(1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre IV. Des Ouvrages Didactiques. »
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(1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre IV. Des Ouvrages Didactiques. »

Chapitre IV.

Des Ouvrages Didactiques.

Les ouvrages didactiques, dans le genre littéraire, sont ceux où l’écrivain expose les principes et les règles d’un art. Il est aisé de sentir qu’ici le génie n’a rien à créer pour le fond. Les règles de l’éloquence, de la poésie et des autres arts ayant été prises dans la nature du cœur humain, ont toujours été et seront toujours aussi invariables que la raison même. On ne peut point les abroger pour y en substituer de nouvelles. Il ne s’agit que de les expliquer, de les développer. Le mérite de ces sortes d’ouvrages consiste donc principalement dans la méthode et dans le style.

Méthode dans les ouvrages didactiques.

Celui qui veut composer un ouvrage didactique, doit s’imaginer d’abord qu’il ne prend la plume, que pour instruire les ignorants. Son premier soin sera donc de mettre l’ordre le plus clair, le plus précis et le plus exact dans la distribution et l’arrangement des matières. En remontant aux premiers principes, il les enchaînera tous les uns aux autres sans la moindre confusion ; les exposera dans le plus grand jour ; en tirera les conséquences qui en découlent, et conduira insensiblement le lecteur à une entière connaissance de toutes les règles de l’art.

On ne doit pas, dans un ouvrage didactique, passer sous silence les premiers principes, sous prétexte qu’ils sont connus. Cette supposition ne peut pas raisonnablement se faire à l’égard de tous les lecteurs ; et quand même elle pourrait avoir lieu, la liaison des matières exige toujours que l’écrivain rappelle ces principes, et les trace du moins succinctement. Ils servent d’ailleurs à en approfondir d’autres, que le lecteur débrouille sans peine, dès lors qu’on a mis sous ses yeux ces premiers éléments, et qu’il en a la mémoire toute remplie.

Ce serait un plus grand défaut encore, que ce qui est dit au commencement ou au milieu d’un ouvrage didactique, eût besoin d’être éclairci par ce qui est à la fin. Les matières doivent être disposées de manière que la connaissance d’un précepte mène naturellement à la connaissance d’un autre.

Je sais que les différents principes d’un art se communiquent réciproquement de la lumière, et que, pour en bien connaître toute la justesse et toute l’étendue, il faut les posséder tous. Mais en général un principe doit être assez bien développé, pour qu’il puisse être saisi sans le secours d’un autre, qui doit le suivre dans l’ordre naturel des matières. Il faut que, pour bien comprendre ce qui est dit au commencement d’un ouvrage didactique, on ne soit pas obligé de le lire et de l’étudier tout entier. Non seulement chaque chose doit être mise à sa place ; mais encore elle doit être expliquée en son lieu, par elle-même, et avec le plus de clarté qu’il est possible. Toutes les règles sont des branches qui tiennent à la même tige. Il faut que l’écrivain (qu’on me passe cette expression) fasse monter le lecteur de branche en branche, jusqu’à ce que celui-ci soit parvenu au sommet de l’arbre.

Style des ouvrages didactiques.

Un auteur didactique ne saurait trop s’appliquer à rendre nettement ses idées, et à mettre de la simplicité, de la clarté dans son style, sans cependant négliger les ornements convenables, et propres à faire disparaître la sécheresse de l’instruction. En évitant d’être diffus, il entrera dans tous les détails qu’exigent les préceptes. Il bannira de son ouvrage, s’il est purement élémentaire, ces raisonnements abstraits et métaphysiques, qui ne peuvent être saisis que par les gens de l’art. Une exposition méthodique et lumineuse des règles suffit. Il doit même, autant qu’il est possible, les simplifier, c’est-à-dire, en réduire plusieurs à une seule générale, en indiquant toutes celles qui en découlent. Il doit surtout les développer et les appuyer par un grand nombre d’exemples choisis. C’est le plus sûr moyen d’en faire sentir la vraie justesse, l’importante nécessité, les grands avantages qu’en retire le génie ; de former même le jugement et le goût de ceux à qui il donne ses leçons.

