va se jeter dans la mer Adriatique, ou golfe de Venise. On l’appelle aujourd’hui Metro ou Metaro.

Mollesse (la), divinité poétique qu’on peut bien croire être la sœur du dieu du sommeil. Voyez le mot Morphée dans les notes, à la fin du premier volume.

N

Narcisse, fils, selon la fable, du fleuve Céphise et de la nymphe Liriope. Il était si beau, que toutes les nymphes désiraient l’avoir pour époux. Mais il n’en écouta aucune, et se livra tout entier au plaisir de la chasse. Un jour s’étant reposé sur le bord d’une claire fontaine, et ayant aperçu son image dans l’eau, il en devint si amoureux, qu’il sécha de langueur. Les Dieux le changèrent en une fleur qui porte son nom.

Nérons (les). Ils étaient de la maison Claudia, dont le premier auteur fut Attus Clausus, un des plus puissants seigneurs de la Sabine, qui, après l’expulsion des Tarquins, fut avec cinq mille de ses vassaux s’établir à Rome, sous le nom d’Appius Claudius. Cette maison se divisa en plusieurs branches, dont la plus distinguée fut celle qui descendait du quatrième fils du dictateur Appius Cæcus ; et le plus illustre de cette branche fut Caius Claudius Néron, vainqueur d’Asdrubal, près du fleuve Métaure. Elle avait pris le nom de Néron de la langue sabine, où Néro signifie brave.

Nordlingue, ville libre et impériale d’Allemagne dans le cercle de Souabe sur la rivière d’Aigre, au nord-ouest d’Ausbourg.

O

Olympe, montagne située aux confins de la Thessalie (aujourd’hui Janua). Comme elle était fort élevée, les poètes anciens la prenaient pour le ciel. Aujourd’hui le mot Olympe signifie également en poésie le ciel.

Onde (fille de l’). On appelle ainsi quelquefois Vénus, parce qu’elle naquit, suivant la fable, de l’écume de la mer.

Orithie, fille d’Érecthée, roi d’Athènes. Elle fut enlevée, suivant la fable, par le vent Borée, qui n’avait pu l’obtenir de son père pour l’épouser.

P

Palestine. Voyez le mot Judée.

Pallas. Voyez le mot Minerve dans les notes, à la fin du premier volume.

Parnasse, montagne dans la Phocide, qui fait aujourd’hui partie de la Livadie dans la Turquie d’Europe. Elle était, selon la fable, consacrée à Apollon et aux neuf muses, qui y faisaient leur séjour ordinaire.

Parques (les), déesses des enfers selon la fable, et qui filaient la trame de la vie des hommes. Elles étaient trois sœurs : Clotho, qui tenait la quenouille et tirait le fil ; Lachésis, qui tenait le fuseau, et Atropos, qui coupait le fil avec des ciseaux. Les poètes les représentent vivant toujours ensemble d’un parfait accord.

Pégase, cheval ailé, qui, selon la fable, naquit du sang de Méduse, lorsque Persée, muni du bouclier de Pallas, et d’une épée, coupa la tête à cette gorgone. En naissant, il frappa du pied contre un rocher, et en fit jaillir la fontaine d’Hippocrène. Il paissait aux environs du Parnasse, et servait de monture à Apollon et aux muses.

Périclès, fils de Xanthippe, illustre athénien. C’est un des plus grands hommes que l’ancienne Grèce ait produit. Grand capitaine, il battit les Sicyoniens, peuples du Péloponèse (aujourd’hui Morée) ; ravagea l’Arcadie située au centre de ce même pays, et s’empara, après un siège de neuf mois, de Samos, capitale de l’île de ce nom (aujourd’hui Céphalonie, dans la mer Ionienne). Habile politique, il gouverna sa patrie pendant quarante ans, et il en fut le seul maître pendant les quinze dernières années, ayant fait bannir tous ses rivaux. Cependant il fut condamné à une amende pour avoir engagé les Athéniens à continuer la guerre contre les Lacédémoniens : mais le peuple ne tarda pas à lui demander pardon de son ingratitude. Excellent orateur, on l’appelait l’Olympien, parce qu’il mettait toute la Grèce en mouvement par la force et la vivacité de son éloquence foudroyante. Périclès eut la douleur de voir périr tous ses enfants de la peste, et mourut lui-même de ce fléau, l’an 429 avant Jésus-Christ, après avoir joint le port Pyrée à la ville par une longue muraille, et avoir élevé neuf trophées pour monuments de ses victoires.

