Chapitre XXII.
D’être claire.] Même précepte dans la Rhétorique, III, 2. Cf. la Rhétorique à Alexandre, chap. xxv Aristide, Rhétorique I, 10, t. IX, p. 393, des Rhéteurs grecs de Walz.
Cléophon.] Déjà cité plus haut, chap. ii.
Sthénélus.] Mauvais poëte tragique qui était joué dans le Gérytadès d’Aristophane. Voy. le scholiaste sur les Guêpes, au v. 1312 Athénée, IX, p. 367 B X, p. 428 A.
De termes étrangers.] Voyez Quintilien, VIII, 3, § 59.
Une énigme.] Longin, dans les Fragments de sa Rhétorique, § 2, fait la même remarque, en s’appuyant de l’autorité d’Aristote. Avait-il en vue ce passage de la Poétique, ou bien la Rhétorique, III, 2 ? (cf. II, 21). Voyez ma note sur le passage cité de Longin.
Par la composition des mots.] Ὀνομάτων σύνθεσις a-t-il ici le même sens que dans le traité de Denys d’Halicarnasse Ὀνομάτων συνθέσεως, ou celui de formation des mots composes ? Ce second sens est plus probable, parce qu’il ressemble moins que l’autre à une naïveté mais alors Aristote ne s’accorde pas avec d’autres auteurs anciens, qui reconnaissent que le griphe, espèce d’énigme, peut consister en un seul mot composé. Voy. Athénée, X, p. 448, et comparez Démétrius, Sur le Style, § xcii.
J’ai vu, etc.] Exemple rappelé dans la Rhétorique, III, 2, et cité avec un vers de plus dans Athénée, X, p. 452 C. Comparez Celse, De Medicina, II, 11.
Le barbarisme.] Voy. les opuscules περὶ Σχημάτων publiés par Valckenaër à la suite de son édition des Synonymes grecs d’Ammonius, p. 184-204 les deux petits traités sur le Barbarisme et le Solécisme, publiés par Boissonade, Anecdota græca, vol. III, p. 229-240 et les Anecdota de Bekker, p. 1270.
Comme un mélange.] Κɛϰρᾶσθαɩ. Cf. Denys d’Halic, Sur Démosthène, chap. iii : Κέϰραταɩ γὰρ ɛὖ πως (ἡ λέξɩς) ϰαὶ αὐτò τò χρήσɩμον ɛἰληφɛν ἑϰατέρας δυνάμɛως. — Des manuscrits portent ϰɛϰρίσθαɩ. Le choix ne peut être douteux entre ces deux variantes. Toutefois, il ne faut pas confondre le style que caractérise ici Aristote avec ce que les rhéteurs ont appelé plus tard ϰɛϰραμένη διάλɛϰτο, qui n’est autre que le genre tempéré. Voy. Denys d’Halic., livre cité, et Jugement sur les philosophes : Οὐδὲ παραλɛίπουσι τὴν σαφὴνɛɩαν, ἀλλὰ ϰɛϰραμένῃ τῇ δɩαλέϰτῳ χρώμɛνοɩ.
Les ornements.] Voyez plus haut, p. 115 et comparez Quintilien, VIII, 3, § 61.
Euclide l’ancien.] C’est peut-être le célèbre Euclide, chef de l’École de Mégare, qui paraît avoir eu peu de goût pour la poésie, et dont Diogène Laërce (II, 109) atteste les dissentiments avec Aristote. Cependant ἰαμϐυποιήσας, pour ϰωμωδήσας, indiquerait plutôt un poëte comique qu’un philosophe. En effet, un Euclide, poëte comique, paraît être cité deux fois dans Pollux. Voyez Meineke, Hist. crit., p. 269.
Quand j’ai vu, etc.] Je suis une conjecture de Duntzer, note 175 de sa Défense de la Poétique. Le même savant (note 176) propose de lire au vers suivant : ϰεράμενος, en faisant la première syllabe longue en faisant de ἐλλέϐορον quatre longues, on aura ainsi un mauvais hexamètre, plein des ὲϰτάσεις dont se moquait Euclide. Sur les licences analogues dans la versification française, voyez le traité de M. L. Quicherat, livre I, chap. viii.
Dans un vers.] Sur ce sens général du mot ἔπος, voir le scholiaste de Denys le Thrace, p. 751, et le scholiaste d’Aristophane, sur les Fêtes de Cérès, v. 412.
Eschyle et Euripide.] Dans leurs Philoctète. Voy. Dion Chrysostome, Disc. LII, LIII, sur les trois Philoctète d’Eschyle, de Sophocle, d’Euripide et la dissertation spéciale de Hermann, t. III de ses Opuscules. — Dans le vers d’Eschyle, on ne peut guère hésiter à lire avec Hermann φαγέδαιναν à l’accusatif, au lieu de φαγέδαινα que donnent les manuscrits, cette correction complétant si facilement un vers iambique.
Ariphradès.] Personnage inconnu d’ailleurs.
Les mots doubles conviennent, etc.] Observations analogues dans la Rhétorique, III, 3. Cf. Problèmes, XIX, 15 et 28, p. 66 de cette édition Démétrius, Sur le Style, § xci Proclus, Chrestomathie (dans Photius, cod. 239), chap. xiv.
C’est probablement à ce chapitre xxii e que le Tasse fait allusion, lorsqu’il dit (Lettres poétiques, 15 juin 1575) qu’Aristote ne mentionne pas plus l’allégorie, dans sa Poétique et dans ses autres ouvrages, que si elle n’avait jamais existé. Ce silence du grand philosophe tourmente fort l’auteur de la Jérusalem délivrée il craint d’y voir une condamnation tacite de ce genre d’ornement poétique. Puis il se console par l’idée que, l’ouvrage d’Aristote étant incomplet, peut-être celui-ci avait parlé ou du moins avait voulu parler ailleurs de l’allégorie. (Cf. la Lettre du 4 octobre 1575.) Mais l’allégorie, et en général le merveilleux, ne devaient pas, aux yeux d’Aristote, faire partie de l’art : ils formaient le fond même de la mythologie païenne. La foi populaire les fournissait au poëte, qui n’avait ici rien à inventer, mais seulement à choisir.