Il faut, en un mot, que dans un ouvrage didactique, tout soit proportionné à la capacité des esprits médiocres, et traité dans une juste étendue. L’écrivain doit même revenir plusieurs fois sur une même chose, quand elle ne peut être comprise à la première fois que par les lecteurs qui ont l’esprit pénétrant. Ce n’est point à l’instruction de cette classe d’hommes qu’il s’est principalement voué. Ceux à qui la nature a donné le moins d’intelligence, doivent être les premiers objets de ses soins et de ses travaux.

De la critique.

Les ouvrages de critique, en matière de littérature, peuvent se rapporter an genre didactique, parce que l’écrivain y mêle toujours à la discussion, le développement de quelques préceptes, ou plusieurs observations utiles qui en tiennent lieu. Son objet est de faire connaître les beautés et les défauts d’un ou de plusieurs ouvrages, et de rendre raison du jugement qu’il en porte. Il lui est donc essentiel de savoir discerner ces beautés et ces défauts, et de les détailler avec précision. Ainsi la critique doit être éclairée, judicieuse, équitable, impartiale, et honnête.

Qualités de la critique.

1º. Éclairée. Un grand fonds de connaissances, et principalement celles du genre dont il s’agit, sont pour le critique d’une indispensable nécessité. Il faut qu’avec l’auteur de l’excellent Essai sur le beau (le P. André, jésuite), il sache distinguer dans toutes les productions de l’esprit le beau naturel, et le beau arbitraire. Le premier a constamment pour base l’ordre et la vérité. Les révolutions des temps et des esprits ne peuvent en effacer l’idée ni l’impression : il ne change jamais, et il est toujours en droit de plaire. Le second dépend ordinairement du génie des langues et des nations : il peut varier suivant les lieux et les siècles.

Ces connaissances (pour le dire en passant) ne peuvent guère être le partage des jeunes gens ; non plus que des personnes qui n’ont point fait des études longues et sérieuses. Les uns et les autres ne sauraient donc être trop circonspects et trop réservés à dire, ou du moins à soutenir vivement leur opinion sur les diverses productions littéraires. Mais d’un autre côté, il serait absurde de penser que, pour pouvoir juger, par exemple, d’un ouvrage de peinture ou de poésie, il fallût être peintre ou poète. Une connaissance assez étendue de ces deux arts suffit, avec les autres conditions requises dans la critique.

2º. Elle doit être judicieuse. Cette qualité consiste dans une application juste et convenable des règles de l’art. La critique en effet n’exige pas toujours impérieusement une étroite et rigoureuse observation de ces règles, parce qu’il arrive quelquefois que l’auteur s’en est un peu écarté pour donner à son ouvrage une beauté de plus. C’est ce que l’on doit discerner avec finesse ; et ce discernement est l’effet d’un jugement droit, d’un goût pur et sain, qui suppose toujours de grandes connaissances, mais que ces connaissances ne supposent pas toujours. Il faut donc que la critique soit fondée sur des raisons et des principes solides. Un bon mot, quelque agréable et piquant qu’il paraisse ; une plaisanterie, quelque bien tournée qu’elle soit, ne fera jamais apprécier un ouvrage à sa juste valeur. Voltaire a dit, des Cantiques sacrés du marquis de Pompignan :

Sacrés ils sont ; car personne n’y touche.

Les esprits légers, frivoles et superficiels, disons même les ignorants, ont applaudi à ce jeu de mots. Mais l’homme judicieux et sensé a été bien loin de le regarder comme un arrêt décisif ; et le vrai connaisseur n’admire pas moins le plus grand nombre des Odes sacrées de l’auteur de Didon.