Petervaradein, ville du royaume de Hongrie dans l’Esclavonie, sur la rive droite du Danube, à 18 lieues nord-ouest de Belgrade.

Philémon et Baucis Ces deux époux d’un fige avancé, reçurent, suivant la fable, dans leur petite cabane Jupiter et Mercure qui visitaient a Phrygie sous la figure humaine. Les habitants du bourg voisin, livrés à toutes sortes de débauches, avaient refusé l’hospitalité à ces dieux voyageurs. Jupiter, pour les en punir, fit tomber du ciel une pluie de feu, qui détruisit en un moment le bourg et tous ses environs. La cabane de Philémon et de Baucis fut changée en un temple, dont ils furent les prêtres suivant le souhait qu’ils avaient formé. Jupiter accomplit aussi leur second vœu qu’ils lui avaient adressé, de ne pas mourir l’un sans l’autre. Après une longue suite d’années, ils se virent, tous les deux métamorphosés dans le même moment, Philémon en chêne, et Baucis en tilleul.

Philistins, peuples qui tiraient leur origine des Égyptiens, et qui occupaient les bords de la mer Méditerranée, au sud-ouest de la Judée, aujourd’hui Terre Sainte.

Phœbus. Quoique ce nom n’ait été donné à Apollon que dans le ciel où il était le soleil, les poètes le lui ont quelquefois donné sur la terre, où il était le dieu des sciences et des arts Voyez le mot Apollon dans les notes, à la fin du premier volume.

Pise, ville de la Grèce dans l’Élide, contrée du Péloponèse (aujourd’hui Morée). On y célébrait, tous les quatre ans, les jeux olympiques qu’Hercule avait institués en l’honneur de Jupiter. Ces jeux consistaient en cinq sortes d’exercices, qui étaient, 1º la course, soit à pied, soit à cheval, soit sur un char ; 2º le ceste, espèce de gantelet garni de fer ou de plomb, dont les athlètes se servaient pour se frapper : c’est ce qu’on appelle aussi le combat du pugilat ; 3º le disque, sorte de palet qu’ils jetaient au loin, pour faire paraître leur force et leur adresse ; 4º le saut ; 5º la lutte.

Platée, ville de Béotie en Grèce, située au pied du mont Cithéron, et près de laquelle Mardonius, général de Xerxès, roi des Perses, fut entièrement défait l’an 479 avant Jésus-Christ, par Aristide, général des Athéniens, et Pausanias, général des Spartiates.

Plutus, dieu des richesses, suivant la fable, et que quelques-uns font fils de Cérès, et d’autres de la fortune On le représente boiteux, lorsqu’il vient aux hommes ; aveugle, lorsqu’il distribue les richesses, et avec des ailes, lorsqu’il s’en va. Bien des auteurs le confondent avec Pluton, qu’ils regardent comme le dieu des richesses et des mines souterraines.

Pollux, fils, selon la fable, de Jupiter et de Léda, femme de Tyndare, roi de Laconie dans le Péloponèse (aujourd’hui Morée). On ne le sépare point de Castor, son frère jumeau, avec lequel il était uni de l’amitié la plus tendre. Pollux était un redoutable athlète, et Castor maniait supérieurement un cheval. Ils se signalèrent ensemble par divers exploits, et purgèrent la mer des pirates qui l’infestaient. Jupiter avait donné l’immortalité à Pollux, qui obtint de la partager avec son frère ; de sorte qu’ils passaient alternativement six mois dans le ciel et six mois dans les enfers. Enfin ils furent tous les deux placés au rang des astres, et révérés comme des deux favorables aux navigateurs. Ce qui a donné lieu à cette fable, c’est que ces deux étoiles paraissent rarement ensemble.

