Chapitre XVIII.
Le Lyncée.] Voyez plus haut, chap. x.
Il y a quatre caractères, etc.] « Dacier, dit Batteux, regarde cet
endroit comme le plus difficile peut-être de toute la
Poétique. Ce qui le lui a rendu si difficile est le parti qu’il a
pris d’entendre ici par μέρη les parties de quantité d’une tragédie, et par
εἴδη les parties de qualité, ce qui effectivement n’est guère intelligible….
Μἐρος signifie quelquefois les parties du genre ou l’espèce :
Métaphysique, IV, 25 : τὰ εἴδη τοῦ γένους φασὶν ἐἶναι μόρια. »
Batteux, dans cette note, suit Vettori. p. 176, qui rappelle aussi le
sens
qu’a le mot μέρος un peu plus bas dans ce même
chapitre.
Les Ajax.] Sujet traité par Eschyle, par Sophocle, par Astydamas, par Théodecte. Voyez dans les Opuscules de Hermann, vol. VII, la dissertation De Æschyli tragœdiis fata Ajacis et Teucri complexis.
Les Ixion.] Sujet traité par Eschyle, par Sophocle, par Euripide et par Timésithée.
Les Phthiotides et le Pélée]. Deux tragédies de Sophocle.
Simple et une.] Le texte peut être complété de deux façons : 1° nous avons traduit d’après la leçon de Hermann et de Græfenhan : ὁμαλὁν Batteux avait lu ce mot dans un manuscrit de Paris — 2° Vahlen (1874) lit τερατῶδες au lieu de τέταρτον. Scaliger (Poétique, VII, 1, § 4) conjecturait déjà, d’après les titres de tragédies cités ensuite par Aristote, qu’il rangeait dans son quatrième genre les pièces dont les personnages et l’action ont quelque chose de surhumain.
Les Phorcides.] Tragédies dont l’auteur est inconnu. Voy. Eschyle, Prométhée, v. 793-797, et Sophocle, fragment 254 éd. Ahrens Welcker, Trilogie d’Eschyle, p. 381.
De l’enfer.] Protagoras, au témoignage de Diogène Laërce, IX, 55, avait composé un livre περὶ τῶν ἐν ᾍδου. Photius, Cod. 161, parlant des sujets compris dans la compilation du sophiste Sopater : περὶ θεῶν…. ϰαὶ περὶ τῶν ἡρώων ϰαὶ περὶ ιῶν ἐν ᾍδου (περιείληφε). Cf. Polybe, VI, 56, à propos de la religion des Romains.
La prise de Troie.] Ἰλίου πέρỡις, tel est le titre de quatre tragédies perdues, d’Agathon, d’Iophon, de Cléophon et de Nicomaque. — Ce qui suit dans le texte est fort obscur. Ἢ Mήδειαν, qui ne se trouve dans aucun manuscrit, a été inséré par les premiers éditeurs après Νιόϐην. Hermann propose de lire ici le nom de Sophocle au lieu de celui d’Euripide, parce qu’on ne trouve aucune autre trace d’une Niobé d’Euripide, tandis qu’il y a des fragments de celle de Sophocle et de celle d’Eschyle (Opuscules, vol. III, p. 38). — Quant à l’observation qui concerne ce dernier poëte, je l’ai tradulte dans le sens d’une allusion critique à la trilogie. Aristote a pu blâmer ces sortes de compositions, dont il y a plusieurs exemples dans le théâtre d’Eschyle, où un seul sujet était traité en trois tragédies destinées au même concours (voy. plus haut, sur le chap. iv). C’étaient en effet comme de longues tragédies en trois actes. — Voy. sur la trilogie de Niobé les Fragments d’Eschyle, p. 218, éd. Ahrens. Tyrwhitt, suivi par Hermann, avait changé Νιόϐην en Ἑϰάϐην..
Agathon.] Les deux vers de ce poëte sont cités textuellement dans la Rhétorique, II, 24.
Le chœur.] Cf. Horace, Art poétique, v. 193 et suiv., et nos extraits des Problèmes, xlviii.
Chez les autres, les chœurs, etc.] Τὰ διδόμενα, leçon des manuscrits, peut à la rigueur s’expliquer. Mais la correction déjà ancienne que nous adoptons, va beaucoup mieux au sens elle est d’ailleurs très-facile à justifier par la ressemblance de AI et de ΔI dans l’écriture onciale. Voyez Bast, Commentatio palæographica, p. 719.