Au reste, en disant que la critique doit être judicieuse, j’ai voulu dire aussi qu’elle doit être réfléchie ; c’est-à-dire, que celui qui veut juger une production littéraire ne saurait la lire et l’examiner avec une attention trop scrupuleuse. C’est ce que ne ferait pas, par exemple, un journaliste inconsidéré ou présomptueux, qui se bornerait à une lecture rapide et superficielle d’un ouvrage, pour prononcer définitivement et d’un ton de maître, sur des difficultés, que l’auteur n’a tenté d’éclaircir, qu’après de bien longues et de bien profondes réflexions. Qu’arriverait-il de là ? Que le journaliste pourrait bien ajouter, à la honte d’être tombé, par sa faute, dans l’erreur, l’injustice d’y jeter ceux de ses lecteurs, que le défaut de lumières oblige de l’en croire sur sa parole. Il s’exposerait en même temps à perdre l’estime et la confiance de ceux qui sont capables par eux-mêmes d’apprécier sa critique, en la comparant à l’ouvrage même. Un journaliste prudent, et jaloux de sa propre gloire, imite la circonspection d’un juge, qui, avant de décider une question de droit, réfléchit longtemps et mûrement sur les raisons des avocats qui l’ont traitée.

3º. La critique doit être équitable. Elle ne peut se dispenser d’apporter en preuves de son jugement, et les beaux, et les médiocres, et les faibles endroits de l’ouvrage qu’elle a pesé dans sa balance. Celui qui ne mettrait sous les yeux du lecteur, que les vers négligés d’une pièce de poésie, ou les morceaux peu saillants, d’une pièce d’éloquence, lui donnerait une bien fausse idée du poète ou de l’orateur, et serait injuste envers ces écrivains. Cependant on a vu des critiques, qui faisant un parallèle entre les deux maîtres de notre scène, n’ont pas craint de ne citer que les endroits médiocrement beaux de Corneille ; de citer les plus beaux qu’ils avaient pu trouver dans Racine, et de se prévaloir de ces exemples, pour donner la préférence à ce dernier. C’est là évidemment manquer, en fait de critique, à toutes les lois de l’équité. On ne serait pas moins répréhensible, si l’on s’appesantissait sur les plus petits défauts d’un ouvrage, en passant rapidement sur les grandes beautés dont il étincelle.

4º. La critique doit être impartiale, c’est-à-dire, exempte de prévention et de passion. Déprécier un ouvrage sur le seul nom de l’auteur, qui, jusqu’à celui-ci, n’en a publié que de médiocres ; louer un ouvrage sur le seul nom de l’auteur, déjà connu par d’excellents écrits, ce serait juger avec prévention. Si ce dernier ouvrage se trouvait réellement peu digne des suffrages des connaisseurs, on pourrait bien alors dire au critique :

Voilà de vos arrêts, messieurs les gens de goût.
L’ouvrage est peu de chose, et le seul nom fait tout125.

Pour juger, sans passion, il faut principalement se défendre des illusions de l’amitié, et s’élever au-dessus de tout sentiment de haine ou de tout motif d’intérêt. Le critique vraiment honnête homme, prenant la plume, se dit à lui-même ce que la reine de Carthage disait à Énée : Je ne mettrai aucune différence entre le Troyen et le Tyrien 126. Que l’auteur de l’ouvrage sur lequel il va porter son jugement soit son ami ou son ennemi, ce critique se persuade sans peine que, s’il trahit la vérité, s’il écrit une seule ligne contraire à sa façon de penser, il trompera bassement ses lecteurs, et se manquera à lui-même, en se vengeant de son ennemi par un lâche mensonge, ou en usant envers son ami d’une coupable indulgence.