Pompée, fils de Pompée Strabon et de Lucilia, d’une famille noble, né à Rome l’an 106 avant Jésus-Christ, attaché au fameux Sylla, qui dans la suite se fit nommer dictateur perpétuel. Pompée reçut pour prix de ses exploits militaires les honneurs du triomphe, à l’âge de 24 ans, quoiqu’il fut simple chevalier romain. C’est alors qu’on lui donna le surnom de grand ; et peu de temps après, il fut élu consul avant l’âge requis par les lois. Il termina glorieusement plusieurs guerres importantes en Afrique et en Asie, où périt le célèbre Mithridate, roi de Pont ; subjugua un grand nombre de nations ; prit une infinité de villes ; fut trois fois honoré du triomphe, et trois fois du consulat ; établit plusieurs lois fort sages, et vit dans Rome une statue équestre s’élever en son honneur. Mais devenu chef de parti dans la guerre civile, il fut battu par César à Pharsale. Ptolomée, roi d’Égypte, qui lui devait sa couronne, et qui lui avait accordé, après cette défaite, un asile dans ses États, eut la perfidie de le faire assassiner l’an 48 avant Jésus-Christ.

Porcia. Cette loi proposée par le tribun M. Porcius Caton, vers l’an de Rome 554, environ 200 ans avant Jésus-Christ, défendait d’enchaîner, de lier, de garrotter, de frapper ou de mettre à mort un citoyen romain : elle permettait seulement de condamner à l’exil un citoyen convaincu d’un crime capital.

Potose, montagne du Pérou, qui renferme d’abondantes mines d’argent. Il y a tout auprès une grande et belle ville du même nom.

Prométhée, fils de Japet, qui, suivant la fable, était lui-même fils du Ciel et de la Terre. Après avoir formé de terre et d’eau les premiers hommes, il alla, avec le secours de Pallas, dérober le feu du ciel pour les animer. Jupiter irrité de ce vol, le fit attacher sur le sommet du mont Caucase, où un vautour lui mangeait le foie, à mesure qu’il renaissait.

R

Rambouillet (Julie de), fille de Catherine de Vivonne, et de Charles d’Angennes, marquis de Rambouillet, dont l’hôtel était le rendez-vous de tous les beaux esprits de son temps. Mariée à l’estimable duc de Montausier, elle fut dame d’honneur de la reine Marie-Thérèse, et gouvernante du grand dauphin. Elle mourut, en 1671, âgée de 64 ans.

Reims, ville de France en Champagne, très ancienne, bien peuplée, et dont l’archevêque était premier duc et pair du royaume. Il avait le privilège de sacrer nos rois ; et c’est à Reims que se faisait cette auguste cérémonie.

Renommée (la), divinité poétique, messagère de Jupiter, et qui habitait jour et nuit les lieux les plus élevés, pour voir ce qui se passait, et pour aller ensuite le publier partout. Elle était, suivant les poètes, d’une taille gigantesque, ayant des ailes, et autant d’yeux, d’oreilles, de bouches et de langues, que de plumes sut son corps. On l’appelle souvent la Déesse aux cent voix.

Rocroi, ville forte de France en Champagne, sur les confins du Hainaut, à deux lieues de la Meuse, dans une plaine environnée de forêts.

Romulus, fondateur de la ville de Rome, dont il fut le premier roi. Un jour qu’il faisait la revue de son armée, il disparut pendant un grand orage, l’an 716 avant J.-C. ; soit que, suivant quelques-uns, il eut été frappé du tonnerre ; soit que, suivant d’autres, les sénateurs de Rome l’eussent fait assassiner. Il était fils de la vestale Rhéa Sylvia, fille de Numitor, roi d’Albe ; et les Romains lui donnaient pour père le Dieu Mars, par lequel ils prétendaient qu’il avait été enlevé au ciel. Aussi lui décernaient-ils les honneurs divins, et tous les ans, ils lui offraient des sacrifices. Voyez le mot Rome dans les notes, à la fin du premier volume.

S

Samarie, nom de la capitale du royaume d’Israël après la destruction duquel, il fut celui d’une province habitée par des colonies, que les rois d’Assyrie y avaient envoyées de leurs états.

Saumaise, fameux critique et littérateur qui avait une érudition immense. Il était né, en 1518, à Semur en Bourgogne, et mourut, en 1653, aux eaux de Spa, bourg d’Allemagne, dans le pays de Liège.

Savoie (Marie-Adélaïde de), née à Turin, en 1585. Elle épousa, en 1697, le duc de Bourgogne, fils aîné du grand dauphin. Sa beauté, son esprit, son caractère lui gagnèrent tous les cœurs. Cette princesse aimait tendrement son époux, et l’aimait pour lui-même. Elle mourut en 1712. Voyez le mot Bourgogne.

