(1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XVII. » p. 114
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(1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XVII. » p. 114

Chapitre XVII.

Se mettre à la place du spectateur.] Comparez la Rhétorique, III, 10, 11. — Dans le même ouvrage, II, 8, on retrouve le verbe συναπεργάζεσθαι, construit avec σχήμασι ϰαὶ φωναῖς ϰαὶ ἐσθῆτι.

Ce qui aurait le défaut contraire.] « Jusqu’aux moindres contrariétés, qui pourroient nous être échappées. » (Dacier.) Cette traduction offre un excellent sens  mais ne suppose-t-elle pas ἀλλἡλοις après ὑπεναντία ? J’avoue cependant que ce dernier mot est employé seul et dans ce sens absolu au chap. xxv.

Se placer dans la situation des personnages.] Dacier : « Que le poëte en composant imite les gestes et l’action de ceux qu’il fait parler. » Batteux : « Que le poëte soit acteur en composant. »

La sympathie, etc.] Même observation dans la Rhétorique, III, 7  cf. Physiognomonica, chap. iv  Horace, Art poétique, v. 101-113  etc.

Nature facile.] Sur l’εὐφυἰα. Voy. Morale Nicom., III, 7  Topiques, VIII, 14.

Nature ardente.] Ἐϰστατιϰοί, leçon qui répond bien à μανιϰοῦ et que confirme un texte des Problèmes, livre XXX, chap. i. Bekker a conservé ὲξεταστιϰοί, qui paraît être dans tous les manuscrits sauf un, où Vettori avait lu ἐϰστατιϰοί.

« « L’heureux don d’être affecté fortement par les objets, et de pouvoir reproduire leur image absente ou évanouie, est le fond même de l’imagination. La puissance de modifier ces images pour en former de nouvelles, est encore indispensable  sans quoi l’imagination serait captive dans le cercle de la mémoire  elle ne serait qu’une mémoire imaginative, comme on l’a dit, tandis qu’elle doit disposer à son gré du passé, du réel et du possible. Tout cela est beaucoup sans doute, et pourtant ce n’est point assez  si le cœur ne s’y ajoute, l’œuvre demeure imparfaite : le feu sacré n’y est pas. Suffisait-il à Corneille d’avoir lu Tite-Live, de s’en représenter vivement plusieurs scènes, d’en saisir les traits principaux et de les combiner heureusement pour faire la tragédie des Horaces ? Il lui fallait en outre le sentiment, l’amour du beau  il lui fallait ce grand cœur d’où est sorti le mot du vieil Horace. » (V. Cousin, Cours d’Hist. de la Philos. mod., 1re série, t. II, leçon xii e.)

Polyidus.] C’est le sophiste poëte dont il a été question au chap. précédent. Diodore de Sicile, XIV, 46, le fait fleurir dans la XCVe olympiade, et nous apprend qu’il était en outre peintre et musicien.

Les épisodes.] D’Aubignac, Pratique du théâtre, III, 2, commente et discute les préceptes d’Aristote sur ce sujet. La Poétique de la Mesnardière, chap. v, mérite aussi d’être comparée avec ce chapitre.