5º. Enfin, la critique doit être honnête, conforme aux bienséances. Elle proscrit le ton de hauteur et de supériorité, les décisions fastueuses et caustiques, les expressions dures ou même trop fortes. La bonne compagnie ne les souffre point ; et il importe au critique de faire voir qu’il la connaît. Plus son jugement est sévère et défavorable à l’auteur, plus il doit paraître adouci et tempéré par la délicatesse et l’aménité du style. Cependant si l’ouvrage apprécié était impie ou licencieux, c’est alors que le critique devrait s’armer, si l’on peut parler ainsi, d’une plume de fer et de feu, pour réduire en poudre cette infernale production. Mais l’auteur doit toujours être personnellement respecté, à moins que l’opinion publique ne l’ait jeté dans la classe de ces hommes vicieux et méchants, autant par principe que par habitude. Si, en matière de religion, il s’est seulement trompé sur certains articles, le critique doit se borner à réfuter son erreur par des preuves sans réplique, écrites avec modération, suivant l’esprit de la charité chrétienne.

La politesse ne doit pas moins régner dans les ouvrages polémiques. Voyez avec quelle sage retenue, avec quelle décence enjouée, avec quelle urbanité La Motte défend son sentiment dans la fameuse querelle de la préférence des anciens sur les modernes, tandis que son adversaire, la savante madame Dacier, s’emporte presque jusqu’à la fureur et à la grossièreté. On ne sait que trop que Voltaire est tombé dans les mêmes excès, à l’égard de plusieurs écrivains. Rien de plus scandaleux dans la république littéraire, rien de plus déshonorant pour l’homme de lettres lui-même, que ce style malignement épigrammatique, ces déclamations pleines de fiel, cette raillerie amère et insultante, ces personnalités basses, ces injures atroces qui peuvent tout au plus amuser les sots et les méchants, mais qui révoltent toujours le lecteur honnête et raisonnable, et qui ne répandent jamais la moindre lumière sur la question agitée.

Du dialogue oratoire.

On peut donner, et l’on donne souvent aux ouvrages de critique, et aux didactiques, la forme du dialogue. Ce genre d’écrire, le Dialogue oratoire, ainsi nommé par opposition au dialogue dramatique, est en général un entretien de deux ou de plusieurs personnes, dans lequel on expose, ou une question qu’on veut discuter et résoudre, ou une vérité qu’on veut faire connaître et solidement établir. Les interlocuteurs doivent y développer leur sentiment particulier avec la plus exacte précision, et y déployer toute la force du raisonnement. Il faut qu’ils ne disent rien, qui ne se rapporte entièrement à la question ; par là, le dialogue sera direct : qu’ils ne fassent jamais attendre la réplique ; par là, le dialogue sera vif : qu’ils parlent toujours à propos ; par là, le dialogue sera bien coupé : ces trois qualités lui sont essentielles. Le style ne saurait être ni trop clair, ni trop simple. Une délicatesse sans raffinement, une élégance sans pompe et sans affectation, des grâces naïves, en doivent faire tout l’ornement.

Au reste, l’art du dialogue peut convenir à tous les sujets, soit graves, soit badins, soit littéraires, soit scientifiques. On verra bientôt que les Grecs, les Latins, et les écrivains de notre nation l’ont employé avec le plus grand succès, pour traiter toutes sortes de matières.

Écrivains didactiques ; écrivains critiques ; dialogueurs.

Tous les ouvrages didactiques qui nous restent des Grecs, sont excellents, et méritent qu’on en fasse l’étude la plus sérieuse. Nous avons d’Aristote une rhétorique, où sont développés tous les principes de l’art oratoire, et une poétique qui contient les règles les plus exactes et les plus propres à nous faire bien juger du poème épique et des pièces de théâtre. Cassandre a traduit la rhétorique, et Dacier la poétique. Elles sont l’une et l’autre d’un littérateur philosophe, qui n’ignorait rien de ce qui est essentiel à l’éloquence et à la poésie, et qui en avait approfondi toutes les parties. Il sera bon de n’en entreprendre la lecture, qu’après avoir acquis quelques connaissances générales de ces deux arts.

Longin, né à Athènes dans le troisième siècle de l’ère chrétienne, avait composé en grec des Remarques critiques sur les anciens auteurs, et d’autres ouvrages de philosophie et de littérature. Le seul qui nous soit parvenu, est son Traité du sublime. Il est admirable par la justesse et la sagesse des réflexions, les agréments et l’éloquence du style. Boileau en a donné une excellente traduction.