Scythie, vaste contrée, qui renfermait autrefois la partie septentrionale de l’Asie, et qui s’étendait jusqu’en Europe. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui la petite et la grande Tartarie. La petite est en Europe, et comprend, au midi, la presqu’île de Crimée (anciennement Chersonèse Taurique), gouvernée par un prince appelé Kan des petits Tartares ; au nord, le pays des Tartares Nogais, divisés en hordes, c’est-à-dire, assemblées de familles, qui obéissent à leurs Murses, ou chefs de tribus. La grande Tartarie est en Asie, et comprend, au midi, la Tartarie Indépendante, gouvernée par divers Kans, et la Tartarie Chinoise, séparée de la première par une grande muraille, et gouvernée par des princes, ou tributaires ou dépendants des empereurs de la Chine ; au nord, la Tartarie Russienne, ou Russie asiatique, aussi grande que les deux autres, et entièrement soumise aux empereurs de Russie. Celle-ci s’étend au-delà du cercle polaire, et se trouve fort exposée aux vents du nord.

Sempronia. Cette loi, proposée par le tribun C. Sempronius Gracchus, vers l’an de Rome 630, environ 124 ans avant J.-C., défendait de juger un citoyen, pour crime capital, sans l’aveu du peuple. Elle confirma sur ce point la loi Valéria, rendue vers l’an de Rome 245, environ 507 avant J.-C. ; la loi des douze tables, rendue vers l’an de Rome 304, environ 448 ans avant J.-C., et la loi Porcia, dont j’ai parlé ailleurs. Voyez ce mot.

Sennachérib, roi d’Assyrie. Nous lisons dans l’Écriture sainte que, vers l’an 710 avant J.-C., ce prince impie et blasphémateur du saint nom du vrai Dieu, étant entré, avec une armée formidable, dans la Judée, s’empara de plusieurs villes, dont il fit passer les habitants au fil de l’épée, et fut ensuite camper à quelques lieues de Jérusalem, qu’il avait dessein d’assiéger et de réduire en cendres. Mais le Seigneur touché des prières du prophète Isaïe, et du vertueux Ézéchias, roi de Juda, envoya son ange exterminateur, qui dans une seule nuit, mit à mort cent quatre-vingt-cinq mille Assyriens, c’est-à-dire, toute leur armée, à la réserve du roi et de quelques-uns de ses courtisans. Peu de temps après, il fut assassiné dans ses États par ses deux fils aînés.

Sigée, promontoire de la Troade, non loin duquel était située la ville de Troie.

Sion, montagne célèbre qui se trouvait dans la partie la plus méridionale de la ville de Jérusalem. Les Jébuséens, peuples de la terre de Canaan, y avaient bâti une fameuse citadelle, où le roi David, après les en avoir chassés, plaça son palais.

Sirènes, monstres fabuleux, moitié femmes et moitié oiseaux, suivant les plus savants mythologistes. Ces sirènes habitaient des îles désertes, sur les côtes de Sicile, ou de la Campanie (aujourd’hui terre de Labour, dans le royaume de Naples), et y attiraient, par leurs chants mélodieux, tous les passants qu’elles dévoraient.

Solon, né à Athènes vers l’an 639 avant J.-C., et mis au nombre des sept sages de la Grèce. Ses concitoyens divisés par la guerre civile, concernant l’espèce de gouvernement qu’ils voulaient établir, le nommèrent unanimement Archonte, et souverain législateur. On lui avait plusieurs fois offert la royauté, qu’il avait constamment refusée. Après avoir donné à sa patrie les lois les plus sages, et qui sont encore admirées, Solon voyagea d’abord en Égypte, et passa ensuite à la cour de Crœsus, roi de Lydie, province de l’Asie mineure (aujourd’hui Natolie). De retour à Athènes au bout de dix ans, il eut la douleur de trouver cette ville livrée à ses anciennes factions, et d’y voir Pisistrate, seul maître absolu du gouvernement. Il mourut deux ans après, l’an 559 avant J.-C.

Sphinx (le), monstre, qui, suivant la fable, avait la tête d’une femme, le corps d’un chien, et les griffes d’un lion, avec des ailes.

Spire, ville d’Allemagne, dans le cercle électoral, ou du Bas-Rhin, sur la rive gauche de ce fleuve, au sud de Worms. Elle est, comme celle-ci, libre et Impériale, et reconnaît son évêque pour son souverain. On y tint, en 1627, pour les affaires de religion, une grande diète, où les luthériens firent des protestations ; ce qui leur fit donner le nom de Protestants.

Sybaris, ville qui n’existe plus, et dont les habitants, entièrement livrés à la mollesse, passaient leur vie dans les plaisirs. Elle était dans la Lucanie (aujourd’hui Basilicate, province du royaume de Naples).

T

Tage (le), fleuve d’Espagne, qui prend sa source dans la nouvelle Castille, où il forme le port de Lisbonne, et se jette, à deux lieues au-dessous de cette ville, dans l’Océan atlantique.

Tartares. Voyez le mot Scythie.

Thèbes, ville célèbre de la Grèce, et capitale de la Béotie, qui fait aujourd’hui le milieu de la Livadie. Cadmus, fils d’Agénor, roi de Phénicie, en fut le fondateur et le premier roi. La fable dit qu’aussitôt qu’il fut arrivé dans ce lieu, il fit un sacrifice aux Dieux, et envoya ses compagnons à une fontaine voisine, pour qu’ils y puisassent de l’eau. Mais ils furent tous dévorés par un dragon qui la gardait. À cette nouvelle, Cadmus, par le conseil de Minerve, y accourut, tua ce monstre, et en sema les dents, d’où naquirent des hommes tout armés qui s’entrégorgèrent tous, à l’exception de cinq, ont il se servit pour élever les murs de Thèbes. Cette ville, fameuse dans l’âge brillant des républiques de la Grèce, n’est plus aujourd’hui qu’un petit bourg, nommé Tiva ou Stives.

Thémis, déesse de la Justice, et fille, selon la fable, du Ciel et de la Terre. On la représente tenant une balance d’une main, et une épée de l’autre, avec un bandeau sur les yeux.

Thémistocle, né à Athènes, l’an 527 avant J.-C., d’un père vertueux, qui le déshérita, dans sa jeunesse, à cause de sa conduite extrêmement déréglée. Cette punition sévère, mais juste, changea entièrement le cœur de Thémistocle, qui ne tarda pas à consacrer ses talents au service de sa patrie. Il se distingua d’abord à la bataille de Marathon, et gouverna ensuite la république avec tout le génie d’un grand homme d’état et d’un grand capitaine. Après la fameuse victoire qu’il remporta près de Salamine sur les Perses, il fit bâtir à Athènes le port Pyrée, et destina des fonds pour construire des vaisseaux toutes les années. Mais les faiblesses de l’envie, qui ternissaient ses éminentes qualités, l’avaient porté à exiler Aristide surnommé le Juste. Il fut lui-même à son tour la victime des cabales de ses envieux ; et l’homme qui avait été la gloire d’Athènes, en fut banni Artaxercès, roi des Perses, lui donna une retraite dans ses états, et le nomma bientôt après commandant général de ses armées contre les Grecs. Mais Thémistocle, loin de vouloir faire la guerre à sa patrie, termina ses jours par le poison. On rapporte qu’un jour, il dit en riant à ses amis : Ce petit garçon que vous voyez-là, (c’était son fils) est l’arbitre de toute la Grèce ; car il gouverne sa mère. Sa mère me gouverne, je gouverne les Athéniens, et les Athéniens gouvernent tous les Grecs. Que de républiques, où un seul homme jouit d’un crédit, qui ne diffère en rien d’un pouvoir vraiment monarchique.

Thétis, une des déesses de la mer, fille de Nérée et de Doria, et petite fille de Théthys, femme de l’Océan. Elle était si belle, qu’elle fut recherchée de plusieurs d’entre les premiers Dieux, qui renoncèrent à l’épouser, lorsqu’ils apprirent par l’oracle qu’elle aurait un fils, qui serait plus grand et plus illustre que son père. Elle fut mariée à Pélée, roi de la Phthiotide en Thessalie ; et tous les Dieux et toutes les Déesses du ciel, de la terre et des eaux, excepté la Discorde, assistèrent à ses noces, qui se firent sur le mont Pélion. Le héros qu’elle mit au monde, est Achille.

Titans, enfants de Titan, qui était fils du Ciel et de la Terre. Ce sont les mêmes géants qui déclarèrent la guerre à Jupiter. Voyez le mot Etna dans les notes, à la fin du premier volume.