Dans les œuvres de Lucien, né vers la fin du premier siècle de notre ère, à Samosate, ville de Syrie, et professeur de philosophie et d’éloquence à Athènes, on trouve un petit Traité sur la manière d’écrire l’histoire, qui est un chef-d’œuvre. Nous avions une traduction de tous ses ouvrages par d’Ablancourt. Mais celle qu’en a donnée l’abbé Massieu, l’a éclipsée par son exactitude et son élégance.

Parmi les Latins, Cicéron, après avoir offert dans ses discours, les plus beaux exemples de la véritable éloquence, en donna les préceptes dans son livre de l’Orateur, que l’abbé Colin a fort bien traduit.

Quintilien, né à Rome l’an 42 de J.-C, fut l’ennemi déclaré du mauvais goût, qui, de son temps, commençait à s’introduire dans l’éloquence et dans la poésie. Après avoir enseigné la rhétorique durant vingt ans, il publia ses Institutions oratoires qui ont été traduites avec autant de fidélité que d’élégance par l’abbé Gédoin. Cet ouvrage et celui de Cicéron, bien dignes de servir à jamais de modèles en ce genre, doivent être sans cesse lus et médités par tous ceux qui se destinent à courir la carrière de l’éloquence.

Nous avons une foule d’ouvrages didactiques en notre langue. Ceux qui méritent d’être particulièrement distingués, soit pour l’importance et la multitude des objets qu’ils embrassent, soit pour la manière dont ces objets y sont présentés, sont le Traité des études par Rollin ; les Réflexions sur la poésie et la peinture, par l’abbé du Bos ; la Manière de bien penser dans les ouvrages d’esprit (en dialogues), par le P. Bouhours, et les Principes de la littérature, par l’abbé Batteux.

Je crois devoir indiquer ici aux jeunes gens qui ont du goût pour les belles-lettres latines, le guide le plus sûr qu’ils puissent choisir pour cette étude : c’est le Ratio discendi et docendi du P. Jouvancy 127, jésuite. Le sage et judicieux Rollin, après avoir lu cet excellent ouvrage, dit que s’il avait pu le connaître lorsqu’il travaillait à son Traité des études, la plume lui serait tombée des mains.

Les meilleurs modèles de critique que je connaisse en notre langue, sont les Sentiments de l’Académie sur le Cid, tragédie de Corneille, et les Réflexions critiques sur le génie d’Horace, de Despréaux et de Rousseau, par le duc de N***.

Platon, né à Athènes vers l’an 429 avant Jésus-Christ, a composé tous ses ouvrages en Dialogues. Il y traite de la logique, de la physique, de la politique ; y explique les lois de la morale, et y démontre l’immortalité de l’âme. Dacier en a traduit une grande partie.

Lucien a fait aussi des Dialogues pour censurer les vices des hommes, pour jeter du ridicule sur les faux Dieux, et sur les philosophes du paganisme. Ils sont écrits d’un style pur et naturel, assaisonnés du sel d’une plaisanterie délicate, pleins de peintures vives, de caractères bien dessinés et bien soutenus. Indépendamment des traductions de tous les ouvrages de ce rhéteur par d’Ablancourt et l’abbé Massieu, nous en avons une bonne de ses Dialogues par le marquis de Pompignan. Gail en a traduit aussi quelques-uns.

Les admirables Traités de la vieillesse, de l’amitié, de la nature des Dieux, par Cicéron, sont en Dialogues. Le dernier de ces ouvrages a été traduit par l’abbé d’Olivet.

Fénelon 128 a fait des Dialogues sur l’éloquence, où tout est sagement pensé, exprimé avec la plus belle simplicité, et ramené à l’instruction. Ses Dialogues des morts sont pleins de finesse et d’enjouement. Le même éloge est bien dû aux Dialogues des morts par Fontenelle. Tous ces ouvrages sont d’excellents modèles de dialogue oratoire.