Tribuns, magistrats créés à Rome, pour défendre les intérêts du peuple, et qui devaient être toujours tirés du corps des plébéiens. Leur personne était sacrée, et un seul d’entre eux avait le pouvoir de s’opposer à d’établissement d’une loi par ce seul mot veto (je l’empêche) ; pouvoir dangereux et funeste, qui devint la source des factions dont Rome fut sans cesse déchirée, et qui bannirent de son sein la paix et le bonheur.

V

Vaux, belle terre, arrosée par la petite rivière ou le ruisseau de Lanqueil, dans le Hurepoix, près de Melun. Elle appartenait à Fouquet, qu’on accusait d’y avoir dépensé près de trente-six millions d’aujourd’hui à faire bâtir le château, et portait alors le nom de Vaux-le-Vicomte. Au commencement du siècle dernier, elle fut appelée Vaux-le-Villars, du maréchal de ce nom, qui en avait fait l’acquisition. Elle passa ensuite à la maison de Praslin, qui lui donna le sien.

Vénus, fille, suivant plusieurs poètes, de Jupiter, et de la nymphe Dioné ; mais suivant bien d’autres, née de l’écume de la mer, d’où elle sortit sur une conque marine, avec tout l’éclat de la beauté, et fut enlevée par les Heures dans le ciel. Les Dieux la trouvèrent si belle, qu’ils la nommèrent la Déesse de l’amour. Elle est toujours accompagnée des grâces, des ris, des jeux, des plaisirs et des attraits dont elle était la mère. On la représente avec l’Amour, ou Cupidon, son fils, sur un char traîné par des colombes ou des cygnes.

Verrès, citoyen romain, qui exerça la charge de préteur en Sicile. Il fut accusé de concussion par les Siciliens mêmes, l’an 82 avant J.-C. ; et sans attendre sa condamnation, il s’exila lui-même, conservant encore de grandes richesses, quoiqu’il eût répandu beaucoup d’or, pour obtenir un jugement favorable.

Vertumne, Dieu de l’automne et des jardins. Il présidait, suivant les poètes, aux changements réglés qui entretiennent le bel ordre de la nature et pouvait lui-même se changer en toutes sortes de formes. Il prit celle d’une vieille, pour persuader à Pomone de l’épouser. On lui avait élevé un temple à Rome ; et l’on célébrait ses fêtes au mois d’octobre, temps de la récolte des fruits.

Victoire (la), divinité allégorique, à laquelle les poètes donnent pour père le Styx, fleuve des enfers, et qu’ils disent avoir été élevée avec Minerve. On la représente sous la figure d’une jeune fille avec des ailes, portant d’une main une couronne, et de l’autre une palme.

Vulcain, fils, selon la fable, de Jupiter et de Junon, et Dieu du feu. Jupiter le trouva si laid et si difforme aussitôt après sa naissance, que d’un coup de pied il le précipita du haut du ciel sur la terre. Cette chute rendit Vulcain boiteux, ce qui n’empêcha pas qu’il n’épousât Vénus, déesse de la beauté. Voyez le mot Etna dans les notes, à la fin du premier volume.

Worms, ville d’Allemagne, dans le cercle du Haut-Rhin, sur la rive gauche de ce fleuve. Elle est libre et Impériale, c’est-à-dire, qui ne dépend que de l’empereur, quoique son évêque, prince de l’Empire, en soit souverain. Il s’y est tenu plusieurs diètes ou assemblées générales de l’Empire, entre autres, celle de 1521, au sujet des troubles qu’excita l’hérésie de Luther, qui y assista.

X

Xanthe, fleuve qu’Homère et les autres poètes de l’antiquité ont rendu célèbre, parce qu’il coulait près de la ville de Troie. Il prend sa source au pied du mont Ida, dans la Troade, province de l’Asie mineure (aujourd’hui Natolie), et se jette dans la mer Égée (aujourd’hui l’Archipel). C’est le même que le Scamandre, qui reçut son nom de Scamander, venu de l’île de Crète dans ce pays avec une colonie.

Z

Zélie, ville qui n’existe plus. Elle était dans la Médie, vaste contrée d’Asie, et dont les anciens vantent beaucoup les richesses. Cette contrée dont Cyrus était devenu l’héritier, son royaume de Perse, et l’empire d’Assyrie qu’il avait conquis, ayant été réunis, vers l’an 338 avant J.-C., formèrent l’empire des Perses, le plus grand qui eût existé jusqu’alors.